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Citations sur Chemins sans issue selon Van Gogh (46)

Il plissa les yeux pour mieux apprécier la structure, puis il traça au pinceau la ligne d'horizon. Il était encore conscient jusque-là. Puis il se lança avec fureur dans l'attaque de la toile, comme un somnambule paradoxal qui calculerait ses moindres gestes. Les artistes, les musiciens, les écrivains connaissent cette fièvre, cette ivresse qui monte des profondeurs et donne une surconscience. Les verts commencèrent à vibrer, rehaussés de jaune citron et de chrome, des touches de violet pour les complémentaires qui enchanteraient les yeux en les asservissant à leur charme sourd. Le ciel fut balayé au cobalt, avec la densité sur l'horizon pour signifier la menace de l'orage. On aurait cru la nuit dans la lumière du matin. Il jeta des nuages en blanc frottés de bleu. La solitude. Pas un homme, pas un cheval, pas un chien. Il ponctua le premier plan de quelques gouttes d'espoir ou de sang en carmin. Des coquelicots. La touche discontinue qu'il aimait tant pour suggérer resta au bas de la toile. Et les brosses lui tombèrent des mains. Un silence impressionnant planait sur cette image : Champ de blé sous un ciel orageux. Presque un trop grand calme. L'infini silencieux. Le monde sans moi peut aller de l'avant, se dit-il.
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Le ciel fut balayé au cobalt, avec la densité sur l'horizon pour signifier la menace de l'orage. On aurait cru la nuit dans la lumière du matin. Il jeta des nuages en blanc frottés de bleu. La solitude. Pas un homme, pas un cheval, pas un chien. il ponctua le premier plan de quelques gouttes d'espoir ou de sang en carmin. Des coquelicots. La touche discontinue qu'il aimait tant pour suggérer resta au bas de la toile. Et les brosses lui tombèrent des mains. Un silence impressionnant planait sur cette image : Champ de blé sous un ciel orageux. Presque trop grand calme. L'infini silencieux. Le monde sans moi peut aller de l'avant, se dit-il.
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Le Champ de blé aux corbeaux, chef-d’œuvre érigé en mythe, devint, non sans raison, une image synthétique, tant par le sujet que par la forme, du destin de Vincent Van Gogh. D’autres toiles aussi belles témoignent du séjour à Auvers-sur-Oise. Il revint à celle-ci de dire le bonheur de vivre et l’impossibilité pour l’artiste d’y parvenir.

Chapitre 6. On dit...
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Le lendemain matin, la pluie s’abattit sur Auvers. Mais plus rien ne pouvait l’arrêter. Il s’éloigna vers Méry et s’attaqua avec passion à une toile qui pouvait paraître presque informe à ses contemporains. Un vol de corbeaux, encore eux, animait le centre. Et pour finir ce Paysage d’Auvers sous la pluie, il zébra violemment la toile de traits noirs comme autant de larmes, ou comme s’il voulait raturer la peinture qui était sa passion et sa perte.

Chapitre 5. Noirs corbeaux
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(p. 23)
Mieux vaux crever de passion que mourir d'ennui !
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Comme tous les êtres extrêmement sensibles et sensitifs, Vincent pouvait varier a l'instant, telle une feuille sur un arbre, aux moindres frémissement de l'air mental.
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Ce que le Champ de blé aux corbeaux annonçait s’imposait maintenant de plus en plus à son esprit. Il n’avait plus de chemins, les siens ne menaient nulle part et le faisaient trop souffrir. Ne lui restait plus qu’à suivre les corbeaux. Les mille raisons et mots qui agitaient son esprit se cristallisaient en cette pensée.

Chapitre 5. Noirs corbeaux
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La vie est belle, l’art est beau, mais mon destin est le malheur.

Chapitre 5. Noirs corbeaux
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Il en était là de sa méditation, quand, soudain, un vol de corbeaux effrayés s’entendit derrière lui et s’éloigna à tire-d’aile au-dessus de la mer jaune. Le noir ! La mort ! pensa Vincent. Le voilà mon chemin, celui de ces âmes damnées. Il prit un pinceau chargé et libéra en noir le vol des corbeaux, telle une traînée qui s’éloignait jusqu’au coin droit de la toile. En diagonale, à la manière de Rubens qu’il avait admiré dans la cathédrale d’Anvers.

Chapitre 5. Noirs corbeaux
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Devant lui, une mer de blés mûrs à couper au plus vite, un ciel dense et tourmenté au-dessus et ces trois chemins qui ne mènent nulle part. Des chemins de terre et d’herbe, tous les trois. Il pensa aux couleurs nécessaires et, dans une fulgurance, le sens de la toile lui sauta au visage. Le jaune dense presque ocré et le bleu, c’était l’accord de la joie, du bonheur, il l’avait toujours vu ainsi.

Chapitre 5. Noirs corbeaux
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