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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En 1992, arraché à sa famille par la guerre civile qui ravage la Sierra Leone, Neal Yeboah, douze ans, est enrôlé de force comme enfant-soldat. Trente ans plus tard, un homme est retrouvé assassiné dans un palace genevois. Il avait rendez-vous avec la journaliste d'investigation Tanya Rigal, qui, convoquée par la police judiciaire suisse, réalise qu'elle est sur une affaire énorme, intéressant jusqu'aux services secrets américains. Elle ne sait pas encore, que de l'Afrique à l'Europe et aux Etats-Unis, le sang n'a pas fini de couler…


En flic-auteur avisé, Laurent Guillaume nous entraîne dans une enquête énergique et pleine d'adrénaline, dont le style percutant et le rythme soutenu sont faits pour happer le lecteur de la première à la dernière page. Il nous livre donc un bon polar, captivant à souhait, mais pas seulement. Son livre est aussi une plongée, terrifiante il faut le dire, dans la guerre civile qui ravagea la Sierra Leone pendant toutes les années quatre-vingt-dix, décimant et déplaçant les populations dans un déchaînement de violences et d'atrocités, le tout avec le concours massif d'enfants-soldats, et pour enjeu principal, le contrôle des zones diamantifères. L'auteur enchâsse ainsi sa fiction dans une trame historique parfaitement authentique, parsemée de personnages réels, et, par d'incessants allers-retours entre l'Afrique et le reste du monde à trente ans d'intervalle, met efficacement en lumière le problème persistant des diamants de conflits, aussi appelés diamants de sang.


La narration, suffisamment réaliste pour bien faire prendre la mesure des atrocités commises, en même temps que l'ampleur des jeux de pouvoir économique et politique qu‘alimente la contrebande de diamants, a de quoi faire froid dans le dos. En plus d'aider à armer les rébellions et d'entretenir l'instabilité en Afrique, les diamants de sang continuent aujourd'hui à financer des régimes totalitaires. Al-Qaïda aussi en a tiré une partie de sa fortune...


Loin du simple divertissement, ce polar palpitant est aussi l'occasion de découvrir le rôle des diamants dans les conflits africains. Avant d'être montés en bijoux, ce sont parfois de véritables rivières de sang qu'ils ont déjà fait couler…

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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On ne doute pas un instant de la véracité de cette fiction. Et malheureusement je dirais. Car on se dit que ce récit s'est inspiré d'une réalité n'est-ce pas ? D'une sale réalité. C'est un récit horrible sur les exactions qui se sont produites en Sierra Leone pour cette guerre sale des diamants. Oui tout est sale et laid, le peu qu'il y a de pur et de bon est rapidement contaminé par l'abjecte cupidité humaine. Trois amis d'enfance verront leur vie basculer pendant le raid de forces rebelles dans une mine de diamants et dans leur petite ville. Plus rien ne sera, plus rien ne redeviendra doux pour ces enfants. le tableau de ces enfants soldats, des guerres de clans et de factions militaires, paramilitaires et rebelles, est difficile à avaler comme portrait. Laurent Guillaume d'une plume acérée, nous révèle les tenants et les aboutissants d'accords faits, défaits et refaits entre ces dictatures installées ou encore aidées dans cette région du monde par l'occident et des conséquences pour les populations locales. Tout y est. Magouilles politiques, magouilles économiques et financières, et toutes menées par des hommes puissants, sans âme, sans remords. plein de vices. Des hommes plutôt habités par une avidité sans bornes, une détermination aveugle que rien ni personne ne doit entraver. Des hommes prêts à absolument tout, dans tous les sens, pour arriver au sommet et à leurs fins. Pour nos trois amis, ce sera une histoire de vengeance , une vengeance planifiée sur des années, qui a grossi, a forci, qui jamais n'a molli. Une vengeance qui sera tout aussi bestiale que ce qui l'avait provoqué. Trouveront ils l'apaisement ? Les cicatrices ne sont pas que sur la peau ...Une lecture parfois insoutenable mais oh combien efficace.
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«  Ainsi on en est là , se dit- il , prêts à se massacrer entre nous pour quelques cailloux. La rébellion, toute cette merde n'est que l'excuse pour que certains puissent s'enrichir . Nous sommes des assassins aveugles , des pantins entre les mains de salopards avides comme cet Américain , comme ce chef du Hezbollah » .

