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Années 1980. Philippe Ramou, jeune idéaliste, demande à faire son Service National Volontaire en Afrique pendant deux ans. Il sera professeur d'économie dans un Institut.

Dès son arrivée, il est accueilli par un douanier zélé. Il n'est pas au bout de ses surprises lorsqu'il découvre la vie des autochtones, mais surtout celle des expatriés blancs.

Béatrice Hammer nous plonge dans une histoire caustique. Les faits sont d'ailleurs probablement en-dessous de la réalité. Elle s'inspire de clichés largement répandus pour nous montrer avec férocité la naïveté de ce pauvre Ramou et surtout la duplicité des gens qui l'entourent. Vous ne serez pas au bout de vos peines lorsque l'humour laissera progressivement place au drame qui clôt ce roman.



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Nous sommes en octobre 1984, Philippe Ramou débarque en Afrique, il vient pour deux ans en coopération. Il a 24 ans mais la description qu'en fait l'auteure fait penser à un homme un peu vieillot, timide, effacé. Il est affecté à l'Institut Polytechnique pour y enseigner l'économie générale, la microéconomie, la macroéconomie etc…. le Directeur de l'établissement est Bonaventure (grand amateur et buveur de cognac !)
Ramou (c'est devenu son surnom) est plein de bonnes intentions, « il a choisi de sauver l'Afrique en tant que Volontaire du Service National » (sic), c'est un idéaliste.
A peine a-t-il pris possession de son logement que Joseph, le boy (domestique) qui lui affecté, frappe à sa porte et se présente à lui.
Le roman est narré alternativement par Joseph et Ramou ce dernier écrit la partie qui lui revient sous forme de journal qu'il consigne dans un cahier. Il est divisé en deux parties la première concerne la première année où Ramou est seul et la seconde, celle où sa fiancée Juliette l'a rejoint.
Je me suis bien demandée où allait me mener toutes ces pages racontant presque au jour le jour la vie de Ramou (vue par Joseph ou par lui-même). Petit à petit je me suis prise à l'histoire, Joseph est une perle, il tient le ménage et cuisine à la perfection. Mais apparemment, il sait tout de ce que fait Ramou, on dirait par moment qu'il l'épie. Que cherche-t-il à savoir, au début du roman il semblerait qu'il ait récupéré la fiche de son maître, pourquoi ? Est-il un employé de la sécurité comme certains le laissent présager ?
Et puis ce sont des chapitres qui se croisent, s'entrecroisent, des relations qui se créent, pas mal de personnages originaux apparaissent, entre le prêtre (père Francis), Betty l'américaine, Bonaventure, les Durouchoux (le couple d'échangistes), Robert, le belge, et Félicité sa femme sénégalaise (de grands gourmands), Maurice et sa moto, Fortunata, Généreuse etc…., il faut s'accrocher pour suivre le cours de l'histoire. Et en deuxième partie l'apparition de Juliette, la fiancée, qui, va faire tourner la face des événements. Il y aurait encore beaucoup de choses à raconter mais je préfère laisser les futurs lecteurs découvrir ce très bon livre.
Ce roman, très bien écrit est plein d'anecdotes sur la vie de chacun des personnages et de leurs rencontres, il est addictif, je me suis demandée où l'auteure voulait nous mener avec, à la fois, humour et cynisme. La vie africaine telle qu'on pourrait l'attendre se trouve effacée par celle d'une communauté blanche originale, haute en couleur. Cette vie était-elle ce que Philippe attendait ? Je n'en suis pas certaine ! Et la chute ? l'apothéose !
J'allais oublier de vous dire ce qu'est le cannibale Blues, c'est………et puis non, lisez le livre et vous le découvrirez !
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Cannibal blues de Béatrice Hammer m' a été proposé à la lecture par les éditions d'Avallon.
D'abord je voudrais saluer cette maison d'éditions pas vraiment comme les autres et vous la présenter avec leurs mots :"C'est une petite maison d'édition associative où chacun s'engage afin que l'intégralité des droits d'auteur soient reversés aux auteur.e.s eux-mêmes. Nous publions à compte d'éditeur"
Voilà comment Cannibal blues de Béatrice Hammer a pu être réédité pour notre plus grand plaisir
Plutôt qu'effectuer un service militaire traditionnel , nous sommes en 1984, Philippe Ramou a choisi la coopération. Il va donc enseigner l'économie générale à l'Institut polytechnique. Il est là pour deux ans. Joseph se présente à son domicile dès le lendemain de son arrivée, il va être son boy... Philippe Ramou s'insurge mais bon an mal an il lui faudra s'y faire au boy et à la vie des coopérants bien loin de ses idées fraternelles et égalitaires...
Nous voilà plongés dans la vie type d'un coopérant. Relations avec les collègues, luttes d'influence, histoires d'amour ou de sexes, réceptions, alcool cocktails.... le tout nous est raconté soit par Philippe soit par Joseph, personnage étrange, secret, mais bon sang ses biscuits sont divins!.
Un roman bien écrit , l'auteure adopte un ton que certains jugeront drôle mais que je qualifierais pour ma part d' ironique voir caustique. Beaucoup de longueurs , de scènes répétitives sans aucun doute à l'image de la vie monotone menée par un coopérant lambda dans les années 80.
Merci à Béatrice Hammer et aux éditions d'Avallon pour ce partage sur la plate forme simplement pro.
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Un grand merci à Camille, des éditions d'Avallon pour l'envoi en SP de ce roman.
Bienvenue en Afrique, où débarque Philippe Ramou, pour deux ans de coopération. Philippe est plein de bonnes intentions, naïf : il pense apporter sa pierre au développement de ce petit bout d'Afrique.
L'auteure va nous raconter ces deux ans d'une plume ironique, mordante par moments. Nul n'est épargné, ni les coopérants, ni les africains. Et pourtant cela ne devient jamais caricatural.
Ce que j'ai aimé dans ce livre dans un premier temps, c'est la palette de personnages, tous plus « pourris » les uns que les autres, chacun étant l'incarnation des clichés sur cette vie en cercle fermé des coopérants et des quelques africains qui se mêlent à eux
L'histoire est prenante nous incitant à tourner les pages, rythmée par le double récit de Ramou et de Joseph son boy : qui est celui-ci ? que cherche-t-il ? Et au moment où l'on pense que c'est terminé, qu'au moins pour une partie des personnages, la vie va enfin se montrer meilleure, l'auteure nous assène un « twist » final, dont on ne sait trop quoi penser : réalité ou mensonge pour profiter de l'homme blanc…
Un roman original que j'ai beaucoup apprécié : un récit au ton parfois féroce, parsemé d'anecdotes savoureuses.
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C'est cette fois avec un roman totalement différent que l'auteure fait de nouveau parler d'elle. Un voyage en Afrique, au coeur d'une culture et de coutumes différentes qui vont faire douter Ramou, arrivé dans ce pays, sur ce continent armé de toutes ces belles intentions et ses aprioris d'Européen. Un roman véritablement dépaysant, mais dans lequel je me suis sentie moins à l'aise que dans Une baignoire de sang, qui correspond davantage à mon univers de lecture.


