Citations sur Tainted hearts, tome 1 (46)
Un nœud enserre ma gorge et mes yeux me piquent. Impossible de le nier, je suis bouleversée. Comment est- ce possible? Comment une personne aussi cruelle peut- elle être dotée d'une telle profondeur d'âme?
Cette musique émane de moi et elle est éreintante, car émotionnellement, je me livre corps et âme.
Quand il extirpe son téléphone de sa poche et rive ses yeux sur l'écran, c'est la goutte de trop, celle qui va me faire vriller et que je vais regretter.
— Embrasse-moi, m’intime-t-il d’une voix rauque.
Sa requête me fait écarquiller les yeux et j’étouffe un hoquet de surprise. Aucune trace de raillerie sur son visage. Ses traits autoritaires et tyranniques se montrent aussi tranchants que des griffes de fer, prêtes à vous entailler la peau, le cœur et l’âme, pour ne laisser que des écorchures profondes et saignantes. Je réponds par la négative en secouant la tête et un orage impétueux éclate au fond de ses prunelles. C’est le signal du début des emmerdes.
Ses lèvres sont étrangement chaudes, mais elles me renvoient séance tenante vers un passé que je m’efforce d'enterrer. Mes nerfs lâchent, je ne tiens plus. Je cède, je craque, je rends les armes. Les larmes qui se sont entassées au coin de mes yeux roulent sur mes joues. Chester ne tarde pas à les sentir. Par je ne sais quel miracle, il rompt son baiser en reculant son visage du mien. Et il me dévisage, sans un mot, les lèvres encore rouges et gonflées par la brutalité de son assaut.
— Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu fais ? Repose-moi par terre ! m’affolé-je.
— Mets-la en sourdine. J’ai les oreilles qui saignent à cause de ta voix de crécelle !
Malgré ses dires, je continue à gesticuler dans tous les sens.
— Je peux savoir où tu comptes me transporter comme ça ?
— Séquestration dans une cave bien sombre et humide, ça te branche, Owen ? De cette façon, je pourrais te torturer quand l’envie me prendrait.
— T’attises des trucs chez moi, Owen… Des sales trucs dont t’as même pas idée. C’est physique, viscéral, indomptable.
— Donc, après avoir ouvert ta gueule, tu décides de me fuir comme la peste ? résonne une voix chargée en sarcasmes, juste derrière moi.
L’effet de surprise me hérisse les poils, mais je n’ai pas assez de force pour me retourner. C’est inutile. En vérité, j’ai tout de suite reconnu ce timbre grave et rocailleux.
Un pic d’angoisse me saisit et affole les battements de mon cœur. Mais je reste pétrifiée sur mon tabouret à cause du regard de l’un d’entre eux. Celui qui se trouve toujours au centre des photos, celui qui semble endosser le rôle de leader, car il s’expose plus que les autres : un grand brun à la tignasse bouclée et aux iris gris, aussi tranchants et glacés que des stalactites. Ce type dégage une frénésie malsaine qui me fout les jetons.
J’ai mis des années pour assouplir mon corps, j’ai fait des sacrifices, parce que ma volonté demeure sans faille.