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sur 523 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Moi les hommes, je ne les déteste pas. Je déteste la virilité qu’ils incarnent, je déteste les étiquettes et les standards qu’ils imposent. Mais les hommes, pris séparément dans leur individualité, je ne les déteste pas. N𠆞n déplaise aux partisan.e.s du « not all men », mon féminisme ne repose ni sur la haine, ni sur le mépris. Si l�olition du patriarcat est au cœur de ma lutte, il n𠆞n demeure pas moins que je ne la fonde pas sur une discrimination à l𠆞ncontre de la gent masculine, mais sur l’éducation de celle-ci. Comment peut-on détester les hommes pour leurs privilèges alors même qu’ils n𠆞n sont pas conscients ? Comment éradiquer leurs prérogatives archaïques en les excluant du combat ? Cela me semble à la fois injuste et profondément utopiste.

Il m𠆚ura fallu deux lectures consécutives pour passer outre mes préjugés et saisir l’intérêt de l𠆞ssai de Pauline Harmange ; enfin pour réaliser que le fossé qui semblait me séparer de ses propos n𠆞st pas si profond que ça et que, derrière son pamphlet exempt de toute nuance, se cache une colère commune à bien des femmes. L𠆚utrice clame sa haine des hommes en refusant les accusations de sexisme : la misandrie n𠆞xiste en effet qu𠆞n réaction à la misogynie. Harmange démonte l’oppression masculine au quotidien en posant les jalons de sa misandrie, masquée derrière une plume cinglante et souvent drôle. Plus qu’un ramassis haineux, ce court essai est une ode à la sororité, aux femmes qui peuvent – doivent – exister sans les hommes, dans un espace-temps qui n𠆚ppartient qu’à elles, où elles ne seraient ni opprimées ni violentées, là où enfin elles pourraient « former une belle et grande sarabande », se révéler à elles-mêmes, libres de toute injonction.

L’ouvrage, qui fut menacé de censure lors de sa publication, continue de faire scandale : sur les réseaux (où l𠆚utrice subit un harcèlement systématique nauséeux, exercé par les mêmes hommes qu𠆞lle vomit, qui ne font finalement que corroborer son propos), dans la presse ou dans les foyers. Cet essai ne peut être qu’une invitation au débat et à l’éducation ; à la déconstruction. Et quand bien même ce serait là son seul intérêt, il est déjà fondamental.
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Je le dis tout de go: je préfère le photos insta de Pauline Harmange à l'opus qu'elle a écrit avec l'émotion d'un certain vécu et la réflexion d'une écolière agacée. Mais d'abord, je salue son courage d'écrire et de s'exposer ainsi. Peut-être a-t-elle mûri entre temps. Peut-être a-t-elle lu Simone de Beauvoir et d'autres pour mieux écrire les prochaines fois. Elle fait un résumé assez éloquent de l'attitude épidermique ayant besoin d'approfondissement pour porter plus loin les acquis de tant et tant de femmes. Assez porté sur sa propre petite personne et l'apprentissage assez limité de la vie, le bouquin ne réalise aucune articulation avec les efforts, batailles et victoires d'autres groupes opprimés. Puiser dans leur intelligence, sortir de la binarité et la polarisation pour construire, pour s'épanouir. Où sont les combats de femmes noires par exemple? Où sont les philosophies de fond du développement d'une société plus juste? Quel est le rôle des parents et des divers acteurs de la société, les institutions, les organismes... la société civile. J'ai eu le sentiment que les combats de cette jeune femme sont une affaire de privilégiés: non contente de la deuxième place, elle binarise, elle clive pour peut-être se faire propulser ailleurs. Pas de mise en perspective humaine, universelle. Un livre pour se faire du bien certes (pour combien de temps: où en est le rapport à ses propres parents) mais en aucun cas des émotions complexes (elle n'insiste pratiquement que sur la colère) ou des réflexions étayées. La sororité se construit sur une myriade de petites, moyennes et grandes choses. Elles sont toutes là, il suffit de s'en servir. Les Remerciements et Pour aller plus loin.... à la fin, c'est ce qui sauve le bouquin (quelques réfs de films, séries, podcasts et livres) mais assez maigre quand-même. A vrai dire, je préfère les remerciements qui semblent être les 2 pages les plus sincères du livre. Puis allez voir ses photos. Des angles plus intéressants que celui adoptés dans ce bouquin.
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Moi les hommes, je les déteste, est un court essai auquel j'ai voulu laisser une chance.
Malgré ma lecture complète de l'ouvrage, je persiste à penser qu'il manque de nuance et de bases théoriques solides. Je pense qu'il est parfaitement envisageable d'être une féministe en colère, c'est peut-être même essentiel pour lutter. Seulement, je ne suis pas du tout en accord avec la plupart des propos du livre qui ne sont majoritairement même pas documentés.
Pauline Harmange parle notamment de son entourage amical. Elle insiste sur la notion de sororité, valorise les femmes qu'elle cotoie, indique qu'elle ne se sent pas autant épaulée par les hommes et qu'elle essaye de leur donner une importance moindre. Seulement il y a aussi des femmes qui votent Zemmour, qui ne remettent pas du tout en cause la société patriarcale et leur place dans cette société, qui ne sont pas lumineuses, talentueuses, sources de soutien. Il y a des hommes déconstruits qui questionnent leurs privilèges, qui sont à l'écoute, qui manquent de confiance, et dont les relations amicales peuvent être alors beaucoup plus satisfaisantes qu'avec des femmes. L'entourage de l'autrice ne peut pas être transformé en généralité (le mien non plus, d'ailleurs) et c'est bien là le problème : quand un essai n'est pas bien ou assez documenté, quand il se base sur une expérience personnelle qu'on ne peut généraliser, quand la colère et la misandrie teinte chaque propos, il perd en pertinence.
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