Lien : http://livresque78.com/2020/..
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Encore une fois, Béatrice Hammer surprend les lecteurs avec un univers inattendu et des personnages hauts en couleurs. Parachuté dans une Afrique ex-coloniale avec l'espoir a priori inébranlable d'apporter sa foi à la jeunesse étudiante du pays, Ramou est un jeune professeur qui se heurte dès son arrivée à un milieu dont il ne possède pas les codes. Un des points fort du roman réside dans la double vision de cette expérience : celle de Ramou lui-même et celle de Joseph, son soi-disant boy, qui distille peu à peu au court du récit les clés pour le décrypter. Ainsi l'humour se délite doucement pour laisser place au drame qui est en fait à l'origine de toute l'histoire et qui nous laisse sans voix. Encore une réussite.
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Bonjour,

Voici un superbe roman que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Cannibale Blues" de Béatrice Hammer aux éditions d'Avallon.

Merci à cette maison d'édition de m'avoir présenté ce livre magnifique, c'est une petite maison qui fonctionne au coup de coeur et qui est gérée par des passionnés de littérature. J'encourage fortement cette initiative.

Voici l'histoire de Philippe Ramou, français de 24 ans qui débarque en Afrique en 1984 plein d'enthousiasme et de naïveté, où il doit enseigner dans une université pendant deux ans.

Il sera accompagné tout du long par un boy prénommé Joseph, un domestique qui va se faire un malin plaisir de relater les faits et gestes de Ramou, son petit patron comme il l'appelle, dans un cahier.

On va y découvrir à quel point Ramou est chamboulé par les traditions africaines, ce nouveau mode de vie et surtout, il se remet beaucoup en question par rapport au comportement de ses amis européens qu'il côtoie.

Un magnifique livre qui met en lumière les préjugés acquis par le petit monde des expatriés. Une satyre lyrique et ironique sur la méconnaissance du pays par les occidentaux qui amuse beaucoup Joseph, et le lecteur par la même occasion.

Le livre va vous surprendre par sa narration, de par ses dialogues indirect et autres discours rapportés.
L'absence d'alternance entre dialogue et narration n'empêche pas de conférer au récit une certaine vivacité et authenticité.

L'histoire nous est racontée tantôt par Joseph, qui relate et tantôt par Philippe, sous la forme de correspondance (épistolaire) pour la France. Deux points de vue qui permettent au lecteur de se prendre d'empathie pour les personnages, même si Joseph est juste porteur du récit qu'il vit et que nous lisons à travers ses yeux.

Cette aventure africaine se lit comme un page-turner. J'ai vraiment adoré voir évoluer Ramou qui déchante au fur et à mesure qu'il découvre ce pays, tout comme la philosophie de vie de ceux qui le peuplent.

