Black Wings, tome 3 : Black Howl

Les monstres sont toujours prêts à croire à la monstruosité des autres.

- Visiblement, tu n'as pas retenu la leçon, rétorquai-je. Je raserais le château entier plutôt que de te laisser faire du mal à mon mari.
- Elle est sérieuse, dit Beezle de l'intérieur de mon caban. Ne sous-estimez pas Madeline et sa capacité à détruire les biens immobiliers.

Tu ne devrais pas être embarrassée. Tous les gens qui sont ici savent que tu te battrais jusqu'à la mort pour eux. C'est pour ça que nous mettons nos propres vies en péril quand tu le demandes. C'est pour ça que les Grigori te craignent, et que Lucifer tiennent tant à mettre la main sur toi.

Les sensations humaines sont comme une drogue pour ces créatures. Ils s'en repaissent. Quand un vampire tue un humain, il ressent tous les instants de la vie de cet humain avant sa mort. Beaucoup de vampires deviennent accros aux émotions fortes engendrées par les souvenirs. Mais tuer des humains tout le temps, c'est irréalisable.

- Chloé a dit un truc bizarre. Elle a dit que j'ai une sorte de... réputation, ici.
J. B. prit un air amusé.
- Tu n'as pas passé beaucoup de temps au bureau, dernièrement. Tu es devenue une espèce de légende ici. Ils parlent de toi comme ils parlent des Récupérateurs... "Si tu fais quelque chose de mal, Madeline Black viendra te chercher."
- Super. Génial. Je suis désormais un croque-mitaine pour Agents pas sages.

J'espérais qu'ils savaient que je ne mettrais jamais cette menace à exécution. Le simple fait de la formuler à voix haute me rendait un peu malade. Je n'étais pas taillée pour la torture, mais c'est le genre de chose qu'Amarantha aurait fait. Les monstres sont toujours prêts à croire à la monstruosité des autres.

Je savais que j'étais en train de mourir. J'étais déjà morte une fois, même si ça avait été beaucoup plus rapide. Ramuell m'avait arraché le cœur. Je peux vous dire que cétait bien mieux que de se vider lentement de mon sang sur le sol d'un entrepôt. L'efficacité, ça a du bon.

- Beezle, sais-tu où Samiel a mis les machines qu'on a trouvées dans la caverne ?
Beezle pris un air offensé.
- Bien sûr que non. Tu as dit à Samiel de les cacher.
- Je t'en prie. Tu es tellement fouineur que jamais tu n'aurais pu t'empêcher de le suivre.
- Il les a mis dans le sèche-linge à la cave, dit Beezle sans la moindre honte. J'ai suggéré le réfrigérateur, puisqu'il n'y a jamais de nourriture dedans...
- Parce que quelqu'un qu'on ne nommera pas mange tout dès que je rentre du supermarché...

- Des démons charcarions, répétai-je. Et... en quoi sont-ils importants ?
- Combien de roulés à la cannelle me donneras-tu si je te le dis ?
- Personne chez nous n'a besoin de roulés à la cannelle. Surtout pas toi.
- Ce n'est pas moi qui suis au régime. Je crois que je mérite compensation pour cette information qui est de toute évidence cruciale pour toi.
- Crache le morceau, Beezle, ou je te remplacerai toutes tes Cheetos par des crackers aux céréales complètes.
Il bomba le torse, indigné.
- Tu n'oserais pas.
- On parie ?

Pendant que je me disputais avec Jude, Beezle avait réussi à transporter plusieurs des espèces de caméras jusqu'à l'entrée du tunnel. Il semblait essoufflé et de mauvais poil lorsqu'il se retourna pour aller chercher un autre chargement. Je volai à côté de lui un moment tandis que je traversais la caverne pour rejoindre les autres.
- Tu as intérêt à avoir une bonne raison de m'infliger ça, grommela-t-il.
- Vois ça comme ça... Tu brûleras peut-être une ou deux calories, dis-je d'une voix suave.