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sur 305 notes
°°° Rentrée littéraire 2020 #32 °°°

Sublime royaume surprend d'emblée en abordant la thématique afro-américaine hors des clichés que sa narratrice pouvait suggérer : celui d'une jeune femme noire, Gifty, née de migrants ghanéens pauvres devenue chercheuse en neurosciences après de brillantes études à Harvard et Stanford.

Tout est subtil dans ce roman, à commencer par son évocation du racisme quotidien insidieux dans la Bible belt, Gifty ayant grandi dans l'Alabama, abordé à travers le douloureux personnage du frère, mort prématurément d'une overdose : marchant courbé pour passer inaperçue dans les rayons de Walmart et éviter d'être accusé de vol ; la communauté blanche ne lui prédisant qu'une réussite par le basket sans même envisager qu'il puisse réussir par les études ; cette même communauté trouvant «  normal » qu'il sombre dans la drogue car il est noir et donc prédisposé à ce type d'addiction.

Le personnage de Gifty est tout aussi subtil dans sa quête quasi philosophique d'identité, s'interrogeant sans relâche sur l'âme et sur les traumatismes qui l'ont façonnée ( la mort du frère, la dépression catatonique de la mère qui dort toute la journée, la trahison du père qui a fuit au Ghana ). Elle qui a connu la religiosité juvénile, qui a perdu la foi suite aux tragédies familiales, qui est devenue une jeune femme sceptique, cherche un équilibre dans sa vie pour concilier sa soif de transcendance avec la rationalité scientifique qui guide sa vie. Car la science n'a pas répondu à toutes ses attentes alors que ses expériences sur les mécanismes neuronaux des souris pourraient déboucher sur une solution à l'addiction et à la dépression qui ont détruit son frère et sa mère.

Ce roman ne m'a pas touchée émotionnellement. Sans doute parce que Gifty a une voix tellement intérieure et cadenassée qu'il m'a été difficile de m'y attacher. Mais, malgré son rythme spiralaire très lent, il m'a touchée intellectuellement avec sa réflexion sage et sobre, pudique et claire sur la complexité du monde. Derrière le calme trompeur d'une récit peu spectaculaire, il y a le cri qu'une femme pousse pour trouver sa place au milieu d'identités conflictuelles tout en relevant le défi fièrement qu'en tant que femme noire, elle devrait avoir " toujours quelque chose à prouver et rien d'assez éclatant ne suffirait à le prouver".
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Gifty, brillante chercheuse en neurosciences, se débat entre le passé représenté par sa mère, le souvenir d'un frère, doué pour le sport, trop tôt disparu, ses recherches et cette idée de Dieu inculquée si profondément depuis sa plus tendre enfance.
Yaa Gyasi, auteure étasunienne que je découvre grâce aux Explorateurs de la rentrée littéraire 2020 de Lecteurs.com et aux éditions Calmann-Lévy, me laisse une impression mitigée lorsque je referme Sublime royaume, roman dense pour la lecture duquel j'ai éprouvé tour à tour passion et lassitude parce que rien n'avance, rien n'est résolu. J'ai eu, au final, l'impression de tourner en rond alors que les problèmes évoqués sont d'une grande importance.
Dans un va-et-vient constant entre plusieurs époques, l'auteure mêle un peu tout, vie familiale et professionnelle, vie sociale et religieuse, Afrique et Amérique. Elle me fait comprendre tout le mal-être d'une mère déracinée de son Ghana natal, femme dévouée dans son travail d'aide auprès de personnes dépendantes. Elle n'a qu'un fils qu'elle aime plus que tout, plus que cette fille, Gifty, la narratrice, pas désirée du tout.
Ce frère, Nana, prononcer Naaawnaaaw, est plus âgé, réussit brillamment au basket comme le souligne la jaquette du livre. Mais il y a ces fleurs de pavot sans pétales en surimpression et ce nuage qui laissent présager un sort funeste.
Gifty travaille sur le cerveau, expérimente, base ses tests sur des souris et tout cela a un lien, colle bien avec tous les problèmes qui agitent la vie d'une famille noire dans l'Alabama raciste.
L'emprise psychologique des églises évangéliques qui prospèrent aux USA et en Afrique, est bien démontrée. Pour une jeune fille intelligente, désirant comprendre la vie et le monde qui l'attend, le seul interlocuteur proposé est Dieu. Alors, elle lui écrit dans son journal mais n'a jamais de réponse. Même lorsqu'elle aura tiré un trait définitif sur les croyances et les superstitions, elle ne pourra pas s'empêcher d'aller se recueillir dans l'église de son quartier. Pour y trouver la paix ?
La paix qu'elle cherche ne peut s'installer tant la terrible dépression de sa mère, après la mort du frère, obnubile Gifty. Elle est admirable. Elle tente tout mais le souvenir de ce père, le Chin Chin, reparti au Ghana, abandonnant femme et enfants pour se remarier là-bas, n'arrange rien.
Ce Sublime royaume est-il sur Terre ou dans un ailleurs hypothétique ? Il me semble que Gifty peut le trouver enfin mais que de dégâts irréparables causés par ceux qui exploitent la crédulité d'un peuple en manque de repères ! Que de drames la drogue cause-t-elle ! Comment devient-on accro ? Pourquoi il est quasi impossible de s'en sortir ? Les études neurologiques tentent de trouver les circuits empruntés par ces produits dans le cerveau humain afin de pouvoir expliquer et soigner mais le chemin est encore long et complexe comme le prouve Yaa Gyasi dans Sublime royaume.
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A vingt-huit ans, Gifty, chercheuse en neurologie dans un laboratoire californien, a fait le vide dans son existence pour ne se consacrer qu'à ses travaux sur l'addiction. le passé resurgit pourtant lorsque sa mère, dépressive, vient s'installer chez elle. Face à cette femme prostrée qui ne quitte plus sa chambre, Gifty s'interroge et se remémore le parcours de sa famille depuis son départ du Ghana peu avant sa naissance.


