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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est une agréable surprise que la lecture de ce roman historique sur les découvertes et l'établissement des routes maritimes par les portugais. Avec L'égaré de Lisbonne, Bruno d' Halluin s'empare de faits historiques véridiques et très bien documentés pour évoquer les conquêtes âprement disputées entre Espagne et Portugal.
Roman d'initiation qui met en scène Joao Faras, médecin et cosmographe, nouveau converti, qui embarque dans une expédition menée par Diogo Dias. Au travers de cette aventure, on croise Amerigo Vespucci, Pedro Cabral, sont évoquées toutes les découvertes de ce début de seizième siècle. L'intrigue est bien menée, l'écriture très fluide et le héros n'est pas si lisse que cela, ses failles le rendent d'autant plus humain. J'ai aimé également la justesse des réactions des personnages (vis à vis des esclaves considérées à l'époque comme des marchandises) et la petite histoire s'imbrique parfaitement à la grande histoire.
Ce roman peut tout à fait convenir à des amateurs d'aventures et on y apprend énormément sur la voile et la cartographie, domaine exclusif du roi.
Un bon moment de lecture.
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Si vous appréciez les romans sur fond de grande Histoire (cf La déesse des petites victoires, Avicenne ou la route d'Ispahan, Je François Villon.....).
Celui ci est pour vous.
Se plaçant à un moment charnière de l'histoire, celui ou les hommes, toujours très curieux, se donnent les moyens (et le courage) de partir à la découverte de mondes inconnus; celui ou l'Espagne après la reconquête, convertissait de force les Juifs et tuait les récalcitrants.
Cette effervescence se traduit au milieu du XV è s par la course aux nouvelles terres que se livrent l'Espagne et le Portugal.
Nous sommes, ici, à Lisbonne (comme le titre eh oui), au basculement du siècle. En partance pour une expédition avec Joao Faras, (médecin et cosmographe), nouveau converti, nous voguons vers des contrées inconnues.
L'auteur nous décrit avec une telle force et une telle précision les mésaventures de cette expédition (qui comporte plusieurs navires) que le 1er chapitre (il y en a 2) nous laisse stupéfait devant l'audace (l'inconscience?) de ces hommes, bravant les intempéries, mourant de maladies....
Des milliers de marins portugais ne sont pas revenus de ces voyages (la plupart ne sachant même pas nager).
"Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis ?
Combien ont disparu, dure et triste fortune ?
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l'aveugle océan à jamais enfoui ? "
Merci Victor
Joao, de retour, est complètement bouleversé, traumatisé par son périple.
Le 2ème chapitre, sur la terre ferme, (mais aussi sujet aux désagréments -peste, tremblements de terre, conflit religieux) nous plonge dans un suspens haletant autour d'une carte.
Les tourments et les questionnements de Joao sont extrêmement judicieux, notamment de se demander comment une petite nation comme le Portugal pourra conserver toutes ses conquêtes au regard de la taille des autres nations européennes autrement plus puissantes.
Un vrai plaisir de lecture. Nous sommes vraiment dans les quartiers de Lisbonne (Alfama, Mouraria, Belem..) ou sur le navire en pleine tempête avec Joao. Le personnage est attachant, complexe, comme le monde qui l'entoure.
Un régal.
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Dépaysement et mal de mer assuré!
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Je dois le dire tout de suite je ne suis pas très adepte des romans historiques et pourtant celui-là m'a vraiment passionné. En réalité, pour que je me sente bien dans la lecture, le genre littéraire a tellement moins d'importance que le style de l'auteur et Bruno d'Halluin n'en manque pas. Pour vous en convaincre, j'aurais pu recopier les premières pages de son roman, il y décrit une tempête terrible au large de l'Afrique qui décimera l'armada des 11 caravelles envoyées par le roi du Portugal en 1500, pour confirmer la route des épices vers les Indes.

Cette tempête, à vous rendre malade, est décrite avec un tel réalisme que l'on ne doute pas un instant que Bruno d'Halluin sait de quoi il parle. En effet, il est lui même navigateur et il a dû essuyer quelques coups de tabac, sans doute s'est-il alors demandé comment faisaient les marins du XIVe et XVe Siècle sans carte ni moyen très efficace pour se positionner sur l'immensité des flots. C'est grâce à leur courage, à leur volonté de dominer le monde, et surtout à leur insatiable envie de s'enrichir que les Portugais ont donné au monde occidental des cartes fiables et des possibilités de commerce vers des contrées lointaines.

