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3,27

sur 122 notes
Voici un récit surprenant, des plus déroutants, du moins au début de l'ouvrage....magnifiquement écrit, lent, poétique et émouvant.
Un homme va mourir d'insuffisance rénale au milieu de son salon entouré de ses enfants épuisés, de ses petits enfants,en proie à ses souvenirs de jeunesse, auprès d'un père, colporteur de son état, grand voyageur, imprévisible, bucolique, hanté surtout par des crises d'épilepsie et par la foudre!
Nous ,lecteurs, nous retrouvons comme par enchantement, spectateurs, en train de revivre, dans un désordre voulu,des fragments de leurs deux vies!
L'écriture est très riche, d'une originalité étonnante,où l'auteur ausculte mère nature et ses éléments, transcrit leur couleur ou leur mouvement grâce à de longues phrases somptueuses et interminables parfois!
"De hautes touffes de marisque et des fleurs sauvages poussaient le long de l'échine des routes de terre et caressaient le ventre de la carriole de Howard, des ours cueillaient des fruits à coups de patte dans les buissons sur les bas- côtés."
On se sent léger, détaché de tout, des exigences de la vie et de ses multiples responsabilités, l'auteur prend tout son temps, il oscille constamment entre des descriptions contemplatives de la nature et la violence plus ou moins incontrôlable d'une crise d'épilepsie ou les fulgurances de l'esprit dérivant en rêveries oniriques....sur la nature rugueuse du Maine et l'éphémère de la nature
Humaine....
Son texte lyrique et pastoral enchaine les tableaux, les objets chargés d'émotion et de sens, des instants purs polis une dernière fois lors des derniers instants de George, dans un dernier souffle : léger et élégant....
La chute de ce livre à l'écriture fabuleuse, réjouissante tant elle est sobre, force le respect.
Un roman incroyable, rare, intimiste,intense, une histoire tenue,une méditation éblouissante, des carreaux d'une mosaïque, tournoyant , tourbillonnant, retraçant un portrait à facettes multiples.....
Un récit humaniste fait de silences,de l'histoire d'une existence pendant les ultimes heures de la vie d'un homme!
Une ode au temps qui passe...
Étonnant!
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Singulière destinée que celle du premier roman de Paul Harding, d'abord rejeté partout et relégué au fond d'un tiroir avant d'être édité trois ans plus tard à quelques centaines d'exemplaires, repéré grâce au bouche-à-oreille et finalement récompensé contre toute attente par le prestigieux prix Pulitzer.


Que dire de ce texte bouleversant, sinon qu'il déroule dans une langue somptueuse les visions hallucinées d'un vieillard sur son lit de mort ? Il s'appelle George Washington Crosby et il est horloger. À mesure qu'il s'affaiblit et qu'on se presse autour de lui, il convoque les fantômes de son père et de son grand-père, tissant tant bien que mal son roman familial pour donner - sait-on jamais ? - un sens à sa vie. C'est un livre de mémoire et de transmission, un « livre de mon père » qui retrace dans le désordre trois générations d'Américains moyens frappés par une malédiction. Au coeur des Foudroyés se distinguent pourtant les pérégrinations du père de George, un vendeur itinérant aux faux airs de poète qui trimballe dans sa carriole ses babillages et ses babioles. Un homme impénétrable, fantasque et fragile à la fois, victime de fréquentes crises d'épilepsie qui le pousseront à s'exiler pendant de longues années. Un père en pointillé dont le fils agonisant s'efforce de raviver les errances, les rêveries et les fulgurances à travers les paysages éblouissants de la Nouvelle-Angleterre.

« Où est mon père, pourquoi ne puis-je mettre fin à tout ce mouvement et observer les vastes agencements et trouver grâce aux contours et aux couleurs et aux qualités de la lumière où est mon père... »

Un début de roman assez difficile dans lequel tout parait " embrouillé ", mais rapidement on trouve enfin le fil d'une bien belle et triste histoire avec une magnifique écriture.
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George agonise. le cancer qui le ronge a atteint sa phase terminale. Entouré des siens, installé dans un lit médicalisé planté au milieu du salon, il vit ses dernières heures. George Washington Crosby est né à West Cove, dans le Maine, en 1915. En 1936, il a déménagé dans le Massachusetts et y a fondé sa famille. Ancien ingénieur, il a opéré une reconversion sur le tard dans le commerce et la réparation d'horloges. Avant de fermer les yeux une fois pour toutes, George laisse les souvenirs remonter à la surface. Il repense à son père, Howard, vendeur ambulant dans une carriole tirée par un âne. Un homme souffrant d'épilepsie qui faillit un jour lui trancher les doigts avec ses dents lors d'une terrible crise. Un homme qui, un soir en revenant de la « tournée quotidienne qui l'emmenait par les chemins de traverse vendre ses brosses et son savon aux matrones de l'arrière-pays, et apercevant sa famille dans la pénombre de la fenêtre de la cuisine, avait cravaché sa mule […] et poursuivi sa route à bord de sa carriole pour ne s'arrêter qu'une fois arrivé, anonyme, à Philadelphie. »

