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Critique de Apoapo


Apoapo
15 décembre 2016
La Maison du peuple, premier roman de Louis Guilloux (1927), est un récit à l'évidence largement autobiographique qui relate en parallèle la vie, "pauvre mais non misérable", de sa famille à Saint-Brieuc, du début du siècle jusqu'à la guerre de 14, c'est-à-dire jusqu'au seuil de son adolescence, et d'autre part les tentatives de son père, François, cordonnier, de fonder une section socialiste dans la ville avec ses camarades, puis de bâtir une Maison du peuple, où se tiendraient des conférences, des pièces de théâtre, des activités culturelles pour les enfants, où il y aurait une bibliothèque. Les difficultés et les dangers de telles initiatives politiques jugées alors très subversives, la rudesse de la vie ouvrière de l'époque, les rivalités et opportunismes de toujours, mais aussi les solidarités parmi les humbles sont décrites dans un style qui relève encore du naturalisme du siècle précédent.

Suit la longue nouvelle Compagnons, une histoire d'amitié entre maçons à l'heure où le protagoniste va mourir de crises cardiaques (non soignées). Publiée en 1931, la nouvelle est aussi un portrait de la classe populaire, mais sa prose est déjà sensiblement plus moderne, notamment par l'usage d'une langue imagée et argotique adaptée aux personnages, ce qui peut nous rendre le texte plus touchant encore car plus proche de nous.

Les louanges d'Albert Camus ne sont pas de circonstance. La promesse du chef-d'oeuvre, le Sang noir, est là : on ne s'y trompe pas.
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