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Je ressors de la lecture de ce livre, bouclé en deux jours parce que j'ai décidé de freiner vers la fin, pour mieux me replonger dans la lecture aujourd'hui, aussi bouleversée qu'à la fin d'une étape de montagne du Tour.

Je suis entrée dans ce livre sans à priori sur l'auteur, ne connaissant pas son parcours sportif puisque mes premiers émois devant le Tour de France puis les classiques ne datent que de 1996. Ma subjectivité ne venait donc que des mes anciennes amours pour ce sport. Amours ravivées il faut l'avouer, à la lecture de ces pages. Je n'ai qu'une envie, trouver un streaming qui diffuse le Giro, là, tout de suite, me vautrer dans mon canapé pour me gaver de pédaliers, de cuissards, de casques, de dos arrondis, de fragilité, de puissance et de beauté.

Olivier Haralambon est un cycliste. On le comprend dès les premières pages. Il fait dans ce livre la biographie du Cycliste, à l'état brut. Il fait en même temps l'auto-biographie du cycliste. Ses révélations intimes, crues, m'ont presque dérangées. Je ne voulais pas en savoir autant. Je n'ai pas aimé connaître les jouissances de cet homme.

Les débuts de ma lecture m'ont déroutée. J'étais un peu déçue par ce style compliqué. On est loin du livre de Richard Virenque autant vous le dire !
« Un des plus beaux livres français de ces dernières années. de ces textes dont on lit deux fois chaque phrase pour renouveler le miracle. » Voilà ce qu'en dit Eric Naulleau, eh bien moi je m'y reprenais à deux fois pour comprendre le sens de la phrase souvent ! J'avais l'impression au fil de ma lecture, de lire du Marc-Aurèle ... Je ne savais pas qu'Olivier Haralambon n'était pas qu'un cycliste. Je suis rassurée de savoir maintenant qu'il a fait de brillantes études de philosophie et qu'il n'a pas simplement pris tous les mots compliqués du dictionnaire pour prouver que les cyclistes ont du vocabulaire.

Si certains passages alambiqués m'ont laissée de marbre, il n'en va pas de même pour certains chapitres qui m'ont transportée. J'étais là, dans l'ombre du cycliste, à l'observer, le scruter, le sentir, le vivre. J'étais sur le vélo. J'étais le cycliste, j'étais Olivier Haralambon qui observe le cycliste.

Je referme le livre les larmes aux yeux, le coeur emballé. Peut-être qu'il faudra aimer ou avoir aimé le cyclisme, le cycliste pour se perdre dans ce livre...

Merci Babelio et les Editions Premier Parallèle pour ce beau cadeau que j'ai reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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Attention, tous les passionnées de vélo doivent absolument lire ce livre. L'écriture de Olivier Haralambon n'est pas toujours facile d'accès - il faut parfois relire les phrases plusieurs fois pour bien en saisir toute la richesse - mais c'est une formidable déclaration d'amour envers la petite reine. Les coureurs cyclistes n'ont aucun secret pour l'auteur puisqu'il en est un, il connaît par coeur les us et coutumes de cette tribu qui passe sa vie sur la selle, les mains au-dessus du cintre. Son écriture est affutée, ciselée, poétique, elle sent le camphre et l'EPO, elle est unique. Quoi de mieux qu'un ancien coureur cycliste pour pénétrer les codes de cette tribu, pour revivre les premiers coups de pédale, la relation presque intime que noue le coureur avec sa machine, son ombre. Juché sur son vélo, le coureur cycliste devient un démiurge prêt à mettre le monde en jeu tous les 500 mètres.

Olivier Haralambon ne passe sous silence aucune facette de son sport et le dopage est assumé, l'auteur n'hésitant pas à rendre hommage à ces coureurs des années 90 et 2000, à cette génération sur laquelle on a jeté l'opprobre mais quand on a pédalé vers les cieux, on ne peut pas se résigner aux possibilités finies de son corps et l'on devient sourd aux avertissements terriens car l'ivresse de pédaler vite et fort vous ouvre cette fenêtre d'immortalité qui vaut tous les sacrifices.

Il y a une partie particulièrement magnifique quand l'auteur aborde la description du peloton, son style fait des merveilles pour décrire le Monstre, cette masse difforme qui s'étire et s'allonge et qui avale les coureurs en rupture avec une cruauté indicible.

Olivier Haralambon veut nous persuader que les cyclistes ne sont pas des sportifs mais plutôt des ascètes, des danseurs, des marins, des poètes.... le lecteur se fera son avis mais en tout cas il nous a persuadé d'une chose, c'est qu'il était un grand écrivain.