Pénible, voila comment je qualifierais mon entrée dans ce roman couronné aux États-Unis par le prix Pulitzer 2010. La narration est totalement décousue, oscillant entre le présent, le passé et des considérations ultra techniques sur l'horlogerie. Une sorte de maelstrom indigeste et sans grand intérêt. Et puis, alors que j'étais sur le point d'abandonner, le miracle s'est produit. A la page 70, au début de la seconde partie, l'histoire se focalise sur la jeunesse de George, et plus particulièrement sur les événements qui ont poussé son père à fuir le foyer. L'écriture devient fluide, limpide, et l'on découvre la rudesse de la vie dans l'Amérique profonde des années vingt. Cinquante pages lumineuses qui justifient à elles seules la lecture du roman.

Paul Harding prend son temps. Il oscille avec talent entre les descriptions contemplatives de la nature, la violence incontrôlable d'une crise d'épilepsie ou encore les fulgurances de l'esprit en perdition d'un mourant. Son texte, à la fois pastoral et lyrique, enchaîne les tableaux comme autant d'images miniatures ciselées avec une précision d'orfèvre.

Un roman inégal mais qui mérite d'être lu pour peu que l'on aime la littérature, loin de tout effet de mode et d'une quelconque recherche d'action ou de divertissement à tout prix. .


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Objectivement, j'ai toute les raisons d'apprécier ce livre. Publié initialement à 3 500 exemplaires chez Bellevue Literary Press, un petit éditeur américain, il a reçu en 2010 le prix Pulitzer. Très bien écrit, et admirablement traduit par Pierre Demarty, le récit débute dans le salon de George Washington Crosby. Alors que ce dernier est allongé, agonisant, sur son lit médicalisé de location, il se remémore sa vie, celle de son père, celle de son grand-père. Entre folie épileptique, ambiance américaine du début du XXème siècle, mécanismes d'horloges à réparer, vie de famille quelque peu oppressante, et retour à la réalité ultra-moderne, Paul Harding ne cesse de nous transporter d'un temps à l'autre, d'un lieu à l'autre, jusqu'à nous perdre souvent. Les vies des trois hommes s'entremêlent, se ressemblent, divergent en fonction des choix de chacun. Et moi, je m'y perd complètement. Je raccroche le fil de l'histoire au gré du texte, qui au-delà du récit, surprend par sa beauté sombre ou la description crue donnée par des yeux d'enfant. L'auteur alterne avec brio les courts dialogues ou les silences d'un dîner familial et les longues phrases littéraires.

La lecture et le rythme du texte sont un vrai délice. Malheureusement pour moi, je n'ai pas su entrer dans le roman, je n'ai pas su comprendre les différentes étapes et époques et retracer tous les liens entre les vies des trois hommes. Ce livre nécessite très certainement une deuxième lecture pour mieux en mesurer toute la richesse. Et je ne manquerai pas, si l'occasion se présente, de lire Enon le deuxième roman de cet auteur, qui tout aussi déstabilisant qu'il soit, n'en vaut pas moins le détour !


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Je commencerai par saluer le traducteur qui a réussi le tour de force de traduire une écriture d'une telle richesse ! Paul Harding traduit ses impressions par des mots qui courent sur le papier, il ausculte la nature et les éléments et transcrit leur couleur et leur mouvement par des phrases somptueuses et parfois interminables.
C'est un roman totalement atypique qui commence, alors que George, le chef de famille, est en train de mourir d'insuffisance rénale dans son salon, entouré par ses enfants et petits-enfants, en proie à des instantanés de ses souvenirs et des hallucinations... Etrange et un peu abscons au début ...
Mais au fur et à mesure, George convoque ses souvenirs d'enfance auprès d'un père colporteur, imprévisible et bucolique, régulièrement frappé par des crises d'épilepsie et régulièrement aussi foudroyé par le spectacle de la nature dans sa splendeur... et le récit prend un tour très différent et passionnant.
Que restera-t-il de nous après notre mort, c'est la question qui taraude George et ponctue régulièrement ses réflexions.
Un livre étrange et beau, une rivière à l'écriture sublime par laquelle il faut se laisser emporter...
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Un résumé de ce roman le ferait vite paraître stupide, simplet, bateau. Mais ce n'est pas le cas. C'est très fin. Finalement, bien que l'histoire commence avec George expirant, le roman parle surtout de son père. Howard nous emmène avec sa carriole dans les chemins perdus du Maine. Un homme extrêmement sensible, un peu poète, un peu mélancolique. Les deux vies se mêlent, on passe de l'une à l'autre, l'alternance de ces fragments de vies semble quelque peu erratique au début mais finit par tracer deux portraits magnifiques et sensibles. L'arrivée d'Howard dans le récit apporte un nouveau souffle : j'ai été beaucoup plus touchée par le père que par le fils.

