AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,51

sur 38 notes
5
19 avis
4
4 avis
3
0 avis
2
2 avis
1
0 avis
Un homme. Oncologue en pédiatrie. Adoré de ses petits patients, difficilement toléré par son équipe en raison de son irascibilité.

Une femme. Comédienne et organisatrice d'événements artistiques. Une boule d'énergie.

Félix cache (mal) une blessure jamais refermée : le décès de sa petite fille Zoé, qu'il se reproche de n'avoir pu/su sauver.
Charlotte aussi porte un poids : la culpabilité d'avoir laissé mourir sa mère, en ignorant un appel au secours.

Entre Félix et Charlotte la rencontre est… explosive.

Pourtant, plus de choses qu'ils ne le croient les unissent.

Colorier ta vie de mes rires est une très jolie histoire, portée par la plume maîtrisée de Pascale Gueroult-Mauduy.

(petite parenthèse : en le lisant, je ne pouvais m'empêcher d'imaginer Félix sous les traits de Thierry Neuvic et le personnage de Charlotte incarné par Camille Cottin ;-)
Commenter  J’apprécie          140


« Charlotte est une tornade qui sème autant de rires et de joies, que Félix déverse d'agressivité… Leur rencontre est explosive !

Ces deux êtres malmenés par le destin sont-ils enfin prêts à se pardonner à eux-mêmes pour avancer dans la vie ?
De l'hôpital De Marseille aux paysages sauvages du Québec, en passant par les terrasses ensoleillées de Provence, leurs culpabilités respectives se conjugueront-elles pour s'adoucir ? »

Voilà ce que nous promet la quatrième de couverture de ce roman, ce qui me faisait craindre une histoire feel-good, genre que j'apprécie peu. Pourtant, le cadre principal de l'action, qui se déroule en partie dans le service d'oncologie pédiatrique d'un hôpital de Provence, attisait ma curiosité et démentait mes prévisions. Et le style de l'auteur, son approche des émotions et des enjeux du récit, ainsi que la construction de l'histoire pouvaient contrebalancer ce qui ne m'attirait pas.

Ce ne fut pas vraiment le cas. Je reconnais toutefois à l'auteur une écriture assez fluide, une alternance des points de vue intéressantes et des passages bien documentés sur le cadre hospitalier et le milieu pédiatrique. Elle sait jouer des rebondissements et utiliser les conflits pour faire progresser les personnages et l'histoire.

Cependant, côté technique d'écriture, plusieurs points m'ont gênée : une ponctuation souvent défectueuse, avec surtout des virgules mal placées ou au contraire absentes ; des fautes de français, rarement graves mais agaçantes ; des mots mis pour d'autres (monopole pour monologue, convulsive pour compulsive, etc.). Une relecture attentive aurait sans doute permis d'en corriger la plupart.

Par ailleurs, l'écriture, plutôt agréable à lire malgré les défauts évoqués ci-dessus et faisant preuve d'un vocabulaire assez étendu, ne m'a pas convaincue à cause de deux raisons essentielles : d'abord beaucoup de descriptions vestimentaires, immobilières et alimentaires, donnant à la fois de la lourdeur et de la superficialité au roman ; ensuite de nombreux clichés qui président à la présentation première des personnages, comme le toubib bourru au grand coeur, la comédienne frivole mais pleine de bonne volonté, l'infirmière imposante et dévouée. le tout donnant une impression un peu trop caricaturale, que les développements plus psychologiques semés au long de l'histoire ne parviennent pas à faire oublier.

Quant à l'histoire elle-même, de mon point de vue, elle est un peu trop « attendue ». Malgré les rebondissements, on devine la fin presque depuis le début.
Les passages avec les enfants souffrent aussi à mon avis d'un effet « lunettes roses » : ces petits malades sont solidaires, intelligents, doués, sensibles et gèrent leurs « coups de mous » comme des adultes experts en zen-attitude. Finalement, même si nous sommes en présence d'un contexte propre à la tragédie, on évite de nous y confronter, sauf en évoquant Zoé bien sûr.

