J’avais récupéré ce chat errant la semaine dernière. Je l’avais aperçu pour la première fois près d’une benne à ordures, à la recherche de nourriture, la peau sur les os. Prise de pitié par son état déplorable, je l’avais ramené chez moi pour le nourrir correctement. Ce dernier avait tout de suite pris ses aises et, au final, je ne pouvais plus me passer du petit animal. En plus, c’était scientifiquement prouvé que les ronronnements des chats procuraient des bienfaits sur le moral, le stress, ainsi que l’anxiété et les insomnies. Le remède parfait.
Mais dans quelle merde venais-je de me mettre ? Je détenais un talent inégalable pour m'attirer des ennuis toute seule.
Je ne voulais plus entendre parler de lui. Je ne voulais plus me souvenir de lui. Pourtant, son nom résonnait comme un écho incessant dans mon esprit.
Je m’aventurais sur un terrain dangereux, mais ce « travail » suscitait chez moi de vives inquiétudes. Il me cachait des choses et ce n'était pas pour rien. Pour qui bossait-il ? Mais surtout... que lui demandait-on de faire ?
M’amuser avec des filles, les jeter sans me soucier de ce qu’elles pouvaient ressentir… ce n’était pas nouveau chez moi. Je ne comptais plus le nombre de fois où je m’étais fait traiter de connard par la gent féminine et ça me faisait plus rire qu’autre chose.
J’avais les hormones en feu, pire qu’un animal en rut. Je secouais la tête pour faire taire ma conscience, quand la sonnerie de mon portable m’extirpa de mes pensées. Un numéro inconnu s’affichait sur l’écran. Mon corps se figea, se pourrait-il qu’il s’agisse de mon agent de liaison ? Se pourrait-il qu’un nouveau crime organisé m’attende ? Je décrochai avec une pointe d’appréhension.
Je la haïssais autant qu’elle m’attirait. Elle représentait tout ce que je m’étais juré de ne jamais éprouver. Pourquoi ? Pourquoi me laisser distraire par une personne sans cervelle comme elle ? Certainement parce qu’elle possédait le plus beau cul que j’avais jamais vu. Et aussi à cause de son comportement de fille prude et coincée qui me faisait péter les plombs, mais qui m’excitait affreusement.
C’était comme si je me trouvais enfermée dans une boîte hermétique, qui se remplissait d’eau au fur et à mesure. Pour l’instant je respirais mais viendrait l’heure où je m’étoufferais sans parvenir à trouver d’issue. J’allais finir noyée dans mes propres mensonges, et un jour ou l’autre mes parents découvriraient la vérité.
Surmonter des drames, c’était dans mes cordes ! De plus, me confier à un spécialiste prenant des notes sur un carnet comme s’il inscrivait les résultats d’une expérience scientifique, non merci. Je connaissais les causes de mes propres douleurs, je ne voulais plus remuer le passé.
qu’il soit toujours aussi arrogant, malpoli, imprévisible, provocateur, impulsif sur les bords – la liste de défauts était aussi étendue que la distance entre Phoenix et Boston –, notre relation prenait une tournure différente, nous plongeant vers un nouvel interdit.