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4,25

sur 63 notes
Bonjour,
Aujourd'hui je vous propose « La souris qui voulait sauver l'ogre: Une enquête de la cellule Cornelia » de Françoise Guerin. Ce thriller psychologique engagé, implacable et troublant s'est révélé être une belle découverte. Nous voici à Sète dans les pas d'une psychologue chargée d'enquêter sur la mort d'une jeune fille. Pauline était une étudiante de classe préparatoire brillante mais en décalage social avec la majorité des élèves de ce lycée élitiste. S'agit-il d'un suicide, d'un meurtre ? L'enquête passionnante et méticuleuse se focalise sur l'entourage de cette jeune fille pour connaître la vérité. Les personnages principaux sont hauts en couleurs, la psychologue est charismatique et attachante mais traîne un passé tourmenté. L'auteure dénonce avec justesse des faits d'actualité sensibles et douloureux, suicide, harcèlement, intégration, racisme, inégalités sociales, élitisme, usant d'une plume percutante et acérée. J'ai hâte de retrouver Maya et son coéquipier dans une prochaine enquête. Un excellent et bouleversant thriller dont on ne sort pas indemne .
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Maya est psychologue ; elle est envoyée en mission dans un établissement huppé et sélectif après le suicide d'une jeune fille.
Il y a eu plusieurs cas dans ce lycée et il faut comprendre ce qui s'y passe.
Nous suivons ici une enquêté pour connaitre les raisons du passage à l'acte de Pauline.
L'enquêtrice a elle même ses propres failles qu'il lui faudra affronter.
Dans une ambiance pesante, l'autrice nous conte l'omerta, le harcèlement, l'entre-soi et les langues qui se délient lentement.
Il est questions de deuil impossible, de lâcheté, de courage, de pression psychologique, d'épuisement et de culpabilité.
Le récit est écrit à la deuxième personne du singulier et ce "tu" interpelle Maya, ne lui laisse aucun répit.
Un roman bien construit, bien écrit et émouvant.
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Pauline est une jeune fille brillante en classe préparatoire. Issue d'une famille modeste, vivant dans une cité HLM, grâce à ses résultats scolaires, elle a pu dès la seconde intégré un établissement prestigieux. Pauline réussit brillamment mais Pauline vient de se suicider en se jetant du toit de son établissement scolaire.

La cellule Cornélia est spécialisée dans l'analyse psychologique des causes du suicide et est chargée d'accompagner les familles et l'entourage des victimes pour prévenir d'autres tentatives ou bien établir les causes qui ont amené un individu à mettre fin à ses jours. La cellule est composée de Maya van Hoorenbeck, psychologue et de son alter ego québécois Sidney. Mais Sidney, blessé, n'est pas présent au début de l'enquête.

Maya doit rencontrer les premières personnes à avoir vu le corps de Pauline, l'infirmière et la CPE mais aussi Madame Beck, cheffe d'établissement. Maya va découvrir que ce suicide n'est pas le premier parmi les élèves de ce lycée. La particularité de Maya est qu'elle est accompagnée pour ses enquêtes par une chienne doberman, répondant au nom de Mrs Robinson ou Robbie pour les intimes. Maya va aussi rencontrer les parents et la soeur de Pauline, ainsi que ses camarades de classe ou bien des amis du quartier.

Françoise Guérin nous propose un thriller psychologique. On connait la victime mais il faut découvrir ses motivations profondes. Est-ce la pression à laquelle les élèves des classes préparatoires sont soumis ? Est-ce la différence de classe sociale entre Pauline et la majorité des autres élèves ? Est-ce le rejet de certains professeurs ? Est-ce la honte de sa famille ? Est-on face à une situation de harcèlement ? Cette situation est très complexe et il va falloir toute la sagacité de Maya pour que les langues se délient.

Maya a été une élève de cet établissement et elle a aussi eu à surmonter un suicide dans sa famille. Cette expérience personnelle sera-t-elle un atout ou un handicap ? Maya pourra-t'elle résister à la pression ?

Françoise Guérin expose la complexité des relations entre les adolescents et la difficulté à accepter la différence, la différence sociale en particulier. Les ados sont cruels entre eux. Se rendent-ils compte de la portée de leurs actes et de leurs paroles ?

Ce roman psychologique est particulièrement bien construit. L'intrigue est bien menée avec les informations progressives sur l'histoire de Maya. Il est aussi intéressant de voir les évolutions des réactions et j'ai beaucoup aimé la touche régulatrice apportée par la présence du chien, de Mrs Robinson. Françoise Guérin insiste sur la capacité de Maya à écouter mais aussi sur la capacité de cette écoute. Maya ne juge pas, elle accompagne, elle soutient. Son but est de permettre aux familles de comprendre pour faire leur deuil et se reconstruire.

