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EAN : 9782021138757
232 pages
Seuil (03/04/2014)
4/5   4 notes
Résumé :
Traducteur et poète, préfacier inspiré, Armel Guerne n'eut de cesse de faire vibrer la dimension mystique de la parole. A travers une réflexion sur les hautes oeuvres de l'esprit, qu'elles soient d'Orient ou d'Occident, d'hier ou d'aujourd'hui, sur des auteurs qui, tels Hölderlin et Novalis, Bloy et Bernanos, ont porté la parole poétique à ses sommets, Guerne nous offre une méditation essentielle sur l'attitude intérieure qui définit la véritable poésie, sur sa voca... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Découvert dans une présentation de Novalis, Armel Guerne a également traduit Rilke et Hölderlin. En me penchant un peu plus sur sa vie, j'ai découvert qu'il avait été résistant pendant la seconde guerre, prisonnier, fugitif, saboteur... C'était également un érudit, amoureux des romantiques allemands, de poésie, ami de Bernanos, correspondant longtemps avec Cioran.
Comme j'avais particulièrement aimé "Novalis ou la vocation de l'éternité" je voulais prolonger sa lecture avec "Le Verbe Nu".
Celui-ci consiste en un assemblage de textes inédits, généralement des préfaces, et donne un aperçu de l'oeuvre et de la pensée de l'auteur.
Je croyais avoir affaire à un recueil poétique, je me suis mal renseigné.
Au demeurant il est intéressant de découvrir l'étendue du domaine littéraire de monsieur Guerne, du Tao Te King de Lao Tseu au Monsieur Ouine, de Bernanos en passant évidemment par les romantiques allemands, l'ouvrage couvre un champ littéraire assez vaste et foisonnant de références pour satisfaire la curiosité.
Plus personnellement, j'ai l'impression à travers ces différents essais, que domine une mystique eschatologique qui finit par peser sur la prose d'Armel Guerne. A force de dénoncer la fin des temps on finit par être distancé par ce prophétisme noir qui envahit progressivement les pages. Certes je ne connais pas L' Apocalypse de Jean, je n'ai pas connu les affres de la guerre, aussi je ne peux pas reprocher à l'auteur de se complaire dans la dénonciation du pire à venir. Mais par moments on est saturé de ce pessimisme, on a envie de respirer un peu.
Je salue la langue magnifique de Guerne mais je ne suis pas mécontent d'avoir symboliquement terminé cette "Méditation pour la fin des temps"
avant la nouvelle année !
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Tout est beau, intelligent, vivifiant, dans ce petit livre qui recueille plusieurs textes d'Armel Guerne, si peu connu dans son propre pays que c'en est triste et douloureux. La préface, tout d'abord, de Sylvia Massias, à laquelle nous devons la découverte, et le travail énorme que représentent la publication des lettres de Vincent La Soudière (1), même si cette préface à quelque peu tendance à n'envisager l'écriture d'Armel Guerne que specie aeternitatis. Les textes eux-mêmes d'Armel Guerne bien sûr, poète et grand traducteur, mais surtout, inlassable contempteur d'une époque devenue folle, voix unique, singulière, lyrique retrouvant les grands accents de deux des écrivains les plus admirés (avec Cioran, cf. p. 209), Léon Bloy et Georges Bernanos (2), qui, nous dit Sylvia Massias, «fut pour lui un ami, mais aussi un maître et un guide spirituel».
Lien : http://www.juanasensio.com/a..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Méditer sur le verbe, secrètement, pour le salut de l’âme et l’honneur de l’esprit, est devenu, avec la fin des temps, d’une nécessité absolue. Quand tout le monde triche, il n’est ni beau, ni grand, ni héroïque d’être honnête : c’est seulement indispensable pour la sauvegarde de l’honnêteté.
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Armel Guerne se plait à voir dans l'Orient l'origine même de la civilisation avant qu'elle ne dégénère (...)
En s’étendant vers l’Occident, la civilisation a progressé vers sa déchéance, vers la trahison de sa source, poétique et édénique : car c’est bien en Orient que se trouvait l’Eden perdu, et cet Orient éveille encore en nos mémoires la nostalgie de cette première patrie de l’enfance de l’humanité, la nostalgie de l’enfance elle-même, que nous aspirons à retrouver avec « le délicieux jardin de ces Mésopotamies où l’on sait que jadis, caché dans la fraîcheur de ses ombrages, se situait l’Eden ». Préface de Sylvia Massias
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Le romantisme, allemand en particulier, « fut un mouvement profond de l’Homme », une aspiration de l’esprit à briser toutes les contraintes imposées aux œuvres d’art, afin d’exprimer ce monde intérieur dont la géographie secrète n’a pas encore été explorée, ou dont l’homme n’a qu’une connaissance balbutiante et dérisoire, monde dont les ressources et la richesse sont réellement illimitées. Le phénomène romantique doit être sorti des cloisonnements opérés par l’histoire littéraire : ce n’est pas un mouvement, mais une insurrection de l’esprit lui-même, qui a surgi à un moment donné de l’histoire et ne sera jamais achevée tant qu’il y aura des êtres pour refuser que l’esprit se fige dans des formes et pour considérer que l’homme est appelé à se réaliser sur le chemin secret qui le conduit aux sources vives de son intériorité.
Préface de Sylvia Massias
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La vie n’est pas derrière, mais toujours devant, toujours à vivre, comme la poésie qui est élan vers le ciel : « il n’y a que la poésie qui puisse être, comme elle l’est, la fille unique de l’espérance. Tout y est avenir. Tout est toujours devant. […] Le souffle vient de là. On n’a derrière soi plus absolument rien. »

Préface au Verbe nu de Sylvia Massias, citation tirée du texte liminaire à "Rapsodie des fins dernières"
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La prétendue psychologie de Dostoïevski (dont le début du siècle fut si fier, comme d'ailleurs de toute psychologie, science-narcisse par excellence, et donc science des sciences dans le temps du Narcisse) est en vérité une poétique de la Providence. Il ne se distrait et ne distrait personne de l'éternité: ni lui, ni ses héros, ni ses lecteurs.
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Videos de Armel Guerne (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Armel Guerne
Armel GUERNE – Qui est Armel Guerne ? (France Culture, 1984) L’émission « Agora », par Olivier Germain-Thomas, diffusée le 10 avril 1984 sur France Culture. Invité : Dominique Gagnard.
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