On dit de certaines femmes qu'elles ont be-
soin d'éprouver de la pitié. Si l'homme réussit, elles
le haïssent et se sentent de trop ; s'il ne réussit pas et
courbe l'échine, elle le prennent de haut et le protè-
gent.
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"Comme votre poignet est large, dit-elle tout à coup, en posant la main sur la sienne, il est si large... Et vous êtes hâlé par le soleil; vous avez un teint de noisette, c'est ça, de noisette."
Avez-vous déjà, ne fût-ce qu'une seule fois, vu un homme épouser celle qu'il aurait dû ?
C’est cela l’amour. Il peut abattre un homme et le relever pour le marquer à nouveau au fer rouge.
L'amour, c'est un vent qui murmure dans les rosiers, avant de tomber. Mais il peut être aussi un sceau inviolable jusqu'à la mort. Dieu a créé plusieurs types d'amour : ceux qui durent et ceux qui s'évanouissent.
L'amour fut la première parole de Dieu et la première pensée qui traversa son esprit. Lorsqu'il commanda " Que la lumière soit ! ", l'amour fut. Toute sa création fut réussie et il ne voulut rien y changer. Et l'amour, qui avait été à l'origine du monde, en fut aussi le maître. Mais ses chemins sont parsemés de fleurs et de sang. De fleurs et de sang...
Et l'amour, qui avait été à l'origine du monde, en fut aussi le maître.
Mais ses chemins sont parsemés de fleurs et de sang. De fleurs et de sang...
Non, non, c'est encore autre chose : l'amour est unique. Il vint sur terre une nuit de printemps lorsqu'un jeune garçon aperçut deux yeux, deux yeux... Il les regarda fixement, embrassa une bouche, et dans son coeur ce fut comme la collision entre deux lumières, le choc entre un soleil et une étoile.
Une jeune femme mince parut soudain devant lui. Il sursauta, puis s'arrêta. Non, il ne la connaissait pas. Elle avait surgi d'une rue transversale et s'éloignait à grands pas, sans parapluie, malgré la forte averse. Il la suivit, la regarda et s'en alla. Qu'elle était jeune et belle ! Elle allait sans doute se mouiller et s'enrhumer, mais il n'osait l'approcher. Pour qu'elle ne fût pas seule à subir cette épreuve, il ferma son parapluie.
"Je vous aime, dit-elle, très émue. Vous comprenez ? C'est vous que j'aime.
Elle redescendit les trois ou quatre marches qui les séparaient et lui passa les bras autour du cou avant de l'embrasser. Elle tremblait, serrée tout contre lui.
-C'est vous que j'aime, répéta-t-elle."