La bibliothèque de Minuit n'est pas une bibliothèque de fantômes. Ce n'est pas une archive de cadavres. C'est une bibliothèque de possibles. Et la mort est le contraire du possible.
"Elle regarda l'illustration de couverture - un trou noir - et se rendit compte que c'était ce qu'elle était. Un trou noir. Une étoile mourante, qui s'effondrait sur elle-même."
p.31
Toute vie se compose de millions et de millions de décisions. Certaines grandes, d’autres petites. Mais chaque fois qu’une décision est prise au détriment d’une autre, les issues diffèrent. Une variation irréversible se produit, qui entraîne d’autres variations. Ces livres sont des portails vers toutes les vies que tu pourrais vivre.
Mais il n'y a pas de vie où on peut connaître éternellement un état de pur bonheur. Et imaginer qu'il y en a une ne fait qu'accroître le malheur dans la vie qu'on vit.
À chaque seconde de chaque jour, on entre dans un nouvel univers. Et on passe tellement de temps à regretter de ne pas avoir vécu une autre vie, à se comparer aux autres ou à d'autres versions de soi-même, alors qu'en réalité la plupart des vies contiennent un certain pourcentage de bien et de mal.
Les bibliothécaires ont des connaissances. Elles nous indiquent les bons livres. Les bons mots. Elles trouvent les meilleurs endroits. Comme des moteurs de recherche dotés d'âme.
Tu peux faire des choix, mais pas décider des conséquences. Je maintiens ce que j'ai dit, c'était un bon choix. Seulement ce n'était pas l'issue désirée.
Elle se demanda combien de Dan au monde rêvaient de choses qu'ils détesteraient s'ils les obtenaient en réalité. Et combien poussaient les autres vers leur bonheur illusoire ?