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4,09

sur 524 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
ATTENTION : PAMPHLET.

D'autres que moi ayant décrit et décortiqué bien mieux que je saurais le faire, et avec bien plus de justification, l'ouvrage de Pauline Harmange, Moi les hommes, je les déteste, je me contenterai de préciser, à qui voudrait en faire lecture, à quel type d'ouvrage ce texte appartient d'un point de vue strictement formel.

Plus qu'un simple essai mais moins qu'un traité (il n'en a ni les envies, ni les vertus spécifiquement didactiques et, pour nombre d'entre eux, universitaires), ce texte d'une grande virulence, pour ne pas dire d'une violence certaine, relève de la catégorie du pamphlet.

Le terme n'est plus guère usité de nos jours et il semble parfois revêtir un caractère quelque peu dépréciatif mais c'est bien dommage. Nombre de très grand textes relèvent de ce genre, parfois des plus indispensables dans les temps où ils furent/sont rédigés et publiés.

Citons-en quelques uns pour mémoire : le plus célèbre d'entre eux est, sans nul doute le J'accuse d'Emile Zola qui lui vaudra même de sérieux démêlés avec la justice, puisqu'il écopera d'une condamnation à un an de prison ainsi qu'une très lourde amende. Citons encore l'indispensable de l'horrible danger de la lecture du tout aussi indispensable Voltaire. Il y a encore le Napoléon le petit de l'inlassable Victor Hugo. le Doit à la paresse de Paul Lafargue, qui demeure aujourd'hui encore essentiel, et moulte autres !

Cependant, il faut bien le reconnaître, les titres les plus connus dans ce genre littéraire bien particulier sont assez peu le fait de femmes. Est-ce parce qu'ils furent/sont souvent rédigés par des hommes au faîte de leur notoriété dans un monde majoritairement masculin au sommet de l'échelle sociale et du pouvoir, qu'ils sont des moments de "saine colère", qu'ils ont souvent les apparences d'une certain virilisme, autant de "qualités", d'attributs, que l'on estime généralement plutôt masculins, que ces ouvrages-ci émanent rarement de plumes féminines ? Est-ce parce que le genre tend aussi à être accaparé par les esprits les plus réactionnaires (souvenons-nous des horreurs céliniennes de Bagatelle pour un massacre et autres abjections du genre. Nous éviterons aussi ici de faire quelque publicité que ce fut à un certain Eric Z. dont certain titre violemment misogyne lui assura, il y a deux décennies, les prémices d'une célébrité aujourd'hui exaspérante, ignominieuse et étouffante) que ce genre-ci aura pu être boudé par des esprits plus libéraux, plus tempérés, voire progressistes ? Est-ce encore parce que les temps sont plus à la négociation, à la pacification, à l'écoute qu'à la diatribe ? Difficile de répondre avec précision et certitude.

Quoi qu'il en soit, il était sans doute plus que temps que le pamphlet change de sexe (si je puis ainsi m'exprimer). C'est donc désormais chose faite avec ce présent pamphlet qui, très certainement, fera date.
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Pas forcément le premier livre à ouvrir pour se faire une idée du mouvement féministe… Et pourtant !

