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EAN : 9782207132227
304 pages
Denoël (07/06/2018)
4.11/5   137 notes
Résumé :
Le train arrive dans la petite gare de Thyanne, terminus de la ligne. Priam Monet descend pesamment d’un wagon. Presque deux mètres pour un bon quintal et demi, mal sapé et sentant le tabac froid, Monet est un flic misanthrope sur la pente descendante. Son purgatoire à lui c’est d’être flic à l’IGPN, la police des polices. Sa mission : inspecter ce petit poste de la police aux frontières, situé entre les Alpes françaises et italiennes. Un bled improbable dans une va... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
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J'aurais beaucoup aimé me trouver sur le quai de la gare de Thyanne lorsque Priam Monet est descendu du train . Voyez- vous , l'image de ce géant d'un mètre quatre - vingt seize pour un quintal et demi donne le ton à toute l'histoire racontée dans les trois cent soixante pages qui vous attendent , il occupe " tout l'espace " . Un " héros " mal sapé , rejetant des effluves de ninas , bon mangeur , bon buveur ( ah , la gnole de gentiane ...la biére ...) ... , pas " ingrat " avec la gente féminine, volontiers bagarreur , sachant jouer avec les armes , mal vu par sa hiérarchie, attireur d' " emmerdements " comme un paratonnerre avec les orages .....Oh rassurez - vous , je ne dis pas tout , vous le découvrirez , ce " boeuf - carottes ", c'est du trois étoiles au Michelin , du " lourd " comme on dit , au propre comme au figuré ...Ce gars - là , si vous ne le suivez pas dans cette aventure , vous pourrez dire que vous avez raté votre vie , croyez - moi . En même temps , quand vous saurez qu'il n'aime personne , mais vraiment personne , vous pourrez douter de la sincérité de ma remarque , on nous a déjà fait le coup avec la " Rollex" , alors le " Priam Monet " , hein . .... Tiens , ce nom , déjà , ça vous " classe " son homme , non ?
Remarquez , le suivre , ça vous fera prendre l'air de Thyanne . C'est dans les Alpes , un petit village sympa de montagne , de belles ballades en perspective , des gens euh , des gens ...oui , ben des gens quoi ...Il est là pour une " inspection " , une simple évaluation de service , trois fois rien , la routine ...Deux , trois nuits au relais de la gare , pas plus ...Allez , ça vous sortira , tous frais payés, de la Ri.. go.. la.. de !!! Ah , juste un petit détail, y'a des moutons ...et des loups ..qui attaquent les moutons ...et des migrants ....et le corps d'un migrant ...Oups , ça m'a échappé, pas bon pour le tourisme ça . Enfin , maintenant vous êtes là avec Priam , pas question de se défiler . Allez , en route pour la découverte d'un " village si tranquille" où tout , ou presque , appartient à Chappaz , " un bellâtre grand et athlétique aux yeux gris perçants, au profil arrogant de patricien " . La première fois que Prian l'a rencontré , la seule chose que je peux vous dire , c'est " qu'il lui déplut profondément " . Un signe ? Peut- être mais je vous l'ai précisé, Priam , il n'aime personne ..sauf " Ducon " , un pauvre chien ...
Ce roman présente bien des atouts , une écriture fluide qui vous emmène sagement à la découverte de Thyanne et de ses environs , qui vous fait rencontrer des personnages authentiques ,truculents et particulièrement " typés " , au verbe cru , à la main " leste " , à la gachette facile . Faut pas trop " fouiner " à Thyanne . Avoir le " gosier bien en pente " , ça oui , ça peut servir , mais la curiosité...
Enfin , ce n'est qu'une visite d'inspection , une visite de pure courtoisie ...Oui , sauf que l'inspecteur , la courtoisie , c'est tout de même pas vraiment sa " tasse de thé " ....Je vous le répète, il n'aime personne ...Par contre , " Vaut le détour *** " à lui tout seul .
Un bon , un agréable moment de détente , ça fait du bien ...
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"Les flics sont les témoins quotidiens de la folie humaine. En cela, ils sont terriblement seuls." Maxime Chatham.