«  Il prenait très au sérieux son rôle de maître d'hôtel., même si sa spécialité première, c'était plutôt le bain de sang, la torture et l'acte de barbarie » .

Deux extraits de ce polar choc qui nous donnent une idée de l'immersion totale au coeur de L'Afrique des années 90, cruauté des guerres civiles, abus de pouvoir, corruption. et folie qui régnaient alors là - bas.

Les habitants de ces terres vivaient dans la crainte d'être sauvagement attaqués : détresse des autochtones , cruauté , barbarie ,meurtres sanglants au coeur des conflits , ces guerres civiles africaines amplifiées , bien sûr par les interventions occidentales qui désiraient s'approprier leurs richesses .

Sierra Leone : 1992, la vie de Neal, douze ans , bascule : pétri de rêves , aimant lire, il perd l'amour de ses parents , la douceur de la vie à Koivu , l'amitié d'Eden et de Saad , ses amis .
Sans prévenir il est immergé au coeur des horreurs de la guerre civile qui ensanglantent son pays : enrôlé de force dans un groupe armé, soumis à un entraînement militaire cruel, à la limite de la survie «  Écoute bien les conseils de ton sergent et tu seras peut- être digne d'entrer chez les Frelons . Si tu échoues , je mangerai tes intestins »…

Il devient enfant -:soldat au coeur d'une escouade d'élite , composée des plus violents assassins du RUF ( Revolutionary United Front ) , le groupe armé ayant déclenché la guerre, ceux qui avaient de meilleures parts du butin, les plus beaux diamants et les plus jolies filles.
L'intrigue alterne entre présent et passé , de 1992 à nos jours , une journaliste de Médiapart Tanya Rigal se rend à une convocation de la police judiciaire suisse.
L'homme avec lequel elle avait rendez-vous a été retrouvé mort dans sa suite d'un palais genevois , un pic à glace planté dans l'oreille .
Elle comprend qu'elle a mis les pieds , bien malgré elle,dans une série d'assassinats au coeur d'une affaire qui la dépasse …
Prison de Frankland : Royaume Uni , le docteur James Songbono prend un nouveau poste , que cache t- il ? .

Et l'américaine Amanda Sharp? Elle a travaillé en Russie, au Pakistan, en Afghanistan….comme chef de base , et en République du Congo , titulaire d'une médaille du renseignement ..une professionnelle.
Quels sont les liens entre tous ces meurtres?
Trafic d'armes entre le Burkina et les pays de l'Est? Centaines de Carats en Pierres Brutes …
Tortures , barbarie, meurtres sanglants , histoire de vengeance , trafic et commerce des cailloux , les diamants ?
L'auteur qui l'air de bien connaître le contexte géopolitique de cette région décrit avec précision la BARBARIE des hommes dont les motivations sont sans aucune limite lorsqu'il s'agit de pouvoir et d'argent .
C'est un roman très violent , sanglant , dur , instructif, aux passages terribles qui font froid dans le dos , en temps de guerre «  .: Les rebelles avaient tué leurs parents , leurs frères , violé leurs soeurs avant de leur tirer une balle dans le ventre » ….
Le récit nous glace, nous happe, nous brise, au rythme des événements sauvages , bestiaux , agapes sanglantes , tueurs professionnels , crime organisé ,enjeux géopolitiques, mort, fuite , égorgements , suite d'opérations sanglantes et autres joyeusetés ….
Au gré d'événements qui vont finir par nous hanter , ce récit fait exploser nos émotions , la plume claque , visuelle , les chapitres s'imbriquent parfaitement , trente ans séparent ces deux histoires , pourtant entre Paris, Freetown , Nice , Genève et Washington DC le destin de Neal Yeboah bouleversera bien des gens ….
Immersion totale, Choc émotionnel, tortueux, au coeur de la pire barbarie humaine entre fiction et réalité ! .
«  Aucune Faiblesse n'était tolérée » .