Son écriture est si riche, si imagée, si foisonnante qu'il m'a fallu quelques pages pour adopter son rythme. de nombreux moments très contemplatifs marquent le roman, des moments où Howard – et nous avec lui – se penche sur une fleur, sur un rayon de lune, sur une beauté soudaine et éphémère de la nature. Puis l'instant d'après, c'est la crise d'épilepsie : la foudre qui s'abat sur l'homme pour un instant d'une incroyable violence. C'est un livre qui se lit lentement, pour en savourer toute la poésie.
Je n'ai pas compris l'intérêt des passages très techniques sur l'horlogerie, qui m'ont parfois un peu coupée dans mon élan, mais cela n'enlève pas grand-chose à la qualité de ce premier roman.

Une petite perle finement ciselée et très exigeante.
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Ouverture avec George, sur un lit médicalisé dans sa chambre, au milieu des siens, au milieu des horloges. "Lorsqu'il prit conscience que le silence qui l'avait tant perturbé était celui de ses horloges qu'on avait laissées s'arrêter, il comprit qu'il allait mourir dans le lit où il était allongé."



Puis entrelacement de ses souvenirs avec ceux de son père, Howard, le rétameur et colporteur ambulant, qui un jour, après une ennième crise d'épilepsie, prit sa carriole en bois et sa famille ne le revit plus. "Eh bien! Où es-tu donc passé? Où, parmi ces millions de facettes étincelantes, est ta place? Où donc est le lieu où tu ahanes, rétames, t'effondres et te convulses dans les herbes folles?"



Mais surtout roman à l'écriture fabuleuse, à maints épisodes inoubliables et d'une extraordinaire densité, fenêtres ouvertes vers l'infini... Avec des extraits du Petit horloger raisonné du Rév. Kenner Daveport, 1783, et ces étranges passages en Boréalis, dont le sens éclate prodigieusement à la fin, obligeant le lecteur ébahi à revenir en arrière, retrouvant des merveilles trop vite survolées...



Un roman incroyable, tellement riche qu'il faudrait le relire une fois posé. A lire absolument.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Placé dans un lit médicalisé au centre du salon et entouré des siens, Georges Washington vit ses dernières heures et se plonge dans les méandres de ses souvenirs.
Il est difficile d'entrer dans ce roman car l'auteur nous balade ça et là dans un va-et-vient désordonné. Il pause sa plume sur une nature, un objet puis nous secoue violemment, passe d'un personnage à l'autre en mettant en avant trois générations.
Si j'ai eu un peu de mal à suivre le fil conducteur, à apprécier parfois certaines longueurs, j'ai été séduite par la prose de l'auteur qui, à certains passages m'a transporté.
On aime ou on déteste mais incontestablement Paul Harding nous livre une littérature atypique, profonde et très poétique.
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Saga familiale. Encore une me direz-vous. Oui, mais non. En effet, il s'agit d'une saga d'électrons libres au sein d'une famille, ou tout du moins d'électrons qui se libèrent.

Une belle écriture, une atmosphère tristoune mais pas de pleurs à longueur de pages, du beau texte quoi !

Un bémol. Mes neurones devaient avoir pris des RTT mais je n'ai pas bien compris les incises horlogères…Métaphores ? Peut-être mais si c'est le cas, elles n'éclairent pas le discours selon moi.

Mais que cela ne vous empêche pas de lire ce livre, ce serait dommage.
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L'histoire de deux hommes, le père Howard et le fils Georges, deux générations de rêveurs, deux hommes qui ont grandi à peu près seuls.
Howard est colporteur, il souffre d'épilepsie, on le suit à travers le regard de son fils, puis seul. Il bricole avec des fleurs et de l'herbe, il ne ramène pas énormément d'argent, ses pensées le dispersent et de temps en temps, comme une explosion, il est pris d'une crise d'épilepsie qui l'effraie, lui, et sa famille.
Il se sent disparaître.
Georges devenu vieux est à l'agonie. Il se souvient, de son père, de sa mère, de sa vie d'enfant, de la haine pour ce père un peu fou et de tout son amour pour lui aussi.
Chacun a suivi sa route, faite de soleil, d'herbe mouillée, de mots gardés pour soi.
Un beau roman, très doux, très lent.
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