Un grand merci à Pauline des Éditions Eyrolles pour cette très belle découverte. je vais suivre les productions passées et futures de Françoise Guérin et j'espère qu'il y aura une suite des "enquêtes" de la cellule Cornélia.
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Entre enquête sur un suicide et réflexion profonde sur des sujets très actuels, Françoise Guerin nous emmène dans un jeu de piste au coeur d'un lycée privé où chacun semble avoir quelque chose sur le coeur. Maya, suicidologue de son état et membre de la cellule Cornelia, suit les miettes de pain laissée par Pauline, une ado prometteuse qui a mis tragiquement fin à ses jours.

J'ai rarement lu quelque chose qui pointe avec tellement de précision les travers de notre système actuel. « La souris qui voulait l'ogre », c'est un condensé de sociologie avec un constat principal: ceux qui ne font pas partie de la caste dominante, qu'elle soit économique, sociale ou géographique sont sans cesse malmenés. Loin de s'abandonner à une explication simpliste, l'autrice démontre à travers l'enquête que les causes du mal-être sont souvent multifactorielles.

En plus d'être éminemment intéressant, le roman de Françoise Guerin est aussi très difficile à lâcher, grâce à des révélations bien rythmées et des personnages aux personnalités complexes. Un énorme point bonus pour la magnifique relation entre Maya et Mrs Robinson, son doberman pot de colle qui attire tous les regards! À noter aussi, l'utilisation de la deuxième personne du singulier, un choix plutôt rare mais qui fonctionne très bien ici.
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J'avais eu un coup de coeur pour le précédent roman de l'auteur "On noie bien les petits chats" alors vous imaginez bien à quel point j'étais heureuse à l'idée de me plonger dans cette histoire. Et je n'ai pas été déçue!

Cette fois-ci Françoise Guérin nous plonge au coeur de la cellule Cornelia, une petite équipe diligentée par le Ministère de la santé pour effectuer des autopsies psychologiques.
Maya, psychologue de la cellule est envoyée à Sète au très select Lycée de la Rédemption ou Pauline, une jeune femme vient de mettre fin à ses jours. Or, ce qu'elle ne dit pas c'est quelle même a grandi à Sète et a été élève dans cet établissement ou la lutte des classes est une bien triste et cruelle réalité. Les fantômes de son enfance vont ainsi très rapidement se rappeler à son bon souvenir et cette enquête va prendre une dimension particulière...

J'ai adoré ce roman! Tout comme le précédent, je trouve que l'auteure travaille particulièrement bien ses personnages, on les aime ou on les déteste mais ils ne nous laissent pas indifférents. Que ce soit les personnages principaux ou même secondaires. On se retrouve complètement plongé dans l'ambiance. Ainsi j'ai vraiment beaucoup aimé Maya et sa chienne Robi, mais également Simone, Sidney.... Je suis ravie de me dire qu'on les retrouvera plus tard, ce roman étant le 1er d'une série.
L'enquête en elle-même est extrêmement intéressante, car c'est une nouvelle manière de procéder et ça change un peu. Ainsi on décompose les mécanismes du suicide et on analyse les conséquences sur les personnes de l'entourage de la victime. On découvre qu'un tel évènement pourrait s'apparenter à un séisme qui aurait des répliques, ainsi il n'est pas rare qu'un suicide en appelle un autre. Et bien entendu, beaucoup d'autres sujets son traités mais je vous laisse le plaisir de la découverte ;)

Merci Madame Guérin, j'ai dévoré votre livre dans une espèce d'urgence et j'aime ce sentiment quand je lis, c'est plutôt bon signe.
Je serai là pour la suite, vous pouvez en être certaine!
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Maya van Hoerenbeck fait partie de la cellule Cornelia, une petite équipe chargée d'effectuer des autopsies psychologiques. Cette cellule dépend à la fois du ministère de la Santé et de la recherche universitaire.

Maya est envoyée au lycée "La Rédemption" à Sète pour enquêter sur le suicide de la jeune Pauline. Elle est toujours fidèlement accompagnée de son doberman Mrs Robinson et se fait donc un peu remarquer à son arrivée, par les professeurs et par les élèves.

