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3.86/5 (sur 160 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Carthage, Tunisie , le 01/01/1936
Biographie :

Claude Hagège est un linguiste tunisien naturalisé français.

Ancien élève de l'École Normale Supérieure (1955-1959) après être passé par le lycée Louis-le-Grand (1953-1955), il obtient une licence de lettres classiques et une licence d'arabe en 1956, un diplôme d'études supérieures d'arabe en 1957, une licence de linguistique générale en 1965 et une licence de chinois en 1969.

Il suit également des cours à l'École pratique des hautes études et à l'École nationale des langues orientales, où il obtient un diplôme d'hébreu en 1964, un diplôme de chinois en 1967, et un diplôme de russe en 1970.

Reçu à l'agrégation des lettres classiques en 1958, Claude Hagège enseigne au lycée de Carthage (1959-1961).

Directeur d'études en linguistique structurale à l'École pratique des hautes études en 1977, il a été titulaire de la chaire de théorie linguistique au Collège de France, entre 1988 et 2006.

Claude Hagège est connu aussi pour être polyglotte, ayant des connaissances dans une cinquantaine de langues, parmi lesquelles l'italien, l'anglais, l'arabe, le mandarin, l'hébreu, le russe, le hongrois, le turc, le persan, le malais, l'hindi, le malgache, le peul et le japonais.

Il est actuellement professeur honoraire au Collège de France.

Il a été lauréat du prix Volney en 1981 et a reçu la médaille d'or du CNRS en 1995.


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Les Lundis du Collège de France à Aubervilliers 2007-2008 Conférence du lundi 4 février 2008 : Variations autour de « Carnaval » Intervenant(s) : Claude Hagège Retrouvez toutes les conférences : https://www.college-de-france.fr/site/conferences-exterieur/Les-conferences-a-Aubervilliers.htm Le Collège de France est une institution de recherche fondamentale dans tous les domaines de la connaissance et un lieu de diffusion du « savoir en train de se faire » ouvert à tous. Les cours, séminaires, colloques sont enregistrés puis mis à disposition du public sur le site internet du Collège de France. Découvrez toutes les ressources du Collège de France : https://www.college-de-france.fr Suivez-nous sur : Facebook : https://www.facebook.com/College.de.France Instagram : https://www.instagram.com/collegedefrance Twitter : https://twitter.com/cdf1530 LinkedIn : https://fr.linkedin.com/company/collègedefrance

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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Claude Hagège
Posséder les mots et les diffuser, c'est posséder la pensée.
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Mais les langues ne sont pas seulement des agencements de sons. Elles sont aussi de géniaux dispositifs à produire du sens, au moyen de formes soumises à des règles, et ordonnés en phrases. Ce miracle est assez pour qu'on s'en puisse éprendre. Mais d'autres dimensions rendent les langues aimables : leurs fascinante diversité, leur rôle social, leur utilisation pour convaincre, informer, ordonner ou aimer, leur statut d'enjeu des luttes qui sont conduites ici et là pour l'affirmation d'une identité ou d'une solidarité nationale, leurs histoires tourmentées, souvent violentes, leurs précarité de faits culturels menacés de déclin, sinon d'extinction. Et beaucoup d'autres aspects encore.
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Sur le plan phonétique, cette sclérose est irréversible. Ainsi s'explique qu'au-delà de onze ans, même si l'acquisition de la grammaire et du vocabulaire d'une nouvelle langue demeure largement ouverte, la prononciation ne peut plus être celle des locuteurs naturels de la langue que l'on apprend. On aura donc un "accent", comme celui des Russes en français, des Turcs en allemand, des Arabes ou des Bengalis en anglais.