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Ce polar sera votre votre prochaine lecture coup de poing !
Ancien capitaine de police, aujourd'hui consultant pour de grandes organisations internationales, Laurent Guillaume est l'auteur de plusieurs romans remarqués, dont Mako, Black cocaïne (en cours d'adaptation pour la télévision) et Là où vivent les loups. Il écrit aussi pour la télévision. » Un coin de ciel brûlait « est son nouveau roman, publié en juin 2021 aux éditions Michel Lafon, dans la collection Thriller.

Mars 1992 . Sierra Leone
Au moment de rejoindre ses amis Mina et Saad, le jeune Neal ne se doute pas un seul instant que sa vie va basculer dans l'horreur, lui, l'ado rêveur qui aimait les livres plus que le football. Recruté de force par les rebelles de la RUF, Neal va devenir un enfant-soldat, spectateur puis acteur des pires atrocités.

p. 87 : » Plus tard, Neal ne garderait que peu de souvenirs de cette expédition dans la jungle, juste une impression de cauchemar éveillé, de rêve brumeux. «

Trois décennies plus tard, la très prometteuse et ambitieuse journaliste Tanya Rigal reçoit un étrange appel d'un type prétendant s'appeler Metzinger et censé être un ancien membre des Affaires étrangères américaines. Il prétend avoir des informations à révéler, des choses graves relatives à une sorte de complot international. Alors que ce dernier lui donne rendez-vous dans un hôtel à Genève, il est retrouvé mort, un pic de glace enfoncé dans l'oreille. En analysant les caméras de surveillance de l'hôtel, le meurtrier ne semble pas soucieux de préserver son identité…

p. 86 : » Son regard ténébreux lui était destiné. Elle n'avait aucun élément pour le prouver, mais tout au fond d'elle, elle savait que le tueur lui adressait un message silencieux. «

Quel lien unit ces deux histoires ? Quelle découverte la journaliste va-t-elle mettre au grand jour ?

p. 298 : » – Donc, en Afrique de l'Ouest, il s'est passé quelque chose qui lie tous nos protagonistes, quelque chose de bien dégueulasse pour susciter un tel désir de vengeance chez notre tueur au pic à glace. Maintenant, il faut trouver quoi. «

Laurent Guillaume décrit la barbarie des hommes, dont la motivation n'a pas de limites lorsqu'il s'agit de pouvoir et d'argent. Au coeur des guerres civiles de l'Afrique de l'Ouest, dans un pays méconnu, l'auteur y puise son inspiration pour le plus grand bonheur de ses lecteurs. Riche de son expérience, il nous tient en haleine grâce à ce subtil mélange de la fiction et de ses connaissances du terrain international. C'est passionnant, brutal et terriblement addictif. Ce page-turner vous tiendra en haleine tout au long de ses 500 pages !


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Dans une salle de classe, une jeune fille attend impatiemment que le cours se termine pour aller rejoindre son petit copain, le jeune Neal, un brave gamin, un gentil fils qui fait la fierté de ses parents.

Ils ont 12 ans, la vie est belle.

Hélas, n'ayant pas choisi un roman feel-book ou dans l'univers des Bisounours, l'histoire champêtre et minouche basculera très vite dans l'horreur d'une guerre civile, avec l'arrivée des milices qui tuent tout le monde sur son passage, viole les femmes/filles/gamines et embrigade les jeunes garçons dans leur troupe.

