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2,8

sur 40 notes
Merci aux éditions Buchet-Chastel et Babelio pour la découverte de ce livre de la rentrée littéraire.

J'ai découvert les éditions Buchet-Chastel il y a un an tout juste, pour la rentrée littéraire 2016. J'avais pu lire Celui-là est mon frère, une lecture dont je me souviens encore tant la plume de l'auteure et la construction du récit était particulière. Cette année encore, j'ai eu l'occasion de lire un de leur titre. Ayant eu une bonne surprise l'an dernier, je m'en réjouissais. Mais comme les dragées surprises de Bertie Crochue, on ne tombe pas toujours sur le parfum fraise…

Quand on est un peu trop curieux, comme moi, on tombe parfois sur de très bonnes surprises… et parfois on se brûle les ailes. C'est un peu ce qui est arrivé avec ce roman dont le résumé était prometteur.

Pour être tout à fait honnête avec vous, le roman n'est pas mauvais. Mais, je ne sais pas pourquoi, ça n'a pas prit avec moi. Je m'attendais à une narration spéciale, mais je ne m'attendais pas à une narratrice aussi étrange. Je m'explique, on se retrouve avec une jeune femme, écrivaine-poêtesse, qui écrit à la première personne du sujet. Jusque-là tout va bien. Là où ça devient étrange, c'est lorsque « je » est si froid, si distant, si impersonnel qu'il en rend le personnage principal peu attachant. C'est bien ce qui se produit ici. Et malheureusement, même si je comprends le symbolisme par rapport à l'état totalitaire dans lequel elle vit qui la dépouille, finalement, de sa propre personnalité (voire de sa vie), le résultat ne m'a pas convaincue du tout.

Il y a de ces oeuvres d'art que l'on regarde avec intensité et bonne volonté, on perçoit qu'il y a quelque chose, qu'elle veut nous dire un truc, mais ça ne prend pas. Et c'est terriblement frustrant à la fois pour le lecteur, mais également pour l'auteur j'imagine.

C'est bien dommage, car à côté de ça, Wendy Guerra montre un état totalitaire, les dérives et les conséquences sur la population. Pire que tout, elle nous montre la censure terrible mise en place et pourtant, cette soif, cet amour pour un pays qui n'est plus ce qu'il a été. J'ai trouvé cette lecture intéressante mais à mon grand malheur, j'ai fini par compter le nombre de pages qui me séparaient de la fin.

Je ne peux que vous conseiller de vous faire votre propre opinion si vous êtes curieux. Je serai d'ailleurs ravie d'en discuter avec vous si vous l'avez lu/le lisez/comptez le lire. Malheureusement pour moi c'est une déception. Des propos qui se voulaient révolutionnaires qui passent pour de la paranoïa à l'état pur. Des scènes de sexes inutiles, même si c'est son moyen de fuir la réalité, une fois ça suffit pour comprendre. D'ailleurs, cette manie de mettre des scènes de sexe de partout même en littérature contemporaine, ça commence à me fatiguer un peu. Je dis pas pour la romance érotique et tout ça, mais le lecteur le sait déjà quand il l'achète. Il l'achète pour ça. Aujourd'hui, on en trouve de partout, et pas forcément utile, intéressant ou bien écrit en plus de ça… Bref, vous l'avez compris, Un dimanche de révolution n'est pas si révolutionnaire que ça....https://pauseearlgreyblog.wordpress.com/2017/08/18/rentree-litteraire-2017-un-dimanche-de-revolution-wendy-guerra/
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Cleo vit seule dans la maison familiale de la Havane depuis la mort de ses parents décédés mystérieusement quelques années plus tôt.
Elle vient d'avoir ses poèmes publiés en dehors de l'île et est même primée pour cette publication en Europe. Alors que cela pourrait être une fierté pour les cubains, Cleo devient malgré elle, une dissidente. Les "segurosos", les agents de la sureté de l'État, ont toujours été virulents envers sa famille mais cette nouvelle notoriété renforce encore plus leur méfiance et les contrôles. Cleo est alors épiée dans les moindres recoins de son intimité, chacun de ses faits et gestes sont catalogués et analysés.

