AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La Cause des femmes (70)

En hommage à Gisèle Halimi : fin de sa plaidoirie au procès de Bobigny, la cause des femmes.

"J’en ai terminé et je pris le tribunal d’excuser la longueur de mes explications. Je vous dirai seulement encore deux mots : a-t-on encore, aujourd’hui, le droit, en France, dans un pays que l’on dit "civilisé", de condamner des femmes pour avoir disposé d’elles-mêmes ou pour avoir aidé l’une d’entre elles à disposer d’elle-même ? Ce jugement, Messieurs, vous le savez – je ne fuis pas la difficulté, et c’est pour cela que je parle de courage – ce jugement de relaxe sera irréversible, et à votre suite, le législateur s’en préoccupera. Nous vous le disons, il faut le prononcer, parce que nous, les femmes, nous, la moitié de l’humanité, nous sommes mises en marche.
Je crois que nous n’accepterons plus que se perpétue cette oppression.

Messieurs, il vous appartient aujourd’hui de dire que l’ère d’un monde fini commence."
Commenter  J’apprécie          280
Elle [Lucette Duboucheix] dit que, personnellement, elle préférerait « mourir plutôt que d’avorter ». Mais elle ajoute aussitôt :
- Seulement, je n’arrive pas à comprendre… Quand Mme Chavelier est venue me voir, mon devoir était de l’aider, puisqu’elle avait choisi de faire avorter sa fille ou que Marie-Claire avait choisi d’avorter… Au nom de quoi, et au nom de qui, j’imposerais mes convictions aux autres femmes ? Je suis pour que chaque femme choisisse librement et par conséquent, si pour moi, il est clair que je n’aurais jamais avorté, je trouve tout à fait normal que celle qui a fait un choix contraire puisse le faire, sans vivre ce drame que j’ai vécu et partagé avec Mme Chevalier, ma collègue de métro…
Commenter  J’apprécie          190
La véritable liberté sexuelle peut se définir de la même manière que la liberté tout court, c'est à dire dans le choix.
Commenter  J’apprécie          160
La conception traditionnelle de la sexualité a toujours nié le droit au plaisir de la femme. On reconnaît à l’homme le droit de faire l’amour pour le plaisir. Cela fait même partie d’une imagerie d’Épinal : un homme coureur n’est jamais très mal vu, il est viril, et, comme disait ma mère : « C’est un homme, ma fille, il peut tout faire. »
Mais une femme qui revendiquerait le plaisir, quel scandale !
Commenter  J’apprécie          160
Une femme qui plaît ne passe pas inévitablement par les instituts de beauté. Il y a selon moi une grande séduction chez la femme qui est elle-même avec nature et aisance. Être soi-même, c’est rejeter le stéréotype, c’est refuser la relativité à l’image « mâle », celle que la société nous renvoie.
Commenter  J’apprécie          140
Je ferai un enfant si je le désire… C’est cela la vie à donner et c’est ce désir qui donne la vie. J’ai le droit de disposer de moi-même.
Commenter  J’apprécie          130
Malgré cela, au fond de moi-même, je ne me trouvais ni impure, ni inférieure. Pourtant, on me traitait comme telle. C’était donc cela l’oppression. J’étais une victime.
Mais attention ! Une victime n’est pas forcément passive. Cette oppression qui pesait sur moi, je l’ai assumée. J’ai choisi mon camp, je me suis volontairement mise du côté des opprimés et des victimes ! Mon oppression devint alors révolte, combat ouvert.
Commenter  J’apprécie          120
Les mots ne sont pas innocents. Ils traduisent exactement une idéologie, une mentalité, un état d’esprit. Laisser passer un mot, c’est le tolérer. Et de la tolérance à la complicité, il n’y a qu’un pas. Mes confrères ont fini par se faire une raison. Mais là encore, quel effort ! Quelle attention de tous les instants. Pendant des années et avant chaque procès, je savais qu’il faudrait me battre doublement. Pour gagner ma cause, je devais vaincre deux fois mes adversaires. Parce que j’étais une femme d’abord. En tant qu’avocat ensuite.
Commenter  J’apprécie          120
Alors pour ceux qui ne sont pas croyants et qui, comme moi, estiment ne pas avoir à discourir sur l’existence ou la non-existence de l’âme, je dirai que la véritable « âme » pour le fœtus c’est de naitre, de progresser et d’évoluer dans le désir de l’autre, dans l’amour de la mère. Un être humain, ce n’est pas seulement une créature biologique. Être un être humain, c’est aussi être accueilli. C’est vrai pour les adultes. C’est encore plus vrai pour l’enfant qui nait. Avoir sa place avant de naitre c’est cela la dimension nécessaire de l’humain et c’est à cet aspect humain là, que j’attache le « respect » dont on parle tant. Donner la vie sans la joie de l’amour, sans que ce soit une réponse de la mère, consciente ou non, à l’appel de la vie, ce n’est plus donner la vie ; c’est précipiter l’enfant que l’on porte dans un désert affectif. 
Commenter  J’apprécie          110
Si l’on réprime la libre sexualité de la femme c’est qu’on lui a attribué dans la société contemporaine un destin : celui de la femme au foyer et de la maternité.
Commenter  J’apprécie          90






    Lecteurs (1287) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

    Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

    amoureux
    positiviste
    philosophique

    20 questions
    853 lecteurs ont répondu
    Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

    {* *}