Pour moi d'ailleurs, l'émotion la plus forte aura été celle ressentie à la lecture des petits intermèdes « écrits » par Zoé, dont le dernier qui est aussi la fin du livre. La naïveté des propos leur donne un aspect authentique qui fait mouche.

Enfin, dernier point, la fin globale du récit qui ne me convainc pas, avec la résolution quasi magique de tous les problèmes qui gravitent autour des héros, et que je ne préciserai pas ici pour ne pas spoiler.

Je me suis donc un peu ennuyée à la lecture de ce roman, qui ne m'a pas vraiment surprise, et dont aucun personnage ne m'a paru vraiment attachant. Les défauts de langue et de ponctuation ont en outre perturbé ma lecture à plusieurs reprises. En conclusion, les ingrédients utilisés n'ont pas fonctionné pour moi, mais je suis sûre que cette histoire trouvera ses lecteurs.
Commenter  J’apprécie          54
Ce livre m'a profondément touché… l'un des premiers romans de l'autrice.. qui a ce don de nous faire ressentir les choses … de ressentir profondément tout un tas d'émotions.

Lorsque je l'ai vu chez, je l'ai de suite commandé.. tant il me parlait. Il y a des livres qui nous "appellent", on ne sait pas pourquoi... celui ci l'a été pour moi..

C'est l'histoire de la vie, de la mort, de la vie qui doit continuer pour les vivants après la disparition d'un proche.

Peut-on réellement se reconstruire après la perte d'un de ses parents ? d'un de ses enfants ?

Ce livre est loin d'une lecture facile, une histoire dramatique, bouleversante mais contradictoirement également très tendre.

Amour, humour, humanité, tristesse, colère... que d'émotions ! J'ai souri, j'ai pleuré ...
J'ai eu du mal à lâcher ce livre...
Félix va-t-il réussir à se reconstruire ?
Charlotte va-t-elle réussir à apporter de la joie à ces enfants ?
lisez ce livre pour le savoir...
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          50
Un véritable coup de coeur pour ce roman.
Un condensé d'humanisme qui fait du bien.
Quand 2 âmes cabossées se rencontrent, elles peuvent parfois faire des étincelles et se monter vers le haut.
Beaucoup d'émotions dans ce roman où on est en première ligne avec la mort d'un enfant et le deuil quasi impossible des parents.
Ce roman est très bien écrit et m'a fait passé par pleins d'émotions.
Commenter  J’apprécie          40

Je viens de vivre une expérience originale, j'ai lu
Colorier ta vie de mes rires
de Pascale GUEROULT-MAUDUY

Pourquoi une expérience originale ?
Parce que Pascale est une amie : nous partageons nos séances de dédicaces teintées d'une belle complicité que nos lecteurs perçoivent tout de suite. Alors que je connais le pitch de son 2eme roman par coeur, je ne l'avais pas encore lu.
J'appréhendais un peu l'immersion dans le milieu médical des enfants. C'est un sujet qui me touche et j'avais peur d'être bouleversée. Pascale a su traiter ce sujet avec réalisme sans que cela soit perturbant ou larmoyant.
Revenons donc au pitch : Félix est oncologue pédiatre. Il est connu et reconnu dans sa profession mais c'est un écorché vif. Pour cacher une blessure encore vivace, il est agressif avec les adultes, tendres avec ses petits patients. Charlotte déboule dans ce service hospitalier pour animer des ateliers de théâtre, la rencontre est explosive. Félix ne comprend pas l'intérêt de la mission de Charlotte. Cette dernière est une boule d'énergie et s'emploie à égayer ce service d'enfants atteints d'un cancer. Pourtant, ils vont devoir coopérer pour sauver une enfant.
L'autrice a fait d'énormes progrès entre son 1er roman et celui-ci. Elle a suivi une formation et mon regard d'autrice ne s'est pas trompé : franchement, c'est une autre dimension. Si les auteurs franchissent une marche à chaque roman écrit, là Pascale a sauté 2 marches. C'est professionnel, bien construit. Vraiment, on sent la différence. Je me suis attachée aux personnages et surtout à la touchante Charlotte.
@Stéphanie.cstlr avait imaginé après sa lecture une adaptation cinématographique. A mon tour, J'ai visualisé Cécile de France dans le rôle de cette jeune 7femme pétillante. Quant à Félix je le verrai bien sous les traits de Thierry Neuvic.