Mais aussi par la proviseure, qui accessoirement cherche à faire passer le suicide de Pauline pour un accident. Pauline était d'ailleurs très mal acceptée par Mr Bertholon, l'un de ses professeurs, car si elle était très bonne élève grâce à son travail acharné dans cette classe de prépa, elle ne faisait pas partie des élites des beaux quartiers. Une usurpatrice ! D'ailleurs on va vite comprendre qu'elle était aussi l'objet de moqueries et harcèlements en tous genres de la part des élèves.

Vous voyez le tableau... Malheureusement on n'est pas du tout dans de l'utopie...

On est ici entre un thriller psychologique et un roman noir puisque nous savons dès le départ ce qu'il s'est passé. Il nous manque juste les circonstances ayant mené Pauline au suicide et c'est ce que Maya va s'exercer à découvrir. Pour autant on est captivé par l'intrigue où tout repose sur la psychologie des personnages, toute l'histoire est basée sur le personnage de Pauline et de ceux qui la côtoyaient. Et on n'est pas au bout de nos surprises.

L'histoire de Pauline est dure, impitoyable. Les sujets évoqués dans ce roman sont notamment le harcèlement, l'adolescence, les milieux modestes et les injustices sociales, la pression des études. C'est une plongée dans la noirceur de l'âme humaine. Pour adoucir le récit, la présence au quotidien de Mr Robinson avec toutes ses interventions dans l'enquête de Maya, toujours là pour apporter une note de tendresse.

Les personnages sont crédibles (hélas j'ai envie de dire), tantôt révoltants, tantôt touchants.

La plume est fluide et immersive. Ce qui peut surprendre au départ, c'est que le récit est écrit à la deuxième personne du singulier. Personnellement ça ne m'a aucunement dérangée et je pense qu'au contraire cela contribue à s'immerger rapidement dans le personnage de Maya.

Je ne sais pas si c'est un coup de coeur mais en tout cas c'est un coup au coeur. La terrible histoire de Pauline m'a brisé le coeur et les dernières pages relatant son mal-être et les constats qu'elle tire de sa situation avant le passage à l'acte sont terrassants.

Un livre que je vous conseille absolument.
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Une enquête de la cellule Cornelia qui intervient après le suicide d'une adolescente. le sujet ne va donc pas être des plus réjouissant dans ce nouveau roman de Françoise GUERIN.

J'ai aimé retrouver sa plume efficace et qui m'a tenue en haleine jusqu'à la fin des 520 pages de cette première enquête.

J'ai aimé que le récit mêle enquête sur le suicide de Pauline et le passé de l'enquêtrice Maya. Car on ne devient pas psychologue dans cette cellule par hasard.

J'ai aimé découvrir Pauline à travers les récits de ses camarades, ses parents, ses ami-es. Mention spéciale à la soeur Domino au plus près du terrain.

J'ai détesté la cheffe d'établissement qui ne veut surtout pas faire de vague et le prof de philo qui outrepasse sa mission.

J'ai eu de la peine pour le CPE aux premières réactions imprévisibles mais qui se calme peu à peu.

On ne peut faire autrement que de ressentir de l'empathie pour les parents de Pauline et sa soeur qui ont poussées leur enfant vers une vie meilleure.

Bien évidemment, il est question du suicide et des multiples causes qui amène un-e ado à mettre fin à ses jours. Et j'ai aimé qu'il n'y ai pas une seule et unique cause mais un enchevêtrement de circonstances.

A ce propos, il est bon de répété qu'un numéro vert permet de trouver de l'aide : le 3114.

J'ai été étonné qu'il n'y ai pas de jugement de la part de Maya l'enquêtrice sur les différentes situations problématiques qu'elle croise, les aberrations du système, les choix des personnes.

J'ai aimé son chien, Mrs Robinson, qui l'accompagne partout, car Robi ne supporte pas de rester seule.

Un roman dans lequel il est question de la pression mise sur les élèves par l'institution scolaire ou entre eux dans un système élitiste.

Il est également question des transfuges de classe qui subissent une pression énorme de la part du corps social dominant.

Enfin, il est question d'écologie et de l'engagement contre tous que cela suppose.

J'ai hâte de retrouver Maya et son binôme Sydney ; sa propriétaire Simone, et son chien.

L'image que je retiendrai :

Celle de la ville de Sète, ses plages où courent Maya et Robi ; le Lido et l'étang de Thau.
Lien : https://alexmotamots.fr/la-s..
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Françoise Guerin commence certainement une nouvelle série littéraire de thrillers psychologiques, la cellule Cornélia, avec son duo de choc, Maya, psychologue et Sidney, psychiatre, enquêtant sur des suicides. C'est une façon pour l'écrivaine d'immerger son lecteur dans un univers où le sujet est particulièrement d'actualité et où le travail de prévention peut être nécessaire pour éviter les récidives. Ce thriller est très réussi apportant des pistes de réflexions concernant les suicides adolescents.

