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Critique de Foufoubella


J'avais étudié La lettre écarlate lors de mes années universitaires, dans un module consacré à la littérature américaine, et plus particulièrement les fondements de ladite littérature.
Cela remonte à plus de vingt ans, et si je me rappelais très très bien du début du roman, je dois bien admettre que le reste s'était évaporé. Ce dont je me souvenais également était que ce roman est considéré comme l'un des premiers romans américains, si ce n'est le tout premier, que son auteur, Nathaniel Hawthorne, né Hathorne il me semble, avait modifié son nom de famille pour s'émanciper du passé de cette dernière, des puritains convaincus ayant participé à la chasse aux sorcières.

Je pense qu'en voyant la couverture de ce roman, notamment dans la collection Totem de Gallmeister, ainsi aussi que par son titre, on ne peut que penser à La Servante écarlate, roman pourtant écrit bien plus tard. Je pense surtout que ce qui relie ces deux romans est leur héroïne, aussi inoubliable l'une que l'autre. Hester Prynne, ici, qui reste digne et forte lorsqu'elle est exhibée avec l'insigne infâme sur sa poitrine, et qui le restera des années durant, et June, dans le roman de Margaret Atwood, qui refuse son sort.

Mais que penser vraiment de ce roman? Est-il moderne ou, au contraire, a-t-il mal vieilli? J'aurais tendance à répondre un peu des deux.
Il a mal vieilli sur certains aspects, notamment au niveau de la narration pure, et ce malgré la nouvelle traduction (qui n'est pas mauvaise pour autant, je tiens à le signaler). le côté quelque peu mystique, une société très austère, même si cela existe encore aujourd'hui, malheureusement, plombent quelque peu le rythme de ce roman. Cependant, en rappelant en prime que Nathaniel Hawthorne a placé son action plus de deux siècles avant son ère, il est incroyable de constater que l'action pourrait également être placée en 2022, dans certaines contrées, mais il pourrait aussi y avoir sa place en Amérique où les questions de religion, d'adultère et de fidélité même, ainsi que de vengeance, faire vengeance soi-même, restent prépondérantes. Si je voulais résumer ce livre, je dirais qu'il met en place le mythe de la société américaine.

Et moi dans tout ça, est-ce que j'ai apprécié ma redécouverte de cette oeuvre (que j'avais lue en anglais à l'époque)? J'ai adoré le début, j'ai trouvé que les descriptions étaient très réalistes, j'arrivais à respirer le même air, à ressentir l'atmosphère. Puis, j'ai trouvé que le roman s'enlisait dans quelque chose d'un peu trop introspectif et qu'il manquait alors de dynamisme, de rythme, les tourments des protagonistes étant trop présents et plombant l'intrigue. J'ai par contre trouvé que le procédé narratif était très moderne, l'auteur n'hésitant pas à interpeller son lecteur tout au long du livre, le prenant à témoin, l'obligeant presque à se positionner.

En bref, un classique absolu de la littérature, pour moi, un roman qui doit être lu si on s'intéresse à la littérature américaine.
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