"Un dimanche de révolution" est un roman qui nous fait découvrir l'autre facette de l'île de Cuba. Je pensais, à tord, que ces contrôles, ces surveillances, ces contrôles, ces interrogatoires appartenaient au passé. Hors à travers ce roman, Wendy Guerra nous permet de prendre conscience qu'aujourd'hui ces pratiques sont encore légions.
Il est vrai que Cleo parle beaucoup et que son récit part dans tous les sens, le lecteur peut avoir du mal à suivre. Mais je pense qu'il faut se mettre à la place d'une personne épiée sans arrêt même dans l'intimité de sa maison. Cleo est une jeune femme sans repère et seule, encore bouleversée par le décès mystérieux de ses parents, sans avoir réellement d'amis, le pays qu'elle croît être celui de sa naissance la rejette comme une paria et les cubains de la diaspora la rejette également. Et de surcroit, un secret de famille vient de lui être révélé, lui brisant le seul socle solide de sa vie.
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Cleo, trente ans, est cubaine et poétesse. Ses parents sont décédés l'année précédente dans un accident de voiture. Tous les pays s'arrachent ses écrits, sauf Cuba : Cleo subit en effet de plein fouet la censure de son pays, qui la soupçonne de pactiser avec l'ennemi, comme ses parents dans le temps. Hélas pour elle, la diaspora cubaine émigrée pense de son côté qu'elle est agent du gouvernement cubain. La poétesse vit ainsi profondément solitaire et n'a comme soutien que Màgara, l'ancienne bonne de ses parents, dont elle sait qu'elle transmet des informations sur sa vie personnelle aux services secrets cubains. Un jour, à l'occasion de la visite d'un acteur américain qui souhaite tourner un film sur son père, la poétesse va voir sa vie basculer.
Que ce livre est triste ! Pays lugubre, personnages dépressifs, manipulés ou manipulateurs, ambiance à faire pleurer dans les chaumières.
Pourtant, la dictature cubaine est présentée à l'aire du rapprochement entre Raul Castro et Barack Obama. Une note d'espoir devrait surgir de l'abolition des décennies de persécution castriste. Il n'en est rien. Wendy Guerra dresse un portrait noir de son pays ; plus noir que Leonardo Padura. Les interventions musclées des services secrets concernent-t-elle la seule Cleo ou s'adressent-t-elle à tous les citoyens ? le lecteur ne le saura pas. Elles semblent décalées avec la réalité de la poétesse, suffisamment libre de ses mouvements pour pouvoir se rendre en Espagne, au Mexique, aux Etats-Unis dès lors qu'elle insiste un peu… Pourquoi rentre-t-elle, alors qu'elle sait y subir d'incessantes humiliations ? Quels sont les fondements de son inertie ? Tout cela reste confus et empli de sous-entendus que je n'ai pas su décrypter. Un dimanche de révolution se lit comme une fiction politique orwellienne de pertinence moyenne.
Le rythme lent du roman semble à l'image de la langueur tropicale, de la moiteur de l'air. Il en est ainsi, dans la première partie, de la longue description de la dépression de la poétesse. Tournures de phrases alambiquées, si complexes que j'ai eu parfois du mal à comprendre où voulait en venir l'auteure. Dans un premier temps, cette atmosphère a plutôt excité ma curiosité. Mais j'ai fini par m'en lasser. L'héroïne subit sa vie cauchemardesque alors que ses écrits offensifs sont couverts de prix littéraires. Est-ce une contradiction délibérée de Wendy Guerra ?
Même la relation torride qu'elle vit avec l'acteur fétiche des Etats-Unis est à l'image de sa dépression. C'est lui qui mène la danse. Si le portrait de Geronimo est percutant, l'univers dans lequel il gravite est trop peu décrit pour donner de la force au roman. Les désillusions de l'héroïne, attendues, sont affaiblies par le manque de précisions.
Je suis restée sur ma faim après avoir refermé le roman. Je le regrette, car j'en attendais beaucoup.
Merci à l'éditeur Buchet-Chastel et à Babelio pour l'opération Masse Critique qui m'a permis de découvrir l'écriture de Wendy Guerra.
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Cleo est cubaine. Elle a grandi et toujours vécu sur l'île. À la mort accidentelle (mais est-ce vraiment un accident…) de ses parents, elle sombre, s' enferme, s'alite, s'isole et transforme sa douleur en textes.