....c'est mon cas - j'ai donc une sclérose des synapses et c'est sans espoir, dommage !
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Divers faits alimentent le mirage de l'autonomie syntaxique. On peut en quelque mesure, comme dans certains ouvrages littéraires (par exemple le Finnegans Wake de J. Joyce, 1939), désarticuler le lexique, dynamiter les mots, cultiver l'incohérence apparente (mais sans cesser, par là même, de transmettre un sens). On ne peut en revanche violer à volonté les règles syntaxiques, malgré les latitudes de distorsion. Certains types de langues interdisent toute transgression de l'accord entre sujet et prédicat, ou entre prédicat et compléments, d'autres exigent que l'on respecte l'ordre des mots, surtout lorsque c'est lui qui commande le sens.
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A la fin des années 1980, six écoles primaires et secondaires furent créées, dans lesquelles le maori est la principale langue d'instruction. Dès 1982 avait commencé d'être appliqué un programme d'immersion, dans lequel 13000 enfants se trouvaient intégrés en 1994. Il y avait alors 400 kohanga reo, c'est à dire "nids de langue", où 6000 enfants, environ, apprenaient le maori. Ce programme est donc, en quelque mesure, un succès. Certaines circonstances sont favorables. D'une part le maori est aujourd'hui la seule langue indigène de Nouvelle-Zélande, et sa promotion n'entre donc pas en concurrence avec d'autres entreprises. D'autre part il existe une volonté affirmée des Maori de ranimer leur langue et de ne pas la laisser disparaître, dans la mesure où elle exprime des valeurs qu'a perdues, selon eux, la société blanche, et auxquelles ils sont attachés, notamment la tolérance et la solidarité.
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De plus, en voulant, comme on en a le projet, généraliser l'enseignement de l'anglais dès les premières classes de l'école primaire, on ne se soucie pas de savoir si le français lui-même est suffisamment connu des écoliers français, et si sa bonne connaissance n'est pas un préalable absolu à tout apprentissage multilingue précoce.
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Le consentement docile de l'Europe soumise à la pression culturelle américaine est d'autant moins justifié, et la dépendance européenne d'autant plus surprenante, que l'Europe est elle-même une source essentielle de la culture américaine. Elle devrait voir dans le reflet, plus ou moins heureusement recomposé, qui lui est renvoyé de son image l'occasion de la renouveler au lieu de s'égarer dans le mimétisme et la stérilité.
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(...) comme le dit volontiers une certaine "élite", un certain nombre de français ne se sont pas dépris de l'idée que la diffusion du français, ou sa vocation de langue d'importance mondiale, est celle d'une langue qui a accompagné des épisodes de domination coloniale inacceptable. Soit. Ceci n'est pas complètement faux. Mais cette vision n'oublie qu'une chose, capitale: c'est qu'au moment où le gouvernement, celui de de Gaulle, au début des années 1960, a entrepris des négociations d'indépendance avec les Etats de ce qui n'était pas encore l'Union française, et où ces négociations ont finalement abouti à leur indépendance, il s'est produit un phénomène très étrange. C'est que ceux là même qui avaient combattu la France pour accéder à l'indépendance, tels L. S. Senghor, H. Bourguiba et d'autres, ont ensuite défendu le français. De Gaulle, vite informé dans les années 1960, de ce qui se construisait a réagi très prudemment, en soulignant dans un bref discours: "la France voit d'un très bon oeil votre entreprise, et vous apporte sa solidarité." Il avait très bien compris que si, dans le contexte de la décolonisation, il s'était engagé de manière véritable, indiscrète, insistante dans ce qui commençait à être une promotion du français par ceux là même qui avaient combattu la France, il aurait été immédiatement suspecté de s'en saisir comme d'un levier de néocolonialisme; et par conséquent, toute son oeuvre aurait été vouée à l'échec.
C'est la raison pour laquelle, par un paradoxe de l'Histoire, la lutte francophone est totalement autre que française. Elle a été inventée, engagée, et continue largement d'être portée, par soixante-dix Etats et régions, dont la France fait aujourd'hui naturellement partie. Car beaucoup plus tard, elle a compris qu'elle ne pouvait pas être absente d'une organisation dont le but est la promotion d'une langue qui a pour berceau la France. Dans ce contexte là, quand on entend certaines élites françaises parler du français comme d'un fardeau et s'en défendre parce que c'est une langue coloniale, la réponse que je leur donne est; écoutez, vous pourriez avoir raison, mais comment expliquer, dans ce cas, que ce soient précisément des pays coloniaux à peine décolonisés qui soient les artisans de l'entreprise de promotion du français? Ce sont eux qui ont agi, et non pas la France, qui, encore une fois, s'est tout d'abord tenue tout à fait à l'écart de cette initiative. Dans ces conditions, nous voyons bien, je le répète, que le "pays où l'on aime le moins le français, c'est la France".
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À la suite des invasions slaves des sixième et septième siècles, une partie du vocabulaire du roumain fut assez slavisée pour que certains, notamment Adelung, dans son "Mithridates" (1771 – 1806), grande compilation des idiomes du globe, le considèrent comme une langue slave. Les Roumains, en majorité orthodoxes, ont utilisé les textes religieux slaves, qu'ils ont notés d'abord (assez tardivement, à la fin du XVe siècle) en caractères cyrilliques, ne passant qu'en 1868 à l'écriture latine. D'autres influences encore se sont adjointes, pour donner à la langue un visage original et composite, en quoi se rencontrent les deux Europes : la longue vassalité imposée par l'Empire ottoman qui, à partir du XVIIIe siècle, nomma, pour hospodars (régents), des phanariotes (princes grecs habitant à Constantinople le beau quartier du Phanar), a eu pour conséquence un apport de mots turcs et helléniques, en partie éliminés dans les années 1860 – 1877 ; le hongrois, véhicule de la culture occidentale pour les Roumains, fut aussi source de nombreux emprunts ; enfin, le prestige de Paris et la quête d'un ressourcement alimentent, surtout depuis la fin du XIXe siècle, un courant francophile, auquel est dû un afflux de mots français et qui n'a cessé de s'affirmer.
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À l'article Navajo (langue des indiens du même nom) : (...) beaucoup de verbes usuels n'ont littéralement pas d'expression en soi. Ainsi, alors que la plupart des langues ont un verbe "donner", le navajo (...) propose une vingtaine de verbes différents selon que l'on donne un objet souple, comme une lanière, long, comme un bâton, susceptible d'être rassemblé en paquet, comme du foin (...). L'étude des langues nous apprend à embrasser la diversité des modes d'appréhension du monde : ce qui paraît insignifiant aux uns est capital pour les autres, ce que la langue des uns ne mentionne même pas, celle des autres en décrit sans répit les plus menus détails.
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Si un néerlandophone vous dit que vous semblez "avoir reçu un coup de moulin", que cherche-t-il à dire ?

Que vous avez reçu un coup de téléphone.
Que vous avez eu de la malchance.
Que vous êtes fou.

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