C'était amusant de lire cet ouvrage alors que je connais l'autrice. J'ai retrouvé des clins d'oeil à ce qu'elle est, ce qu'elle véhicule et c'était très agréable.
Je n'ai pas été surprise de lire que Charlotte se déplaçait sur une bicyclette orange. 🧡
Vous n'avez pas le référence ? Foncez sur le compte de @pascale.gueroult.mauduy_auteur, vous comprendrez ! 😘

Dernière chose, j'ai un scoop : Pascale sort son prochain roman au printemps ! Je serai au RDV et vous ?
.
.
.

Retrouvez-moi sur Instagram :
victoriabonus_off




Commenter  J’apprécie          30
Félix est un pédo-oncologue réputé et respecté, ses petits malades l'adorent et c'est bien réciproque. Mais c'est un homme brisé qui a cessé de vivre le jour où sa fille est décédée. Depuis il décharge son trop plein de souffrances sur ceux qui l'approchent.
Charlotte « Cham » pour ses amis est une jeune femme hyperactive, joyeuse qui traversent la vie et la ville telle une tornade qui ne laisse sur son passage que des sourires mais voilà elle aussi cache une profonde blessure.
Leur rencontre dans ce service d'oncologie pédiatrique, va changer leur vie et pas que la leur.

Ce livre m'avait premièrement attiré par la beauté de son titre (maintenant que j'ai lu le livre je le trouve encore plus beau.)
Mais j'avais peur parce que moi et les hôpitaux ... J'ai fait des animations pour les enfants malades et ça me remue toujours ce genre de romans.
Mais celui ci est écrit avec la douceur et un certain recul nécessaire qui font que j'ai passé un superbe moment de lecture.
L'auteure alterne avec brio les passages avec Félix qui fait le vide autour de lui pour pouvoir mieux continuer à souffrir. Il porte sa double peine la perte de sa petite fille adorée alors que c'est lui qui la soignait. Non seulement il a la souffrance mais en plus la culpabilité.
J'ai apprécié le voir évoluer s'ouvrir à la vie petit à petit en compagnie de Cham.
Charlotte elle a adopté la stratégie inverse, elle a coupé les ponts avec sa vie d'avant son drame personnel. Pour reconstruire une jeune femme un peu fofolle tournée vers les autres, que tout le monde adore, mais qui surtout ne s'arrête jamais pour éviter de penser au passé.
Elle je n'ai pu que l'aimer, la comprendre et aussi la plaindre. Distiller la joie, rire tout le temps avec un coeur brisé ce n'est pas facile.
Et puis il y a les autres autour d'eux qu'on aime ou qu'on déteste. Il y a aussi Marseille et Montréal si bien décrit que je m'y croyais.
En conclusion j'ai adoré ce roman, j'ai aussi apprécié que l'auteure ne les malmène pas trop ils avaient assez donné.
Lien : https://sandetcesttout.com/
Commenter  J’apprécie          30
Colorier la Vie de nos proches de nos rires, en voilà une merveilleuse façon de voir la vie! Y mettre de la joie, de la couleur, du bonheur, même quand le malheur pointe le bout du nez.

J'ai été charmée par le titre de ce roman, par sa magnifique couverture et par son histoire.

Une histoire, écrite toute en poésie, qui nous en fait voir de toutes les couleurs au niveau des sensations!

1001 émotions nous traversent et nous touchent en plein coeur!

Tristesse & Joie.
Colère & Apaisement.
Douceur & Détresse.
Douleur & Bonheur.
Espoir & Appréhension.

