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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Que dire ? D'abord, je pense que j'aurais eu besoin de relire ce texte. Entièrement. Je l'ai fait en partie, pour essayer de préciser ma pensée. Quand j'ai des doutes, des réserves sur un bouquin, je me dis : « Si tu étais éditrice, est-ce que tu aurais publié ce roman ? » Oui, peut-être. Parce qu'il y a quelque chose dans l'écriture… Des formules, des images, des tournures que j'ai trouvées originales, pleines d'invention et de poésie. Et puis, le simple fait qu'il y ait une écriture est TELLEMENT rare de nos jours que rien que pour ça, je l'aurais sorti du lot !
Et puis, (là c'est hyper subjectif) j'en ai aimé la pensée : le ras-le-bol de la société patriarcale, de la violence envers les animaux, de la chasse, de la guerre, de la sauvagerie qu'on nous sert chaque jour.
J'ai aimé aussi la sensualité qui émane de ce texte, un rapport viscéral au monde, à la nature et aux bêtes. Tout ça, c'est vraiment réussi.
En revanche, le roman pèche par sa longueur et ses répétitions. Ok, le monde est foutu, les hommes tous pourris mais est-ce une raison pour nous laisser mijoter dans une espèce de champ lexical bien glauque omniprésent (sang/boue/bave/sperme/vomi etc) qui finit par sembler un peu forcé car trop systématique. Là, franchement, j'ai saturé.
Et les pétards qu'on se fume en veux-tu en voilà, pareil, c'est trop. Ça finit par devenir contre-productif. Il me semble qu'une pensée politique doit s'accompagner d'un minimum de lucidité, même dans une fiction. On oscille entre hallucinations, rêves et une réalité qui finit par devenir bien difficile à saisir et c'est dommage. Certes, une ambiance particulière s'empare du récit mais sur trois cents pages, il faut être honnête, le dispositif devient extrêmement lassant.
Autre problème : vouloir aborder TOUS les sujets contemporains, ceux dont j'ai parlé plus haut auxquels s'ajoutent les questions de pollution, réchauffement climatique, biodiversité, respect de la nature, sexe, genre, violences policières, télé-réalité, extra-terrestres etc. Est-ce que le texte n'aurait pas gagné à être resserré, aussi bien dans la forme que dans le fond ?
Bref, une autrice encore jeune mais à suivre assurément…
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Elle s'appelle Fauvel. Un prénom de bête féroce.
Depuis qu'elle s'est faite éborgner par un tir de LBD en marge d'une manif, elle n'est plus la même (« La blessure dégouline en elle, l'embrase, la berce, la noie »). Elle est terrorisée, s'apaise avec du shit afghan ou des godes bien lustrés. Quand sa meilleure amie lui demande de garder la chienne adorée de son daron, elle ne manque pas l'occasion de quitter sa ville assassine. La campagne n'est pas plus rassurante. Un repère de frustrés que la chasse aux cerfs et la quête d'hypothétiques extraterrestres (bon trip aux pages 106-115) rendent agressifs, d'autant qu'un animal non identifié s'amuse à déchiqueter les bovidés du coin. Les autochtones sont sur les nerfs. Ça ne joue pas en faveur de Fauvel et du molosse dont elle a la garde. de quoi flipper sa race.
À la lecture de ce pitch, vous vous dites : « ça a l'air complètement barge ! »
Affirmatif, et c'est plutôt jouissif. L'auteur a su créer une atmosphère poisseuse, inquiétante, propice à l'installation d'un suspense digne d'un thriller classique.
Un roman écrit dans un style direct, avec des mots bruts et son lot de scènes dérangeantes. Ni pincette, ni fioriture. le thème du roman est la colère qui s'immisce en chacun d'entre nous, et nous asservit. Pour la conjurer, nous sommes prêts à toutes les lâchetés.
Une histoire qui oscille entre réel et hallucinations, sans jamais basculer. Cette hésitation en fait la saveur, mais aussi la faiblesse.
Bilan : 🌹
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Il y a une certaine tradition dans les lettres françaises qui consiste à admirer les auteurs de talents pour ce talent et ce quelque soit leurs actes, positions ou choix au long de leur existence. Céline, Sade, Baudelaire ou même Houellebecq… les exemples sont légions qui viennent rappeler que pour la postérité en littérature, l'oeuvre est plus importante que l'auteur.

Après avoir lu Aliène puis les critiques dythirambiques que le livre suscite je me dis que Phoebe Hadjimarkos Clarke réussit la démonstration d'un théorème parallèle du même phénomène. Elle semble séduire par son talent en dépit d'une histoire ratée, loufoque et sans intérêt.

Son talent est indéniable, elle a une très jolie plume, elle sait être drôle, légère et captivante. Elle compose des personnages que l'on a envie de rejoindre et de comprendre.

On voit l'intention de bâtir un récit halluciné, éthéré, qui serait le reflet de l'errance dans laquelle se trouve Fauvel au centre de l'histoire. Mais le cocktail de rêves interrompus, souvenirs approximatifs et fumettes compulsive, aboutis à des absurdités frustrantes pour un lecteur qui avait pourtant envie d'embarquer dans l'aventure. 