Comme dans un dernier sursaut, elle trouve la force d'envoyer un recueil de poèmes à un éditeur espagnol. Quelle n'est pas sa surprise, son livre est publié, primé et elle accède à la notoriété, sur le continent européen.

Sa vie change désormais. Elle peut « s'évader » en Europe ou aux Etats-Unis pour faire la promotion de son livre, puis du suivant, mais elle est aussi mise à l'écart, voire ignorée par les intellectuels de son propre pays, et constamment surveillée et harcelée par les autorités cubaines.

Elle rencontre néanmoins quelques figures internationales, un chanteur anglais, et surtout un réalisateur américain, qui arrive avec une nouvelle étonnante touchant aux origines de Cleo, et le souhait d'en faire un film…

Le livre navigue entre ces différents temps, bouffées d'oxygène à l'étranger, méfiance et suspicion de la part des cubains (même ceux en exil), tyrannie de la surveillance, des fouilles, des vols, des atteintes à son intimité dans sa propre maison.

Combien de temps Cleo va-t-elle réussir à maintenir ce grand écart entre deux cultures, deux façons de vivre, deux conceptions de la liberté ? Va-t-elle surtout se trouver elle-même, et gagner sa propre liberté ?

Dans une écriture que j'ai trouvé un peu curieuse de prime abord, Wendy Guerra nous livre un récit construit mais touffu et qui se perd souvent dans les méandres poétiques de la pensée de Cleo. le contexte est très actuel (on évoque le discours d'Obamah et l'ouverture de Cuba aux Etats-Unis) et l'auteure évoque très bien l'atmosphère de peur, d'embrigadement d'un peuple soumis par des décennies de contrôle.

J'ai aimé la transcription, que j'imagine très juste, du mode de vie cubain, du moins à la Havane, du mélange de modernité, de décrépitude, d'abandon et de foisonnement.

En même temps qu'une quête d'identité, j'ai ressenti ce livre comme une magnifique ode à la cubanité, j'ai beaucoup aimé découvrir Cuba par ce biais.
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Un très grand merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel pour cette Masse critique en avant-première de la rentrée littéraire 2017.

Allez, je vous emmène en voyage, nous partons pour Cuba !

Cléopatre Alejandra dite Cléo, la trentaine, est poétesse. Son recueil de poèmes "Avant le suicide" vient de recevoir le premier prix d'un concours de littérature espagnol. Elle pourrait être heureuse mais voilà, ses parents sont décédés dans un accident de voiture tout récemment, elle vit à la Havane et se sent terriblement seule. Son escapade à l'étranger pour recevoir son prix ne viendra que renforcer ce sentiment à son retour en terre cubaine où les amis prennent de la distance. Cléo ferait-elle partie des indésirables pour le citoyen cubain ? et pour le parti alors ?

Ce roman de Wendy GUERRA évoque le quotidien de cette artiste, harcelée dans sa vie privée comme dans sa vie professionnelle, par le pouvoir en place. Tout est prétexte à une fouille, qu'il s'agisse de l'appartement comme du corps humain. le régime en place se méfie de chaque citoyen et s'organise pour tout connaître de son intimité. Alors, quand le personnage principal est artiste et qu'il aspire à une liberté, sinon de mouvement, à tout le moins intellectuelle, les frustrations sont décuplées.

J'ai été particulièrement sensible à l'oppression des hommes et des femmes, au quotidien, par un régime dictatorial qui continue de parasiter la vie des cubains.

Avec ce type de roman, il nous est rappelé ô combien notre liberté est précieuse. Ce qui pourrait paraître anodin dans le quotidien, comme la manière de s'habiller, ne vient que renforcer ce sentiment de harcèlement du régime jusque dans les moindres détails de votre quotidien.

Ce qui m'a impressionnée dans ce roman, c'est cette mutation de l'individu dans un environnement qui l'assaille. Wendy GUERRA démontre avec ce roman le degré d'aliénation de l'individu.

Alors, certains prennent la voie de l'exil et là, il s'agit souvent d'un voyage sans retour.

Wendy GUERRA, elle-même écrivaine, choisit avec l'itinéraire de Cléo de parler des auteurs et du poids de la censure. Elle évoque à quel point il est difficile de s'abstraire du régime pour s'autoriser à poser des mots sur des pensées et ainsi permettre à la littérature de s'épanouir.

