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Citations sur Correspondances : 1961-1978 (34)

Les imbéciles, surtout quand ils sont intellectuels, sont terriblement
dépri­mants ; ils ne sont odieux que dès qu’ils sont riches, parce que l’argent
les autorise, hélas ! Telle était ma famille : riche, affreusement.
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Cioran : " Dès que quelqu’un m’accuse d’être athée, je sais que je me trouve en présence d’un imbécile. Comment expliquer à ces gens que l’important n’est pas de croire à Dieu, mais d’y penser ?"
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Je me sens automatiquement mal à l’aise chez quelqu’un, surtout si je l’estime. Ce n’est pas là de ma part une échappatoire, mais bien, pour employer des mots solennels, une fatalité dont je suis le premier à souffrir. J’ai une peur morbide des malentendus inhérents à la cohabitation, fût-elle limitée.
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La seule saison absolument poétique était l’hiver, parce qu’on n’y trouvait aucune trace de concession à l’homme.
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Tous mes ancêtres ont vécu dans des montagnes, à même les éléments, et moi, voilà trente ans que je traîne dans les métropoles. J’étais fait pour être n’importe quoi, sauf citadin et littérateur.
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Tout ce qui est allemand me semble prolixe, faussement profond, bon seulement pour des adolescents et des professeurs. J’ai passé trente ans de ma vie à subir une fascination qui ne résiste pas à l’analyse, qui me semble sans excuse. J’ai l’im­pression de me réveiller après un rêve ininterrompu. Tous ces mots philosophiques (dont les Français d’aujourd’hui, heideggerisés, se
gargarisent à longueur de journée) me semblent creux, prétentieux,
malhonnêtes.
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Mûrir c’est se borner, perdre en étendue, se dessécher même. J’ai toujours pensé que tout pas en avant suppose, implique plutôt, un pas en arrière. En matière spiri­tuelle tout au moins, on n’avance pas impunément. Plus on a le goût de l’essentiel, plus la curiosité qu’on porte aux choses et aux êtres
diminue.
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La malice, elle aussi, a ses étages ; et celle-là sans aucun doute manquait
tota­lement d’innocence, absolument d’imprudence, mais elle était cousue de fil blanc ou rouge, jusque dans ses générosités qui n’en étaient pas, puisqu’elles exigeaient le retour. Bref, et pour en finir avec cette apologie, je dirai, en laissant tomber les bras, que dans un cas aussi parfaitement sinistre, il faut avoir la charité d’abandonner l’homme à son avenir surnaturel pour ne parler, ici, que de ses dégâts, avec horreur.
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La plupart de ceux qui écrivent, et les philosophes notamment, n’écrivent-ils pas pour prouver aux autres qu’ils pensent afin de s’en donner à eux-mêmes l’illusion et de se consoler ainsi de ne penser pas ? Le plus formidable alibi, la littérature !
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J'ai assisté à une dizaine de séances au cirque d’en face, à l’Odéon. Au début, j’avais été séduit par le côté bordel métaphysique, par une mise en cause radicale de tout qui frisait quelquefois le délire ; puis la fatigue est vite venue : je ne connais rien de plus lassant que la rhétorique naïve des utopistes, jeunes ou vieux. Que l’essence de l’homme soit la parole, cela est plus ou moins vrai ; mettez à la place de l’homme le Français, et la définition est absolument exacte. Ce n’est pas au plaisir, c’est à la volupté, à l’orgasme de parler que j’ai assisté depuis trois semaines. Ce n’est pas un hasard que la Trappe soit née au milieu de ce peuple : où ailleurs aurait-on inventé avec plus d’à-propos le supplice du silence ? 

Ceci dit, le drame de ces étudiants est sans bornes : Dieu même ne pourrait trouver une solution aux problèmes que pose, rien qu’à Paris, l’existence de quarante mille « littéraires » dont l’avenir est nécessairement bouché. Parmi eux, des milliers et des milliers « étudiant » la sociologie, une science sans objet et qui a de plus le grand inconvénient de rendre arrogant quiconque en a acquis un vague vernis. 
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