La vie d'un enfant soldat, je l'avais déjà vécue dans mes tripes avec le livre témoignage "Le chemin parcouru" de Ishmael Beah. On a beau savoir où l'on va tomber, on a beau savoir ce qu'il s'est passé, on tombe toujours d'aussi haut face à l'horreur humaine et à la manière rapide dont les enfants deviennent de parfaits petits soldats aux ordres de ceux qui ont massacré leur famille, violé leurs mères, soeurs…

Le récit consacré aux événements en Sierra Leone dans les années 90 est glaçant, horrible, sans jamais verser dans la surenchère de gore. Alors oui, certains passages sont durs, affreux, violents et tous les synonymes dans le genre que vous voulez.

Malgré tout, ils avaient leur place dans ce récit, éclairant le lecteur sur la dureté de la guerre civile, sur le fait que tout le monde pouvait devenir un tortionnaire (même un danseur), perdant son humanité et sa conscience en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

Si ce n'était aussi grave, ce serait presque fascinant de voir comment on peut retourner des enfants, les changer totalement, en faire des machines à tuer, de bazarder toute leur belle éducation… Moi, ça m'a glacé, une fois de plus.

L'autre récit, commence de nos jours, avec des meurtres au pic à glace et une enquête qui semble piétiner et un tueur qui n'hésite pas à montrer sa trombine à une journaliste d'investigation, Tanya Rigal. Pourquoi ces crimes ? Pourquoi ces victimes ? Pourquoi faire un appel du pied à cette journaliste ? Qu'est-ce qui se cache sous ce bordel monstre ? Lisez ce thriller et vous le saurez !

L'alternance des récits booste ce thriller, le rendant encore plus addictif qu'il ne l'était déjà. le côté historique avec la guerre civile et ses multiples ramifications était prenant, violent et je me suis attachée tout de suite à ce Neal, ce gentil gamin que rien ne prédestinait à devenir une machine de guerre. Il m'a fait vibrer, m'apportant bien des émotions fortes.

Tanya Rigal, la journaliste, est une héroïne comme je les aime : tenace, têtue, ne lâchant jamais rien, vivant seule avec son chat et tentant de démêler la pelote de laine qui a échu dans ses mains, sans savoir vraiment qui est de son côté ou qui la manipule.

L'auteur a potassé son sujet, ne se contentant pas d'aligner des scènes de violence, mais allant plus loin dans l'analyse de cette guerre civile qui cache, comme toutes les autres, des intentions bien cachées, jamais connues des civils ou des spectateurs lointains tels que nous, tournant autour de l'argent ou du pouvoir absolu que certains désirent plus que tout.

L'écriture de Laurent Guillaume est comme une balle, elle vous fracasse les jambes. Tel un fer rouge, elle vous marque durablement. Ceci est un roman qui mêle habillement un récit de guerre et une enquête policière, qui fait danser ensemble le passé et le présent.

Les personnages sont marquants, travaillés, attachants (pour certains) et les Méchants sont de vrais méchants, pas de ceux d'opérette ou de pacotille. Non, de vrais sadiques nés ainsi ou de gens normaux qui, un jour, ont basculé du côté super obscur de la Force et n'ont jamais su revenir vers la lumière. Ces personnages étant composés de bien des nuances de gris et jamais manichéens.

Qu'on ne s'y trompe pas, ceci est un roman noir, sombre, avec peu de lumière, mais quelques moments viendront tout de même lui donner ce petit supplément d'âme et d'espoir qui font le plus grand bien après une telle lecture.

Poignant, émouvant, addictif, sombre et enrichissant. Bref, une réussite !

PS : par contre, monsieur Laurent Guillaume vient de faire son entrée sur ma fameuse Kill-List. Ceux qui ont lu le livre comprendront, les autres le déduirons. Non, il n'y pas que monsieur Norek qui ne les aime pas… Grrrrrrr

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Laurent Guillaume fait partie de ces auteurs qui ne m'ont jamais déçu. A chaque nouveau roman, je me réjouis de découvrir ce qu'il nous a réservé.

Comme à son habitude, dans « Un coin de ciel brûlait », l'auteur nous fait voyager. On sent une nouvelle fois tout le travail qui se cache derrière ce texte. Il prend le temps de modeler son univers et son histoire. Son expérience de cette partie du monde et sa connaissance des conflits lui permettent de nous décrire à merveille le décor et surtout l'ambiance locale.