Un essai qui pose le féminisme comme un combat de femmes. Restant aux hommes la possibilité de ne pas accepter une société sexiste
Lien : https://www.noid.ch/moi-les-..
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Au mois d'août 2020, pile le mois anniversaire du MLF suisse, dans la tiédeur d'un été semi-confiné, parait un tout petit essai. Moi les hommes, je les déteste.
Pauline Harmange, son autrice, blogeuse militante mais peu connue du grand public, est éditée chez Monstrograph une micro-édition associative tenue par Martin Page et Coline Pierré.
Ce même été, un politicien à vent de ce petit bouquin. Il lit le titre, la quatrième de couverture et s'insurge !
Le petit détail comique de cette histoire c'est que cet homme politique travaille pour… le bureau égalité homme-femme.
Le petit détail dramatique de cette histoire, c'est qu'il n'a pas lu cet essai puis qu'il est à paraître….
Le détail gênant de cette histoire c'est qu'il ne se contente pas de s'insurger, il envoie un courriel à la maison d'édition pour lui intimer l'ordre de cesser la publication du dit ouvrage. Rien que ça…
Ses arguments ? le livre, qu'il n'a pas lu, serait un appel à la haine ! Il y va carrément de menace de poursuites judiciaires.
Au milieu de ce fourbi, la grosse machine Mediapart entend parler de l'affaire et met en lumière cette tentative de censure aux doux parfums de cancel culture…
Le Buzz est fait… Monstrograph voit ses commandes exploser ! Ce qui me semble bon signe puisque tous ces exemplaires vendus devraient être en toute logique lus et donc enfin nous savons de quoi parle cet atroce livre… Mais la maison d'édition n'était pas prête à un tel succès, ils rééditent par trois fois le livre de Pauline Harmange mais ne peuvent plus suivre. Un livre est menacé d'interdiction, peine à être diffusé et profite d'une publicité éclair ? Ni une ni deux, la grande maison d'Éditions du Seuil propose de prendre le relais et voila que Moi les hommes, je les déteste va inonder les libraires francophones !
Ironique non ? Cynique ? Je dirais jouissif pour ma part…
Maintenant que ce livre est visible par tous, un deuxième Buzz s'installe, principalement sur les réseaux sociaux soyons honnête, mais nous connaissons tous le pouvoir de ces réseaux…
Comme je suis une indécrottable curieuse, que j'aime bien les Buzz, que je suis féministe et que j'ai une tendresse particulière pour la liberté d'expression, j'ai lu Moi les hommes, je les déteste !
Pour savoir de quoi il parle et avoir le droit, ensuite, d'en parler. Parce que la culture, la lecture, les opinions et les débats, c'est comme le droit de vote: si tu ne l'exerces pas, t'es gentil, tu fermes ta bouche quant aux résultats, merci beaucoup, belle journée.
Et bien j'ai adoré ce livre. le fait d'être d'accord ou pas avec Pauline Harmange n'a aucune importance ! L'important c'est qu'elle est une voix parmi les autres et qu'elle a le droit de l'exprimer. Vous, nous, avons le droit de ne pas l'entendre, de la comprendre, de la rejeter ou d'y adhérer.
Je crois que le débat s'arrête tout simplement là…
Et si l'on veut débattre du contenu du livre, on a un devoir : celui de le lire
A partir de là, on peut commencer toutes les joutes verbales, d'opinion ou d'idéaux: ce ne sera que constructif pour le futur ou révélateur du chemin qu'il y a encore à parcourir…
Du coup, en plus d'avoir lu, j'ai un avis sur le texte de Pauline Harmange. Je ne me positionne pas en pro ou anti, parce que je me moque de prendre position, mais ses mots ont eu un échos en moi.
En formulant cette « terrible » phrase, Pauline Harmange se débarrasse de tout un carcan patriarcale qui enserre bon nombre de combat féministe. Elle cesse de ménager l'homme, de minimiser son rôle et arrête tout simplement de s'en encombrer. En choisissant, volontairement et consciemment, la misandrie elle propose une pensée qui met toute la société face à ses responsabilité.
Le livre de Pauline n'est ni un appel à la haine ni un manuel de détestation de l'homme: ce sont ses mots, ses réflexions et des faits réels qu'elle couche sur le papier dans un très bel appel à la sororité, à l'amour de soi et de nos consoeurs. le livre de Pauline est une voix féministe, un combat, un coup de stabiloboss sur les dysfonctionnements de notre société et, n'en déplaise à ces détracteurs, une très belle exhortation à la solidarité ! J'ai toujours dans un tiroir de ma maison, une réserve de livres à offrir. le petit cadeau de dernière minute, une attention, un message de solidarité ou, j'avoue, une douce propagande. Des petits livres très vite lus, aux messages forts et essentiels que j'estime important d'avoir dans tout foyer…
L'essai de Pauline Harmange va rejoindre ces idées cadeaux et je vais le diffuser à gauche à droite, comme des petites graines, me laissant surprendre des fleurs qui s'en épanouiront
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Dans ce cours essai au titre résolument provocateur, Pauline Harmange s’interroge et interroge : est ce que la misandrie est le contraire de la misogynie ?

Selon l𠆚utrice, militante féministe, la misandrie n𠆞xiste qu𠆞n réaction à l’oppression masculine. Certains passages sont justes (notamment en ce qui concerne le syndrome de l’imposteur dont beaucoup de femmes souffrent, certains hommes également mais ils sont moins nombreux), drôles et piquants. A mon sens, il faut lire cet essai comme une invitation au débat et une ode à la sororité.