Brins d'histoire
Maya van Horenbeck, psychologue chercheuse, pratique des autopsies psychologiques sur des suicides répétées dans des institutions ou entreprises, pour la Cellule Cornelia. Elle dépend à la fois du Ministère de la Santé et de la Recherche Universitaire. Son double au travail, c'est Sidney Moore, un Canadien actuellement immobilisé. Maya enquête grâce à son travail de recherche et sa mission de prévention des récidives ou de contagion suicidaire. (L'effet Werther, en somme)

Pauline Cassan s'est suicidée dans son lycée, trois semaines plus tôt. Sa mort est le troisième suicide depuis deux ans dans l'établissement. L'enquête de Maya la dirige seule dans Sète. Seulement, cette ville est aussi celle de son enfance. Et, depuis neuf ans, elle a coupé complètement avec sa famille.

Comment Maya va pouvoir continuer son autopsie psychologique sans affronter de nouveau son passé ? La souris qui voulait sauver l'ogre de Françoise Guerin nous invite à le découvrir.

Ton particulier de la narration
Le "tu" de la narration est surprenant. On ne comprend pas à quoi il sert, sauf à mettre encore plus de distance entre le lecteur et ce personnage. Car, aucune identification n'est possible. le personnage évolue et on le regarde de deux fois plus loin, à notre tour. Par conséquent, il impose un rythme jamais relâché à Maya qui doit sans cesse continuer son enquête. Ce tutoiement embarque directement au plus proche de la jeune fille morte, depuis longtemps engagée dans une écologie soucieuse de préservation du vivant et des plus faibles.

En brillante étudiante, Pauline a intégré un lycée pour l'élite où Maya n'est absolument pas bienvenue. Bien qu'elle n'en connaisse pas les codes, l'étudiante s'est acharnée à faire reconnaître sa place singulière. Seulement elle est tombée d'un toit. Agression ou suicide, l'enquête se charge d'en révéler le mystère.

Thriller incontestable !
Françoise Guerin mélange subtilement les éléments de l'enquête sur Pauline au passé de son enquêtrice, Maya. Elle décrit avec beaucoup de réalisme le milieu scolaire, les harcèlements, les phénomènes de groupes adolescents, l'alcoolisme et la concurrence qui sévit dans ces classes préparatoires.

Avec sa maîtrise du thriller, Françoise Guerin distille habilement les éléments qui maintiennent le lecteur en haleine. Avec le souci de convoquer dans la scène finale, les émotions qui, non seulement délivrent des clefs de compréhension de l'acte de la jeune femme mais aussi permettent de baliser des éléments de prévention pour éviter ce geste irrémédiable.

Voix très singulière
Psychologue clinicienne de métier, Françoise Guerin signe des thrillers engagés sur des faits de sociétés, comme pour son précédent sur l'hôpital. Elle a aussi écrit des nouvelles, adaptées à l'écran par la série Lancaster, incarnée par Richard Berry. Mais, le ton particulier de ce roman tient dans les analyses que Maya, par sa fonction particulière, distille au fur et à mesure de l'évolution de son enquête. Ainsi, la psychologie s'invite pour expliquer, décortiquer et appréhender les causes et les remèdes de tels éléments sensibles pour la jeunesse ou plus généralement sur notre façon de réagir.

En conclusion,
Dans La Souris qui voulait sauver l'ogre, Françoise Guerin pratique, avec un suspens qui ne faiblit pas, la prévention en démontrant les mécanismes du suicide adolescent et des harcèlements scolaires. Et, pourtant c'est un thriller très efficace. Une magnifique réussite !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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C'est le deuxième roman que je lis de cette autrice. Je l'ai découverte l'année dernière avec « On noie bien les petits chats » qui avait été un énorme coup de coeur.

Ce roman a quelque chose de particulier, il est écrit à la deuxième personne du singulier et j'ai trouvé que cela rendait le roman encore plus immersif, plus engagé.

Maya, psychologue spécialisée en suicidologie, va devoir faire la lumière sur le suicide de Pauline, jeune adolescente qui s'est donné la mort en se jetant du toit de son école. Elle n'a pas pour objectif de trouver un « coupable » mais plutôt de voir comment a réagi l'établissement scolaire face à ce drame, car ce n'est pas le premier suicide auquel doit faire face cette école prestigieuse qui forme les élites de demain.

