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Paul Neary (Illustrateur)
EAN : 9780785159018
304 pages
MARVEL - US (21/12/2011)
3/5   1 notes
Résumé :
S.H.I.E.L.D. faces its greatest threat - from within! All that stands in the way of its enigmatic inner agenda is Nick Fury himself...but Fury falls from grace when S.H.I.E.L.D.'s ruling council, commanded by the mysterious Deltite, frames him for treason and sends him running for his life. The network Fury built turns against him, and even he can't fight an army alone. Going underground, Fury gathers allies - but the Deltite's cult have targeted Fury's few remainin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il s'agit d'une histoire complète, parue initialement sous la forme de 6 épisodes de 46 pages, en 1988. le scénario est de Bob Harras, les dessins de Paul Neary, l'encrage de Kim DeMulder, et la mise en couleurs de Bernie Jaye.

Nick Fury a revêtu une combinaison antiradiation pour descendre dans la carcasse de l'helicarrier qui s'est écrasé dans une région désertique des États-Unis (événement survenu dans The sensational She-Hulk écrit et dessiné par John Byrne encré par Kim DeMulder, 1985). Il découvre que l'enveloppe du noyau servant de source d'énergie est fissurée et que le coeur menace d'exploser. Avec l'aide de Clay Quatermain (un autre agent du SHIELD) et de Sidney Levine (Gaffer, le scientifique en chef du SHIELD, l'équivalent de Q pour James Bond), il réussit à maîtriser les fuites et à faire extraire le coeur de l'épave. Mais un vaisseau d'Hydra arrive et barbotte le réacteur sous le nez de l'équipe du SHIELD. Quelques instants plus tard, Fury est contacté par Jack Rollins (un de ses agents dormants) qui l'informe que l'entreprise pétrolière Roxxon s'apprête à enclencher une opération baptisée "Delta". Suite à son investigation sur place, Fury est convoqué par le conseil d'administration du SHIELD qui l'accuse de haute trahison. Il prend la fuite, recherché par tous les agents du SHIELD.

En 1988, Marvel Comics décide de moderniser le personnage de Nick Fury, mais plus encore l'organisation de contrespionnage qu'est le SHIELD. Nick Fury est apparu pour la première fois en 1963 (créé par Stan Lee et Jack Kirby, dans Marvel Masterworks - Nick Fury, Agent of SHIELD). Il devient rapidement le chef du SHIELD, organisation combinant espionnage et relent de superhéros, avec des combinaisons moulantes, des gadgets technologiques largement supérieurs à ceux de James Bond, et un vaisseau amiral aérien des plus imposants. Il dépasse le cadre du héros d'action grâce aux histoires de Jim Steranko (rééditées dans SHIELD by Jim Steranko, 1968) qui introduit un graphisme en avance de nombreuses années sur ce qui se fait dans les comics de l'époque.

Bob Harras bénéficie d'une pagination confortable (près de 300 pages) pour faire souffler un vent de changement dans une organisation devenue omniprésente, quelque peu totalitaire (le SHIELD a essayé de faire une OPA sur Stark International pour assurer leur approvisionnement en armement de pointe), et condamnée à des affrontements répétitifs contre des organisations terroristes cagoulées (comme Hydra) fondées sur les cendres du nazisme. Avec un peu de recul, le lecteur constate qu'Harras intègre toutes les conventions attendues : la technologie d'anticipation, les QG secrets, les agents doubles ou triples, 2 femmes fatales, les alliances contraintes avec l'ennemi, les rendez-vous clandestins, les sites naturels prestigieux, l'organisation ennemie souhaitant devenir maître du monde, etc. Il n'oublie pas les éléments récurrents gravitant autour de Nick Fury : l'Helicarrier (ce qu'il en reste), les mystérieuses silhouettes anonymes composant le directoire du SHIELD, les agents les plus connus (la Contessa Valentina de la Fontaine, Dum Dum Dugan, Gabe Jones, Eric Koenig, Caly Quatermain, Gail Runciter, Jasper Sitwell, Jimmy Woo), le lien avec les superhéros Marvel (brève apparition des Avengers côtes Ouest et Est, et Henry Peter Gyrich leur agent de liaison), un vieux pote de Fury qui a intégré la CIA (Al MacKenzie), les LMD (Life Model Decoy) et Madame Hydra (enfin une de ses incarnations).

Paul Neary cite lui aussi ses prédécesseurs pour bien mettre en évidence la filiation avec ses prédécesseurs, à commencer par Jim Steranko. Il reprend tous les éléments graphiques : de la forme des costumes moulants, aux tenues permettant de planer dans les airs, en passant pas la salle monumentale et sombre où Fury dialogue avec le directoire. En y prêtant attention, il est facile de voir comment Neary répète les motifs géométriques d'ombre portée, chers à Steranko, ainsi que les motifs géométriques des énergies (procédé facilité par l'évolution des moyens techniques à la disposition du metteur en couleurs, mais avant l'avènement de l'infographie). Neary a un style réaliste simplifié, un peu rond dans l'encrage, très facile à lire. Il rend hommage de manière plus discrète à Jack Kirby (certaines postures lors des scènes d'action) et à Alan Davis (la forme des visages des femmes), dessinateur qu'il a souvent encré à ses débuts.

