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Yassir Bachour (Autre)
EAN : 9789954954737
148 pages
De Talents (01/08/2015)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Largement illustré de photos, archives et documents exclusifs, l'ouvrage IDBIHI a la particularité de montrer la réalité d'une vie d'immigré marocain dans les usines Renault Billancourt dans sa globalité : La solidarité, les fêtes, l'exploitation, le racisme, l'humiliation. La liaison entre la vie de l'usine et l'extérieur qui comptait énormément pour un migrant dont la famille était au pays y est formidablement traitée. Sous la plume de son ami Youssef Haji, Mostaf... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Billancourt ? L'ouvrage qui manquait » écrit, dans la préface, Roger Sylvain, salarié et militant CGT. Celui qui a lu « presque tout ce qui a été écrit sur cette usine [Billancourt] » avoue « avoir pris un sérieux coup de jeune » à la lecture de cet ouvrage. À travers de nombreuses photographies et souvenirs, le livre retrace le parcours singulier de Mostafa Idbihi, jeune ouvrier marocain embauché sur l'Ile Seguin après 1968 qui devint imprésario pour les activités culturelles du CE. « La vieille division entre les arts libéraux de l'esprit et les arts manuels est ici battue en brèche » précise le philosophe Ali Benmakhlouf dans la préface. Il y a quelques années, Mostafa, aujourd'hui « chibani », avec l'aide de Youssef Haji, « militant associatif de l'immigration », décide de partager ses souvenirs pour que l'histoire culturelle du Maghreb garde la trace de ces immigrés qui ont ouvert les portes de l'Olympia et autres scènes mythiques de Paris aux grands artistes maghrébins.
Celui qui rêvait d'ouvrir un studio photos à Casablanca découvre le travail dans la grande usine parisienne de la marque au losange. « L'ile Seguin était un nom exotique dans ma tête de jeune immigré » se souvient-il. Maitrisant la langue française, il est embauché comme contrôleur. Très vite, Mostafa découvre le monde de l'usine. «J'ai vite appris qu'OS voulait dire Ouvrier Spécialisé. Spécialisé à ne pas réfléchir, ni parler. » « Je me sentais de plus en plus petit dans les rouages d'une gigantesque machine du nom de Renault. L'Ile n'avait rien d'exotique. C'était un bateau d'esclaves, de fers et de chairs ». Il va passer 17 ans dans « ce dédale de briques, de fer et de corps fatigués ». À travers ses souvenirs, il décrit les conditions de travail de ces collègues, mais aussi la solidarité et la richesse du mélange des nationalités des salariés derrière la chaîne. Petit à petit, il fait sa place dans cette usine qu'il déteste tant. Il devient vite, pour ces collègues, écrivain public. « Les ouvriers inventèrent une technique […] pour remplir mes fiches de contrôle. Comme cela je pouvais lire ou écrire une lettre à la conjointe, aux enfants et parents ». Et puis, il découvre la CGT lors des permanences des activités du CE. Il en fera d'ailleurs un lieu privilégié pour écrire les lettres de ses collègues. Il s'amuse des tracts politiques et syndicaux et les traduit à ses collègues. « Dans ces années, les analphabètes étaient majoritaires et la Régie trouvait normal de ne pas donner de temps d'apprentissage aux immigrés. Quelques années plus tard, grâce aux luttes syndicales, une alphabétisation adaptée aux OS verra le jour ».
Pour s'évader de la grisaille de l'usine, Mostafa anime, à la maison de la culture de Clichy, un atelier photo. « Cette nouvelle identité artistique me plaisait. Elle m'arrachait à mon statut d'OS ». Ainsi, il rentre comme photographe dans la revue du CE. « J'avais pris ma nouvelle mission tellement au sérieux que, hors usine, on pensait que j'étais un photographe professionnel ». Puis, il s'engage dans la commission culture du CE où il se charge d'organiser la venue des artistes maghrébins. « Les OS méritent le meilleur de la culture de leurs pays d'origine, c'est eux qui font tourner l'usine » lui disait Bernard Pegaud, président du CE. Tout en jouant l'imprésario la nuit dans Paris, Mostafa soutient, la journée, ses délégués CGT qui ne savaient pas écrire « mais qui savaient mieux que quiconque lever la tête et défendre l'OS ».
Pendant ses longues journées de dur labeur, les souvenirs de Mostafa décrivent une page de l'histoire de ses milliers d'ouvriers immigrés qui ont fait Renault. Les victoires revendicatives, les rencontres inattendues avec des intellectuels, la découverte des rapports de classes et aussi les désillusions… Un livre à découvrir qui s'adresse à tous.
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