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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Kok-Tepa est une cité millénaire isolée du monde, divisée en castes et soumise à l'autorité d'un ordre monastique qui outre le pouvoir spirituel possède la majeure partie des richesses parmi lesquelles un traitement couteux,seul capable d'enrayer et de soigner le virus qui contamine une partie de la population, obligeant les malades à partir se faire soigner vers l' « Outre Mer ».
Rostam gagne sa vie comme passeur vers ce continent inconnu, où un destin incertain et l'espoir d'une santé retrouvé sont le moteur des candidats à l'exil.
Mais quand la fille de Rostam est touchée par l'infection, c'est lui qui doit entreprendre le voyage, pour lui-même et sa famille. Alors, la perspective s'inverse : Rostam va découvrir l'envers des promesses et des garanties sur lesquelles il a construit sa réputation, et le confort matériel de son existence. Mû par son amour paternel, il passera ainsi lui-même de « l'autre côté » : du côté des migrants, de l'errance ; de l'attente et de l'impuissance, face à ceux qui font la loi, dressent les frontières, à ceux aussi qui tirent profit de la détresse humaine.

« L'autre côté » est un roman étrange et inclassable qui fait écho à notre monde actuel et aux tourments des milliers de migrants qui abandonnent leurs bien dans l'espoir d'un improbable Eldorado.

J'ai été dans la première partie du livre un peu dérangée par le côté imaginaire choisi par l'auteur, mais peu à peu cette gêne a disparu tant le récit colle à notre époque et à ses drames humains.

« L'autre côté » fait partie de ces livres dont on parle peu et qui méritent grandement d'être découverts.

Merci à Babelio et aux Editions Rivages qui m'ont permis ce voyage littéraire.

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L'histoire se passe à Kok Tepa, une cité-état imaginaire où la population est séparée suivant des castes. Une épidémie sévit, et seuls les Moines peuvent accéder au traitement. Rostam, le personnage principal, est passeur. Voyant sa fille atteinte de la maladie, il décide à son tour de fuir, de prendre ce chemin d'émigration qu'il a tant de fois conseillé, pour atteindre l'Outre-mer et espérer lui trouver un traitement.

J'aurais aimé que ce livre de 120 pages soit plus long, plus développé, pour connaître davantage ce monde imaginaire dans lequel Léo Henry nous entraîne. Mais la fugacité du bouquin accentue la sensation de vertige, d'irréel. On a l'impression, dans certaines descriptions de scènes, d'être face à d'authentiques cauchemars, aussi flous qu'angoissant.
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Kok Tepa est une très ancienne cité sainte gouvernée par la caste suprême des Moines. Une épidémie galopante les a contraints à se protéger de la maladie grâce à un mystérieux sérum qui leur donne aussi accès à l'immortalité. Ils vivent cloîtrés dans le Dilgûsha, Temple des temples, hérissé de flèches et de drapeaux et visible de toutes les parties de la ville. Ils sont les seuls à traiter politiquement avec l'Outre-mer par la voie des airs.
Rostam appartient à la caste des Guerriers qui, avec celle des Commerçants et celle des Paysans se situe entre les Moines et les sans-caste. Il est le frère de lait d'un Moine, Timur, qui s'apprête à rejoindre le cercle des immortels. Lorsque Rostam s'aperçoit que sa fille Türabeg vient de contracter la maladie, il fait naturellement appel à Timur pour obtenir un peu de sérum réparateur. Mais Timur refuse d'aider son ami sous le prétexte qu'il faut être moine et avoir un certain patrimoine génétique pour supporter le sérum.
Plutôt que de laisser sa fille mourir dans un lazaret de Kok Tepa avant d'être dévorée par les chiens, Hadda, son épouse décide alors qu'ils vont rejoindre l'Outre-mer, où est fabriqué le sérum, pour faire soigner leur fille. Et c'est alors qu'ils vont découvrir les chemins où “Rostam le passeur” envoyait jusqu'alors les fugitifs, pour un voyage de plus en plus terrible.
On comprendra entre les lignes qu'il est question du calvaire que vivent actuellement tous les réfugiés politiques ou climatiques que les élites occidentales veulent ignorer.
Ce récit est construit à la manière d'un ouroboros, le premier paragraphe venant poursuivre le dernier dans un final ouvert en noir et blanc. L'écriture de l'auteur, simple, efficace, dénuée d'affects, donne à cette descente aux enfers des accents réalistes qui la rendent encore plus insoutenable.
Léo Henry a obtenu le Grand Prix de l'Imaginaire en 2010 pour sa nouvelle « Les trois livres qu'Absalon Nathan n'écrira jamais ». CB



Chronique parue dans Gandahar 17 Cités du futur en avril 2019
Lien : https://www.chrisbrigonne.fr
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L'histoire éternelle des réfugiés, ici sanitaires, d'une cité où la maladie de sa fille oblige un notable profitant des gens obligés de fuir à se retrouver lui-même la proie des passeurs et des services de lutte contre l'émigration clandestine dans une évasion sans fin.
Un récit court et dur dont l'environnement dystopique n'est pas sans rappeler la réalité de notre monde
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"L'autre côté" est une fable courte, prenante et terriblement intelligente.

L'auteur nous plonge dans une époque futuriste mais dont les propos se fondent totalement dans la société actuelle. 

