Découvert dans une présentation de
Novalis,
Armel Guerne a également traduit
Rilke et
Hölderlin. En me penchant un peu plus sur sa vie, j'ai découvert qu'il avait été résistant pendant la seconde guerre, prisonnier, fugitif, saboteur... C'était également un érudit, amoureux des romantiques allemands, de
poésie, ami de
Bernanos, correspondant longtemps avec
Cioran.
Comme j'avais particulièrement aimé "
Novalis ou la vocation de l'éternité" je voulais prolonger sa lecture avec "Le Verbe Nu".
Celui-ci consiste en un assemblage de textes inédits, généralement des préfaces, et donne un aperçu de l'oeuvre et de la pensée de l'auteur.
Je croyais avoir affaire à un recueil poétique, je me suis mal renseigné.
Au demeurant il est intéressant de découvrir l'étendue du domaine littéraire de monsieur
Guerne, du
Tao Te King de
Lao Tseu au
Monsieur Ouine, de
Bernanos en passant évidemment par
les romantiques allemands, l'ouvrage couvre un champ littéraire assez vaste et foisonnant de références pour satisfaire la curiosité.
Plus personnellement, j'ai l'impression à travers ces différents essais, que domine une mystique eschatologique qui finit par peser sur la prose d'
Armel Guerne. A force de dénoncer la fin des temps on finit par être distancé par ce prophétisme noir qui envahit progressivement les pages. Certes je ne connais pas L' Apocalypse de Jean, je n'ai pas connu les affres de la guerre, aussi je ne peux pas reprocher à l'auteur de se complaire dans la dénonciation du pire à venir. Mais par moments on est saturé de ce pessimisme, on a envie de respirer un peu.
Je salue la langue magnifique de
Guerne mais je ne suis pas mécontent d'avoir symboliquement terminé cette "Méditation pour la fin des temps"
avant la nouvelle année !