Au sixième chapitre, le lecteur a même la surprise de découvrir que Bob Harras a fait l'effort de concevoir des motivations fort originales pour l'individu qui tire les ficelles de toutes ces machinations, à la fois inattendues, logiques, et émanant naturellement d'une des particularités spécifiques à cette série et à l'organisation du SHIELD. Cependant, c'est très, très, très long, et peu palpitant. Au final le lecteur se dit que les meilleurs moments de la série sont les couvertures des 2 premiers épisodes réalisées l'un par Jim Steranko, et l'autre par un Bill Sienkiewicz plus sarcastique que jamais.

Pourtant la narration est dense, il survient de nombreux événements et retournements de situations dans chaque épisode, les scènes d'action sont vivantes et enlevées, et le rythme est soutenu. En y regardant de plus près le lecteur constate que les dessins de Paul Neary, aussi efficaces qu'ils soient, manquent singulièrement de personnalité et de vision d'ensemble. Neary ne dispose pas d'une personnalité artistique aussi affirmée que celle de Steranko ; il se contente de singer son style en restant en surface, sans en maîtriser la substance. Ainsi il recopie sa manière de faire des ombres à base de triangle (dans les aérations des couloirs métalliques), mais ces ombres n'ont aucun rapport avec la source lumineuse, et elles ne figurent que dans quelques cases. Il n'y a ni logique d'éclairage, ni cohérence artistique. Il en va de même lorsqu'il utilise les perspectives vertigineuses d'étages sans fin. Autant le lecteur peut croire à un puits de lumière monumental dans l'immeuble du SHIELD, autant ce même puits insondable dans les sous-sols de l'usine Roxxon n'est qu'un artifice visuel pour faire croire à une installation dépassant l'entendement. Mais dans le contexte de l'histoire, ce gigantisme n'a aucune raison d'être, aucune logique narrative. Effectivement de scène en scène, Neary s'inspire de ses prédécesseurs pour reproduire une pale copie manquant de vie. Quand Fury et sa troupe escalade des pics rocheux enneigés, le lecteur voit la neige, les escarpements, mais il ne perçoit pas la mise en danger, le froid, ou l'exploit physique. La mise en scène est trop plate, à la fois trop littérale et trop simplifiée pour que le lecteur puisse y croire. La réelle application de Neary manque de souffle, d'élan. C'est comme s'il s'agissait d'un bon professionnel s'inspirant servilement d'autres dessinateurs, affadissant tout. Même le titillement des hormones du lecteur mâle avec les personnages féminins tombe à plat, qu'il s'agisse de Madame Hydra (avec sa tenue qui lui les laisse les cuisses à l'air dans une scène, puis pas dans l'autre, sans explication), ou les combinaisons moulantes des agents féminins du SHIELD dont on finit par avoir l'impression que Neary dessine des femmes nues.

Avec cette idée en tête, le lecteur se rend compte que la narration de Bob Harras présente des défauts similaires, mais pas identiques. Les dialogues sont d'une platitude navrante, entre expressions toutes faites et appliquées, incapables de transmettre la moindre émotion crédible, et interventions explicatives (à haute voix ou sous forme de bulles de pensée) pas tout à fait poussives, mais également très appliquées. du coup, le lecteur a bien du mal à se passionner, ou même ne serait-ce qu'à ressentir de l'empathie pour ces personnages à la diction empruntée, presqu'interchangeable faute de personnalité, qui traversent mécaniquement épreuve après épreuve (avec une sensation de répétition pour la presque capture de Nick Fury reportée d'une péripétie à l'autre). Même la charge contre le les militaires et les Industriels en cheville pour maximiser les profits immédiats au mépris des nations et des individus tombe à plat, tellement elle est générique.

Mais Neary réussit à présenter un univers visuel cohérent (bien que fade et dérivatif), et Harras réussit à bâtir une intrigue maline dont le fin mot repose sur le concept de maintenance d'un système (très bien vu) et une particularité du métabolisme de Nick Fury exposée par Jim Starlin (scénario) et Howard Chaykin (dessins et encrage) dans l'épisode 31 de Marvel Spotlight (décembre 1976).

Avec cette histoire, Bob Harras et Paul Neary réussissent le paradoxe de raconter une histoire intéressante de manière si banale, qu'elle en perd sa saveur et que le lecteur finit par compter le nombre de pages qui reste, alors que les révélations finales en font ressortir l'originalité. Par la suite Bob Harras a entamé une série dédiée à Nick Fury (Nick Fury, agent of SHIELD classic 1) qui durera 47 épisodes de 1989 à 1989.
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