Alors oui,
Heinlein est un ancien militaire, frustré par une grave maladie qui lui a fait renoncer à la brillante carrière qu'il avait entamée. Oui, la citation finale est :
A la gloire éternelle de l'Infanterie.
Oui, la seule note historique met en exergue l'acte d'héroïsme du soldat de 2e classe Rodger Young pendant la Seconde Guerre Mondiale (blessé 3 fois, il a pu à lui seul détruire un nid de mitrailleuses et permettre à son unité de s'en sortir). Oui, le roman est dédié à un certain A. G. Smith ainsi qu'à
tous les adjudants de tous les temps.
Et oui, l'histoire met en lumière la façon dont un jeune ado désoeuvré trouvera dans l'armée le cadre et les valeurs qui feront de lui un homme.
Doit-on pour autant s'arrêter à ce genre de discours fascisant ? Ce serait une erreur. Car quoi qu'on en dise,
Heinlein est un sacré écrivain. Autant pour les passages où les personnes doutent, se sermonnent, prennent des résolutions, que pour les moments de bravoure où il décrit les combats, âpres, inhumains, où le fantassin malgré son équipement incroyable (armure auto-réparatrice, unité de propulsion - ou jet-packs - permettant de faire des bonds de plusieurs dizaines de mètres, réseau de communication inter-unités) n'est qu'un pion presque impuissant, mais un pion nécessaire. Face à l'adversité, à l'enfer qui se déchaîne à la surface des planètes où s'effectuent les raids, oui, les jeunes hommes pour survivre doivent faire appel à toutes leurs ressources, et ne font confiance qu'à la voix féminine qui leur signalera le retour au bercail (car dans ce monde, les femmes, plus vives, plus douées, plus rationnelles que les mâles, sont pilotes).
Starship Troopers est un roman jouissif d'une très rare qualité d'écriture. Avec
En Terre étrangère et son Histoire du Futur,
Heinlein a prouvé qu'il était capable d'écrire autre chose, avec un talent sans cesse renouvelé.
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