Flic à l'IGPN, Priam Monet est un boeuf-carottes dans le jargon policier, il en a la carrure, mais aussi le caractère d'un ours mal léché.


- "Le médecin légiste? Vous êtes sûr ? Ce n'est pas un accident?" Demande Claire.
- Le pantalon n'est pas imbibé de sang, ce type était mort depuis un certain temps, quand quelqu'un l'a balancé de la falaise."


Un coin tranquille dans les Alpes, mais Priam n'aime pas la nature et les arbres. Ni les chiens, d'ailleurs!
Alors, s'il y a un loup tueur de brebis ! Mais aussi, des ploucs qui lui cherchent la bagarre, un garde chasse, en plus ancien braconnier, peu coopératif, et des gendarmes incompétents...
Une critique sociale et quelques jolis personnages secondaires, comme Claire, Roc ou Marie Cadoux...


Des coups de feu dans la montagne, des hommes, avec des fusils, pour "prélever"un loup. Un loup, et pourquoi pas un boeuf ou un boeuf-carottes?


Pourvu que "l'ours" ne charge pas, dès qu'il sent une piste, car la victime n'est pas un simple migrant.
"Non, ce qui tue ou assassine la plupart des gens, c'est la connerie humaine. La jalousie, la médiocrité, la rancœur, les frustrations, bref toute la merde inhérente à la condition humaine."


Laurent Guillaume est un ancien flic et un consultant international pour la lutte contre le crime organisé. Et le lauréat du prix des lecteurs 2015 du festival Sang d'encre.
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Je vous le dis tout de suite, rien que pour le personnage de Priam Monet, ce polar vaut le détour !
Priam Monet… Déjà, un nom pareil, ça ne s'invente pas sauf quand on a une mère prof d'histoire grecque à la Sorbonne et amoureuse de l'Iliade.… Quant au physique, c'est encore une autre histoire : « Il était très grand - un mètre quatre-vingt-seize - et gros, très gros. La dernière fois qu'il s'était pesé, deux ans auparavant, la balance affichait un douloureux quintal et demi. Il n'avait pas réitéré l'expérience, mais il savait que depuis, il avait encore grossi. Ses traits qui auraient pu être séduisants étaient noyés dans les replis de la chair. Ses yeux exprimaient une lassitude définitive et une mauvaise humeur permanente. Personne n'aimait Monet, lui le premier. Et Monet le rendait bien à tout le monde, surtout à lui-même. »
Alors quand notre Priam Monet débarque de Panam à la gare de Thyanne, il est comme dépaysé ! En plus, la montagne, ce n'est pas franchement son truc : trimbaler ses cent cinquante kilos sur des chemins pentus voire franchement escarpés, très peu pour lui.
Quant à l'air pur des Alpes, la neige au mois de mai, les épicéas odorants, les vaches et la gentiane, il n'en a cure. de toute façon, il n'est que de passage. Ah oui, j'ai oublié de vous dire, Priam Monet est flic, de ceux qu'on surnomme les « boeufs-carottes » : commandant de l'IGPN, la police des polices. Juste un petit contrôle de routine, voir si tout tourne bien dans ce petit poste de police aux frontières, vérifier le fonctionnement des services, l'organisation interne, les registres administratifs et ciao les gars, il repart bien vite dans son onzième arrondissement…
Sauf que, vous imaginez bien que ça ne va pas se passer comme ça ! Dans ce coin paumé près de la frontière italienne, on se demande au fond qui fait la loi et qui a le pouvoir : l'industriel qui fait tourner les dernières usines ou les flics ? Il faut dire que des emplois, il n'y en a pas des masses dans ce bout du monde alors on est prêt à fermer les yeux sur certains agissements pas nets.
Mais lorsque l'on découvre un cadavre de migrant au pied d'une falaise, les choses se compliquent. Un accident ? C'est ce que tout le monde pense. Il faut dire que ça arrange tout le monde... Mais si cet homme mort n'était pas un migrant ? Et si cet accident était un réalité un meurtre ? Comme je vous le disais, notre Priam Monet va devoir supporter un peu plus longtemps que prévu « cette bande de flics culs-terreux, ces gardes-barrières qui couraient toute l'année derrière des types dépenaillés… Servier avec sa moustache à la con, Ludo avec ses blagues à la con, Maurice avec … ses moustaches à la con aussi, Claire avec… Il ne savait trop quoi en fait. Il aimait bien Claire et ça l'énervait, ça aussi. »
Vous verrez, lui qui n'aime pas trop la paperasse, il va très vite trouver à s'occuper autrement dans ce bled paumé où tout le monde se connaît depuis belle lurette et où règne la loi du silence. Pour sûr, ici, les secrets sont bien gardés…
On ne peut d'ailleurs s'empêcher de penser au film de Spencer Tracy : Un homme est passé dans lequel descend d'un train un certain Macreedy qui vient pour interroger des habitants qui se montreront de plus en plus agressifs à son égard.
Un très bon polar social, bien rythmé, plein de suspense et de fausses pistes, avec, ce qui ne gâche rien, une bonne dose d'humour… un roman écrit par un ancien flic devenu consultant international en lutte contre le crime… bref, quelqu'un qui sait de quoi il cause !
Allez, ne perdez pas de temps, vous verrez, c'est beau les choses vues de haut… Vous avez le vertige ? Dommage pour vous !

