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Citations sur L'envol du héron (30)

Tandis que j'étais assise au chevet de ma mère mourante, de ma mère dormante, je me demandais s'il y avait une différence entre les souvenirs que l'on a d'une personne morte et ceux que l'on a d'une personne qui a elle-même tout oublié. Si, dans ce dernier cas, on n'essayait pas d'être sa mémoire.Les souvenirs que l'on avait d'une personne était tout autres que ceux dont on la créditait. Quels étaient les plus vrais ? Le souvenir et la véracité ne s'excluaient-ils pas d'emblée ?
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le froufroutement de la couverture est assourdissant elle pèse sur mon corps comme une personne inconsciente. Le motif de rose imprimé rend l'étoffe dure. Le drap est taillé dans une matière qui s'appelle coton gratté, cela signifie sans doute qu'on s'ecorche la peau quand on se retourne. Et puis il y a des miettes dans le lit, elles sont d'avant-hier, sèches et pointues comme des gravillons, elles s'enfoncent dans mes cuisses. Je me noie dans l'oreiller moelleux, il se glisse sous mon nez, ma bouche, se place dans la trajectoire de ma respiration et me souffle en retour dans la figure. Le matelas menace de m'engloutir. Il faut que je me lève, tout de suite.
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... cela me fracture, me fracasse. ce qui est à l'intérieur jaillit au-dehors. Je me fracture. En même temps, je reste dur. Ça va.
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le cortisol sécrété au cours de la nuit a certes pour effet de nous réveiller, mais il nous empêche aussi de penser clairement. alors qu'il vienne, qu'il se répende en moi et s'empare de mon âme fatiguée, percluse de pensées.
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en revanche, Heidrun faisait plus rarement le gâteau à étages pour lequel il fallait 4 fonds de moule amovibles en même temps. Il était jeté au four une fois enduit de pâte, ressorti, gratté, enduit de gelée, enduit de pâtes, ouvrir le four, y glisser le fond, sortir un autre fond, gratter, sortir le fond suivant, enfourner l'autre fond, vite gratter sinon ça s'effrite, gelée, enfourner le fond suivant, sortir, enduire à nouveau, ce n'est pas le bon fond, encore trop chaud, de l'eau froide sur de grosses ampoules, vite ouvrir le four, sortir, déjà presque trop brun, sortir le suivant en même temps, oh là, vite gratter les deux, le bas s'effrite, poubelle, pas grave, il était trop brun, l'autre vite avant que trop froid, gelée, four, gratter, glisser sur la pile, enduire la plaque, sortir plusieurs en même temps, ça s'ef frite, pas grave, cimenter de gelée, vite.
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selon Pline, pour lutter contre l'insomnie, il est bon de coudre un bec de héron dans une peau d'âne et de se l'attacher sur le front. mais l'absinthe sous l'oreiller, dit-il, est aussi un remède efficace. Je fais la même chose avec mes patients. soit je leur prescris de se dépenser en plein air, soit je les force à s'attacher sur le visage un masque respiratoire, monstrueux appareillage à trompe auprès duquel un bec de héron dans sa peau d'âne ferait pâle figure
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J’appris la différence qu’il y avait entre « la guerre » et « pendant la guerre ». La guerre, on en parlait à l’école, c’étaient des dates, des livres tristes et un film en noir et blanc avec des hommes qui défilaient et la voix de Hitler que l’enregistrement rendait nasillarde, avec une montagne de lunettes et une autre de dents en or dans les camps de concentration, un spectacle qui provoquait toujours la sortie de quelques élèves. J’ai vu ce film chaque année, de la sixième jusqu’à la fin de ma scolarité, et chaque fois il y avait des élèves, parfois aussi une enseignante qui sortaient de la classe et pleuraient. Quand on rallumait, ceux qui étaient restés étaient muets et en sueur et, la nuit, nous rêvions collectivement que nous étions des monstres.
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Mais peut-être apprendrai-je à vivre avec le balcon, à aménager une jungle de bonzaïs, à fertiliser la terre avec un verre gradué et à creuser avec une petite pelle, à installer une fontaine électrique et, qui sait, à avoir quelques colibris. Je pourrais y introduire des papillons apprivoisés, peut-être que je demanderai à la jardinerie des sachets de chrysalides et que je m'achèterai une poignée de papillons citrons ou plutôt un mélange "Prairies fleuries".
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Moins elle jouait de la flûte, plus elle faisait de gâteaux, et plus elle faisait de gâteaux, plus elle courait. Elle faisait des tartes et des gâteaux plantureux, dont la chair voluptueuse débordait presque des moules, on aurait dit des corps vivants, palpitants, chauds, humides et veinés. Le gâteau était-il terminé, Heidrun disait qu’elle devait « sortir une bonne fois pour toutes » de sa cuisine, et que rien de ce que nous pourrions dire n’y changerait quoi que ce soit. Joachim et moi ne disions jamais rien, nous n’en avions aucune intention, mais elle nous lançait quand même un regard menaçant pour nous en empêcher, elle enfilait sa tenue de sport bleue, en été un short, en hiver un pantalon de survêtement, et ses tennis, et elle sortait en courant de la maison pour rejoindre la forêt à travers les champs.
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«  Viens , oiseau gris, d’attendre je me lasse, et mon cœur déjà bat des ailes, prêt à voler.
Viens à présent . Ou ne viens plus jamais .
Les merles chantent - ils de joie ou de désespoir ? »...

« Le mélancolique , dit Aristote ,a moins besoin de sommeil que l’homme joyeux ..... »
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