Construite en d'incessants aller-retours entre passé et présent, cette histoire est l'infinie quête de sens d'une jeune femme noire en Amérique, alors que, depuis l'enfance, elle a vu sombrer un par un les membres de sa famille. le récit revient sur les espoirs, puis sur le désenchantement de l'exil, lorsque le racisme, insidieux, mine peu à peu l'équilibre des personnages. le père choisit la fuite, le fils se perd dans la drogue, la mère finit par sombrer dans la dépression. Dans cette débâcle, Gifty réussit de brillantes études mais peine à rassembler les morceaux d'une psyché fracassée depuis son jeune âge. Après s'être détournée de la religion chère à sa mère, en laquelle elle culpabilise de ne plus trouver de réponse, elle a fait de la science le réceptacle de toutes ses interrogations. Pourtant, rien n'apaise son lancinant questionnement sur le « bric-à-brac » de son existence.


Crise d'identité d'êtres traumatisés par un racisme qu'ils ont fini par intérioriser, mal de vivre débouchant sur les extrêmes de la dépression et de l'addiction, insatiable quête de sens entre foi et science, difficultés à s'autoriser une vie affective, mais aussi découverte des étonnantes avancées de l'optogénétique : toutes ces thématiques s'entrecroisent en un subtil questionnement, pour dessiner le portrait tout en nuances d'une femme dont la courageuse résilience ne parvient pas à combler les profondes béances intérieures.


La dignité et la discrétion d'un personnage central qui ne se dévoile que peu à peu et avec réticence donnent au récit la plus grande crédibilité. C'est avec tristesse qu'on abandonne Gifty à sa si pudique détresse une fois la dernière page tournée.

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Grand moment de cette rentrée littéraire!

La narratrice est chercheuse en neurobiologie et étudie les mécanismes de l'addiction, avec tous les outils magiques pour le béotien, dont disposent les laboratoires pour mettre en évidence les circuits de la récompense. Hasard ou nécessité ? Ce que nous révèle peu à peu Gifty de son passé, des épreuves qui ont secouées sa famille, son frère, son père, reparti au Ghana en les laissant seuls avec leur mère, la lente descente aux enfers de celle-ci, sont autant de confidences poignantes.

On découvre avec les révélations progressives de la jeune femme son rapport ambigu avec la religion, de la foi sans limite, au doute puis au rejet, alors que les traumatismes ordinaires de la vie malmènent les certitudes.

Les combats intérieurs qui se nourrissent de la discordance entre raison et instinct, les petites vies intérieures qui déchirent le cours de la réflexion, le temps qui vient ajouter à la confusion, tous ces aspects sont habilement analysés et proposés dans une démonstration profondément humaine et poignante?

C'est aussi une observation pudique et sensible des relations complexes mère-fille déclinées tout au long d'une vie.

C'est un roman très émouvant et très profond, qui laisse des traces.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un roman aussi singulier que prenant , qu'on ne peut pas lâcher! Au final… captivée, intriguée… étonnée d'un récit aussi dense, avec mille questionnements sur le sens d'une vie, j'ai fait traîner ma lecture.

