Gennie est installée sur une péniche dans le Kent depuis près de six mois. Un vieux rêve, pour lequel elle a quitté un emploi très lucratif de commerciale à Londres, et des activités nocturnes juteuses. A-t-elle fui ? Pourquoi les tuiles commencent-elles à lui dégringoler dessus ?
'
Ecume de sang', tout comme le précédent (
Comme ton ombre) de cette auteur est le genre de livre que j'ai du mal à lâcher une fois commencé, d'autant qu'
Elizabeth Haynes sait renouveler ses thématiques d'un thriller à l'autre.
Le récit est vif, rythmé par l'alternance entre la vie présente de la jeune femme, et celle qu'elle menait à Londres. le contraste entre ces deux cadres contribue à l'intérêt du roman : les relations amicales et la vie quasi-communautaire entre mariniers sont aux antipodes de l'environnement mafieux et de plus en plus délétère dans lequel elle évoluait à Londres.
Le suspense ne faiblit pas, le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer.
On est tellement pris dans la narration qu'on peut rester déstabilisé quelques instants au changement de contexte à chaque paragraphe. Procédé classique et toujours efficace que manie très bien aussi
Karine Giébel, notamment dans '
Chiens de sang'.
Quelques réserves :
- un témoin impliqué dans une affaire doit-il/elle forcément craquer sur l'inspecteur qui mène l'enquête ? Même pas le prestige de l'uniforme, ici : il porte des jeans... sauf quand il les enlève fébrilement pour cause (je cite) d' "ér3ction tangible" *.
- Gennie a trois vies, et plus j'avançais dans le récit, moins j'arrivais à croire qu'il s'agissait d'une seule et même personne, tant ses attitudes et réactions peuvent être totalement contradictoires, surtout lorsqu'elle se comporte en parfaite bécasse
- la fin est à la fois "action", guimauve et prévisible
Quoi qu'il en soit, cette lecture fut agréable et distrayante et c'est parfait après des ouvrages plus fastidieux.
* tangible = que l'on peut toucher