On passe par toute la palette des sentiments!

Une histoire virevoltante qui nous offre sourire et larmes en même temps!

Une belle histoire que celle de Zoé, Félix, Charlotte, Albert, Julien & les autres.

Une histoire d'Amour avec un grand A.

Celui de la famille.
Des amis.
D'un métier qui est bien plus que ça, une passion!
De l'Humain.

Parce que l'humanité transperce de toutes parts dans cette histoire.
Le don de soi.
La main tendue.

Une histoire triste et solaire à la fois.
Où l'on se prend d'amitié pour les personnages, qu'ils soient grognons ou attachants.
Où l'on devine les failles, les fêlures que la vie a causées.

Où l'on a envie pour eux d'un tourbillon de joie et d'espérance!

C'est dans un beau tourbillon de vie que nous emmène Pascale Guéroult-Mauduy!

On rit, on pleure, on sourit, on espère, on aime, on vibre, on vit, tout simplement.

Merci pour cette histoire, qui le temps d'une lecture, a apporté bien plus que de la couleur dans ma vie. de la douceur, de l'espoir, du bonheur 🙏


Lien : https://www.facebook.com/La-..
Commenter  J’apprécie          30
Depuis la mort de sa fille, Zoé, Felix ne se relève pas. Oncologue pédiatrique, il a tout essayé pour la sauver, en vain. Ses petits patients sont sa première préoccupation et sa motivation première à ne pas sombrer totalement. Mais ce deuil qu'il traîne a fait de lui quelqu'un de cynique et de tranchant. Il n'est plus ce charmant docteur prévenant et bienveillant que tous ont connu.
Charlotte garde en elle une profonde fêlure et préfère combler son agenda pour ne penser à rien. Toujours dans l'activité, cette comédienne généreuse et joyeuse va monter l'association « Les tartuffes roses » et proposer des ateliers de théâtre aux enfants atteint d'un cancer.
Felix ne voit pas cela d'un bon oeil et est totalement contre ce projet. Malgré un accueil glacial, Charlotte ne se laisse pas démonter et ait convaincu que ces moments de plaisir mettront un peu de baume au coeur des enfants.
Entre eux, c'est explosif ! Pourtant, ils ont chacun le même objectif : soigner les enfants. Felix avec des traitements, Charlotte avec de la joie.
Charlotte n'a pas dit son dernier mot et a l'intention de briser la carapace de ce Docteur Ribouldingue comme elle le surnomme.
J'ai vraiment adoré ce roman. Je suis totalement tombé sous le charme de Felix et Charlotte. Ils ont tous deux des failles qu'ils doivent guérir et ont un comportement totalement opposé. Charlotte va faire de son possible pour ne pas y penser et apporter de la joie et du bonheur autour d'elle alors que Felix va porter en lui le deuil et devenir un homme froid et solitaire.
L'écriture est vraiment magnifique. Dés le début du roman, on est plongé dans l'histoire et on est ému en découvrant le drame que traverse Felix.
On passe par diverses émotions tout au long de ce roman et nous avons le sourire aux lèvres en le refermant.
Je vous conseille de découvrir ce magnifique roman qui traite la résilience et la reconstruction avec douceur et justesse.


Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          30
Livre lu dans le cadre de la seconde sélection du Prix des Auteurs Inconnus 2024, catégorie blanche, dont je suis l'un des jurés.
https://www.facebook.com/prixdesauteursinconnus/
https://www.instagram.com/prixdesauteursinconnus/
https://twitter.com/prixdesai
https://www.prixdesauteursinconnus.com/