Un texte incroyable d'une jeune auteure ghanéenne que j'avais choisi en décembre 2020…dont je reprends aujourd'hui avec bonheur la lecture !
L'histoire débute avec la narratrice, chercheuse en « neurobiologie » qui doit accueillir chez elle sa mère profondément dépressive et apathique…après la mort de son fils aîné ! elle, qui fut toujours sur-active et combattive…

La narratrice , Gifty, au fil de son quotidien de « chercheuse » et de sa vie privée de célibataire, s'occupant de sa « maman fragilisée et dépendante, va remonter le temps et évoquer l'histoire de sa famille ghanéenne, de son enfance avec son grand frère, la vie de famille…

Un couple ghanéen venant d'avoir un petit garçon, « Nana » ; la maman , pour lui offrir une meilleure vie réussit à décider son époux d'émigrer aux Etats-unis ; une petite fille , Gifty, naîtra après, notre narratrice. Une famille ghanéenne heureuse, qui se bat pour s'intégrer à son nouveau pays, en dépit du racisme ambiant, jusqu'au moment où la famille commence à se fissurer avec le départ du père, voulant retourner dans son Ghana natal qui lui manque de trop… Ils se retrouvent à trois ; Nana se lançant dans la compétition sportive, adolescent brillant, aimé…il subit une blessure sérieuse, en prenant des calmants puissants pour l'aider, il devient addict… le début de sa dégringolade jusqu'à l'issue fatale. La famille se réduit au fil des deuils et des épreuves : seules restent la maman et la fille cadette, qui poursuivent leur chemin, comme elles peuvent !

Un style agréable…fluide, des questionnements multiples se croisent : comment construire son existence, sans les êtres aimés ? ; l'inné, l'acquis, la complexité du cerveau humain, vivre en accord avec soi, la difficulté de « vivre dans ce monde », etc.

« Il me fallut bien des années pour admettre qu'il est difficile de vivre dans ce monde. Je ne parle pas de la mécanique de la vie, car pour la plupart d'entre nous, nos coeurs battent, nos poumons aspirent de l'oxygène sans que nous ayons à le leur dire. Pour la plupart d'entre nous, mécaniquement, physiquement, il est plus dur de mourir que de vivre. Pourtant, nous bravons la mort. Nous roulons trop vite sur des routes sinueuses, nous faisons l'amour sans protection avec des inconnus, nous buvons, nous nous droguons. Nous essayons de demander un peu plus à la vie. Il est naturel de se comporter ainsi. Mais être en vie dans le monde, chaque jour, tandis que nous recevons chaque jour davantage, tandis que la nature de ce que « nous pouvons supporter » change et que nos façons de le supporter changent également, c'est une sorte de miracle.”

Deux visions , deux quêtes pour affronter la vie, lui trouver un sens, celle de la mère et celle de la fille : La religion [dont la mère de la narratrice est habitée ] et la Science [ qui motive notre « héroïne », pour comprendre la mort de son frère à cause de son addiction à la drogue ]
Notre « protagoniste » est tiraillée , de par son éducation religieuse, et la foi chevillée au corps de sa mère, par Dieu, de l'autre, par la recherche scientifique, et plus spécialement la neurologie : une passion-obsession qui englobe son besoin de comprendre l'addiction soudaine de son frère et sa mort ainsi que l'état dépressif de sa mère, sa volonté de comprendre sa maladie : «l' Andhédonie », maladie intense de la dépression, « sentiment du « rien » qui faisait que sa mère ne quittait pas son lit… en dépit de ses propositions et ses encouragements. Elle passe , hormis ses soins à sa mère, ses journées au laboratoire… est plus à l'aise avec « ses » souris qu'avec ses congénères !
"Tu passes plus de temps avec les souris du laboratoire qu'avec des gens. Tu sais que ce n'est pas sain, hein ," me lança-t-il un jour.
Comment lui expliquer que le temps que je passais seule dans mon laboratoire était pour moi une façon de passer du temps avec des gens ? Pas exactement avec eux, mais de penser à eux, de communier avec eux au niveau de l'esprit, ce qui me paraissait aussi intime que n'importe quel dîner ou nuit passée à boire des verres. Ce n'était peut-être pas sain, mais d'une manière abstraite, il s'agissait de recherche pour améliorer la santé, cela ne comptait-il pas ? (p. 339)

Encore des tas de choses seraient à dire, mais ce roman très singulier apporte plus de questions que de réponses…J'allais omettre les détails des traditions, usages ghanéens, Les Etats-Unis , la nouvelle terre d'adoption de cette famille, prenant la part la plus large du récit.
Une écrivaine dont je retiens le nom et l'originalité du ton et des sujets abordés…

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Cette lecture est un partenariat avec Net Galley et les Éditions Calman Levy je les remercie pour leur cadeau.