Bien sûr, le chapitre des grandes découvertes a fait partie de nos programmes scolaires, mais pouvions-nous nous rendre compte de ce que cela voulait dire de partir ainsi vers les Indes sans savoir comment y arriver ? L'horreur du voyage est telle que le personnage principal en restera marqué toute sa vie. Les tempêtes, la vague scélérate qui a failli les engloutir, l'absence de vent et le risque de mourir de faim et de soif, le mal de mer dans des bateaux qui roulent et tanguent sans cesse, les accostages dans des pays hostiles où la population locale peut vous assassiner pour vous dévorer, les maladies dont le terrible scorbut qui attaquent tous les survivants. Il reviendra pourtant mais pour retrouver Lisbonne en proie aux pogromes contre les juifs même ceux qui comme notre héros s'étaient convertis au catholicisme, et en plus des misères humaines un tremblement de terre et évidemment la peste !

Alors, les grandes découvertes un moment de gloire pour le Portugal ? Oui assurément, mais que la vie était rude pour ceux qui ont fabriqué cette gloire au prix de leur souffrance et de leur vie.Le roman raconte également l'histoire de cette planisphère qui a été dessinée au Portugal mais qui est conservée en Italie, Bruno d'Halluin résout cette énigme et là encore il nous permet de mieux comprendre la valeur des cartes maritimes.
Lien : http://luocine.fr/?p=4329
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Un roman d'aventure que je n'ai pas pu lâcher, ou l'on suit les caravelles des Portugais à la découverte de nouveaux mondes, les souffrances endurées pendant le voyage, le retour sur la terre ferme et ses conséquences psychologiques (cauchemars, angoisses) et des hommes qui essaient de reprendre le cours de leur vie...
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Ce livre m'a emportée avec lui. de lecture plus facile que Jón l'Islandais, que j'avais déjà beaucoup aimé, il m'a conviée à un voyage extraordinaire. J'ai tout aimé : la langue, cette humble érudition qui ne sacrifie pas le plaisir et l'exotisme, ce personnage un peu raide, drôle malgré lui, de plus en plus touchant au fil de l'histoire. J'ai aimé la construction du récit en trois temps, le sujet, les péripéties. Bref, un grand moment de bonheur dans lequel on perçoit (j'aime à le penser) le plaisir de l'auteur.
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1500. Deux ans après l'ouverture de la route des Indes par Vasco de Gama, l'armada de treize nefs et caravelles commandée par Pedro Álvares Cabrai s'engage elle aussi en direction du cap de Bonne-Espérance.
João Faras, médecin et chirurgien du roi de Portugal, cosmographe, est embarqué dans l'aventure. Il est amené à dessiner le contour de côtes jusqu'alors jamais observées, espérant ainsi contribuer à l'enrichissement du très convoité Padrão Real, la carte du monde royale et secrète. Envoûté ou effrayé par les peuples rencontrés, malmené par la tempête, la maladie et la faim, il se languit de sa famille et doute de jamais revoir Lisbonne, porte sur la mer océane.
En ces temps de grandes découvertes, João erre entre le Moyen Âge et la Renaissance, le judaïsme et le christianisme, entre la terre et la mer, l'Ancien et le Nouveau Monde.

Second roman de Bruno d'Halluin après Jon L'Islandais (récompensé à plusieurs reprises), L'égaré de Lisbonne m'a embarqué à une période et des lieux où je n'aurais jamais été mettre les pieds si je n'étais pas inscrite au challenge Prix des Lecteurs Nantais. Dernier livre reçu et gros coup de coeur !

Pourtant ce n'était pas gagné : quitter les grands espaces américains pour embarquer avec un piètre médecin à bord d'un de ces frêles navires en route pour les Indes en 1500 de surcroît, très peu pour moi. Quelle erreur ! Car l'auteur a fait un formidable travail de chercheur et a su le transformer en roman d'aventures. Comme j'avais adoré découvrir le monde dans 3000 Chevaux vapeur, j'ai adoré embarqué à bord de ce navire, croiser les tempêtes, vaincre la peste, me battre contre les Maures, découvrir de nouvelles terres...