Je trouve que le titre peut desservir l𠆞ssai et en rebuter beaucoup. Je ne l𠆚i pas acheté justement à cause de ce titre agressif et racoleur mais j’étais ravie de le trouver dans la boîte à livres de mon immeuble.

Si vous souhaitez vous plonger dans un récit féministe, lisez King Kong théorie de Virginie Despentes.
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Rien dans la pensée de Pauline Harmange ne me dérange, au contraire j'ai trouvé certaines idées bien formulées et poussant à la réflexion. Mais dans ce petit bouquin, de la réflexion, je n'en ai pas trouvé beaucoup, malheureusement... Si je salue son initiative et son travail, je regrette que l'autrice ne soit pas allée plus loin car le tout est, il me semble, un peu superficiel.
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Je ne suis pas du tout une féministe convertie, mais j'adhère facilement à leur cause ;-)
Il y a pleins de choses vraies et sympa dans ce tout petit livre.
J'avoue que c'est un cliché de demander aux petites filles "tu as un amoureux" mon dieu elles auront bien le temps de voir qu'on n'a pas toujours besoin d'eux !!
J'avoue qu'après 20 de vie commune, ça ne me perturberait aucunement de vivre à présent seule peinarde avec ma charge mentale que JE m'impose, les tâches que JE dois faire quand J'ai envie. Mais bon ainsi va la vie. Ca fait du bien de voir qu'on pense pratiquement toutes pareil !! car dieu sait qu'autour de moi j'ai des copines qui ont la même opinion, pour vivre heureuses vivons séparés et retrouvons nous pour les bons moments !!
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Un essai sympathique mais décevant. En achetant ce livre je pensais trouver une réelle argumentation sur la misandrie, or voilà un texte assez peu révolutionnaire présentant des arguments déjà connus quand on a lu un peu d'oeuvres féministes.

Les + : des passages réellement intéressants. L'autrice écrit vraiment bien. le livre est court et efficace, on le lit aisément d'une traite. C'est une base correcte pour une initiation sur cette question.

Les - : un point de vue très blanc, bourgeois et hétéro, malgré les tentatives de référence au lesbianisme. L'usage fréquent de « cis » pour parler des hommes n'était pas nécessaire ; cela donnait juste une nuance transphobe au propos présenté (bien que j'imagine que ce n'était pas l'objectif de l'autrice).

Ce que j'aurais aimé y lire : une réflexion sur la manière dont la misandrie n'est pas un outil politique pertinent lorsqu'on prend en compte l'existence d'un racisme structurel dans nos sociétés. le besoin de généralisation est bien-sûr légitime. Seulement, il aurait été bien d'ajouter une nuance à un moment en expliquant que le suprémacisme blanc profite du système patriarcal pour exploiter et opprimer également les hommes racisés. le manque de référence à l'intersectionnalité des oppressions et systèmes de domination s'est fait lourdement ressentir.

De plus, la pertinence de la misandrie en tant que projet politique, (puisque c'est ainsi qu'elle est conçue ici et pas comme un simple ressentiment personnel), est aussi remise en cause par l'objectif auquel on aspire avec nos luttes féministes. Souhaite-t-on juste « que les hommes deviennent meilleurs » ou souhaite-t-on l'abolition des classes de genre et ainsi de tous les mécanismes oppressifs qu'elles engendrent ?

Bien que l'essai se veuille en contraste avec les féministes universalistes et néolibérales, je trouve qu'il est tout de même emprunt de certains réflexes de ces courants.
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J'ai lu ce petit livre sur les conseils d'un ami (un homme, oui) et l'ai relu tout de suite. A la première lecture, je me suis dit, oh, c'est un peu exagéré tout en étant un peu rapide, comme analyse. Et, finalement, j'ai senti qu'il y avait du potentiel, dans ces mots, dans ces idées-là. de l'impertinence, de l'humour, un sérieux sens de l'observation et de l'à-propos. La seconde lecture m'a fait cogiter, m'a donné envie de lire (ou relire) d'autres auteur(e)s sur le sujet, de m'y investir intellectuellement, aussi.
Si les classiques sont les livres qu'on relit, alors peut-être que celui-ci, l'air de rien, en deviendra un.
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