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Citations sur Dans la forêt (850)

J’en ai le souffle coupé. C’est la première fois que nous voyons autant de lumière le soir depuis que la lampe à pétrole a rendu l’âme en crachotant au printemps dernier. Cela change nos voix, donne à nos mots plus de rondeur et de douceur et de plénitude, avec une pointe de crainte révérencielle. Pures et sans fumée, les flammes oscillent et bondissent comme des danseurs autour de leurs mèches noires et raides, et tout dans la pièce paraît chaud et tendre. Mes yeux s’emplissent de larmes, et je continue de fixer ces langues brillantes, ces pétales de feu.
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C’est étrange d’écrire ces premiers mots comme si je me penchais par-dessus le silence moisi d’un puits, et que je voyais mon visage apparaître à la surface de l’eau – tout petit et se présentant sous un angle si inhabituel que je suis surprise de constater qu’il s’agit de mon reflet. Après tout ce temps, un stylo a quelque chose de raide et d’encombrant dans ma main. Et je dois avouer que ce cahier, avec ces pages blanches pareilles à une immense étendue vierge, m’apparaît presque plus comme une menace que comme un cadeau – car que pourrais-je y relater dont le souvenir ne sera pas douloureux ?
Tu pourrais écrire sur maintenant, a dit Eva, sur l’époque actuelle. J’étais tellement persuadée ce matin que le cahier me servirait à étudier que j’ai dû faire un effort pour ne pas me moquer de sa suggestion. Mais je me rends compte à présent qu’elle a peut-être raison. Tous les sujets auxquels je pense – de l’économie à la météorologie, de l’anatomie à la géographie et à l’histoire – semblent tourner en rond et me ramener inévitablement à maintenant, à ici et aujourd’hui.
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Nous sommes cernées par la violence, par la colère et le danger, aussi sûrement que nous sommes entourées par la forêt. La forêt a tué notre père, et de cette forêt viendra l'homme – ou les hommes – qui nous tueront.
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Avant j'étais Nell, et la forêt n'était qu'arbre et fleurs et buissons. Maintenant, la forêt, ce sont des toyons, des manzanitas, des arbres à suif, des érables à grandes feuilles, des paviers de Californie, des baies, des groseilles à maquereau, des groseilliers en fleurs, des rhododendrons, des asarets, des roses à fruits nus, des chardons rouges, et je suis juste un être humain, une autre créature au milieu d'elle.
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– Ca va aller, a-t-il balbutié une fois, longtemps après qu'il se fut senti capable de parler. Ça va aller.
Puis il a rassemblé tout son être qui s'évanouissait, a porté son regard sur moi et a dit :
– Ne t'inquiète pas. Pumpkin.
Et longtemps après que son regard se fut tourné vers l'intérieur, longtemps après qu'eut cessé même son tremblement et que sa respiration irrégulière nous eut prise de court, nous lui avons parlé.
– Pardon, ai-je dit d'une voix étranglée, tandis que les premières étoiles paisibles apparaissaient dans le ciel clair.
Mais quand j'ai été capable de prononcer ces mots, je m'adressais à un cadavre.
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Aujourd’hui est une journée pire que Noël. Aujourd’hui est une journée qui mérite de laisser tomber le calendrier pour y échapper. C’est une journée qui ne pourra jamais rien signifier d’autre que le regret et la perte et un chagrin comme l’acier – si dur, si vif, si froid que l’air même paraît brutal. Respirer fait mal. […] Parce qu’aujourd’hui, c’est l’anniversaire de mon père, et toutes les pensées qu’il m’inspire sont ternies par le souvenir de sa mort.
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Je l'aimais tant - ma douce, douce sœur -, j'aimais en elle tout ce que j'avais jamais aimé, j'aimais tout ce que je savais d'elle et tout ce que je savais ne pouvoir jamais atteindre, j'aimais cette danseuse, cette femme belle sous mes mains, cette sœur avec qui j'avais autrefois peuplé une forêt, cette sœur avec qui j'avais souffert tant de choses, cette sœur que je ne pourrais quitter ni pour l'amour, ni dans la mort.
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Les civilisations périclitent, les sociétés s'effondrent et de petites poches de gens demeurent, rescapés et réfugiés, luttant pour trouver à manger, pour se défendre de la famine et des maladies et des maraudeurs tandis que les herbes folles poussent à travers les planchers des palais et que temples tombent en ruine. Regardez Rome, Babylone, la Crète, l’Égypte, regardez les Incas ou les Indiens d'Amérique.
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Tout le monde dans ce pays de branleurs est capitaliste, que les gens le veuillent ou non. Tout le monde dans ce pays fait partie des consommateurs les plus voraces qui soient, avec un taux d'utilisation des ressources vingt fois supérieur à celui de n'importe qui d'autre sur cette pauvre terre. Et Noël est notre occasion en or d'augmenter la cadence.
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C’est étrange, d’écrire ces premiers mots, comme si je me penchais par-dessus le silence moisi d’un puits, et que je voyais mon visage apparaître à la surface de l’eau – tout petit et se présentant sous un angle si inhabituel que je suis surprise de constater qu’il s’agit de mon reflet.
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