Des pensées, des perceptions d'un à six vers, lesquels ne dépassent pas chacun huit syllabes. J'en choisis quelques-unes pour la méditation, parmi les plus courtes : « On ne se couche /Que pour s'avouer son corps ». « Il n'y a pas d'ailleurs /Où guérir d'ici ». « La grande lumière aussi /Fait tâtonner ». « L'horizon /Nous condamne au cercle ».
Je m'emporte contre d'autres où je reste étranger : « Si le cheval devient pigeon, /C'est que le domaine /Sera fermé ». « On voit parfois /Du silence qui gronde. /Il n'aime pas le blanc ». « Est-ce que vraiment /On a besoin du blanc ? ». « Vierge le jour, /Comme soi-même ». « L'herbe aussi /Te dort ». Ils trouveront leur place avec la patience ?
D'autres enfin semblent relever du jeu, mais va savoir ! « Démuni /Comme un oiseau sans bec /Au bord d'un champ ». « Le soleil /Ne sait rien de l'ombre ».
Qui est « elle », qui apparaît page 48 ? M'évadant vers le concret, je constate qu'il n'y a pas de page 49.
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Un beau recueil mais je n'ai pas tout saisi
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Il n'y a qu'avec elle
Qu'on se rencontrera
Comme deux ruisseaux.
On t'accompagnera
Si tu trouves ta route.
Euclidiennes
angle droit
II
Donné
Comme le jour,
Ouvert
Comme le jour,
Creusé comme à midi
Par la lumière égale,
Mais seulement
Là où tu vois,
Alors que la menace :
Ténèbre, trahison,
Est dans ton dos,
Ce dos glacé, debout quand même
Et malhabile.
p.156
Il n’y a pas d’ailleurs où guérir d’ici.
Les horizons…
Les horizons
Surveillent les arbres.
Le domaine
Est peut-être un rêve
Qui a trouvé
Son territoire.
Le ciel
N’est pas toujours chez lui.
l faut parfois
Beaucoup de lointain
Pour aller de la chambre
Jusqu’à l’étang.
Toujours le vent
Trouve à redire,
À lui-même
Surtout.
Si l’on entendait
Le travail des radicelles,
Qui s’endormirait ?
Dans le buisson,
Des yeux
De chevreuils ou de papillon.
Il allait seul
Dans les allées,
Abandonné
Par son enfance.
VICTOR POUCHET - LA GRANDE AVENTURE - 18 questions sur la vie et la poésie
« le fil c'est peut-être une histoire très simple : tragi-comédie en cinq actes et deux personnages. L'un régulièrement menace de partir. L'autre se contente d'écrire des poèmes, dans l'espoir absurde de l'en empêcher. » Dans le roman-poème La Grande aventure, Victor Pouchet déroule une histoire à la fois bouleversante et légère en vers : une rencontre, des micro-aventures qui prennent des proportions de l'univers, des angoisses cosmiques, chansons tristes et verres de vin. Cette conférence-performance est l'occasion de traverser le livre et l'aventure de son écriture à travers une série de questionnements poétiques (ou presque) qui concerneront entre autres choses l'hypnose, Georges Perros, les récits épiques, Eugène Guillevic, les imprimantes laser avec option wifi, le doute et les chips au vinaigre.
À lire – Victor Pouchet, La grande aventure, Grasset, 2021.
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