L'écrivain nous invite en pleine immersion dans l'Afrique des années 90. On découvre la corruption, les abus de pouvoir et la folie qui régnaient dans ces régions du globe. Ces comportements déviants engendraient une violence quasi omniprésente. Les habitants de ces terres vivaient dans la crainte perpétuelle d'être sauvagement attaqués. Avec sa plume toujours affutée, l'auteur retranscrit avec brio la bestialité de certains peuples et la détresse des habitants. On est au coeur des terribles guerres civiles africaines, amplifiées par les interventions cupides des occidentaux qui désirent s'approprier leurs richesses.

Grâce à une intrigue qui alterne entre passé et présent, le lecteur est happé par cette histoire de vengeance, déconseillée aux âmes sensibles. le rythme est soutenu et on ne s'ennuie jamais. J'ai dévoré les cinq cents pages avec délectation, entraîné par le scénario qui m'a gardé sous tension jusqu'à la fin.

Aussi efficace sur le fond que sur la forme, ce roman noir est dépaysant, brutal et instructif. Je trouve que Laurent Guillaume n'est pas assez reconnu pour son talent, pourtant évident. J'espère qu'avec cette modeste chronique, je vous donnerai l'idée de tenter l'expérience et ainsi de remédier à cette anomalie. Lisez celui-ci ou un autre, je vous garantis que vous ne le regretterez pas !
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La Sierra Leone est le pays le plus pauvre du monde. L'espérance de vie est de 48 ans pour les femmes, 47 pour les hommes. On commence à y ouvrir des complexes balnéaires car les plages y sont aussi belles qu'immenses et la flore exubérante.
La guerre civile entre 1991 et 2002 provoqua plus de 200000 morts. Une seule raison : le diamant (Blood Diamond )
Non non vous ne lisez pas une page Wikipédia. C'est juste que Laurent Guillaume est l'un des Monsieur Afrique concernant la sécurité auprès de notre gouvernement.
Il s'appuie donc sur sa connaissance du terrain pour nous livrer ce " Un coin de ciel brulait" qui est une sorte de très long article romancée de Médiapart.
Qui dénonce les effroyables exactions commises en Sierre Léone et le rôle joué par les nombreux profiteurs de guerre , russes, américains ,libyens, libériens etc....
On suit donc les péripéties de Neal ,l'enfant-soldat ( toute la partie concernant son enrôlement est passionnante et couvre les années 92 à 93 ) et celles de l'inénarrable Tanya ,notre investigatrice à Médiapart.
C'est donc un roman noir classique, de bonne facture mais qui ne m'a pas fait grimper au rideau. Enfin si, d'une certaine manière . Tout baigne dans le sang des diamants et rien, absolument rien, ne nous est épargné ( Scéne croquignolesque où Neal mange le foie de son propre père ...)
Nous irons donc au bout de l'horreur entre viscères et esquilles d'os, cannibalisme et culture du viol.
Ne vous méprenez pas ,c'est pour la bonne cause et l'histoire est plutôt bien écrite. le scénario est, si je puis dire, palpitant .
Je croyais lire un truc léger après une série de livres forts et majestueux. C'est un peu raté.

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Comme à son habitude, des événements bien réels ont servi à Laurent Guillaume pour construire sa fiction. L'Afrique au centre, pays qu'il connaît si bien pour y être intervenu dans ses fonctions durant de longues années. Autant dire que tout sonne vrai.

Sierra Leone, 1992, en pleine guerre civile qui fera près de 200 000 morts. Sans parler de toutes les personnes mutilées et violées. Terrible terreau qui servira de terrain à ce roman qui ne peut laisser indifférent.

Crimes contre l'humanité, crimes de guerre. Des termes parfois abstraits que l'auteur va rendre concrets à travers le récit d'un des nombreux enfants soldats enrôlés de force, déshumanisés, drogués, violentés. Pour les pousser à faire de même, encore et encore.

