AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,59

sur 171 notes
5
5 avis
4
25 avis
3
20 avis
2
3 avis
1
0 avis
Un témoignage intéressant d'une jeune femme qui va se retrouver dans une secte. Cette cadre dans la pub, lors d'un passage à vide, croise une personne qui l'écoute et l'aide. S'ensuivra un cheminement bien conçu. Construction bien faite et fluide, dessins simples et agréables.Je n'ai pas été sans penser à la famille Vuarnet et à l'Ordre du temple solaire. 74 morts et aucune condamnation. À faire lire pour éviter à d'autres de se faire embrigader là où ailleurs.
Commenter  J’apprécie          420
Comment passe-t-on d'un poste de cadre en agence de pub à la scientologie ? Indépendante, volontaire, bosseuse, Marion ne semble pas être une proie facile pour tomber dans ce genre de piège. Elle a quand même un passage à vide : pression au boulot, fiesta pour décompresser, nuits blanches, alcool et LSD. Et deux petits Guronzan le matin pour attaquer une nouvelle journée.

Dans cette période de doute sur sa vie affective et professionnelle, Marion rencontre la "bonne" personne qui prétend la remettre d'aplomb avec une méthode d'épanouissement personnel. Idée alléchante : enfin quelqu'un l'écoute, elle est bien accueillie dans un groupe, entourée d'affection.
"A cette époque, me lancer dans une nouvelle expérience ne me faisait pas peur. Bonne ou mauvaise, comment savoir si on n'essaye pas ? Ils étaient tous vachement sympas. J'ai foncé." (p. 33)

Tout semble rose. Environnement chaleureux et bienveillant, sport de remise en forme, coaching pour reprendre sa vie en main (et accessoirement apprendre à manipuler les autres). Mais aussi, en parallèle, insidieusement puis franchement : lavage de cerveau, endoctrinement.
On propose rapidement à cette jeune femme dynamique une promotion au sein de la structure, au centre européen de Copenhague. Les adeptes y vivent en collectivité, en dortoirs (pour les 'bleus'). Ils sont coupés de tout contact avec leurs proches et de l'extérieur en général (journaux et livres interdits), et obligés de trimer pour les services de "l'église", mais aussi parce que la fatigue empêche de réfléchir.
Difficile d'en sortir, on vous cuisine quand on sent la motivation faiblir.
Et les membres continuent à surveiller et harceler longtemps après leur départ ceux qui ont quitté le mouvement et voulu couper les ponts.

Pierre Henri et Louis Alloing ont recueilli et mis en image ce témoignage d'une victime de la Scientologie.
Ne connaissant cette "église" que de très loin, via quelques uns de ses célèbres ambassadeurs, j'ai été surprise de ce fonctionnement hiérarchique, avilissant et de cette vie en collectivité.
La question que je continue de me poser : jusqu'à quel niveau de la hiérarchie les membres d'une secte sont-ils sincères dans leurs croyances ?

--- Dans cette collection, un autre album à découvrir : 'En chienneté, tentative d'évasion artistique en milieu carcéral', de Bast.
Commenter  J’apprécie          220
Dans cette BD témoignage, Marion revient courageusement, 20 ans après, sur son expérience traumatisante au sein de la Scientologie à Paris puis au centre européen de Copenhague.

Une secte dont les méthodes quasi militaires nous apparaissent d'une terrible implacabilité. Après la phase d'approche et de séduction, où l'on fait miroiter aux gens une vie meilleure grâce à de supposées méthodes prouvées scientifiquement, vient la phase de conditionnement où l'on abrutit les esprits et épuise les corps. Certains passages m'ont donné l'impression d'être plongée dans un camp de travail, sauf que l'emprisonnement est volontaire, les personnes acceptant elles-mêmes, sans même le réaliser, une vie dépourvue de liberté, de fantaisie et de chaleur humaine. Une vie de très grande solitude, où la délation est encouragée et la méfiance de circonstance, bien loin de l'esprit de groupe et de cohésion vanté lors des réunions de présentation…

Je connaissais la scientologie grâce à l'acteur Tom Cruise, probablement le plus connu de ses membres, mais je ne pensais pas ses méthodes aussi brutales ! Il y a, ainsi, des passages difficiles où l'on sent la puissance de l'emprise de la secte sur ses membres et de ses méthodes confinant parfois à la torture psychologique. Épuisée par le manque de sommeil et des efforts physiques intenses, entrecoupés de « leçons », Marion va heureusement avoir ce sursaut de vie la poussant à prendre ses distances avec une organisation qui s'est engouffrée dans ses failles.