Elle va tour à tour, accompagnée de sa fidèle amie, Mrs Robinson, interroger des élèves qui ont bien connu Pauline, elle va rencontrer ses parents, ses voisins, ses professeurs et petit à petit elle va dresser un portrait de Pauline, elle va bien entendu découvrir des choses très difficiles, une vie à laquelle Pauline n'était pas préparée, pas armée.

Cette lecture m'a bouleversée, m'a remuée, m'a fait crier à l'injustice. L'autrice met en lumière la dure loi de l'adolescence, les rivalités, le harcèlement, le dénigrement, le racisme, l'indifférence des hautes instances. Plus on avance dans la lecture, plus on apprend à connaitre Pauline sous différents angles de vue et plus mon coeur s'est fissuré. L'autrice donne la parole aux adolescents et cela pourrait s'avérer très utile si le monde en faisant tout autant.

La fin du récit m'a littéralement laissée sur le carreau, les larmes ont coulé et les émotions m'ont submergée. Dans quel monde vivons-nous aujourd'hui ? Que restent-ils de nos valeurs et de nos croyances ? Quel avenir promettons-nous à nos enfants ? Peut-on vraiment les protéger de tout ? Même si la thématique est difficile, je ne peux que vous inciter à lire ce magnifique roman qui m'a énormément émue.
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Eh beh ! Quelle claque !
Franchement j'ai été complètement happée par ce roman. J'ai pris mon temps car le sujet est dur, mais il est vraiment maîtrisé et j'ai aimé chaque morceau, chaque personnage aussi caricatural puisse-t-il paraître. J'ai aimé les questionnements, j'ai aimé détesté certains et adoré d'autres, j'ai parfois souris, parfois eu ma petite larme. J'ai même aimé qu'à la fin il n'y ait pas réellement de réponse nette (comme dans la vie quoi) et j'ai très envie que l'autrice écrive une suite avec Maya !

On suit ici le personnage d'une psychologue qui va enquêter sur le suicide d'une adolescente. L'idée est de comprendre le geste de Pauline, savoir si elle a été "poussée au suicide, manipulée" ou non. Maya n'est pas flic, mais a l'aval du Ministère pour enquêter - assistée par sa fidèle doberman Mrs. Robinson (j'ai eu la chanson en tête touuuuut le temps).
C'est un sujet très dur à lire, l'ambiance est dure (je suis prof, j'ai fait une prépa... bref pas facile) et l'autrice n'hésite pas à la fin a apporter des numéros d'aide pour les personnes qui pourraient en ressentir le besoin. Néanmoins, je pense qu'il faut être un peu solide pour lire ce roman.

On est dans de la "violence ordinaire", de la violence verbale, une érosion lente, mais pas du harcèlement non plus. On est dans le cas de Pauline, jeune fille brillante destinée à un avenir non moins brillant, que ses proches voient déjà comme personne d'influence qui pourra changer le monde. Mais voilà, Pauline vient "de la cité", elle est pauvre et elle fréquente un lycée, puis une prépa, privée, catholique et oh combien élitiste. Et non seulement elle est meilleure qu'eux, mais en plus elle remet le système en question. Elle ne "reste pas à sa place", elle veut faire entendre sa voix, ce qui ne plaît ni aux adultes ni aux ados.

Au fur et à mesure de son enquête, Maya va peu à peu apprendre à comprendre la jeune fille, à la connaître. Elle va comprendre ce qu'elle faisait de sa vie, de son temps libre, ce qui l'animait, la révoltait et la passionnait. Elle va découvrir la chronologie de ses derniers jours. Parler à des ados, à des adultes, à des gens en détresse, à des gens pas-en-détresse...
Et en parallèle, Maya va revenir sur les traces de son passé, sur la détresse de l'adolescente qu'elle était, sur ses blessures et ses propres fêlures.
Le parallèle est un peu trop évident, mais je pense que c'était pour éviter de focaliser uniquement sur le cas de Pauline, et nous permettre de prendre un peu de recul sur cette histoire là.
Cela nous permet aussi d'apprendre à connaître Maya et sa personnalité, sa vie actuelle.

En bref : ce fut une lecture que je ne regrette pas un instant, malgré la dureté du sujet.

Attention toutefois : tout le livre est écrit... à la deuxième personne ! C'est extrêmement déstabilisant, surtout au début. Il m'a clairement fallu un temps d'adaptation, mais j'ai fini par m'y faire et apprécier ma lecture.
Lien : http://www.nyx-shadow.com/20..
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