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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Diamant (n.m): Pierre précieuse, la plus brillante et la plus dure de toutes.

Il y a ces livres qui dès les premières pages m'aspirent, me valdingue à grande vitesse au travers des pages pour me recracher à la fin, sonné et chamboulé.
"Un coin de ciel brûlait" rentre largement dans cette catégorie tellement je l'ai dévoré avec cette impossibilité de le refermer.

Des meurtres sanglants en Europe accomplis au pic à glace et des enfants-soldats qui traînent le chaos derrière eux, l'auteur grâce à des événements distincts et une double temporalités entraînante nous offre un récit effrayant sur les monstrueuses guerres africaines et leurs enjeux cachés.

Vous l'aurez compris, c'est un bouquin qui va à 100 à l'heure, qui nous fait bourlinguer entre le Sierra Leone, l'Europe et les États-Unis pour parler d'un sujet (les guerres africaines) que j'ai jamais lu dans un thriller et qui est ici pleinement documenté, travaillé, une plongée cauchemardesque auprès de Neal, enfant soldat. J'ai énormément accroché à ce personnage principal que l'on découvre au travers d'épreuves inimaginables. L'intrigue est divinement ficelée, elle nous malmène de piste en piste jusqu'au final avec ses dernières pages épiques. Deux arguments pour le lire, le 1er, c'est que la plume de l'écrivain est sublime et le 2e le sujet de fond bien sûr.
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Allez, avouez que vous savez à peine où se trouve le Sierra Leone. Petit pays de l'Afrique de l'Ouest enclavé dans la Guinée Conakry dont la seule richesse semble être les mines de diamants. Alors forcément cela attire la convoitise des trafiquants, des véreux, des pseudo armées de libération qui louchent tous sur le pactole. C'est l'histoire d'un garçon de 12 ans qui se fait capturer lors du raid de "rebelles" et se retrouve contre son son gré enfant soldat. Il est témoin de toutes les cruautés d'un groupe "para militaire" sans foi ni loi dirigé par un psychopathe et constitué essentiellement d'autres enfants enrôlés de force. Petit à petit, il commence à comprendre comment fonctionne le "système". Qui subventionne les rebelles, qui fournit les armes, qui s'enrichit sur le dos des massacres et de la misère. Cela dépasse largement les frontières de son pays. Je ne révèle pas la suite. L'écriture du livre est agréable, le vocabulaire est assez riche. l'intrique est très bien montée, nous garde en haleine jusqu'aux dernières lignes
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1992, Sierra Leone. Neal, fils d imprimeur, est un adolescent insouciant, dont la vie va basculer lors d une attaque des rebelles du RUF, qui vont l enrôler comme enfant soldat et le former aux pires violences...
De nos jours, Suisse. Un américain haut placé est retrouvé mort dans un luxueux hôtel, l arme du crime étant un pic à glace. Tanya Rigal, journaliste de Mediapart, avait rendez vous avec lui. Une enquête s ouvre, avec la coopération des services secrets américains.
Quel est le lien entre ces deux événements ? Et pourquoi a-t-on fait venir Tanya dans cet hôtel?

Ce thriller extrêmement bien écrit et construit, est la lecture que j' ai préférée ce mois ci. On est happé par l histoire (dont on alterne les époques selon les chapitres), révolté par le traitement des enfants soldats et les exactions subies dans les villages, et on ne passe pas sous silence la corruption, la violence, les manigances, les faux semblants, mais aussi l importance des diamants de la région dans les relations internationales et dans l accès au pouvoir. Cela donne envie de se renseigner davantage sur le pays méconnu et pourtant stratégique qu est la Sierra Leone.
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Si je n'ai découvert sa plume qu'assez récemment – Je m'en souviens encore, c'était à l'occasion du Salon « Toulouse Polars du Sud » alors que venait de paraître « Là où vivent les loups » -, je me suis rattrapée depuis, et Laurent Guillaume n'a jamais cessé de me souffler comme le prouve encore ce titre si puissant tout comme sa couverture si évocatrice.

Sans prendre le temps ni la peine de nous ménager, l'auteur plante le décor au pic à glace pour mieux nous immerger au coeur d'une intrigue à deux temps aussi brutale que prenante, aussi poignante qu'instructive. Sans aucun doute fondé sur des faits d'une sinistre réalité qu'il était plus facile d'ignorer, Laurent Guillaume nous fait voyager sans passer par l'office du tourisme au profit d'un scénario nerveux mais surtout douloureusement crédible, démontrant qu'au-delà des intérêts politiques, ce sont souvent – toujours – les intérêts financiers qui mènent cette danse macabre.
Dans un monde où les diamants valent bien plus que des vies humaines, il devient dès lors atrocement aisé de « forger » des enfants soldats pour mener des combats aussi sauvages que gratuits… Mais même l'horreur a un prix que les plus cupides ont su trouver, ainsi qu'on va pouvoir le découvrir aux côtés de Neal comme de Tanya au fil de cette histoire menée tambour battant d'une plume fluide et percutante, d'un style nerveux et efficace dont je me dois absolument de vous livrer quelques extraits :