En pleine errance amoureuse et nouvellement au chômage, Marion n'était, en effet, pas au meilleur de sa forme quand elle a été initiée par l'intermédiaire d'un « ami ». Mais plus on avance dans la BD, plus on réalise que n'importe qui aurait pu se laisser piéger ou presque, la secte sachant admirablement bien mettre en confiance ses futures victimes, aidée en cela par un discours bien rôdé dévoyant certains préceptes de développement personnel.

C'est probablement l'un des effets les plus pervers de cette secte, faire croire aux potentiels membres qu'elle va les aider à s'épanouir et à être heureux, quand elle les pousse à la dépense, avant de mieux les détruire psychologiquement afin de les garder sous sa coupe. Ainsi, en intégrant la secte, Marion fuyait une vie qui ne lui convenait plus, sans réaliser qu'elle mettait le pied dans un engrenage infernal et destructeur. Marion a réussi à s'en sortir et à retrouver une place parmi les siens, mais combien d'autres victimes n'ont pas eu cette chance ? Durant la lecture de cette BD, cette question n'a eu de cesse de me traverser l'esprit, d'autant que le témoignage de Marion rappelle que la justice n'est pas d'une très grande efficacité pour lutter contre les sectes et leurs méthodes…

Si j'ai compati aux épreuves traversées par la jeune femme, de son expérience au sein de la secte à l'après, entre les séquelles psychologiques et les menaces de la Scientologie qui n'a pas particulièrement bien pris son départ, je ne me suis pas attachée à elle. Son témoignage est percutant et captivant, mais il est dénué d'émotions. Il y a une sorte de mise à distance émotionnelle, probablement nécessaire pour évoquer une expérience dévastratice... Et puis, il est vrai qu'au centre de Copenhague, Marion a appris à ne plus ressentir, juste à travailler sans relâche et à faire des préceptes de la secte les siens. Cela se ressent obligatoirement dans la manière assez froide dont elle relate les événements. Une froideur rehaussée par les dessins simples, mais pas simplistes, et la teinte bleutée des illustrations.

On évite donc tout pathos, ce que j'ai apprécié, d'autant qu'on ressent très bien le mal-être de Marion la gagner et la ronger à mesure que s'écoulent les semaines de labeur et de lavage de cerveau. Je l'ai d'ailleurs trouvée très courageuse d'arriver, malgré les circonstances, à prendre du recul sur ses émotions qu'on a tout fait pour étouffer, et à décider de quitter la secte alors qu'elle était seule dans un pays étranger, face à des personnes bien déterminées à ne pas la laisser partir. Après tout, si la perte de son travail ne permettait plus à Marion de payer à prix d'or de pseudo-formations, elle n'en demeurait pas moins une recrue de choix dont le zèle avait été, jusque-là, fortement apprécié…

En bref, Dans la secte est une BD que je recommande afin de comprendre les mécanismes d'embrigadement et de conditionnement des sectes, et plus particulièrement de la Scientologie. Une plongée terrible et pourtant nécessaire dans un enfer dont notre narratrice a réussi à s'échapper, non sans en avoir subi les conséquences et gardé des séquelles.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
Commenter  J’apprécie          160
Ouvrage envoyé au C.D.I. de la part de MIVILUDES (la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). le but est clair: informer.
Il s'agit d'une histoire vraie basée sur le témoignage d'une femme, nommée ici Marion, qui nous détaille la façon dont elle a été embrigadée dans la scientologie.
Tout en blanc, noir et nuances de bleus, l'ensemble est plutot sombre. Les visages ont des angles vifs et sont peu expressifs, le trait est grossier. Souvent les personnages ont une grosse tete sur un corps minuscule. Franchement je n'ai pas aimé le graphisme.
Les personnages sont tous des adultes dans la vie active. Difficile je pense pour un collégien de s'identifier à eux. Je ne suis pas certaine qu'ils lisent volontiers cette B.D.
Je la leur proposerai tout de meme car l'idée d'informer et d'avertir sur les façons de faire des sectes ne peut etre qu'utile. Je crois qu'il serait préférable que cette lecture soit accompagnée par un enseignant, proposée en classe et suivie d'un débat.
Commenter  J’apprécie          150
Cette BD a été envoyée aux établissements scolaires du secondaire à la rentrée de janvier 2022.
Pourquoi si tard alors qu'elle est paru en 2005 ? Parce que le confinement de 2020 a entraîné une recrudescence des mouvements à caractère sectaire, qui en ont profité pour faire beaucoup de prosélytisme.
Il n'aurait pas été inutile de le coupler avec "J'ai vu des soucoupes" de la même collection, qui aborde le thème des théories complotistes et que je serai curieuse de découvrir.

