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sur 312 notes
Sublime royaume nous raconte l'histoire de Gifty qui a quitté l'Alabama pour vivre en Californie, où elle mène des travaux de recherche en neurologie en réalisant des expériences sur des souris.
Lorsque sa mère vient vivre chez elle en pleine dépression, Gifty se trouve confrontée à ce passé avec lequel elle a tant voulu prendre ses distances.
Elle se remémore alors les bons mais surtout les mauvais souvenirs de son enfance, auprès d'une mère très croyante, d'un père si effacé qu'il finit par sortir de sa vie, et d'un frère aîné, fragile, trop fragile, tellement fragile qu'il y laissera sa vie.
Dans ce roman, l'auteur aborde de nombreux thèmes qui me sont chers : la relation mère-fille et ses nombreuses difficultés, l'influence de notre enfance et de notre famille sur notre vie d'adulte, la religion et la foi, le racisme ordinaire avec une lucidité totale sur sa condition d'Américaine noire (conditionnée à voir l'Amérique supérieure au reste du monde).
« Non, tu n'es pas une princesse, disait Geoffrey. Les Noires ne peuvent pas être des princesses. »
Je rentrais à la maison et demandais à ma mère si c'était vrai, et elle me disait de me tenir tranquille et de ne pas l'ennuyer avec mes questions. »
Yaa Gyasi a le chic pour vous faire sourire ou même rire avec des petits riens, et elle sait tout aussi bien provoquer une onde de choc dans votre conscience intime.
J'aime quand Yaa Gyasi nous conte la difficulté de vivre en ce monde, la nature de la difficulté est différente et propre à chacun mais le résultat est le même pour tous : vivre reste une sorte de miracle.
« Je crois que nous sommes faits de poussière d'étoiles »
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Sublime royaume est un roman qui nous offre un voyage dans le temps et dans l'espace avec Gifty. Elle est une jeune femme entre deux mondes, à la fois croyante et chercheuse en neurologie. Paradoxal ? Oui, et tout le roman nous montre comment elle vit avec cette opposition. Gifty a grandi dans une famille désunie. Sa mère a choisi de quitter le Ghana pour les USA, son père l'a suivi, avant de repartir – parce qu'elle voulait vivre dans un pays où son fils pourrait s'épanouir. Gifty ? Elle n'était pas encore née, elle n'était même pas prévue, ni désirée, même si elle a été nommée Gifty.

Le Ghana, finalement, elle en entendra peu parler, jusqu'à ce qu'elle y aille en vacances, jeune adolescente, alors que sa mère était tombée malade : en rencontrant sa tante, en découvrant la culture, les coutumes du pays dans lequel son frère est né (et pas elle), elle s'est rendue compte de ce que sa mère aurait pu devenir si elle était restée dans son pays natal. Quant à la communauté ghanéenne, si elle existe bien en Alabama, en revanche, elle est reste dispersée, et ses membres m'ont semblé peu liés entre eux. Et ce qui m'a frappé – même si le commentaire jaillit en cours de chronique, comme le sujet jaillit lui-même – c'est le racisme, sous-jacent, intégré, voire exprimé sans aucun complexe. Gifty l'a vu à travers son frère – le bon Afro-américain est celui qui fait gagner son équipe, celui qui a des compétences sportives hors-normes. Gare à lui s'il perd, s'il fait perdre : le rejet, la violence verbale n'en sont que plus violents.

Tout tourne en fait autour de ce que Gifty est incapable de dire, de raconter : l'addiction de Nana, sa mort par overdose. Son frère n'a pu se sortir de sa dépendance, en dépit de tout ce que sa mère avait mis en oeuvre. Les recherches de Gifty portent sur les mécanismes de la dépendance. Oui, il y a un lien de cause à effet entre les deux, mais pourquoi Gifty devrait-elle le dire ? Elle peut l'écrire, en attendant. Elle ne pourra en parler réellement qu'à quelqu'un qui n'exige pas de confidences, contrairement à ce que d'autres ont fait, comme si une confidence entraînait nécessairement une autre confidence, si possible intime et sensible, comme si l'amitié et l'amour entraînaient de tout savoir, de tout connaître sur l'autre et sur les siens. Avoir une relation réellement adulte, c'est aussi accepter les sentiments de l'autre.