J'ai également apprécié les personnages qui évoluent au coté de Ramou, le couple Durrouchoux qui excelle par ses extravagances sexuelles assumées, Betty l'américaine qui a un faible pour son collègue Ramou, Bonaventure le directeur de l'institut et sans oublier la divine "Vénus Africaine" Fortunata, qui n'est autre que la sensuelle amante de Joseph.

J'ai découvert une auteure à la belle plume avec ce livre qui se lit vraiment facilement. Je suis ravie de vous faire ce retour car j'aimerai vraiment que vous lisiez ce livre tellement vous allez aimer ce dépaysement, la fraîcheur de cette aventure qui va vous surprendre jusqu'à la fin.
Pour ma part, je suis conquise !

Bonne lecture, amis Lecteurs !
Lien : http://lecturechronique2.com
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Ce roman, réalisé en double narration (au départ, cela m'a un peu perturbé) est encore une fois bouleversant et exprime bien le rapport de l'Homme dit blanc avec l'Homme dit noir et du clivage entre ces deux mondes. Je n'ai pas l'habitude de lire ce type de bouquin, mais là je ne suis pas déçu. 

Nous allons suivre Ramou un Français de 24 ans débarquant en Afrique en 1984 avec toutes ses bonnes intentions et sa grande naïveté du genre Humain ainsi que sa méconnaissance des différences culturelles et sociales. Il vient pour un poste de professeur d'économie générale dans un institut polytechnique pour aider l'Afrique à sortir de la misère. 

Nous aurons en même temps face à nous un boy (un salarié de maison en Afrique): Joseph dont certain du voisinage se méfie (il pourrait travailler pour la sûreté). Il cache un secret qui nous est révélé petit à petit. Ce personnage arrive à "manipuler" Philippe Ramou sans que celui-là s'en aperçoive et souhaite se venger d'un passé marquant. 

Nous découvrons le milieu des expatriés au sein de l'Afrique noire, entre belge, anglais, français... Les vices ne sont plus des secrets, les mensonges ou les omissions sont foisonnant et la touche d'humour de l'écrivaine est frappante. 

De plus, dans la première partie la fiancée de Philippe est restée en France, mais elle arrive plus tard en Afrique et tout va prendre un tournant différent pour Philippe (ce ne sera pas facile pour lui). C'est d'ailleurs elle qui va comprendre avant Philippe qui est réellement son boy. Une tragédie du passé qui se réalise encore de nos jours dans plusieurs endroits.

Si vous n'aviez pas encore compris, j'ai beaucoup apprécié cette lecture.
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Trois bonnes raisons de lire Cannibale Blues :

Raison n° 1 : Cannibale blues est une satire sociale maniée d'une main de maître, où tous les points de vue sont exprimés au sujet du paternalisme des Blancs en Afrique noire. Les clichés y sont explorés, détournés jusqu'à vous faire rire ou vous choquer. L'un dans l'autre, tout est bon, ce bouquin vous fera réfléchir et ne laissera pas indifférent.

Raison n° 2 : Cannibale blues est un roman d'espionnage prenant. Dans cet univers où la paix est un mythe, nul ne peut conserver longtemps ses secrets. Joseph le boy l'a bien compris, puisque sous couvert d'espionner son maître, il va se faire lui-même manipuler par la Sûreté, l'ombre qui plane au-dessus de tous, Noirs ou Blancs.

Raison n° 3 : Ce roman vous fera voyager géographiquement et à travers le temps en 1985. Pour le meilleur et pour le pire… Vous serez confrontés aux massacres et aux révolutions qui ont secoué l'Afrique en cette période tourmentée.

A lire pour déconfiner de chez soi, tout en restant assis dans son canapé. =)
Lien : https://lamonstrotheque.home..
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1985, Philippe Ramou, jeune coopérant français arrive en Afrique, il ne se doute pas que sa naïveté et son enthousiasme vont être mis à rude épreuve. « Je pensais que ce choc énorme me viendrait de la rencontre avec l'Afrique. Les choses sont plus surprenantes: c'est du milieu des Européens, ceux dont je me sens le plus proche, que viennent les remises en question les plus importantes. » Il y enseignera l'économie à l'Institut Polytechnique. Son boy « Joseph » veillera sur lui, lui confectionnera de bons petits plats, et, travaillant pour la Sûreté se chargera de le surveiller! Mais Joseph cache qu'il est éduqué, riche et diplômé, Joseph est surtout porteur d'un terrible secret.
Le livre décrit avec férocité et cynisme le milieu des expatriés en Afrique. le sujet est approfondi, la plume incisive de l'auteure nous fait sourire et grincer des dents. « C'est la manière dont vivent ceux qui sont le plus semblables à loi, expats comme moi…quelques mois passés ici, qui me feraient presque douter de mes valeurs ». le choix narratif de l'auteure est judicieux et met en valeur une femme profondément libre, la Vénus Africaine, celle qui nous fera découvrir le mystère.
Vous reprendrez bien un verre de Cannibale Blues: « champagne, curaçao, drambuïe et une larme de grenadine en suspension »
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