Une belle couverture numérique donc et là je regrette encore une fois que le livre ne puisse pas être dans ma bibliothèque. La couverture est de style Art Nouveau avec de belles couleurs et un terrain de basket semble-t-il.

Yaa Gyasi a été découverte avec "No Home" qui se trouve dans ma bibliothèque mais que je n'ai pas encore lu. Ce n'est donc que par le nom et un bouche à oreille des plus élogieux que j'ai voulu lire son dernier roman.

Livre de la rentrée littéraire 2020 qui est riche de beaucoup de livres qui font envie.

Concernant ma lecture je sors un peu bizarre ... Je crois qu'elle a eu du mal à m'accrocher.

Comment vous expliquer cette sensation... Je pense que la narration par Gifty qui a du mal à prendre place dans sa vie n'est pas étranger à ce sentiment de mise de côté...

En effet, Gifty, deuxième enfant de la famille et mise de côté d'abord par sa mère qui se serait contentée de son premier enfant, son fils adoré Nana. Et puis enfant abandonnée par son père le Chin Chin qui abandonne d'ailleurs toute sa famille pour retourner au Ghana son pays d'origine.

La narratrice Gifty nous délivre peu à peu son histoire d'enfant émigrée aux USA en Alabama et aussi de sa vie de chercheuse en laboratoire.

J'ai eu du mal à la cerner, comme le peu de personnes qui la connaisse finalement.

Elle va se construire dans ce retrait, que sa mère et le statut d'émigré lui ont imposés. Autant dire une construction très difficile et une personnalité façonnée par tous ces éléments.

J'ai donc eu du mal à rentrer dans son histoire et à avoir de l'empathie tant Gifty s'efface en tant que personne.

Toute sa vie elle sera mise de côté et sa vie sera aussi entachée par le drame qui touchera sa famille, le décès de son frère Nana. Elément central de l'histoire de ce livre.

Son frère Nana est celui qui connaissait le mieux Gifty et celle-ci aura à coeur d'essayer de comprendre pourquoi son frère était devenu dépendant à la drogue. Ce sera d'ailleurs sont sujet de recherche.

Ce grand frère qui n'a pu être sauvé par le Dieu tant chéri de sa mère et dont la perte détruira beaucoup de choses et dont sa mère ne se remettra jamais.

On a dans ce livre des réflexions sur la religion et le rapport à celle-ci quand on devient adulte.

Mes lectures du moment s'interessent à la religion, souvenez vous de Sam. On suit Gifty dans son rapport à la religion tout au long de sa vie, enfant puis adulte. On a aussi une reflexion sur la pratique d'une même religion qui peut différer d'un continent à l'autre.

J'ai donc un avis un peu mitigé sur cette lecture car je l'ai trouvée assez plombante et j'ai eu du mal à cerner Gifty tant elle se dévoile si peu, tant elle ne vit pas pour elle même mais pour les autres et s'effaçant beaucoup trop... Les événements positifs de sa vie ne sont pas assez mis en avant et ça m'a pesé.


Lecture en demi teinte pour moi
car cette histoire au final a pesé sur mon moral.
Il est beaucoup question de dépression, de deuils ...
Mais bon, la vie ne se passe pas toujours dans un sublime royaume...
Je vous invite à découvrir Gifty qui se dévoile petit à petit,
tout doucement sans faire de bruit.

#SublimeRoyaume #NetGalleyFrance


Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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Gifty, américaine d'origine ghanéeenne, est une jeune chercheuse de 26 ans qui a consacré la première partie de sa vie à faire des expérience sur des souris des laboratoire .

Alors qu'elle doit accueillir chez elle, sa mère, femme diminuée et dépressive qui n'est plus que l'ombre d'elle meme,. Gifty se lance dans une longue réflexion introspective .
Amenée à lire le journal intime qu'elle tenait dans son enfance, la voici qui s'interroge sur cette passion des sciences qui s'avère être à l'opposé des croyances ancestrales de sa famille originaire du Ghana pour tenter de comprendre pourquoi sa vie familiale est si complexe.

Ce roman qu'on pourrait, si on osait ( allez on ose) sous titrer "Des souris et des femmes" s'inscrit pleinement dans les nombreux romans de la rentrée sur la difficulté d'etre une femme noire dans notre monde moderne - on pense à Fille femme autre , des Baisers parfums tabac ou sur un Soupçcon de Liberté .

