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Citations sur Moi les hommes, je les déteste (70)

Tout en cultivant un entre-soi masculin néfaste et réducteur, les hommes nous privent de nous-mêmes et de nos semblables. Quand
ils s’indignent de nos réunions féministes en non-mixité, ce qu’ils nous reprochent vraiment, c’est de nous regrouper en un corps politique où ils n’ont pas voix au chapitre. Ce n’est en effet pas tant qu’on se rassemble entre femmes qui les choque : quand ce sont des
clubs de tricot, des associations de mères ou des réunions Tupperware, rien ne pourrait moins les intéresser. Ce qu’ils ne supportent pas, ce qui les effraie même, c’est qu’on s’organise, qu’on s’assemble et qu’on forme une masse politique d’où émergent des idées et des plans d’action. Et qu’on ne leur accorde
aucune importance. Nos moments « entre filles » sont rail-
lés et méprisés par les hommes, comme s’ils n’étaient que l’expression d’une frivolité féminine par essence – comme si boire du whisky en jouant au poker était, intellectuellement, plus impressionnant. Mais ces moments ne sont pas bêtes et sont loin d’être inutiles. Nos
clubs de tricot et nos soirées pyjama sont importantes et géniales.
Car la solidarité des femmes n’est jamais frivole, elle est toujours politique. On l’annonce maintenant haut et fort et on l’inscrit sur nos pancartes, non pas parce que c’est nouveau, mais pour sortir de l’ombre. Pour revendiquer ce qui se fait depuis aussi longtemps que les hommes nous excluent. Ils s’attachent à nous éloigner les unes des autres, et ce faisant, à nous écarter de l’espace public et de la sphère politique. Ils l’ont fait ouvertement par le passé, et continuent de le faire plus subrepticement. En se moquant de nos rendez-vous féminins, en tentant de diminuer la valeur que ces réunions ont à nos yeux, en essayant de nous faire croire que leur seule compagnie doit nous suffire et nous contenter. Dans nos espaces féminins, c’est la sororité qu’on cultive. On y est peut-être superficielles, légères, et peut-être qu’on y parle de
fringues, de cuisine et de couture. Ce n’est pas parce que ces centres d’intérêt sont considérés comme féminins qu’ils sont mauvais ni qu’il faut les abandonner. Ce n’est pas parce que les hommes pensent que les casseroles, c’est pour les gonzesses, qu’il faut cesser d’aimer ce qu’on aime dans l’espoir de se libérer. Derrière cette apparente superficialité, des actes forts sont à l’œuvre. Nous avons le pouvoir de créer des
espaces-temps au cœur desquels nous ne servons pas les intérêts des hommes. Où, hors de nos champs de vision, ils ne peuvent que flotter dans l’air, et seulement si on les invoque. Où on est libre de dire d’eux ce qui nous chante, et aussi de ne pas parler d’eux du tout : au contraire, de faire de la place pour tous les autres sujets du monde et de nos vies.
Il y a là la certitude de trouver la nourriture métaphysique dont on a si cruellement besoin, car ces no men’s land sont des zones
où nos craintes, nos joies et nos colères ont le droit d’exister. Il y a, surtout, le refus d’être divisées, dans un monde qui voudrait que les femmes n’existent qu’en opposition les unes
aux autres. Femmes, rassemblons-nous : nos forces conjuguées sont redoutables et redoutées.

Je crois qu’il ne faut plus avoir peur de
dire et de vivre nos misandries. Détester les
hommes et tout ce qu’ils représentent est
notre droit le plus strict. C’est aussi une fête.
Qui aurait cru qu’il y aurait autant de joie dans la misandrie ? Cet état d’esprit ne nous rend pas aigries ni esseulées, contrairement à
ce que la société patriarcale veut nous faire croire. Je crois que la détestation des hommes nous ouvre les portes de l’amour pour les femmes (et pour nous-mêmes) sous toutes les formes que cela peut prendre. Et qu’on a besoin de cet amour – de cette sororité –
pour nous libérer.