Lien : http://lecafesport.blogspot...
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Masse Critique m'a choisi pour ce livre et j'en suis ravie car j'aime le "vélo" ou le "cyclisme" je terminerais cette critique en essayant de vous expliquer comment et pourquoi.
Ce livre est pour moi une découverte de cet auteur et également du coureur cycliste qu'il a été.
Le texte est délicieux mais pas immédiatement aisé à décoder c'est pourquoi j'ai lu les 14 parties qu'il comporte deux fois à la suite.
Ici j'indique le titre de chaque partie et comment je l'ai interprété.
MON OMBRE DE COMPAGNIE
La course cycliste est un mystère
COSMOS A PLAT
Un vélo est autre chose qu'un objet
LE DOIGT DE SAINT THOMAS
Comment un gamin de 13 ans découvre que l'on ne touche pas le même monde de ses deux roues que de ses deux pieds
CONCOURIR
Mon premier bouquet
CORPS LIQUIDE
Enchevêtrement de mots qui font apparaître la difficulté technique et physique de l'effort fourni par les coureurs
RIEN DE MOINS QU'UN METIER
Réflexions sur ceux qui viennent d'une famille de cyclistes et sur ceux qui viennent au métier
LE MONSTRE
Le peloton - sa forme : un corps, un serpent, un animal, des flux. Mais surtout des mots et des phrases magnifiques pour le décrire.
INTIMITES
A nouveau des mots recherchés et bien placés pour décrire l'après course et les soucis entre les étapes.
GRACE ET DISGRACE
La description de l'effort récompensé ou insuffisant pour l'être
MONTER AU CIEL AVEC SON CORPS
Où il est question de l'étrange éloquence musculaire des amphétamines.
NOCTURNES
A la saison chaude avec un coureur de second rang en tournée pour engranger parfois quelques sous.
PLASTIQUES
Les gabarits, les corps des coureurs
EMPREINTE
L'effet de l'âge sur les pouvoirs cyclistes.
Les styles du disgracieux à l'élégant.
" monter un col à fond relève - certes ! - de l'usage du corps, mais fondamentalement c'est un exercice spirituel."
LE VIEUX
Le vélo blanc éternel
*************************************************
Le texte n'est pas truffé d'anecdotes sur les coureurs , juste quelques réflexions. Je ne peux m'empêcher de citer :
" Et on ignore qu'Eddy Merckx fut encore plus beau qu'Elvis Presley."
Après cette lecture j'étais fière de tant aimer les courses cyclistes alors que je n'ai jamais pratiqué le vélo m^me pas un mètre ( j'ai tout de m^me monté et descendu le Col de l'Izoard .....en ski de fond )
Les coureurs je les ressens comme des sportifs au courage sans cesse remis sur le tapis.
Regarder les étapes du Tour de France me fait également penser à mes parents qui regardaient ce spectacle et je ne comprenais pas trop pourquoi . A présent tout est clair.



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Non mais franchement ! Qu'est-ce qu'un cycliste vient se perdre chez les jeunes éditions "Premier Parallèle" (fondées en 2015) qui éditent des textes de fond, riches de pensée, autour de thématiques diverses, telles que la prison, la prostitution, le fanatisme religieux et l'écologie ? Leur credo : "Des lectures pour se faire des idées." N'est-ce pas éloigné de la pédale, de l'EPO et du Tour de France, ça ? Il y a eu connivence, ce n'est pas permis, conflit d'intérêt, l'auteur se tape des cols - certes - mais sûrement celui de l'utérus de son éditrice, ce n'est pas possible autrement !

Ainsi éberlué, le lecteur soupçonneux ne peut s'astreindre qu'à une chose : cocher le livre lors d'une masse critique Babelio en espérant rafler la mise, pour enfin découvrir le pot aux roses ! C'est ainsi que je souligne le caractère fichtrement révélateur des masses critiques, et remercie l'opération, sans quoi mes nuits n'auraient plus été tout à fait paisibles.

Recevant l'ouvrage (de toute beauté d'ailleurs, j'aime beaucoup le papier utilisé, sa texture, son grain et les caractères d'imprimerie, l'ensemble est très classieux), je me lance donc dans une lecture pêchue, l'oeil attentif au moindre faux pas, prêt à descendre de la petite reine pour souligner la faiblesse du texte, les fautes d'eurtaugrafe et la viduité du mecton à la barre.

Que non ! J'ai eu beau chercher, fouiner, user mes yeux sur la page, rien, nada, que dalle, je n'ai rien trouvé de blâmable. Au contraire.