Passée cette contextualisation, "Dans la secte", qu'est-ce que ça vaut ?
Gros bémol pour une BD, je n'aime pas du tout les dessins de Louis Alloing. Les couleurs bleu-blanc-noir, même dans la vie hors de la secte, sont un peu monotones.

Heureusement, l'histoire est intéressante. Les allers-retours entre présent et souvenirs permettent de comprendre l'engrenage, tout en laissant la possibilité à la narratrice de commenter certains passages en "voix of". Les explications sur le fonctionnement des sectes, machination incroyablement élaborée, sont précieuses.
Le lecteur ne peut qu'être effaré devant ce lavage de cerveau savamment organisé et le pouvoir de nuisance même après le départ des adeptes.

Est-ce que cette lecture évitera à certains ados de se faire piéger ? L'identification avec Marion, adulte qui travaille dans la pub, sera-t-elle suffisante ?
Il faut l'espérer, mais le recrutement des sectes est tellement rodé qu'on peut en douter. D'autant que parallèlement à cet envoi, la justice administrative laisse l'Eglise de scientologie s'implanter à Saint-Denis. Incompréhensible.
Quoi qu'il en soit, découvrir leur fonctionnement (détaillé dans un petit dossier en fin d'ouvrage) est vraiment intéressant.
Commenter  J’apprécie          110
Marion, de son nom d'emprunt, a été embrigadée par les scientologues. Elle témoigne de leurs méthodes dans cette bande-dessinée.

"Dans la secte" est un témoignage intéressant. On y voit comment un être humain ordinaire peut se retrouver influencé par des personnes aux allures sympathiques. L'endoctrinement et la soumission sont amenés de manière progressive et laissent penser à la personne qu'elle est maître de ses décisions. Jusqu'à ce que ça dérape...
Il n'y a pas d'apitoiement dans ce témoignage, juste des faits. C'est un moyen efficace de faire de la prévention.
Commenter  J’apprécie          110
Ce livre est arrivé en début de semaine au CDI de mon établissement. C'est le récit de Marion, jeune cadre dans la pub, qui est recrutée par l'Eglise scientologie. Elle raconte son histoire, les mécanismes mis en place pour séduire, recruter, faire disparaître tout esprit critique par un travail épuisant et des techniques de surveillance et d'interrogatoire que la Gestapo n'aurait pas déniées - sans la torture physique cependant- mais aussi comment le déclic a eu lieu au bout de 6 mois qui l'a aidée à en sortir. Enfin, si on veut.
Un dossier à la fin de le BD reprend les points importants du récit pour l'analyser et aussi pour apporter des réponses concrètes.
Rien n'est simple dans la lutte contre les mouvements sectaires.
Commenter  J’apprécie          100
Marion raconte comment elle est tombée sous l'emprise d'une secte, la scientologie, des années plus tôt, et comment elle en porte encore les séquelles. Témoignage intéressant qui montre plusieurs aspects concrets du processus d'embrigadement d'une secte. Un dossier en fin d'ouvrage permet aussi de revenir sur certains détails de l'histoire et montre des éléments permettant de reconnaître les dérives sectaires et s'en protéger.
Un ouvrage que j'ai trouvé intéressant, mais peut-être pas assez approfondi pour un public adulte et à la fois pas non plus tout à fait adapté à de jeunes adolescents. Une BD qui aura peut-être plus sa place en lycée (je l'ai reçu pour un CDI de collège) et qui a au moins le mérite de parler concrètement du phénomène sectaire en général et de la scientologie en particulier.
Commenter  J’apprécie          90
Un témoignage édifiant sur les procédés de l'église de scientologie.
Si le graphisme, entièrement bleu, peut gêner, le scénario de cette bande dessinée, complété par un dossier qui revient sur les passages déterminants, explique clairement comment la jeune Marion s'est laissée embrigader par la secte. Déstabilisée par le stress et la pression qu'elle subit au travail ainsi que par une énième déception sentimentale ("Encore une histoire d'amour qui foirait..."), Marion est hameçonnée par un ex, Raphaël, qui lui propose "une philosophie religieuse qui s'appuie sur des techniques scientifiques de connaissance de soi, pour développer le mental des gens. le but est d'améliorer le rapport aux autres, d'avoir une vie plus intéressante, d'oeuvrer pour un monde meilleur". le programme est alléchant, mais ce que ne sait pas la jeune femme, c'est que Raphaël est un recruteur "qui leurre par un discours séduisant et trompeur", en échange de prestations gratuites.