PS : Monsieur Guillaume, nous, lecteurs, sommes devenus très accros au personnage de Priam Monet. Donc, SVP (mains jointes), si vous pouviez nous en reparler un jour ou l'autre, ce serait vraiment très très sympa ! Merci d'avance !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Laurent Guillaume sait de quoi il parle, de par son passé de flic en France ou en Afrique. Après l'anticriminalité et les violences urbaines dans Mako, ou encore Black Cocaïne qui se déroulait au Mali, le voilà qui nous emmène au grand air, lui qui a aussi bossé à Annecy.

Autant dire que ses histoires et ses personnages sonnent justes, toujours.

L'environnement : un coin perdu de montagne, dans les Alpes françaises, à la frontière italienne. le contexte : un meurtre de ce qui semble être un migrant. Un enquêteur très particulier, parisien jusqu'au cliché, 150 kg de graisse, au mauvais caractère. Un type qui n'aime rien ni personne (du moins se comporte t-il comme ça), et qui fait (en plus) partie de la police des polices.

Ça peut sembler paradoxal, mais ce personnage atypique est l'atout maître de ce roman. le type pourrait sembler imbuvable, mais il faut toujours creuser au-delà des apparences. Pour preuve, on s'attache vite à lui, malgré sa nature bourrue. Ce personnage est formidable et change de ces flics super-héros qu'on voit trop souvent dans les polars.

Laurent Guillaume connaît par coeur les rouages d'une enquête policière et les relations interpersonnelles qui peuvent se construire autour. Là où vivent les loups est donc une plongée fictionnelle prenante criante de réalisme. le conteur n'est jamais meilleur que quand il sait concocter des histoires avec des ingrédients qu'il maîtrise.

Et puis le dépaysement est garanti, dans ce bled perdu qui ressemble parfois à un Far-West montagnard. On n'enquête pas de la même manière dans cet environnement-là qu'à Paris.

Tout le monde se connaît, tout est lié dans ce genre d'endroit refermé sur lui-même. le passage de migrants qui tentent de traverser la frontière par la montagne (je n'ose imaginer dans quelles conditions…) est un chamboulement dans les habitudes de ce monde clos.