1992, Neal Yeboah, douze ans, était un gamin plein de vie et d'avenir. Brisé brutalement. En parallèle, dans le livre, de nos jours, une journaliste de Mediapart se retrouve embarquée dans une série de meurtres étranges, débutés en Suisse. L'histoire se mêle de l'Histoire pour relier les époques et les drames, à travers le monde.

Ceux qui achètent des diamants se rendent-ils compte qu'ils sont éclaboussés de sang ? Veulent-ils vraiment le voir ?

L'écrivain utilise la fiction et le thriller pour raconter un sujet de fond. Il a pris le parti de ne pas noyer son récit dans trop de considérations géopolitiques, pour se focaliser sur les personnages, tout en donnant suffisamment d'éléments de contexte. Ce sont eux le sel de l'histoire (et le sel sur la plaie…). Ce sont eux qu'on va suivre durant ce voyage dans le temps et dans l'enfer qu'ils vont vivre.

Laurent Guillaume a voulu que sa narration soit accessible, dynamique, émotionnellement engagée. C'est réussi. On rentre rapidement dans l'essentiel, ferré de suite par les gamins de 1992.

La fiction est un moyen très efficace de s'impliquer dans des sujets et des situations qui nous font mieux comprendre le monde. Celui des guerres civiles africaines est sale, très sale. Et le double jeu d'une partie des occidentaux l'est tout autant…

L'écrivain n'oublie pas qu'on attend aussi de lui matière à thriller. Il sait prendre son temps quand il le faut (le roman fait près de 500 pages), et accélérer au bon moment. le final est très réussi, prenant, surprenant, bien joué.

Un coin de ciel brûlait, consumant les corps et les âmes, chauffant au rouge les relations humaines. L'Afrique qu'on carbonise et qu'on vide de ses ressources est une scène de crime contre l'humanité. Il faut l'intégrer pour comprendre notre monde.

Laurent Guillaume a construit un roman noir qui laisse des traces, qui violente parfois le lecteur, qui l'enrichi aussi. Qu'on n'a pas envie de lâcher, preuve que son récit est aussi intéressant que poignant. L'une de ses plus belles réussites, que je classe auprès de "Doux comme la mort".
Lien : https://gruznamur.com/2021/0..
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Bouquin explosif, une surprise mais quelle expertise, on sent l'expérience de l'auteur dans la coopération internationale.
On voyage dans les eaux obscures de cette Afrique de l'ouest exsangue.
On n'en sort pas indemne, on a envie de creuser d'en savoir plus.
Ces personnages résilients, cherchant à se construire un avenir sur un terreau si fertile à la vengeance.

A lire
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C'est un livre dur, brutal, il vous emplit d'une chaleur moite et désagréable et vous glace de l'intérieur, sombre et violent, brut.

Il m'aura fallu du courage pour me lancer dedans, pour le lire, le subir et le supporter et enfin le finir. Rares sont les livres qui me font cette impression. Il faut avoir le coeur bien accroché, on part en Sierra Leone, on rejoint Neal, l'enfant soldat, Bande-a-la guerre.

Moi qui évite les livres qui parlent des enfants…. j'en ai pris plein la gueule, plein le coeur et pourtant dès le début, je l'ai compris cet enfant, pourquoi, comment il avait accepté ça. Ça m'a encore plus effrayée.

Je viens de le finir et pourtant j'ai du mal à trouver mes mots. de par sa dureté, ce roman ne peut pas être un coup de coeur mais il m'a embarqué malgré tout. L'histoire se révèle simple mais efficace et très bien écrite, j'ai souri en lisant la fin, ce rappel était génial.

Je suis loin d'être une adepte des romans ou des thrillers politiques pourtant celui ci est bien dosé. C'est une plongée dans l'horreur et le sang, dans la chaleur et le sable, dans la réalité malheureusement.

Lien : https://loeildesauron1900819..
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