Beaucoup de sujets sont abordés, celui du poids de la religion, du racisme, du choc des générations pour les familles issues de l'immigration, dans ce roman captivant aux grilles de lectures particulièrement riches et contemporaines.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un sublime roman sur la quête d'identité d'une jeune chercheuse américaine d'origine ghanéenne qui voit sa mère revenir chez elle pour combattre une dépression qu'elle a connu de nombreuses années auparavant.
Une enfance où le père n'a pas tenu son rôle et est reparti au pays, où l'éducation religieuse a une très grande place, où le frère est un prodige du sport et où le drame n'est pas loin.
Une jeune femme qui a dû cacher ses émotions pour ne pas submerger sa mère bataillant avec ses propres démons.
Le parallèle de sa vie de chercheuse et de l'histoire de son frère est très intéressant. Son rapport avec Dieu et ce qu'elle a laissé et gardé de toute son éducation religieuse m'a le plus marquée.
Histoire d'une famille mais surtout d'une femme avec beaucoup d'amour qui marque ce roman malgré la difficulté de montrer ses sentiments entre les protagonistes. On ressent de la douceur, de la fragilité, contrebalancé par sa force de vie et la ténacité dans ses recherches.
L'histoire du racisme est peu abordé mais tout de même présent tout au long du récit.
#Netgalley
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J'avais adoré le premier roman de l'autrice "No home", une véritable réussite ! Et youpi ! j'ai gagné son 2e roman grâce à Masse Critique. Merci à Babélio et aux Editions Calmann Lévy de m'avoir permis de le découvrir.

Un point positif : ne pas avoir reproduit le schéma du premier roman. Innover totalement, c'est un beau challenge qd son premier texte a été un succès. Donc bravo à l'autrice sur ce point.

Mais voilà, c'était long, lent, trop long, trop lent..... Je me suis traînée dans ce livre. Pourtant les thématiques abordées sont intéressantes : le racisme, l'immigration africaine aux USA aujourd'hui, les addictions, la dépression, la science, la religion, la foi.... En fait il y avait peut-être trop de thèmes abordés. Et du coup on perd le propos de l'autrice. Je pense être restée à la surface de tout, des personnages, de l'histoire, des thèmes abordés.... le débat science/religion, dans notre pays laïc et cartésien, est plus du domaine de l'histoire que du sujet d'actualité (eh oui "elle tourne" ! pour plagier Galilée)
J'attendais peut-être trop de ce second roman après avoir tant apprécié son premier (que je recommande vivement).
Une déception en un mot.
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Comme d'autres lecteurs et lectrices j'étais précédemment tombée sous le charme fou de No home, et pleine d'espoir je me sentais très confiante quand je démarrai ce deuxième opus de Yaa Gyasi.
Hélas, dès les premières pages, alors que mon cerveau n'imprimait pas, alors que je ne ressentais rien pour ces personnages, qu'aucun univers ne semblait se dessiner dans mon esprit pourtant avide de voyages littéraires, force fut de reconnaître que la magie des mots n'opérait pas cette fois.
Il me fallait comprendre pourquoi…

L'histoire en nous menant du Ghana aux USA fait parler à la première personne Gifti, jeune femme chercheuse en neurologie de couleur qui va, tout au long du texte questionner à la première personne la question de l'héritage culturel et religieux, les liens entre le rêve américain, la dépression et l'addiction aux drogues. Beau programme me direz-vous, et je suis d'accord.
Lorsqu'elle recueille sa mère dépressive, c'est tout son passé qui remonte à la surface.

Quand la structure narrative de No home se révélait fluide, imagée et même subtile, ici, je n'ai lu que des allers-retours entre l'avant et le présent détaillés sans fin et surtout difficiles à suivre. Ce qui m'a affreusement manqué ce sont les marqueurs temporels, mais également les compléments circonstanciels de lieu, d'espace… Il n'y en a pratiquement pas.

Ce texte oppose religion et science, ce qui est certes passionnant, mais la manière d'amener son propos s'apparente plus un mauvais journal intime qu'à autre chose : digressions, passages de l'enfance et de l'adolescence détaillés à foison, et surtout cette manière insupportable d'amener les choses, comme un cheveu sur la soupe. On passe sans cesse du coq à l'âne, ce qui très rapidement m'a ennuyée comme rarement.

Quelques études scientifiques détaillées s'immiscent entre deux "développements" narratifs. D'habitude, j'adore les sciences, mais là, chou blanc. Entre la mère dépressive et les souris avec leurs implants de fibre optique sur la tête, les écarts narratifs et le style auront eu raison de ma raison de lire.

Conclusion : à trop zapper on tue les personnages et surtout l'histoire !
Lien : http://justelire.fr/sublime-..
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