Vous pensez avoir saisi autour de quoi tourne le livre ? Vous risquez d'être surpris alors…

Là où vivent les loups est un polar prenant, à la fois réaliste et « dépaysant » par rapport à la cohorte des sorties de romans noirs. Laurent Guillaume a décidément un vrai talent pour nous raconter des histoires policières différentes. Pour nous parler du monde tel qu'il est, proche ou plus lointain.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Lorsque l'on se rend à un festival de la littérature noire comme Toulouse Polar du Sud, on devrait prendre soin d'éviter les 65 auteurs présents de peur de sympathiser avec eux et d'avoir ainsi bien plus de mal à relever les imperfections des romans qu'ils nous proposent. En l'occurrence le problème ne se pose pas lorsque l'on rencontre un romancier comme Laurent Guillaume car en plus d'être un formidable conteur captant son auditoire lorsqu'il nous livre ses péripéties lors de ses missions en Afrique comme consultant international pour la lutte contre le crime organisé ou durant la période où il a été officier au sein de la police nationale française, l'homme possède un indéniable talent lorsqu'il couche sur papier des récits policiers empreints de ses expériences personnelles. Après une série de romans mettant en scène Mako, un policier affecté à la BAC de la région parisienne, Laurent Guillaume nous propose, avec son dernier roman Là Où Vivent Les Loups, de découvrir un nouveau flic, Priam Monet, se distinguant tant sur le plan physique que sur le plan relationnel ce qui en fait un personnage résolument hors norme.

Un ours mal léché, mal embouché, c'est ainsi que l'on pourrait qualifier le commandant Priam Monet dont la carrière au sein de la brigade criminelle et des stups à Paris n'est plus qu'une histoire ancienne lui qui est désormais affecté à l'IGPN, la police des polices. Cantonné à des tâches administratives il doit traîner sa grasse carcasse, deux mètres pour quelques cent cinquante kilos, au fin fond d'une vallée perdue de la Haute-Savoie, toute proche de la frontière avec l'Italie, afin d'inspecter un service de la Police aux Frontières, dans le cadre d'un audit. Une mission qui n'a rien d'une sinécure lorsqu'il se retrouve dans cette ville décrépite de Thyanne qui endure les affres de la désindustrialisation alors que la plupart des habitants de la vallée subissent la tyrannie d'un riche propriétaire terrien. Priam Monet n'a donc plus qu'une idée en tête, quitter au plus vite ce bled pourri dont il n'a que faire. Mais avec la découverte du cadavre d'un migrant qui aurait chuté d'une falaise, la donne change car Priam Monet ne croit guère à la version de l'accident. Et le vieux briscard va rapidement retrouver ses réflexes d'enquêteur chevronné pour mettre à jour d'obscurs secrets que la faune locale veut dissimuler à tout prix. Des hommes inquiétants qui rôdent dans la forêt. Des coups de feu qui résonnent dans le silence de cette vallée perdue. Il semble que l'on s'adonne à des parties de chasse qui sortent de l'ordinaire. Et on dirait bien que Priam Monet va s'attarder dans la région plus que de raison. Tant qu'il n'y demeure pas pour l'éternité.

Avec une parfaite connaissance du monde policier au sein duquel il a travaillé de nombreuses années et une certaine maîtrise des codes de la littérature noire, Laurent Guillaume nous livre avec Là Où Vivent Les Loups, un polar extrêmement bien calibré qui emprunte également quelques influences propre aux westerns. L'arrivée en train, le héros solitaire, la petite ville perdue et ses habitants hostiles, le riche propriétaire terrien régnant sans partage sur la région, nul doute que le lecteur décèlera quelques influences du genre amplifiées par des décors improbables à l'instar du Route 66, un établissement perdu au milieu d'une zone industrielle qui prend l'allure d'un saloon ou d'un bar américain typique. Un décor clinquant contrebalançant l'ambiance glauque de cette petite ville perdue ou la majesté des contreforts montagneux et des forêts. Il faut dire que Laurent Guillaume, natif de la région où se déroule le récit, parvient à restituer avec une belle aisance cette atmosphère savoyarde lui permettant de mettre en scène une histoire somme toute assez classique, tout de même agrémentée de quelques rebondissements saillants sur fond de thématiques de migrants et de désindustrialisation qu'il évoque avec suffisamment de tact et d'à-propos sans trop verser dans des considérations lénifiantes ou larmoyantes. Il faut dire que l'auteur possède un sens de l'écriture efficace qui lui permet d'aller vers l'essentiel en donnant du rythme à un roman où l'évocation des investigations et des procédures policières confère à l'ensemble de l'intrigue une solide sensation de réalisme sans jamais basculer vers l'ennui de l'explication pontifiante.

