1500. Deux ans après l'ouverture de la route des Indes par Vasco de Gama, l'armada de treize nefs et caravelles commandée par Pedro Álvares Cabrai s'engage elle aussi en direction du cap de Bonne-Espérance.
João Faras, médecin et chirurgien du roi de Portugal, cosmographe, est embarqué dans l'aventure. Il est amené à dessiner le contour de côtes jusqu'alors jamais observées, espérant ainsi contribuer à l'enrichissement du très convoité Padrão Real, la carte du monde royale et secrète. Envoûté ou effrayé par les peuples rencontrés, malmené par la tempête, la maladie et la faim, il se languit de sa famille et doute de jamais revoir Lisbonne, porte sur la mer océane.
En ces temps de grandes découvertes, João erre entre le Moyen Âge et la Renaissance, le judaïsme et le christianisme, entre la terre et la mer, l'Ancien et
le Nouveau Monde.
Second roman de Bruno d'Halluin après Jon L'Islandais (récompensé à plusieurs reprises),
L'égaré de Lisbonne m'a embarqué à une période et des lieux où je n'aurais jamais été mettre les pieds si je n'étais pas inscrite au challenge Prix des Lecteurs Nantais. Dernier livre reçu et gros coup de coeur !
Pourtant ce n'était pas gagné : quitter les grands espaces américains pour embarquer avec un piètre médecin à bord d'un de ces frêles navires en route pour les Indes en 1500 de surcroît, très peu pour moi. Quelle erreur ! Car l'auteur a fait un formidable travail de chercheur et a su le transformer en roman d'aventures. Comme j'avais adoré découvrir le monde dans 3000 Chevaux vapeur, j'ai adoré embarqué à bord de ce navire, croiser les tempêtes, vaincre la peste, me battre contre les Maures, découvrir de nouvelles terres...
« C'était au temps où l'on osa enfin s'éloigner des côtes et s'enfoncer dans la mer ténébreuse »
1500 est une année clé dans l'histoire. Souvenez-vous,
Christophe Colomb vient tout juste de découvrir l'Amérique - alors qu'il était parti en direction des Indes. En Europe, les guerres entre empires font rage. L'inquisition en Espagne et la peur du Roi au Portugal chassent les juifs et les musulmans. On quitte peu à peu le Moyen-Age et on s'engage dans la Renaissance où la science commence à être reconnue, malgré l'imposante religion catholique. Vasco de Gama a trouvé le chemin jusqu'aux Indes et depuis les Européens luttent dans une terrible compétition pour coloniser ces nouvelles terres. La carte du monde ne cesse de s'agrandir à chaque retour des cartographes. Des nouvelles îles sont découvertes et immédiatement baptisées. On y laisse à chaque fois un contingent pour défendre le Royaume, qu'il soit anglais, portugais ou espagnol. A cette époque, on ne connaît pas encore le Canal de Suez et on emprunte donc la route vers l'Inde en contournant le terrible Cap de l'Espérance - dont les terribles tempêtes emportent à chaque voyage des centaines de marins. La mer terrible met à mal les flottes du Roi, les poussant vers des directions inconnues, comme la caravelle qui transporte, bon gré, mal gré, notre héros malchanceux, João Faras - les voilà arrivés près de la Mer Rouge !
Une autre mésaventure permettra à d'autres marins portugais de découvrir un nouveau comptoir, celui du Brésil. L'Amérique du Sud n'est à leur époque qu'une petite île, appelée Vera Cruz. Les marins ignorent quel continent immense se cache derrière ! Bref - une période où tout est encore à découvrir. Époque passionnante, même si les intentions qui animent ces hommes ne sont pas les meilleures. Ils partent coloniser de nouvelles terres, répandre la parole de Dieu tout en établissant ports et lieux de commerce.
"La comète était apparue dix jours après notre départ de l'île de Vera Cruz. Chaque soir, on la voyait poindre du côté de l'orient, dans le cap suivi par le timonier. Je m'étais moqué de ceux qui avaient parlé de mauvais présage. Moi, mestre João Faras, médecin et chirurgien du roi de Portugal, cosmographe, moi, croire à ces superstitions ? Pourtant, je me sentais mal à l'aise quand je l'observais au-dessus de l'horizon, superbe, flamboyante, dotée d'une queue fort longue, rougeâtre : menaçante finalement. le mal de mer était revenu m'indisposer, bien que la houle fût plutôt modérée.
Je préférais écouter ceux qui disaient que la comète avait été envoyée par Dieu afin de nous indiquer la direction du cap de Bonne-Espérance. Mais pour être honnête, je me surpris à éprouver du soulagement lorsque notre céleste apparition cessa de s'exhiber, après dix jours de parade équivoque.
Nous avions belle mer et bon vent. Les onze nefs et caravelles de notre armada traçaient un sillage régulier sur la grande volte atlantique, la route maritime aux vents portants qui devait nous mener dans l'océan Indien, que seule la flotte de Vasco da Gama avait parcouru avant nous. Les voiles, marquées de la croix rouge de l'Ordre du Christ, étaient fièrement tendues, et l'on oublia bien vite la comète."
L'esclavage est courant et même notre personnage principal, pourtant peu fortuné, possède son propre esclave. Nous sommes encore loin du Siècle des Lumières. Médecin du Roi, João Faras se voit confier une mission importante : cartographier son voyage aux Indes afin d'aider les hommes du Roi à agrémenter la très secrète Padrão Real, la carte du monde royale et secrète.. Car le Portugal, tout petit royaume à l'échelle européenne s'est imposé sur les océans. Il possède déjà plusieurs colonies et Vasco de Gama vient de découvrir une nouvelle route vers les Indes.
la suite sur mon blog !
Pour info, j'ai adoré ce livre qui a pourtant reçu un avis mitigé pour le Prix des Lecteurs ;-)
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