Les mirages de Terre Sainte

Je crois que je vais encore être la fausse note dans le concert de louanges... Ce roman ne m'a pas du tout accrochée. Je le regrette car il m'a été proposé par les éditions Explora sur Netgalley sans que je le sollicite. Je regrette d'autant plus que j'aurais aimé pouvoir faire un peu de pub à une auteure encore peu connue.

Les Mirages de Terre Sainte raconte la jeunesse d'Amaury de Villiers, héros d'un précédent roman de l'auteure. À seize ans, Amaury, cadet d'une famille de petite noblesse, est appelé à rejoindre la croisade du roi Louis IX comme chevalier. Il va se retrouver, bien malgré lui, au milieu des intrigues de l'époque.

Dès les premiers chapitres, le style de ce roman ne m'a pas convaincue. Beaucoup trop de descriptions de paysages qui viennent ralentir le récit. Cela s'explique par le fait qu'Amaury voyage constamment mais ces descriptions ne m'ont pas parues très intéressantes. Elles manquent un peu de souffle. Les scènes elles-mêmes sont souvent très descriptives. Celle du départ d'Amaury est assez représentative : elle est longue, très statique et alourdie de détails inutiles.

L'auteure connait visiblement très bien cette période du Moyen-Âge, des détails de l'ameublement aux enjeux géopolitiques, mais il manque à son histoire un enjeu clair et assez important pour tenir le lecteur en haleine sur plus de 400 pages. Cette histoire de missive à aller chercher et à rapporter ne présente pas un enjeu vraiment intéressant. Je me suis surtout demandé quand la croisade allait commencer pour de vrai. Je ne saurai vous le dire car, arrivée à plus de la moitié du livre, j'attendais toujours. L'auteure place sur le chemin de son héros des antagonistes qui auraient pu installer un peu de tension mais elle les sous-exploite, l'un mourant assez rapidement et l'autre n'intervenant qu'en déclenchant le voyage d'Amaury en Terre Sainte sous un prétexte des plus bancals.

Ce qui m'a également gênée, c'est que je n'ai pas adhéré au personnage principal. Il est jeune et il quitte les siens sans être sûr de les revoir un jour, certes, mais il m'agaçait à soupirer, à sentir son coeur se serrer dès qu'il était séparé de son cheval...
À ce propos, c'est un autre point qui alourdit le style : la tendance de l'auteure à répéter plusieurs fois certaines idées ou le récit de certaines scènes. le récit souffre à la fois de certaines longueurs et d'ellipses incompréhensibles (comme le premier vrai combat d'Amaury).

En résumé : si l'auteure maîtrise bien son arrière-plan historique, le style d'écriture et la manière de conduire l'histoire m'ont paru maladroits et ne m'ont pas accrochée.