Mais il va de soi que l'indéniable plaisir que l'on a à lire un roman tel que Là Où Vivent Les Loups réside dans les échanges parfois extrêmement drôles entre ce flic hors du commun qu'est Priam Monet et des interlocteurs déconcertés par son attitude. On Tombe sous le "charme" de ce personnage irascible, parfois franchement odieux qui s'est bâti une carapace afin de contrer tous ceux qui aurait l'outrecuidance de faire quelques commentaires sur son obésité. Une prison de chair qui l'isole des autres pour en faire une espèce de misanthrope livrant ses considérations dépourvues du moindre filtre social. Il en résulte des dialogues savoureux, parfois franchement hilarants et des scènes d'actions qui prennent occasionnellement une tournure quelque peu cocasse ce qui les rend d'autant plus appréciables. L'ensemble est d'autant plus plaisant qu'en plus de son physique disgracieux et de son caractère ombrageux, ce flic, parisien jusqu'au bout des ongles, ne supporte pas cet environnement alpin dans lequel il évolue et que c'est bien évidemment dans cette logique de confrontation que l'auteur met en scène des interactions à la fois drôles et percutantes avec les autres protagonistes tel que Claire, adjointe, à son corps défendant, de Monet ou d'autres personnages comme le Vieux Roc, montagnard bourru ou Marie, la journaliste locale. Des protagonistes très bien campés décelant, tout comme le lecteur d'ailleurs, cette part d'humanité que l'auteur concède à son personnage pour en faire un flic franchement attachant que l'on aura plaisir à retrouver.

Une intrigue bien menée, agrémentée de personnages étonnants et de dialogues à la fois drôles et efficaces, Là Où Vivent Les Loups fait partie de ces récits solides et plaisants qui donnent toutes ses lettres de noblesse au roman populaire.


Laurent Guillaume : Là Où Vivent Les Loups. Editions Denoël 2018.