Rostam et sa femme vivent dans une ville-état divisée Kok Tepa. Divisée en caste, elle est dirigée par les Moines qui reçoivent chaque jour la livraison d'un sérum qui combat le mal dont la ville est victime. Mais voilà que la fille de Rostam tombe malade. Lui-même passeur, il va tenter de migrer vers une vie meilleure et par la même occasion, sauver sa fille.

Pas de superflu, la plume est efficace. L'auteur ne nous surcharge pas de bons sentiments et c'est agréable. Les relations entre les personnages n'en sont pas moins fortes et toute la Combativité et l'amour d'un père sont retranscris avec brio.
L'histoire pourrait tout aussi bien être transposée de nos jours. C'est terriblement actuel : migrants, passeurs, division de la société et des privilèges, maladie... malgré le côté SF, le lecteur ne perd donc pas ses repères ce qui en fait une lecture fluide et prenante.

Un bon roman à découvrir qui se dévore en quelques heures !!
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Ce superbe roman est inclassable.
On pourrait dire de la SFF (pour les néophytes comprenez Science-Fiction et Fantaisie) puisque cela se passe dans un pays imaginaire constitué de castes dont le haut de la pyramide est dirigé par des Moines ayant un précieux sérum les rendant éternels et surtout les immunisant contre un virus qui décime les castes inférieures. On ne sait pas non plus situer l'histoire d'un point de vue temporel mais les robots et les drones que l'on voit passer au loin nous laissent penser à un futur, pas forcément très lointain.
On pourrait parler de littérature blanche. L'auteur nous parle d'une famille très unie mais qu'un drame force à fuir leur vie dans ce microcosme coupé du reste du Monde. C'est l'histoire de l'amour d'un père pour sa petite fille et pour sa femme.
L'écriture est belle, épurée et poétique, tout autant que le décor de cette histoire, un décor qui a quelque chose de magique tout en étant, pour les personnages, effrayant.
On pourra également y voir une allégorie de notre société actuelle et on trouvera en Rostam, le père de famille, le symbole de tous ces migrants d'aujourd'hui qui fuient leurs pays dans l'espoir d'une vie meilleure, dans celui, parfois, d'être sauvés d'une mort certaine.
Rostam rejoint le contingent des hommes à tout faire.
Il travaille sept heures par jour, cinq jours sur sept. Mange équilibré, dort correctement, lit beaucoup. Court, sur des machines, une centaine de kilomètres par semaine, et nage deux heures chaque soir, lentement, pour perfectionner son crawl.
Rostam n'a guère le temps de flâner. Il parle peu à ses collègues, presque jamais avec les hommes et femmes retenus, qui arrivent sans cesse et repartent à peine plus tard. Il ne s'attarde pas dans les espaces communs, ne laisse aucune trace de ses calculs, mesures et ruminations. Rostam s'enferme dans son quotidien, seulement tenu en éveil par les rêves d'évasion.
Léo Henry nous offre un conte plein de douleur, d'espoir, de courage, de peine. Un récit d'où transparait les différences de classes, le mépris des plus chanceux, la rareté de la main tendue et l'opportunisme du plus grand nombre, sans oublier la différence d'accès aux soins selon que vous ayez de l'argent ou pas.
L'auteur nous dessine à l'encre sympathique le monde dans lequel nous vivons et mets des couleurs dans cette atmosphère somme toute très noire.
Certaines personnes n'ont aucune pitié. Certaines personnes ne voient, dans la vulnérabilité des autres, qu'une façon de renforcer leur propre pourvoir.
Une lecture qui a été pour moi un enchantement.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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C'est le premier livre en collection blanche de cet auteur qui a déjà beaucoup écrit ; son univers semble être l'imaginaire et la dystopie...Ici, on est aussi dans des lieux imaginaires mais qui évoquent des faits actuels: migrants et passeurs.
Une épidémie frappe KokTepa qui est à l'isolement; tous risquent d'être atteints sauf la caste des Moines qui est immunisée grâce à un sérum.
Rostam, le héros est passeur des familles qui fuient refusant la maladie et la mort et qui espèrent atteindre l'Outre-mer pour y être soigné: ses derniers clients sont quatre frères et soeur et leur grand-mère.
En rentrant chez lui, Rostam découvre que sa femme a tout préparé pour un départ précipité: leur fillette a les symptômes de la maladie. La famille va migrer et connaître un univers de cauchemars. Ils sont fait prisonniers par des mercenaires; leur cellule est sordide et surpeuplée; Rostam travaille tandis que sa femme reste prostrée: la petite va de plus en plus mal, sa mère va se prostituer pour qu'on l'emmène à l'hôpital...Resté seul le père est gravement blessé par un ado qui un peu plus tard exigera d'être guidé par lui hors de la prison en feu; il lui ordonne d'abattre tous ceux qui s'opposeraient à leur fuite. Rostam lui fausse compagnie et erre jusqu'à être recueilli par une bistrotière qui le met au travail. Il apprend que sa fille et sa mère sont arrivées en Outre-mer: il peut les rejoindre au prix d'une traversée périlleuse, d'abord en barque puis à la nage, plus d'un an après car, après avoir failli être rapatrié à Kok Tepa, il travaille en méditant son évasion.Le dernier chapitre rejoint le tout premier: Rostam nage...
Ce roman est "vendu" comme poignant mais je n'ai pas vraiment été émue sans savoir pourquoi; peut-être le fait qu'on soit dans un monde imaginaire?
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