« A présent, le jeune homme était allongé sur le ventre sur deux tables d'écolier mises bout à bout dans le seul bâtiment en dur de toute la région, une école primaire bâtie dix ans plus tôt par une ONG suisse. Il y avait encore une banderole défraîchie qui clamait : « Eduquer, c'est croire à demain. » Mais demain avait déchanté. Plus aucun enfant n'apprenait ici. La guerre civile les avait renvoyés aux champs. le soir, ils se terraient avec leurs parents dans leurs misérables cases de banco, espérant échapper aux rebelles, aux Kamajors, aux soldats des forces armées sierra-léonaises. A tout le monde en réalité. »

« Beaucoup avaient dû mourir depuis, les rebelles manquaient de tout – particulièrement de médicaments et de médecins -, mais pas d'armes. Ca, les diamants leur en fournissaient plus que nécessaire ».

« Ainsi on en est là, se dit-il, prêts à se massacrer entre nous pour quelques cailloux. La rébellion, toute cette merde n'est que l'excuse pour que certains puissent s'enrichir. »

« C'était impressionnant, dans l'obscurité on aurait dit qu'un coin du ciel brûlait ».

« – Nous ne pouvons pas tuer tous les gens qui représentent une gêne, Monsieur.
– Bien sûr que si, nous pouvons ! Pourquoi ne pourrions-nous pas ? Cette nation s'est même bâtie sur ce principe. »

En bref, un thriller géopolitique tout à la fois passionnant et révoltant, pourtant non dénué d'humanité mais à l'issue duquel on ne pourra plus dire qu'on ne savait pas.

Lu en septembre 2021
Lien : https://deslivresetmoi7.fr/2..
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Voici un roman que j'attendais avec impatience.
Il faut dire que, selon certains, je ne suis pas très objective avec cet auteur. C'est faux et je ne suis pas responsable si chacun de ses romans est une décharge d'adrénaline dans les veines des lecteurs (et des lectrices).
Ici, Laurent Guillaume aborde deux thèmes qui sont loin d'être de l'histoire ancienne.
Je commencerai par le fond qui n'est autre que ce que l'on appelle les Diamants de sang ou plus diplomatiquement les Diamants des conflits.
Pourquoi ces appellations ? L'auteur l'explique très clairement dans ce texte en nous emmenant en Sierra Leone au début des années 90.
Un génocide se déroule dans ce pays et toute l'Afrique est sous tension. Les rebelles affrontent les militaires et la police (qui souvent ne font qu'un) en place en exterminant des villages entiers sans distinction entre femmes, enfants, vieillards ou hommes, pillant, violant, torturant. Mais au-delà des conflits politiques, ce qui détient réellement le pouvoir, ce sont les diamants. Une richesse inconsidérable enfouie dans le sol africain, un signe extérieur de richesse tant convoité par les pays « riches » que le précieux gemme est récolté dans des bains de sang. Et, à l'image de celles qui aiment revêtir avec fierté la peau d'un animal tué pour que madame se pavane, celles qui aiment à montrer le plus gros nombre de carats à leur doigt ou à leur cou (souvent les mêmes ici aussi) n'ont que faire de la manière dont arrivent jusqu'à elles leurs derniers achats. On a peine à imaginer que ce que décrit Laurent Guillaume est en grande partie tout à fait véridique.
Tout comme on a du mal à imaginer depuis l'Europe de l'Ouest, ou plutôt disons que nous n'avons pas envie de le savoir, que des enfants sont enlevés lors de ces expéditions mortelles dans les villages pour être dressés en vrai soldats sanguinaires par des factions rebelles et/ou terroriste. Ceci n'est pas l'apanage de l'Afrique Noire, c'est aussi ce qui se passe dans les pays du Golfe et d'autres proches de l'Europe, sans parler de l'Amérique du Sud où on peut comparer le trafique de cocaïne à celui des diamants en Afrique. En nous racontant l'histoire de Neal, enlevé très jeune à sa mère, forcé de tuer lui-même son propre père, l'auteur nous démontre l'emprise des chefs armés qui les modèlent sans pitié pour en faire des monstres.
Et ces deux aspects, si cruellement liés, Laurent Guillaume nous les sert par le biais d'une enquête menée de nos jours par une journaliste, Tanya, et portant sur plusieurs meurtres commis à l'aide de pics à glace. Elle découvre peu à peu ce qui lie ces hommes, assassinés « proprement » par un tueur qui ne cherche même pas à dissimuler son visage aux caméras de surveillance. C'est un fantôme surgi de cette Afrique où la soeur de Tanya a disparu il y a quelques années.
Comme pour tous les romans de Laurent Guillaume, c'est un texte très énergique, un style percutant et qui vous empêche de ralentir dans votre lecture.
Au contraire de pas mal de ses collègues flics-auteurs, Laurent Guillaume a su adopter un style, son style, reconnaissable par le dynamisme de son écriture et par le talent qu'il a d'injecter une telle dose d'aspect véridique à ces histoires qu'on est réellement comme inclus dans ses romans.
Vous l'aurez compris, je suis fan et, pour le moment, je n'ai jamais été déçue. A lire, pour la trame policière mais surtout pour les faits réels dont ce roman parle.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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