Ce qui intéresse la secte évidemment, ce sont les gens qui ont de l'argent. Car le fameux "programme de purification" s'élève à 1200 euros et chaque "audition" (sorte d'entretien psychologique) à 120 euros la séance... Mais voilà: Marion se sent une connivence avec le groupe ("Pour une fois, quelqu'un me prenait en considération") et la sollicitude de Karine l'auditrice lui procure "un réel sentiment de bien-être" (alors que le but est de recueillir des informations sur elle et de détecter des fragilités qui pourront être utilisées ultérieurement).

Une fois embrigadée, tout s'enchaîne. Marion passe tous les jours chez les scientologues, "un peu comme on se rend au club". Puis on lui propose un contrat de travail, un poste à l'étranger de "pro de la sciento". C'est une décision expresse, on ne lui laisse que 48h pour partir. Sa mère ne cherche même pas à discuter, "elle savait bien que cela n'aurait servi à rien", le dialogue est rompu. A Copenhague, pareil, "pas une minute à soi pour réfléchir", il s'agit d'affaiblir physiquement les adeptes et de les empêcher de penser. Les interdits s'accumulent (pas de journaux, de téléphone, aucun contact extérieur), tout comme les corvées (de rénovation d'immeubles). Aucune liberté, activités esclavagistes (ils sont payés 3 euros la semaine...): les méthodes employées sont "dignes de certains régimes totalitaires"! Abrutie par le rythme d'enfer et le manque de sommeil, Marion sombre dans un état second.

Mais cela ne l'empêche pas de commencer à douter. Sauf que la secte ne laisse pas partir les gens si facilement ("Ils ne vont pas te lâcher comme ça")! "Ils m'abrutissaient de questions. Ils essayaient de me culpabiliser", raconte la jeune femme. Quand enfin elle réussit à s'enfuir, elle subit harcèlement téléphonique, filatures, menaces ("Je me suis rendu compte que ces gens étaient vraiment dangereux"). Il faudra des années avant que l'affaire soit portée devant un tribunal car les scientologues ont des relations haut placées qui enterrent plaintes, rapports de PJ et autres enquêtes journalistiques.
Heureusement le courage de Marion aura permis que son témoignage voit le jour et que "ça serve à d'autres pour ne pas tomber dans le même piège".
Lien : https://www.takalirsa.fr/dan..
Commenter  J’apprécie          80
Dans la secte est une bande dessinée de Patrice Guillon (scénario) et Louis Alloing (dessin).
Marion travaille dans la publicité et s'éclate dans le monde de la nuit avec son petit ami. Mais quand les difficultés, professionnelles et personnelles,s'accumulent, elle se laisse tenter, sur les conseils d'un ami, par l'aide de la scientologie.
Un témoignage accablant sur les dérives sectaires. La bande dessinée se veut pédagogue avec de nombreux conseils en fin d'ouvrage. le but est louable mais l'héroïne n'est pas très sympathique, ce qui dessert le propos, et les dessins ne sont pas sensationnels.
Commenter  J’apprécie          80



Lecteurs (239) Voir plus



Quiz Voir plus

QUIZ LIBRE (titres à compléter)

John Irving : "Liberté pour les ......................"

ours
buveurs d'eau

12 questions
288 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature , témoignageCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..