Est-ce que l'océan
Dans ses profondeurs
Possède autant de silence
Que j'en ai en moi ?
Sinon, est-ce
Pour se libérer de son bruit
Qu'il vient sur nos côtes
Faire tout ce tapage
Ravager ce qu'il peut
Pour enfin s'affaler
Comme sur un lit
Fait de douceur ?
Du silence
Sur cette plage,
Sur ce sable devant l’océan,
Plus profond
Que tout ce que tu reçois :
Cette chose
Dont tu ne sais rien,
Qui te maintient en cet état
D’équilibre, de bien-être
Où tu aimes
Te sentir vivre.
De Hôtes de la lumière
Je ne sais pas pourquoi
Lorsque tu es absente
Je vois de l'arbre.
J'ai comme un besoin
De toucher les fortes branches,
Les plus basses
Et de regarder le ciel
À travers les feuilles,
À travers ton image
Qui flotte dans tout l'arbre.
LYRIQUES
Je veux entrer
Mais je ne sais
Ni où ni dans quoi.
Il semblerait que ce soit là
Où je me confondrais
Avec la source de ce
Dont j'ai toujours eu besoin.
Lorsque nous entrerons
Dans le temple désert
À nous deux nous serons
Le centre de ce lieu.
Et tout ce qui est là,
Qui nous regardera,
Voudra venir en aide
Aux pauvres que nous sommes.
Existe-t-il
Des êtres qu'anime la passion
De contempler l'azur,
De s'y plonger,
De s'y incorporer,
De s'en abreuver,
Pour, après un bon moment,
S'en aller
Sûrs d'eux-mêmes.
Et de leur avenir
Couleur d'azur ?
Hôtes de la lumière
Si je devenais nuage
Je trouverais un nuage
Qui serait toi.
Lyriques - 1989
C'est le silence
Qui m'apporte, qui me donne
Le souffle du monde.
Il me permet
De me connaître en lui
À l'écoute
De mon être
Tel que je le pressens.
Il m'ouvre une porte
Sur un espace de calme
Où s'éclaire la présence
Indispensable.
(extrait de "Du silence") - p.168
Le soir
Est peut-être le chœur
Qui endort la nuit.
Mais la nuit
Est un fauve
Qui tient tête.
J'irai jusqu'au bout du chemin
Si j'ai l'espoir
Que je la trouverai
La feuille
Que je ne connais pas,
Dont j'ai besoin.
L'innocent