A lire en écoutant : As Ugly As I Seem de Jack White. Album : Get Behind Me Satan. 2005 XL Recordings.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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critiques presse (1)
LaPresse
22 octobre 2018
Dans Là où vivent les loups, son huitième polar, Laurent Guillaume délaisse son personnage de Mako pour commencer une série mettant en scène Priam Monet, un flic misanthrope, mal embouché et aux répliques assassines, un colosse qui mesure presque deux mètres.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Sur l’écran, un journaliste à l’accent savoyard épais comme un reblochon fermier interviewait un officier supérieur de la gendarmerie – un lieutenant-colonel d’après les galons. Un bandeau rouge déclarait : « Urgent : les évadés de Savoie demeurent introuvables. » Des photos de signalement judiciaire montraient deux types, l’un moustachu et l’autre barbu, avec des gueules de gibier de potence. Un métèque et un Blanc. Le galonné expliquait que les enquêteurs de la section de recherche de Chambéry avaient du nouveau dans la poursuite des deux évadés du centre pénitentiaire d’Aiton.
« Nous sommes sur une bonne piste. Nous aurons des éléments à vous communiquer sous peu. »
— Sous peu, répéta Monet avec un sourire mauvais. En gros t’as rien, tu patauges dans la semoule, Cruchot.
Voir les gendarmes tenus en échec par des fugitifs mit un peu de baume au cœur du policier.
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Monet n’aimait pas la nature. Lui, ce qu’il aimait c’était Paris et encore, surtout le 11e arrondissement. Il n’aimait pas vraiment le 6e et tous ces gus qui se prenaient pour des intellos. Il aimait encore moins les richards snobinards du 16e, du 7e et du 8e. Il n’aimait pas vraiment non plus le 18e arrondissement dans lequel il y avait trop d’arbis. On s’y serait cru à Ouarzazate, à Tataouine ou à Ouagadougou. Bref, on n’y était plus vraiment chez soi. Non ce qu’il aimait, là où il se sentait chez lui, c’était le 11e.
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- Pour en revenir aux crimes que j'ai résolus. ce n'était que très rarement le fait de génies criminels, pas plus que de types incarnant le mal absolu comme dans Le Silence des agneaux. Jamais vu d'Hannibal Lecter. Non, ce qui tue ou qui assassine la plupart des gens, c'est la connerie humaine. la médiocrité, la jalousie, la rancœur, les frustrations. Bref toute la merde inhérente à la condition humaine. Y a rien de glamour là-dedans.
- Vous ne seriez pas un peu misanthrope ?
- S'il y a un type sur cette planète qui en a le droit, c'est bien moi, dit-il en soufflant la fumée.
- Misanthrope et égocentrique.
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Dans tous les troquets aux comptoirs fatigués, aux carrelages vieillots et aux chiottes à la turque, dans tous ces bistrots fréquentés par de vraies gens, des vieux, des alcoolos, des types abimés en quête d'une trêve dans leur solitude, bref dans tous ces vestiges d'un passé agonisant, une odeur sirupeuse de grenadine imprégnait l'air épais. Et Monet n'avait jamais vu quelqu'un boire une grenadine dans ces assommoirs qu'il aimait tant. Parfois, on se risquait à en colorer son pastaga pour en faire une tomate, mais c'était de l'anecdote.
Comment l'odeur de grenadine pouvait-elle prendre le dessus sur celle de l'alcool? Dans le cerveau de Monet I'énigme figurait en bonne position avec celle du triangle des Bermudes, des monolithes de Stonehenge et du monstre du Loch Ness...
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Il savait que les types étaient après lui et qu’ils ne lui feraient aucun cadeau. Il envisagea d’accélérer, mais ce n’était pas une bonne idée ; le terrain était traître, le sol boueux et les racines tentaculaires menaçaient de briser une de ses chevilles à tout instant. S’il chutait et se blessait, c’en était fait de lui. Ces gars le rattraperaient rapidement et ils ne connaissaient pas la pitié. Mais il n’était pas de ceux qui paniquent. Il en avait vu d’autres ; il avait connu la guerre et la mort ne lui faisait pas peur. Il y avait bien pire. Malgré cela, il ne voulait pas crever ici, de la main d’un membre de cette bande de culs-terreux tout droit sortis du film Délivrance. Pour cela, il devait garder la tête froide.
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Vidéo de Laurent Guillaume
Dans cet épisode, nous vous présentons deux romans, un polar, une bande dessinée et un essai qui, chacun, nous invitent à plonger dans un événement historique du siècle dernier. Des livres que nous avons aimés, qui nous ont remués, laissé une trace durable, appris beaucoup aussi, et que nous vous proposons de découvrir, selon un fil chronologique, grâce aux voix de nos libraires Julien, Marion, Annaïk et Adeline.
Voici les livres présentés dans cet épisode :
Toute la lumière que nous ne pouvons voir, d'Anthony Doerr (éd. Albin Michel/Le Livre de poche) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/9988696-toute-la-lumiere-que-nous-ne-pouvons-voir-anthony-doerr-le-livre-de-poche ;
Le Temps des loups, de Harald Jähner (éd. Actes Sud) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22997999-le-temps-des-loups-l-allemagne-et-les-allemand--harald-jahner-actes-sud ;
Les Dames de guerre, de Laurent Guillaume (éd. Robert Laffont) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23135747-les-dames-de-guerre-saigon-laurent-guillaume-robert-laffont ;
L'Absence est une femme aux cheveux noirs, d'Émilienne Malfatto (éd. du Sous-Sol) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23307281-l-absence-est-une-femme-aux-cheveux-noirs-emilienne-malfatto-rafael-rodriguez-roa-editions-du-sous-sol ;
Vivre libre ou mourir, d'Arnaud le Gouëfflec et Nicolas Moog (éd. Glénat) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23140248-vivre-libre-ou-mourir-punk-et-rock-alternatif-en-france-1981-1989-nicolas-moog-glenat-bd.
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
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