Nous voilà avec un penseur du sport, un philosophe du biclou, qui fourre du sens en toute chose, sublime le cyclisme et nous fait apprécier ses aspects vitaux, ses ressorts psychologiques, la connaissance de soi. le vélo en science de la vie. Un prisme. Un révélateur. Une lecture du monde, du corps, de l'homme.

C'est brillant, bellement scribouillé et passionnant. Que demande-t-on de plus ? D'autres livres de cette teneur, peut-être !
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Une prose maniérée, agréablement tournée, voilà du bel ouvrage ! Je remercie les masses critiques du site et les éditions pour l'offrande.

L'auteur évoque tous les aspects physiques et mentaux qui mènent à cet exercice si étrange, mécanique et redondant, vu de l'extérieur, du pédalage étendant le temps à l'infini. Il fait montre de lucidité et d'analyses poussées. Il n'élude rien, se colle aux tabous, se frotte aux affaires, évoque le dopage.

Seul bémol, Olivier Haralambon semble vouloir dédouaner l'ensemble des coureurs, des sportifs même, souffrant certainement d'une image écornée de bébêtes sans cerveaux. Prôner que l'intelligence guette obligatoirement le cycliste de haut-niveau, non, ça me gêne. le peloton est à l'image de la société, les cons y côtoient les moins cons. On sait tout ça, monsieur Haralambon. Pas besoin de complexer. Vous n'êtes pas Virenque, qui n'est pas Poupou et caetera. Personne ne se trompe, n'ayez crainte, on distingue les individus et nous régalons de votre ouvrage, votre science et votre langue. Comme l'on a su également se régaler des victoires de Richard sur les sommets, moins de ses sorties médiatiques. Il y a de la beauté en toute chose, même dans la bêtise. Laissez-nous ça et maniez votre intelligence sans craindre que l'on n'y adhère pas.
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J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce très beau texte sur le vélo où j'ai retrouvé bien des sensations connues au cours de mes longs périples à bicyclette. L'écriture est fine, le champ lexical aussi varié que les paysages du Tour de France, la complexité du rapport entre l'homme et sa machine remarquablement analysée.
La tête et les jambes en quelque sorte.
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Cet essai philosophique sur le sport cycliste nous positionne très loin des ressentiments que l'on peut avoir lorsque l'on regarde les compétitions à la télé ou sur le bord des routes.
Il est vrai que lorsque l'on voit les coureurs passer à vive allure sur les pavés de Paris-Roubaix ou enchainer les cols et étapes difficiles des épreuves à étapes, on peut se demander : "mais comment font-ils ?".
Sont-ce tous des surhommes, des artistes, des surdoués ???
Il y a bien quelque chose en plus que le physique et le talent.
C'est ce que nous explique Olivier Haralambon.
Avoir été lui-même pratiquant de ce sport, l'aide à faire cette introspection détaillée au sein du corps et de l'esprit du cycliste.
Il nous explique aussi très bien que le cyclisme est différent d'autres sports car il n'existe que par la machine-vélo avec qui le cycliste fait cohésion et entre littéralement en symbiose.
Le style philosophique et très imagé rend parfois la compréhension difficile et nécessite des relectures. Cependant la comparaison du peloton avec un monstre est particulièrement bien choisie et pertinente parce qu'il a vécu cela de l'intérieur.
Sans prendre parti il soulève des questions sur les limites de la recherche de la performance et sur la compréhension de tout cela par les spectateurs et journalistes. le recours à l'utilisation abusive de l'oreillette dans le cyclisme moderne aurait pu faire partie de son analyse.
L'auteur a réussi à enchainer les chapitres sans liens évidents entre eux, sans aucunement entraver la compréhension de sa pensée.
En conclusion : un bel hommage au sport cycliste vu de l'intérieur.
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Personnellement je roule presque chaque jour, accumulant les kilomètres avec nostalgie, mais surtout la frustration de ne pouvoir la partager avec des mots à sa hauteur. Aussi je remercie chaleureusement l'auteur d'avoir eu l'audace d'écrire cet essai lyrique sur le cyclisme. Je redoutais une tentative ridicule ... mais elle est très bien réalisée, et donnera encore un peu plus de sens à mes inlassables tours de manivelle.
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Très belle édition que celle offerte par Premier Parallèle durant la masse critique Babelio. Sélection conseillée par mon fils, je découvre une édition, un auteur et un monde, le cyclisme, qui m'étaient inconnus. Une bien belle immersion, tant Olivier Haralambon s'exprime avec finesse et style, parle de son sport avec élégance, passion mais également sans concession. Inégal dans l'exigence de l'écriture, certains passages sont quasi journalistiques, d'autres au contraire, tournent à la poésie ou à la philosophie. C'est "déroutant", mais toujours plaisant. J'ai réellement apprécié cette découverte !
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