Fauvel laisse le chien se promener dans les bois alors que les chasseurs tirent sous ses fenêtres, elle devient cul et chemise avec un harceleur, en fin de compte homo qui l'emmène tout de suite chez son ennemi. Il s'humilie et leur parle de visites extraterrestres. Des moutons et des vaches sont dépecés dans leur jardin pendant que Fauvel et Mado font la cuisine. L'ennemi est dans la maison entrain de prendre sa copine en levrette et elle s'endort avec le chien. La chienne est blessée on est inquiet elle a pu prendre une balle de chasseur, mais finalement non ce n'est pas si grave… Puis elle est morte. Mais ça va on est pas trop triste parce qu'on n'a pas à l'annoncer à son maître… qui est mort aussi.

Tout dans le récit est incohérent, flou et déceptif… Il ne reste que le style. Mais peut-être que cela suffit pour faire un bon livre ? Je n'ai personnellement pas accroché. On a la sensation qu'elle utilise des artifices pour compenser un récit qui ne tient pas debout.

Et puis si les personnages féminins sont très réussis disons quelques mots de leurs alters égos masculins. Julien, le méchant, la brute, chasseur, chômeur, idiot et frustré. Elle s'en sert comme d'un objet sexuel pour justifier des interactions un peu flippantes, avant un dénouement grotesque et ridicule. Il y a le beau père originel, celui par qui les traumas sont arrivés. Il n'a pas de place dans cette histoire mais on sent que c'est important de dire qu'il a existé et qu'il a instillé la peur. Ensuite Luc, le père de Mado, propriétaire de la maison, ridicule dans son amour pour son chien, d'une faiblesse consternante en face des chasseurs, puis il meurt en s'étranglant avec un cocktail. Sa fille et son amie sont un peu tristes mais ensuite elles s'en remettent bien. C'est plus pratique pour récupérer la maison. Et enfin il y a Mich Mich, un personnage sans queue ni tête, absolument désincarné, mais très important dans la littérature des autrices féminins à succès du moment. L'homme qui aime la bite. Fondamental. Julien le méchant vient même lui toucher l'anus avant de lui tirer une balle dans le pied pour qu'on ai bien compris le message.

Je n'ai pas spécialement envie de défendre les hommes, mais quand un message ou une intention militante passe au dépend d'une oeuvre, je trouve cela dommage.
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Fauvel accepte de garder la chienne du père d'une de ses amies dans une maison isolée à la campagne. Une particularité étonnante de cette chienne « Hannah » que le lecteur découvrira suscite le doute sur son implication directe ou indirecte dans les atrocités qui surviennent. Animaux massacrés, récit cauchemardesque, chasseurs peu loquaces accidentés de la vie, suspicion permanente de tout un chacun alimentent une angoisse qui ne fait qu'empirer.À travers la proximité, voire l'amalgame entre animaux et humains, Aliène questionne la nature de ce qui est caché, et l'instinct de peur. Tel est le véritable fil du récit, rarement traité avec autant de nuance et de force.
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Aliène de Phoebe Hadjimarkos Clarke aux éditions du Sous-Sol 👽

Depuis qu'elle a perdu un oeil lors d'une manifestation, Fauvel vit dans la peur. Pour tenter de passer à autre chose, elle accepte de garder le chien du père de son amie Mado, dans sa maison perdue à la campagne. Mais Hannah, le chien imposant et impressionnant, est le clone du précédent chien de la famille... Et il semblerait que des gens du coin aient été enlevés par des extra-terrestres...

Oh mais Gaëlle, tu lis un livre normal ?
Ah mais je lis toujours des livres normaux moi ! 😁
Bon OK je vois l'idée, il n'a pas le look de mes lectures habituelles. Et ce n'est pas vraiment un livre "normal".
On est sur un veritable OVNI littéraire (il porte bien son nom dirait mon pote 20C en note de bas de page).
De par ses thèmes, son vocabulaire, la construction des dialogues... L'histoire nous plonge dans un univers violent, glauque et poisseux, donnant l'impression d'être dans un huis-clos au niveau du bourg, avec une menace invisible lui pesant dessus (le chien ? Les chasseurs ? L'usine ? Les extra-terrestres ? ).
Les personnages sont complexes et torturés, ils sont tout le temps défoncés, difficile de savoir ce qui est réel et ce qui est hallucinatoire, si l'on est dans du fantastique ou non...
Certains passages m'ont pas mal dérangée avec leurs lot de TW (comme le dit si bien L Atelier littéraire).
Bref j'ai beau avoir lu ce livre en 2 jours, il m'a fallut un peu de temps avant d'en faire un retour plutôt bof (mon retour, pas le livre qui devrait plaire à plein de gens), ne sachant trop quoi en penser...

Merci tout de même à Babelio et aux éditions du Sous-Sol pour l'envoi 👾
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