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Citations sur Dans la forêt (850)

Mon père a toujours méprisé les encyclopédies.
–Il n’y a aucune poésie en elles, aucun mystère, aucune magie. Étudier l’encyclopédie, c’est comme manger de la poudre de caroube et appeler ça de la mousse au chocolat. C’est comme écouter des lions rugir sur un CD et penser que tu es en Afrique, se plaignait-il après avoir passé un après-midi à essayer de convaincre la prof de la classe des grands de l’école élémentaire de laisser ses élèves s’initier à la recherche scientifique en élevant des têtards et en cultivant des moisissures plutôt qu’en recopiant des articles de l’encyclopédie.
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Je n’ai jamais vraiment su comment nous consommions. C’est comme si nous ne sommes tous qu’un ventre affamé, comme si l’être humain n’est qu’un paquet de besoins qui épuisent le monde. Pas étonnant qu’il y ait des guerres, que la terre et l’eau soient polluées. Pas étonnant que l’économie se soit effondrée.
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Il est mort en même temps que le soleil se couchait. Nous l'avons tenu, nous avons caressé son visage et lui avons parlé comme les mères parlent à leurs enfants malades, leur promettant que ça irait, leur murmurant les mensonges qui se transcendent eux-mêmes, deviennent une sorte de vérité simplement par la force de l'amour ou la nécessité qui les commande. Il a écouté ces mensonges et a essayé de se reposer.
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Nous détestions le thé avant que tout cela n'arrive. Je buvais du chocolat et Eva évitait la caféine, mais à présent les sachets de thé éventé de notre mère sont l'une des rares gâteries qui nous apporte un peu de bien-être. [...] si on retire l'agrafe qui ferme le sachet et qu'on tamise le thé dans un bol, on s'aperçoit qu'il ne faut qu'une pincée, juste un peu de poussière de thé, pour transformer de l'eau bouillie en un liquide légèrement parfumé dans lequel flotte un soupçon de poudre, et c'est comme une sorte d'alchimie qui civilise l'eau, donne vie au fantôme — au moins — du thé.
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J'ai vécu dans une forêt de chênes toute ma vie, et il ne m'est jamais venu à l'idée que je pouvais manger un gland. (p. 222)
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Pendant ce temps, je lisais- ou plutôt relisais- tous les romans qui se trouvaient dans la maison. J'étais depuis longtemps venue à bout de la dernière pile des livres de la bibliothèque, mes cassettes de langues se taisaient, l'ordinateur était une boîte couverte de poussière, les piles de ma calculatrice étaient mortes, aussi retournais-je aux romans pour me nourrir de pensées et d'émotions et de sensations, pour me donner une vie autre que celle en suspens qui était la mienne. (p. 114)
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— Quand l’homme est-il apparu ?
— Quoi ?
— Quand a-t-il évolué ?
— Homo sapiens sapiens est apparu à la fin du Pléistocène moyen, ai-je répondu, citant l’encyclopédie.
— C’est-à-dire ?
— L’homme est apparu il y a au moins cent mille ans. Peut-être même deux ou trois fois ça.
— L’homme est apparu il y a au moins cent mille ans. Et depuis quand l’électricité existe ?
— Eh bien, Edison a inventé la lampe incandescente en 1879.
— Tu vois ? Tout ça… (et d’un ample mouvement du bras, elle a désigné les pièces de la seule maison que j’avais toujours connue) n’était que… comment l’as-tu appelé ? Une fugue dissociative.
Elle a montré ensuite l’obscurité qu’encadrait la porte ouverte.
— Nos vraies vies sont là-bas.
— Mais que se passera-t-il si on a n’a plus à manger, ou si on tombe malade ? On pourrait mourir.
— On peut se retrouver sans plus rien à manger ou tomber malade ici. (Elle a éclaté de rire). Nellie, l’homme meurt depuis au moins cent mille ans. Ce n’est pas important de mourir. Bien sûr qu’on va mourir.
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Petit à petit, la forêt que je parcours devient mienne, non parce que je la possède, mais parce que je finis par la connaître. Je la vois différemment maintenant. Je commence à saisir sa diversité – dans la forme des feuilles, l’organisation des pétales, le million de nuances de vert. Je commence à comprendre sa logique et à percevoir son mystère. 
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Il y a une lucidité qui nous vient parfois dans ces moments là, quand on se surprend à regarder le monde à travers ses larmes, comme si elles servaient de lentilles pour rendre plus net ce que l'on regarde.
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- Eh bien, d'après la génétique...
- La génétique ! (Elle a lâché le mot comme si c'était le nom du violeur.) La génétique. Est-ce que tu as trouvé ça logique, Nell, qu'une femme soit enceinte, porte un bébé en elle pendant neuf mois, puis le nourrisse, s'occupe de lui et change ses couches, et qu'un homme prétende que la moitié de ce bébé est à lui ?
- Notre père changeait nos couches.
- Dans ce cas, il a mérité la part de nous qui lui revient. Par ailleurs (elle a arraché un autre mauvaise herbe, et a ajouté d'une voix forte, douce, et plus sûre que je ne lui avais jamais entendue :) Comment ce bébé pourrait-il même être le mien ?
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Sa vie lui appartient, a-t-elle répondu triomphalement.
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