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Critique de BazaR


C'est quand même super d'avoir des amis !
Une excellente amie, qui connait bien mes goûts, a eu la bonne idée de m'offrir ce recueil consacré à Robert A. Heinlein. Un Livre d'Or de la SF, pensez-donc, une collection devenue légendaire, waouh !

De Heinlein, je n'avais lu que Étoiles, garde à vous ! C'est bien insuffisant pour se faire une idée de l'oeuvre du bonhomme. Avec ce recueil, j'ai au moins une idée de ses qualités de novelliste et j'en suis baba. Ça colle tellement au style scientifique de la grande époque des années 1940-50 que j'apprécie tant, genre Asimov ; je ne peux qu'entrer en résonance.

Dans la plupart de ces nouvelles, le thème scientifique est le sujet principal ; la psychologie des personnages est secondaire. Une fois qu'il avait choisi son sujet, Heinlein poussait très loin ses analyses, au risque de parfois nuire à la fluidité de l'action.
Dans « Un self made man », l'auteur jongle à donner le tournis avec les paradoxes temporels, et son personnage principal ne cesse de monter des hypothèses explicatives. La fin est prévisible mais le chemin vaut son pesant de cacahuètes. Dans « La maison biscornue » il joue avec humour avec les dimensions d'une maison construite dans un tesseract (un cube à quatre dimensions spatiales). Très amusante, même si de nos jours on peut tiquer de voir l'épouse s'évanouir à tout bout de champ (Heinlein était très tradi, il semble). « Sous le poids des responsabilités » montre des astronautes subissant une accélération de plusieurs g sur des semaines de temps. C'est l'histoire qui m'a le moins accroché.

Apparemment Heinlein aimait bien les récits apocalyptiques. Deux nouvelles appartiennent à cet ensemble. « L'année du grand fiasco » est l'occasion pour lui de faire vibrer une corde mathématique, statistique plus précisément. Cette nouvelle m'a rappelé Un paysage du temps de Gregory Benford et aussi le film 2012. « de l'eau pour laver » a aussi un relent 2012, genre film catastrophe avec inondation et quelques individus qui s'accrochent aux branches.
On a aussi droit à un récit dont la thématique pourrait être attribuée à Philip K. Dick (« Les autres »). Un franc côté Truman Show, mais avec un Truman qui aurait volé son cartésianisme à Descartes.

Le gros morceau est une novella – « L'étrange profession de Mr Jonathan Hoag » – dans laquelle l'amour du couple de héros tient le haut du pavé. Seul récit dont la part romance est importante, voire est un ressort principal de l'intrique. C'est aussi un récit où la science, ou plutôt ce vieux bon sens, baisse les bras devant le fantastique… ou presque. Par certains aspects, le récit m'a évoqué le film L'agence (adapté de Dick, je crois). Une excellente histoire.

Avec ce tour d'horizon, il apparaît que Heinlein pouvait manier l'humour et la romance, ne manquait pas d'imagination et ne trouvait pas sacrilège de franchir la frontière du fantastique. Une palette plus large que je ne l'imaginais, et qu'il me faudra explorer plus avant.
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