"Un dimanche de révolution" est un roman qui donne à voir l'histoire contemporaine d'un territoire insulaire enkysté dans un passé dictatorial, salutaire assurément, de ceux qu'il convient de lire pour ouvrir les yeux sur une réalité d'aujourd'hui.

Le propos est puissant, la langue acérée. Si dans son pays, sa voix est écoutée, offrons lui nous la possibilité de rayonner hors de ses frontières et d'être chez nous entendue !
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Livre reçu grâce à l'opération Masse Critique.

Être isolée sur une île : sous le pléonasme se cache une réalité : celle vécue par Cléo, une poétesse cubaine, déclarée dissidente par son gouvernement après que l'un de ses recueils ait été primé en Espagne. Cleo vit donc quatre isolements : un isolement géographique, (celui de l'île), un isolement politique (celui incarné par le régime castriste), un isolement social (personne ne veut être vu en compagnie d'une dissidente et même lors d'un voyage au Mexique, où elle retrouve des exilés cubains, ces derniers la suspectent d'être une espionne à la solde du gouvernement) et un isolement volontaire, personnel et salutaire : car cette capacité qu'a Cleo de se renfermer sur elle-même est une manière de se protéger.

Il faut préciser que Cleo a perdu ses parents quelques temps plus tôt, dans un accident de voiture qui ressemble fort à une manoeuvre du gouvernement pour faire taire à jamais deux scientifiques qui avaient travaillé pour l'Etat. Dans ces conditions, la mélancolie de Cleo s'explique aisément. La poétesse subit aussi la censure puisqu'aucun de ses écrits n'est publié à Cuba. La situation est a priori incompréhensible, puisque les poèmes de Cleo ne revendiquent rien politiquement mais la poésie, par son caractère trouble et mystérieux, presque chamanique, recèle probablement, en sa nature même, un danger pour le régime.

Le Cuba que décrit Cleo - et donc Wendy Guerra - est pourtant le Cuba contemporain : un Cuba que les Etats-Unis d'Obama font revenir dans la communauté internationale, un Cuba dont les artistes s'exportent, un Cuba qui fascine donc par son histoire et son caractère désuet. Mais derrière la carte postale d'une La Havane éternelle surgissent les dérives d'un régime toujours autoritaire : les perquisitions qui ne laissent rien derrière elles, les caméras cachées qui espionnent la vie privée, la figure très cubaine du seguroso, cet ami de la famille qui sert d'intermédiaire entre le citoyen et le gouvernement, sorte d'espion autorisé par les familles, rapporteur dont on supporte la présence pour éviter celle des agents gouvernementaux.

Au milieu du livre apparaît Geronimo, un acteur hollywoodien d'origine cubaine, qui annonce une nouvelle bouleversante pour Cleo : elle serait la fille d'un certain Mauricio Rodriguez, sote d'homme insaisissable, travaillant pour le gouvernement cubain et, peut-être, pour le gouvernement américain. Geronimo souhaite faire un film sur cet homme. Entre Geronimo et Cleo s'établit une relation amoureuse et sexuelle. Partagée entre cette relation, la quête d'un nouveau père, l'écriture de ses poèmes, la conservation de ses poèmes et ses voyages à New York et Paris, Cleo se perd et, il faut bien le dire, Wendy Guerra nous perd un peu. Peut-être le roman reste-t-il trop en surface des choses et des multiples sujets qu'il aborde.

Quoique l'on dise du style (sans crier au génie, le roman est écrit dans un style simple, se perdant certes parfois en conjectures qui paraissent très personnelles, mais tout est parfaitement intelligible), Un dimanche de révolution a le mérite de dessiner le portrait d'une Cubaine tiraillée entre les soubresauts d'un régime encore assez puissant pour contrôler ses citoyens et ses désirs d'artiste et de citoyenne du monde. le livre jette un regard critique, voire pessimiste, sur Cuba : au moins l'avertissement est salutaire, d'autant plus que l'ouverture récente de Cuba pourrait faire penser que l'île a définitivement tourné le dos à la dictature. Une erreur qu'Un dimanche de révolution nous permet d'éviter.
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Je remercie Babelio et les éditions Buchet-Chastel pour cette découverte.
Une nouveauté pour moi, de la littérature cubaine avec l'ile comme premier personnage. le résumé était appétissant.