« C'était au temps où l'on osa enfin s'éloigner des côtes et s'enfoncer dans la mer ténébreuse »

1500 est une année clé dans l'histoire. Souvenez-vous, Christophe Colomb vient tout juste de découvrir l'Amérique - alors qu'il était parti en direction des Indes. En Europe, les guerres entre empires font rage. L'inquisition en Espagne et la peur du Roi au Portugal chassent les juifs et les musulmans. On quitte peu à peu le Moyen-Age et on s'engage dans la Renaissance où la science commence à être reconnue, malgré l'imposante religion catholique. Vasco de Gama a trouvé le chemin jusqu'aux Indes et depuis les Européens luttent dans une terrible compétition pour coloniser ces nouvelles terres. La carte du monde ne cesse de s'agrandir à chaque retour des cartographes. Des nouvelles îles sont découvertes et immédiatement baptisées. On y laisse à chaque fois un contingent pour défendre le Royaume, qu'il soit anglais, portugais ou espagnol. A cette époque, on ne connaît pas encore le Canal de Suez et on emprunte donc la route vers l'Inde en contournant le terrible Cap de l'Espérance - dont les terribles tempêtes emportent à chaque voyage des centaines de marins. La mer terrible met à mal les flottes du Roi, les poussant vers des directions inconnues, comme la caravelle qui transporte, bon gré, mal gré, notre héros malchanceux, João Faras - les voilà arrivés près de la Mer Rouge !

Une autre mésaventure permettra à d'autres marins portugais de découvrir un nouveau comptoir, celui du Brésil. L'Amérique du Sud n'est à leur époque qu'une petite île, appelée Vera Cruz. Les marins ignorent quel continent immense se cache derrière ! Bref - une période où tout est encore à découvrir. Époque passionnante, même si les intentions qui animent ces hommes ne sont pas les meilleures. Ils partent coloniser de nouvelles terres, répandre la parole de Dieu tout en établissant ports et lieux de commerce.

"La comète était apparue dix jours après notre départ de l'île de Vera Cruz. Chaque soir, on la voyait poindre du côté de l'orient, dans le cap suivi par le timonier. Je m'étais moqué de ceux qui avaient parlé de mauvais présage. Moi, mestre João Faras, médecin et chirurgien du roi de Portugal, cosmographe, moi, croire à ces superstitions ? Pourtant, je me sentais mal à l'aise quand je l'observais au-dessus de l'horizon, superbe, flamboyante, dotée d'une queue fort longue, rougeâtre : menaçante finalement. le mal de mer était revenu m'indisposer, bien que la houle fût plutôt modérée.
Je préférais écouter ceux qui disaient que la comète avait été envoyée par Dieu afin de nous indiquer la direction du cap de Bonne-Espérance. Mais pour être honnête, je me surpris à éprouver du soulagement lorsque notre céleste apparition cessa de s'exhiber, après dix jours de parade équivoque.
Nous avions belle mer et bon vent. Les onze nefs et caravelles de notre armada traçaient un sillage régulier sur la grande volte atlantique, la route maritime aux vents portants qui devait nous mener dans l'océan Indien, que seule la flotte de Vasco da Gama avait parcouru avant nous. Les voiles, marquées de la croix rouge de l'Ordre du Christ, étaient fièrement tendues, et l'on oublia bien vite la comète."

L'esclavage est courant et même notre personnage principal, pourtant peu fortuné, possède son propre esclave. Nous sommes encore loin du Siècle des Lumières. Médecin du Roi, João Faras se voit confier une mission importante : cartographier son voyage aux Indes afin d'aider les hommes du Roi à agrémenter la très secrète Padrão Real, la carte du monde royale et secrète.. Car le Portugal, tout petit royaume à l'échelle européenne s'est imposé sur les océans. Il possède déjà plusieurs colonies et Vasco de Gama vient de découvrir une nouvelle route vers les Indes.

la suite sur mon blog !
Pour info, j'ai adoré ce livre qui a pourtant reçu un avis mitigé pour le Prix des Lecteurs ;-)
Lien : http://electrasamazingflying..
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