Comment guérir de la douleur de ne plus vouloir vivre ? C'est la question à laquelle Gifty doit répondre pour sa mère. Ce n'est pas qu'elle cherche le soutien de la religion, c'est qu'elle sait à quel point la religion est importante pour sa père. Gifty s'est posé des questions sur la foi, sur sa foi, elle qui a été confrontée sa vie durante au poids de la religion. le discours tenu par les membres de la communauté, par certains pasteurs est réactionnaire, clivant, totalement contraignant pour les jeunes filles et les femmes. Les pasteurs que rencontrera Gifty sont figés dans leur conviction. Il est une seule exception : le pasteur John. Sa propre vie de famille l'a forcé à être plus humain avec les membres de sa communauté, lui dont la fille Mary, comme beaucoup d'autres, fut la cible de commérage après sa grossesse à 17 ans. Humain, oui, simplement, et il fut une des rares personnes à soutenir réellement Gifty, une des rares personnes à qui elle put faire confiance.

Sublime royaume, c'est avant tout le portrait d'une jeune femme qui s'est construit avec sa double culture, avec ses recherches autour de sa foi, avec sa volonté d'étudier, de progresser, de concilier son travail et les soins à sa mère. C'est le portrait d'une Amérique qui n'est pas vraiment le lieu de tous les possibles – mais qui peut encore le croire ?
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Gitfy est une chercheuse née en Amérique de parents ghanéens.
Ses parents ont quitté la misère du Ghana en espérant une vie meilleur en Amérique. La mère de Gitfy est dépressive, et vient vivre chez la jeune chercheuse.
Gitfy se remémore son enfance qui n'a pas été simple. Enfant non voulu, sa mère n'avait dieu que pour son frère. Un père absent, retourné au Ghana qui oubli quasiment qu'il a une famille en Amérique. Gitfy s'en rendra compte lors de vacances passées au Ghana.
Ce retour sur son passé interroge Gitfy sur la religion, son travail.
Mais Gitfy avance sa vie garce à son envie de réussir, ses souris de laboratoire qu'elle chérît, son carnet d'écriture.
Réussira t elle à atteindre son objectif? Avoir son laboratoire.... une famille...

Un roman marquant sur l'addiction (drogue, religion), la dépression d'une mère et l'envie d'une femme noire brillante de réussir dans une Amérique blanche.
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Un sublime roman sur la quête d'identité d'une jeune chercheuse américaine d'origine ghanéenne qui voit sa mère revenir chez elle pour combattre une dépression qu'elle a connu de nombreuses années auparavant.
Une enfance où le père n'a pas tenu son rôle et est reparti au pays, où l'éducation religieuse a une très grande place, où le frère est un prodige du sport et où le drame n'est pas loin.
Une jeune femme qui a dû cacher ses émotions pour ne pas submerger sa mère bataillant avec ses propres démons.
Le parallèle de sa vie de chercheuse et de l'histoire de son frère est très intéressant. Son rapport avec Dieu et ce qu'elle a laissé et gardé de toute son éducation religieuse m'a le plus marquée.
Histoire d'une famille mais surtout d'une femme avec beaucoup d'amour qui marque ce roman malgré la difficulté de montrer ses sentiments entre les protagonistes. On ressent de la douceur, de la fragilité, contrebalancé par sa force de vie et la ténacité dans ses recherches.
L'histoire du racisme est peu abordé mais tout de même présent tout au long du récit.
#Netgalley
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un couple désargenté s'exile du Ghana aux EU, une petite fille naît alors que son frère, né au Ghana est encore petit; ils sont toujours pauvres et le père repart au pays dont il ne reviendra jamais...la mère élève seule ses deux enfants avec sévérité. Les anti douleurs prescrits après un accident de sport conduisent à une dépendance, le jeune homme, après une cure de désintoxitation replonge et meurt d'une over dose; soeur et mère perdent pied; la jeune fille est envoyée un temps au Ghana où elle découvre que son père est indifférent à la mort du fils et à la tentative de suicide de son ex-épouse. Etre noire aux UE, être une femme brillante dans ses recherches n'est pas simple; elle travaille sur le cerveau des souris (auxquelles elle est attachée); elle a aussi une vie religieuse compliquée, très pieuse, elle écrit à son "cher dieu" avant de perdre la foi.
J'ai aimé l'écriture et les questions que se pose la jeune femme par rapport à la religion, son frère et sa mère. On vit ses tourments!
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Gyfty, américaine d'origine ghanéenne, est chercheuse aux États-Unis. Dans ce roman, le lecteur part à la découverte de son passé par le biais de souvenirs ici et là. Ces flashback aident à comprendre sa vie d'aujourd'hui :
- sa mère chez elle stoïque
- ses choix de recherches : la dépression et l'addiction
- et surtout son caractère si particulier.

Après le succès de No Home, Yaa Gyasi revient nous faire découvrir son "Sublime royaume".
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