Citations sur L'homme de paroles : Contribution linguistique aux sc.. (18)
On a souvent noté que pour une même langue, les styles d'écriture et de parole ne faisaient pas appel aux mêmes ressources : en anglais, par exemple, les textes écrits contiennent un plus grand nombre de nominalisations, de participes, d'adjectifs qualificatifs que les textes oraux.
L'origine de l'écriture chinoise, en effet, paraît magico-religieuse et divinatoire plutôt qu'économique et marchande.
Tout comme l'argent résulte d'une substitution des signes aux choses, de même l'écriture, au Proche-Orient, est une invention de marchands.
La faculté de la langue n'aboutit à la communication que s'il y a vie sociale.
Les langues ont des problèmes à résoudre, qui tous se ramènent à un : associer des sens à des sons.
Durant près d'un millénaire, l'écriture chinoise n'avait pas connu d'autre emploi que rituel et magique.
Les vertus de l'oral n'ont pas suffi pour conjurer une vieille tentation, cela de détourner l'invention de l'écriture au profit d'un rêve assez partagé : le rêve d'affranchissement vis-à-vis de la nature, du tissu matériel, de l'existant vécu comme contrainte.
Les langues différent non par ce qu'elle peuvent ou non exprimer, mais par ce qu'elles obligent ou non à dire.