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Citations sur Le meurtre de Harriet Monckton (27)

Elle avait hésité un moment, mais ensuite elle avait débouché la bouteille et bu son contenu. Son dernier geste sur Terre avait été courageux. Cela ferait peut-être une différence.
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Son expression à la fin, après les premiers spasmes et la douleur soudaine qui lui avait brûlé l’œsophage alors que le poison faisait effet – trente-cinq grains, estimera-t-on, alors que les trois quarts d’un grain auraient suffi à tuer un homme – avait été presque paisible. Surprise, peut-être, que cela se termine ainsi. Et ici, parmi tous les endroits, à la lueur d’une unique bougie vacillante. La main qui avait porté le poison avait pu se glisser au-dehors sans être vue.
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— Ce serait sûrement un péché terrible, avait-elle dit.
Mais déjà elle hésitait.
On le lisait sur son visage. Le rejet, suivi du doute. Aucun des plans qu’elle avait envisagés n’était infaillible. Les choses peuvent toujours mal tourner. Et combien il serait plus facile de faire table rase, de recommencer. Elle agirait différemment, bien sûr. Et sa vie pourrait glisser dans ses anciens rails. Elle serait respectable, totalement. Elle pourrait aller à Arundel, comme elle l’avait prévu, avant que son problème ne se manifeste. Elle pouvait encore – même si elle vieillissait – trouver un bon parti.
Toutes ces pensées agitaient son visage.
— Est-ce que ça va faire mal ? avait-elle demandé, et la Mort s’était frotté les mains avec joie, sachant qu’elle lui appartenait presque.
Un peu, peut-être. Pas bien pire que ce que vous endurez chaque mois. Ce sera rapide.
Ce n’était pas un mensonge, pas vraiment. Au moins cette souffrance-là prendrait vite fin, et elle redeviendrait, effectivement, ce qu’elle avait été, bien que ce soit dans l’état d’avant sa naissance. Au néant.
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«— Ce serait sûrement un péché terrible, avait-elle dit.
Mais déjà elle hésitait.
On le lisait sur son visage. Le rejet, suivi du doute. Aucun des plans qu’elle avait envisagés n’était infaillible. Les choses peuvent toujours mal tourner. Et combien il serait plus facile de faire table rase, de recommencer. Elle agirait différemment, bien sûr. Et sa vie pourrait glisser dans ses anciens rails. Elle serait respectable, totalement. Elle pourrait aller à Arundel, comme elle l’avait prévu, avant que son problème ne se manifeste. Elle pouvait encore – même si elle vieillissait – trouver un bon parti.
Toutes ces pensées agitaient son visage.
— Est-ce que ça va faire mal ? avait-elle demandé, et la Mort s’était frotté les mains avec joie, sachant qu’elle lui appartenait presque.
Un peu, peut-être. Pas bien pire que ce que vous endurez chaque mois. Ce sera rapide.
Ce n’était pas un mensonge, pas vraiment. Au moins cette souffrance-là prendrait vite fin, et elle redeviendrait, effectivement, ce qu’elle avait été, bien que ce soit dans l’état d’avant sa naissance. Au néant.»
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Vous n’êtes pas la première fille à avoir des ennuis, vous savez. C’est évident pour quiconque a un œil et la moitié d’un cerveau. Regardez-vous.
Et en effet, elle s’était regardée. Les robes peuvent cacher bien des choses, mais il arrive un moment où le gonflement du ventre d’une fille soulève le bas de ses jupes et toute sa silhouette semble étrange. Tout sonne faux.
— Si j’avais juste assez d’argent, avait-elle dit, alors je pourrais partir et ne plus déranger personne…
Ceci est une meilleure solution. Ça résout complètement le problème. Vous le voulez, oui ou non ?
— Qu’est-ce que c’est ?
Une gorgée. Cela vous aidera à redevenir comme avant ; l’effet est très rapide.
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Elle ne la méritait pas, cette pitié, en réalité. Debout, le dos droit, fière, un petit froncement de sourcils comme si elle avait été interrompue dans ses prières, plutôt que l’acte bien plus profane auquel elle se livrait. L’air même autour d’elle était sale, contaminé. Il puait le péché.
Elle avait échangé quelques mots, à voix basse, bien qu’aussi tard et dans ce lieu il n’y eût personne pour l’entendre. Quelqu’un aurait pu, peut-être, rentrer à pied, le long de la route, à une trentaine de mètres, mais, ici, leur isolement était total.
Il y a autre chose que je pourrais faire pour vous aider.
Elle avait dit :
— Je pensais que nous étions d’accord…
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Quand la Mort nous rend visite, elle revêt le plus inattendu des déguisements.
Harriet Monckton n’a pas eu le temps de penser à cela, ni de réfléchir à quelque chose d’aussi profond que la vie et la mort. Elle n’a même pas, à la fin, eu le temps de dire ses prières, de demander de l’aide ou de confesser ses péchés.
Mais au moins, elle n’était pas seule. Un tel privilège n’est pas accordé à tous ; peut-être était-ce une manifestation de miséricorde.
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