J'ai vite été déçue. Je n'ai pas aimé le style de l'auteure. L'écriture a un côté poétique et imagée mais on s'y perd très facilement. Je ne voyais plus ce qu'elle voulait dire, où elle voulait emmener les lecteurs. de même, qu'elle saute du coq à l'âne dans les sujets, le temps et les lieux. Je ne savais plus du tout où j'en étais, j'avais du mal à comprendre et à suivre l'histoire.
L'histoire avait de quoi plaire, assez complète, avec La Havane comme contexte, sa politique et sa façon de vivre particulière, une histoire d'amour, et une enquête sur la famille de Cléo. Malheureusement rien n'a été mis en valeur. Ce n'est pas vraiment une enquête, juste un détail dans la vie de Cléo évoqué. Il n'y a pas vraiment de recherches sur la vérité, on est vite perdu et pas très intéressé. Et au final l'auteure n'en fait pas grand chose. C'est très décevant. L'histoire d'amour me parait sortie de nulle part et incohérente. Seule la fin me réconcilie un peu. Par contre on sent l'ambiance pesante de Cuba, la surveillance continue, les libertés bafouées, mais aussi le sentiment d'être chez soi malgré tout. C'est agréable de découvrir une autre culture malgré que je ne comprenne pas la finalité de tout ça. de même la fin m'a plus avec cette recherche d'identité mais les difficultés qui ne s'arrêtent pas ainsi.
Cléo pourrait être un personnage intéressant, dans lequel on pourrait se projeter mais elle parait assez loin de nous. On a du mal à s'attacher à elle, à la comprendre.

Le court roman m'a laissé sur une déception. A aucun moment j'ai réussi à me plonger dans l'univers.
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C'est dans le cadre d'une opération Masse critique de Babelio que les Editions Buchet-Castel m'ont envoyé Un dimanche de révolution de Wendy Guerra. Encore merci à eux !
Je sors un peu mitigée de cette lecture qui me laissera un gout d'inachevé...
J'ai apprécié cette plongée à Cuba , mais j'ai eu plusieurs fois l'impression que l'auteur s'éparpillait et qu'il manquait des éléments qui permettraient peut être au lecteur de mieux appréhender la lecture de ce livre.
On suit la narratrice Cleo, vivant à La Havane. Cette jeune femme qui se relève d'une dépression ( si j'ai bien compris ), pour un motif que je n'ai pas très bien compris ( peut être la mort de ses parents ), est reconnue comme poète de talent dans d'autres pays mais pas à Cuba. Elle est persécutée par les autorités en place . Est ce seulement à cause de ses écrits ou faut-il chercher la raison dans son passé et ses parents ?
J'ai eu l'impression tout au long de ma lecture que l'auteur, qui semble avoir une plume de qualité assez inégale, ne savait pas exactement où elle allait...
Un peu dommage, car je pense que le postulat de base est vraiment intéressant....

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« Personne ne devrait rester très longtemps dans un endroit où on le rejette, mais je navigue en cercles, sombrant dans l'étang de ma propre défaite sociale. Je me sentais sur le point de me noyer dans mes larmes, mes propres vers, écoeurée par ma propre écriture blablabla (...) ».
Tel est le destin cornélien de Cleo, la narratrice, poétesse et écrivaine cubaine, publiée et primée à l'étranger, mais censurée dans son propre pays. Pourquoi ? On ne sait pas trop, mais ses écrits sont sans doute jugés trop subversifs. Pourquoi alors ne quitte-t-elle pas définitivement son île-prison, puisque apparemment elle arrive de temps à autre à obtenir des visas pour l'Espagne, le Mexique ou les Etats-Unis ? Probablement parce que, d'une part, à l'étranger, les Cubains exilés la suspectent d'être une espionne du régime castriste (sinon pourquoi finit-elle toujours par rentrer à Cuba?). Et d'autre part, parce qu'on devine qu'elle est viscéralement attachée à sa patrie, quitte à passer pour une masochiste. Peut-être aussi parce qu'elle semble profondément dépressive et n'a pas la force de volonté nécessaire pour s'arracher une fois pour toutes à cette dictature où les vexations, les menaces, les perquisitions et les violations de vie privée sont pourtant insupportables.
Peut-être aussi parce que c'est le pays de ses parents, elle qui est dévastée par leur mort dans un accident de voiture un an auparavant. Enfin, ça c'est la version officielle. Parce qu'un beau jour débarque à La Havane un certain Geronimo, acteur d'Hollywood qui prépare un film. Et qui révèle à Cleo que son père n'est pas son père, qu'elle est née aux USA et que l'accident de voiture de ses parents n'en était donc peut-être pas un. D'où tient-il ces informations, qui connaît-il en (très) haut lieu pour obtenir ce genre de quasi secret d'Etat ? Entre la paranoïa ambiante et les manipulations à tout-va, on s'étonne que Cleo ne se pose pas plus de questions. Comme on s'étonne qu'elle admire à ce point Gabriel Garcia Marquez qui, tout prix Nobel qu'il soit aujourd'hui, n'en a pas moins fait copain-copain avec Fidel dès 1959.