Ce livre figurait parmi mes extraits préférés dès la phrase un de présélection. Pourquoi ?
Tout d'abord, parce que la couverture de celui-ci, malgré sa froideur, m'a touchée, ainsi que la beauté de son titre.
Parce qu'il a la mérite de porter le focus sur une cause qui me tient à coeur et dont peu de romans se font l'écho : les cancers pédiatriques.
Parce qu'il donne à voir le rôle inégalable des soignants, mais aussi, celui plus méconnu des intervenants bénévoles qui tendent à éclairer le quotidien des petits patients.
Parce qu'il évoque l'extrême difficulté - voire l'impossibilité - pour les parents de faire le deuil d'un enfant.
Parce qu'il pose la question de la culpabilité et ses conséquences conscientes et inconscientes.
Parce qu'à travers son titre, il laissait entrevoir l'espoir.
Parce que d'emblée, dès le début du livre, on comprend que l'histoire sera portée par deux personnages (un masculin/un féminin) des plus intéressants par leurs métiers, par leurs personnalités, par leurs fêlures aussi.

Je suis très attachée à une citation de Paul Eluard : "Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous." Clairement, ici, cette citation se vérifie une nouvelle fois.

Pas de hasard, en effet, si à un instant T de sa vie, Charlotte, déjà 38 ans, a ressenti le besoin de faire mieux, de faire plus dans ses actions de bénévolat, en créant - via son association "Les Tartuffes roses" - ces ateliers Récré-théâtre qui lui tenaient à coeur à destination des petits patients du service d'oncologie pédiatrique de l'hôpital La Méjane à Marseille, pour dit-elle : "les faire s'évader", "les aider à garder leur âme d'enfant", "apporter du normal à l'anormal".

Pas de hasard, non plus, si Félix, un éminent pédiatre oncologue - dont la vie professionnelle et personnelle est plombée par un deuil dont il n'arrive pas à se remettre - rue dans les brancards dès qu'il apprend l'intention première de l'intéressée avec laquelle on lui a pris rendez-vous. Pour lui, qui se bat au quotidien contre la mort, pour obtenir des crédits et faire avancer la recherche, ces futilités n'ont aucun sens sinon peut-être celle d'occuper et de valoriser une bourgeoise désoeuvrée.

Donc, une rencontre des plus explosives dont assez rapidement on subodore qu'il se passera un truc entre ces deux-là. C'est un peu cousu de fil blanc, ces antagonismes qui, un moment donné, se rejoignent (un peu à la façon des romances à la sauce hollywoodienne). Deux histoires compliquées, deux personnalités affirmées, des compétences éprouvées dans des domaines différents, des mal-être que tous deux cachent dans une activité débridée et qui s'expriment pour l'un via l'introversion et l'agressivité et pour l'autre via l'extraversion, la communication et une joie de vivre peut-être un peu surfaite.

Néanmoins, le chemin est long à parcourir avant que ne se révèlent les vrais enjeux de cette rencontre. Dans une écriture fluide au registre de langue simple, on suit par alternance, le vécu de Félix confronté à la nécessité de prendre du repos forcé et celui de Charlotte qui commence à mettre en place ses ateliers Récré-théâtre.

Via le regard de Charlotte, le lecteur entre par la petite porte d'un service d'oncologie pédiatrique et comme elle découvre la lourdeur des soins, le courage des petits patients, la détresse des parents, la présence des soignants et des bénévoles, l'ambiance des lieux le jour et la nuit, les liens particuliers qui peuvent se tisser entre patients ou encore entre médecins/patients. Il découvrira, comme elle, la joie et la force de se battre que peuvent apporter ces moments de lâcher-prise, ces moments d'évasion d'une réalité des plus terribles. Et sera aussi amené à s'interroger : convient-il de leur permettre de vivre à plein le moment présent ou vaut-il mieux attendre qu'ils soient mieux ?

Via le regard de Félix, le lecteur se sent ému du lien privilégié que, malgré son vécu douloureux, celui-ci a établi avec ses petits patients qu'il appelle ses Pokémons. On mesure aussi l'extrême pression qui pèse sur les épaules d'un chef de service confronté au manque de moyens pour faire plus, pour faire mieux, pour faire plus vite, mais aussi confronté, impuissant, à la souffrance et à la mort de ses petits patients. On mesure aussi la grande abnégation qui guide, bien souvent, ces professionnels qui font fi de leur propre détresse pour continuer leur combat contre la maladie. Parfois, au détriment de leurs relations humaines et sociales (conjoint, équipe médicale, amis, etc.), mais aussi au détriment de leur propre intégrité psychologique et physique.