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J’ai longtemps fait passer les hommes en premier : ils m’ont pris tout mon temps
sans beaucoup me donner en retour, m’ont demandé d’être constamment meilleure à leurs yeux, sans chercher à être meilleurs aux miens. J’ai compris que si, moi, je leur donnais beaucoup de place dans ma vie, je n’étais pas leur priorité. D’autres hommes passeraient toujours avant l’estime qu’ils me portent.
Alors maintenant, je privilégie les femmes. Dans les livres que je lis, les films que je regarde, les contenus que j’absorbe, dans mes relations quotidiennes, pour que les hommes n’aient plus autant d’importance. Je privilégie cette sororité qui me fait du bien et qui me porte, qui me nourrit. Dans ma créativité, dans mon militantisme, dans mes réflexions sur moi-même et sur la société, tant de domaines où, je l’ai enfin compris, je n’ai pas besoin des hommes pour me construire.
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Parce qu’en soi, les conflits, c’est plutôt positif. Ça implique, certes, qu’il y a un problème dans une relation, mais qu’on a envie de mettre les choses à plat pour le résoudre. Quand un conflit éclate dans un couple et qu’il a pour origine la vie domestique, il y a souvent une femme en détresse qui tire un signal d’alarme, et un homme qui choisit de n’entendre que la forme – les pleurs ou les cris – pour balayer le fond d’un revers de main. C’est une manière de ne pas entendre la critique, et donc de refuser de se remettre en question. Les hommes qui choisissent le terrain de la raison, par opposition aux émotions, se placent dans une position d’autorité. Il n’y a que les dominants qui peuvent se permettre d’être raisonnables et calmes en toutes circonstances, car ce ne sont pas eux qui souffrent. Ne pas entendre les émotions d’un interlocuteur est un choix. Celui de ne pas
vouloir comprendre leur origine, et refuser d’envisager qu’on puisse en être responsable.
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Notre misandrie fait peur aux hommes, parce qu’elle est le signe qu’ils vont devoir commencer à mériter notre attention. Qu’être en relation avec des hommes n’a rien d’un dû, d’un devoir de notre part, mais que, comme toute relation équitable, elle nécessite que toutes les parties
engagées fassent un effort pour traiter l’autre avec respect.
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Outre le fait qu'elle décrédibilise la cause des femmes, il paraît que la misandrie est très difficile à vivre pour les hommes : une violence insoutenable qui, à ce jour, totalise l'intolérable forfait d'exactement zéro mort et zéro blessé.
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Les filles, elles, deviendront des femmes et apprendront à faire avec, parce qu'il n'y a pas d'échappatoire à la vision étriquée de nos destins dans la boule de cristal du patriarcat.
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Quand un conflit éclate dans un couple et qu’il a pour origine la vie domestique, il y a souvent une femme en détresse qui tire un signal d’alarme, et un homme qui choisit de n’entendre que la forme – les pleurs ou les cris – pour balayer le fond d’un revers de main. C’est une manière de ne pas entendre la critique, et donc de refuser de se remettre en question.
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Pour les femmes, il y a une nécessité à être en couple, parce qu’une femme seule n’a pas autant de valeur aux yeux du monde qu’une femme qui appartient à un homme. On imagine les femmes célibataires et sans enfants égoïstes et aigries, quand leurs consœurs mariées et mères ont toute la liberté d’exercer leur générosité et leur douceur naturelles. On déploie beaucoup d’énergie à persuader les femmes qu’être en couple avec des hommes est la chose la plus bénéfique qui soit pour elles – et elles se laissent convaincre, car le spectre de la vieille fille à chats flotte, sinistre, sur leur existence de célibataires.
(page 63)
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Se mettre en couple hétérosexuel monogame n'est pas plus naturel que porter des vêtements ou prendre son vélo pour aller au boulot le matin. On a fait miroiter longtemps aux femmes que leur épanouissement ne pouvait se faire par l'intervention d'un homme - quand bien même il serait insensible, fainéant et globalement insignifiant : tout, plutôt que d'être seule.
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Tous les hommes ne sont peut-être pas des violeurs, mais quasiment tous les violeurs sont des hommes – et quasiment toutes les femmes ont subi ou subiront des violences de la part des hommes.
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