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Citations sur Moi les hommes, je les déteste (70)

Pas besoin d’aller jusqu’à vous proclamer misandre pour recevoir une flopée de reproches sur votre manière d’adresser des critiques à la gent masculine. Il vous suffira de faire quelques généralités, de dire « les hommes » au lieu de « certains hommes », quand bien même cela vous semble parfaitement justifié dans bien des cas. Félicitations, vous êtes misandre ! Et si vous êtes misandre, alors vous ne valez pas mieux que les misogynes. Dans l’imaginaire collectif, misandrie et misogynie sont deux faces de la même médaille, celle du sexisme. C’est la faute à
l’étymologie, j’imagine : construits sur les mêmes racines, ces deux mots doivent donc recouvrir exagérément les mêmes principes, n’est-ce pas ? Eh bien non, car la vie est une grande farceuse.
Si la misandrie est la caractéristique de qui déteste les hommes, et la misogynie celle de qui déteste les femmes, il faut bien admettre qu’en réalité, ces deux concepts ne sont pas égaux, que ce soit en termes de dangerosité pour leurs cibles ou de moyens utilisés pour s’exprimer. (On rappelle que les misogynes usent d’armes allant du harcèlement en ligne jusqu’à l’attentat, comme celui de l’École polytechnique de Montréal en 1994, dont il n’y a à ce jour pas d’équivalent misandre.) On ne peut pas comparer misandrie et misogynie, tout simplement
parce que la première n’existe qu’en réaction à la seconde.
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D’abord, a-t-on vraiment besoin de l’approbation de ces gens, des hommes souvent, qui prétendent qu’on vocifère trop fort, pour que nos propos soient valables ? Si notre misandrie nous éloigne de certains hommes qui ne peuvent supporter notre fureur, en valent-ils vraiment la peine ? Méritent-ils vraiment tous nos efforts ? Il y en a, des hommes, qui ont accepté d’entendre pourquoi nos liens avec eux sont biaisés, pourquoi leurs privilèges sont à déconstruire, et qui ne poussent pas des cris d’orfraie dès qu’ils nous entendent dire que les hommes sont tous pourris. Ils ont compris, ils sont même d’accord. Ce sont eux, nos alliés, pas ceux qui nous mettent des coups de coude dans les côtes pour atteindre le devant de la scène du féminisme et ne supportent pas qu’on pointe du doigt leurs comportements problématiques.
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Le moins que puisse faire un homme face
à des femmes au discours misandre, c’est de se taire et d’écouter. Il apprendrait plein de choses et il en ressortirait grandi. Il peut éventuellement être d’accord, mais attention à ne pas verser dans le travers inverse : celui de battre sa coulpe avec force gémissements, car aucune femme, et encore moins une femme misandre, n’a envie d’entendre un homme pleurer sur son propre sort d’homme privilégié, et jouer les martyrs. Je n’ai encore jamais rencontré d’homme se revendiquant lui-même misandre, mais je crois que ça me ferait le même effet qu’entendre un homme se proclamer féministe. Les militantes féministes ont d’in%in& un mouvement de rejet et un regard suspicieux à l’égard de ceux-ci. Nous sommes nombreuses à penser que les hommes ne peuvent pas être féministes, qu’ils n’ont pas à s’approprier un terme forgé par des opprimées. Parce qu’il est incroyable-ment courant que les hommes qui se disent féministes et le trompettent n’aient pas « déconstruit » leurs privilèges autant qu’ils
veulent le laisser croire, et qu’ils en profitent allègrement pour piétiner les femmes qui les entourent ou abuser d’elles. C’est aussi parce qu’il n’y a pas grand-chose de plus fatigant que de voir un homme récolter des lauriers disproportionnés en retour de ses minuscules efforts, tandis que les femmes sont encore soumises à d’impossibles standards qui les
rendent toujours perdantes. On ne peut plus se permettre d’encenser les hommes pour des choses aussi tristement banales que partir plus tôt du boulot pour aller chercher son enfant à l’école Il ne faut pas oublier que, dans les mêmes situations sociales, les femmes sont pointées du doigt et critiquées, quels que soient leurs choix.
Attention, je ne dis pas que les hommes ne doivent pas s’intéresser au féminisme, comprendre la lutte et être en accord avec ses valeurs. Au contraire, je leur reproche justement de ne pas s’y intéresser assez, ou alors pour les mauvaises raisons (pour pécho des féministes, par exemple) (ne faites pas ça chez vous). Il y a un monde entre « comprendre une oppression, ses mécanismes et reconnaître sa place dans ce système » et « se l’approprier pour prendre le devant de la scène et tout rapporter à soi encore une fois ». On
demande aux hommes d’utiliser leur pouvoir, leurs privilèges, à bon escient : en poliçant les autres membres masculins de leur entourage, par exemple, pas en expliquant aux femmes comment mener leur combat. On demande aux hommes de rester à leur place. Non, en fait, on exige d’eux qu’ils apprennent à en prendre moins. Ils n’ont pas le premier rôle et il va falloir s’y faire.
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l serait peut-être utile de définir le
concept de misandrie comme je l’entendrai
tout au long de ce texte. Je parlerai donc
de misandrie comme d’un sentiment négatif à l’égard de la gent masculine dans son ensemble. Le sentiment négatif en question peut être représenté sous la forme d’un spectre allant de la simple méfiance à l’hostilité, qui se manifeste la plupart du temps par une impatience envers les hommes et un rejet de leur présence dans les cercles féminins. Et
quand je dis « à l’égard de la gent masculine », j’englobe dans ce terme tous les hommes cisgenres qui ont été socialisés comme tels, et qui jouissent de leurs privilèges masculins sans les remettre en question, ou trop peu (oui, la misandrie e% un concept exigeant et
élitiste).
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Si on devenait toutes misandres, on pour-
rait former une grande et belle sarabande.
On se rendrait compte (et ce serait peut-être
un peu douloureux au début) qu’on n’a vrai-
ment pas besoin des hommes. On pourrait, je
crois, libérer un pouvoir insoupçonné : celui,
en planant très loin au-dessus du regard des
hommes et des exigences masculines, de nous

révéler à nous-mêmes.
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Si la misandrie a une cible, elle n'a pas de victimes dont on égraine le compte morbide chaque jour ou presque.
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Annoncer de but en blanc qu'on n'aime pas les hommes, c'est incarner une colère plus grande que sa propre personne, et s'exposer aux affrontements.
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Je vois dans la misandrie une porte de sortie. Une manière d'exister en dehors du passage clouté, une manière de dire non à chaque respiration.
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« Il y a des moments où faire des généralités n’est pas un raccourci facile, mais une simple description de la réalité. » (p. 40)
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« Il suffit pourtant que le type en question fasse ses preuves et montre sa bonne volonté pour que nos sentiments les plus hostiles se calment. » (p. 16)
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