J'ai été tout particulièrement sensible à la façon dont l'auteure a su raconter les affres du deuil (tant du point de vue de Félix et de sa femme vis-à-vis de leur enfant, que du point de vue de Charlotte vis-à-vis de sa mère). C'est si bien décrit qu'on se demande s'il s'agit d'une expérience vécue.

L'avancée de l'un et de l'autre sur le chemin de l'introspection, de la prise de conscience de ses difficultés, de la reprise du dialogue avec des proches écartés... avant la potentielle résilience se suit avec facilité et intérêt, même si, de mon point de vue, les derniers chapitres font des plus clichés (romance dans la cabane au Canada).

Sur la forme, j'ai bien aimé les chapitres courts, en alternance, les intermèdes qui donnaient la parole à Zoé (la petite fille de Félix au registre de langue conforme à celui d'un enfant), quelques belles formulations : "l'odeur de l'inquiétude domine", "l'abîme qui s'ouvre engloutit tout", "on apprend à respirer avec la torture du vide en permanence", "le bonheur, plus tu le partages, plus il se déploie. le deuil est un chagrin indivisible que nul ne t'aide à porter." ainsi que la capacité de l'auteure à nous décrire les lieux, les décors, les expressions des uns et des autres, les ambiances, les ressentis.

Seuls bémols pour moi :
des majuscules intempestives, le mot "instrumenté" qui me semble-t-il aurait dû être "instrumentalisé", parfois une richesse de détails insignifiants (notamment sur la partie à Montréal) et la dernière partie par trop romanesque/cliché.
Mais l'essentiel est vraiment ailleurs. Aussi, ces petites choses que j'ai vécues comme de possibles imperfections restent tout à fait supportables au regard de l'ensemble du propos.

Une belle histoire de résilience pour qui s'intéresse à ces sujets dits "sensibles" : la maladie chez un enfant, la mort, la difficulté à faire son deuil, la dépression, la culpabilité et la difficulté à surmonter ce vécu douloureux... ainsi qu'une belle romance pour qui sera plus réceptif à la probabilité que deux êtres déchirés puissent se rencontrer, se reconnaître dans leurs fêlures, et plus si affinités...






Commenter  J’apprécie          10
J'ai pris un très grand plaisir à découvrir la plume de Pascale Gueroult-Mauduy avec ce roman « Colorier ta vie de mes rires ».
Nous entrons de plein pied dans l'histoire avec deux personnages hauts en couleurs: Charlotte, surnommée Cham, jeune femme pétillante, dynamique, comédienne de son état qui court d'un rendez vous à l'autre, certainement pour ne pas s'appesantir sur une blessure personnelle qu'elle refoule, et Félix, médecin oncologue, qui tente de poursuivre sa mission alors qu'il est hanté par le fantôme de sa fille Zoé qu'il a échoué à guérir du cancer.
Ces deux personnages se rencontrent le jour où Charlotte propose de donner des cours de théâtre aux enfants hospitalisés dans le service de Felix. Et cela va faire des étincelles.
L'auteure réussit en moins de deux à nous plonger dans son histoire, on a l'impression d'être à Aix en Provence avec eux, de sentir la chaleur du soleil du sud, de pédaler en vélo derrière Charlotte, de rencontrer les enfants hospitalisés dans cette unité de soins d'oncologie. Les personnages sont bien campés, sans être caricaturaux, l'intrigue est bien menée et rythmée, chaque chapitre lu donne envie de lire la suite (ce qui est un bon signe!)
Très belle découverte, un roman dont le sujet, grave, est traité avec beaucoup d'humanité, de tendresse et d'humour aussi!
À lire !
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (119) Voir plus




{* *}