Tout cela aurait pu être très intéressant, mais, comme Cleo elle-même, j'ai été « écoeurée par [son] écriture blablabla ». Rien n'est clair, tout n'est que sous-entendus et faux-semblants, « apocryphe » même, selon Cleo. Comment voulez-vous tirer ça au clair ? Trop lyrique et elliptique, ce récit, en plus, ne provoque pas d'empathie envers Cleo, qu'on observe se vautrer dans ses pleurnicheries et sa dépression.
Bref, beaucoup de questions que l'auteure ne se donne pas la peine de résoudre. Evidemment, me direz-vous, dans un régime aussi insécurisant, déclinant et absurde que la dictature cubaine, il n'y a peut-être pas de réponses. Possible, mais d'autres en ont beaucoup mieux parlé.

Merci aux éditions Buchet-Chastel et à Masse critique de Babelio pour cette découverte.
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En matière de lecture comme dans la vie de tous les jours, il faut oser sortir de sa "zone de confort". Parce que les belles lectures sont parfois celles auxquelles on ne s'attend pas, celles que le hasard place sur notre route. C'est pourquoi de temps à autre, je reviens à la "littérature générale", loin des univers imaginaires que j'aime tant.

Hélas cette fois-ci, mon escapade en territoire inconnu n'aura pas été une partie de plaisir. La lecture de ce roman a effectivement été pénible pour moi. Pénible dans le sens où je n'ai pas réussi un seul instant à franchir la barrière de l'écriture de l'auteure et à m'immerger dans son univers cubain.

Le premier élément qui m'a gênée dans ma lecture est en effet l'écriture de l'auteure. Bien que les phrases soient relativement courtes et leur construction plutôt simple, j'ai trouvé l'ensemble à la fois fouilli, inutilement compliqué et particulièrement redondant. J'ai eu le sentiment que l'auteure cherchait à donner un style à sa prose, un style poétique et tourmenté comme pour faire écho au personnage de Cleo. Le problème est que le résultat n'est vraiment pas plaisant, c'est du moins mon ressenti. Je suis restée complètement hermétique à l'écriture et encore plus à l'histoire...

Le récit souvent décousu et incohérent de Cleo m'a complètement laissée de marbre. On a quasiment aucun repère chronologique, on ne comprend pas toujours (et même rarement) ce qui se passe dans la tête de la narratrice, pas plus que la raison de son mal-être etc. Bref, je n'ai pas compris grand chose à l'histoire.
Il faut dire que l'auteure passe sous silence pas mal de choses sous couvert de rendre son intrigue plus prenante. Sauf que cela n'a pas l'effet escompté, on passe son temps à se demander qui est tel personnage, pourquoi il vient voir Cleo, qui étaient les parents de Cleo, pourquoi celle-ci est-elle aussi déprimée... Beaucoup de questions qui restent finalement sans réponses. En fait, l'intrigue m'a parue vide de sens. Certes, on comprend bien que le roman parle d'identité, de régime politique et de liberté, mais ces thèmes sont abordés de manière tellement détournée et peu compréhensible que cela devient ennuyeux.

Je pense que ce livre ne n'était tout simplement pas pour moi, beaucoup trop loin de mes goûts, de mes préoccupations. Ce roman saura plus certainement séduire les lecteurs sensibles à une littérature s'attachant à décortiquer les questions d'identité, de création, de politique etc.

Je tiens malgré tout à remercier Babelio et les éditions Buchet Chastel de m'avoir fait parvenir ce livre. À défaut d'avoir su l'apprécier, il m'aura permis d'exercer mon sens critique.
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