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Kok-Tepa est une cité millénaire isolée du monde, divisée en castes et soumise à l'autorité d'un ordre monastique qui outre le pouvoir spirituel possède la majeure partie des richesses parmi lesquelles un traitement couteux,seul capable d'enrayer et de soigner le virus qui contamine une partie de la population, obligeant les malades à partir se faire soigner vers l' « Outre Mer ».
Rostam gagne sa vie comme passeur vers ce continent inconnu, où un destin incertain et l'espoir d'une santé retrouvé sont le moteur des candidats à l'exil.
Mais quand la fille de Rostam est touchée par l'infection, c'est lui qui doit entreprendre le voyage, pour lui-même et sa famille. Alors, la perspective s'inverse : Rostam va découvrir l'envers des promesses et des garanties sur lesquelles il a construit sa réputation, et le confort matériel de son existence. Mû par son amour paternel, il passera ainsi lui-même de « l'autre côté » : du côté des migrants, de l'errance ; de l'attente et de l'impuissance, face à ceux qui font la loi, dressent les frontières, à ceux aussi qui tirent profit de la détresse humaine.

« L'autre côté » est un roman étrange et inclassable qui fait écho à notre monde actuel et aux tourments des milliers de migrants qui abandonnent leurs bien dans l'espoir d'un improbable Eldorado.

J'ai été dans la première partie du livre un peu dérangée par le côté imaginaire choisi par l'auteur, mais peu à peu cette gêne a disparu tant le récit colle à notre époque et à ses drames humains.

« L'autre côté » fait partie de ces livres dont on parle peu et qui méritent grandement d'être découverts.

Merci à Babelio et aux Editions Rivages qui m'ont permis ce voyage littéraire.

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Dans un pays apparemment prospère mais extrêmement hiérarchisé et en proie à une épidémie, un passeur se retrouve de l'autre côté pour sauver sa fille.
L'auteur a mélangé plusieurs récits de migrations dramatiques pour écrire ce petit livre, sorte d'allégorie.
Les phrases sont courtes et hachées, ce qui renforce l'atmosphère oppressante de l'histoire. Il m'a laissée sur une impression de tristesse infinie et de grand désespoir.
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Léo Henry aborde la question des filières de passeurs qui profitent des migrants, à travers un prisme imaginaire, entre fantasy et conte. Rostam, passeur indifférent et cynique, devient par amour un migrant à son tour et se lance dans une douloureuse quête de rédemption. Un court roman qui dénonce les comportements de tous les acteurs de ces drames, sans oublier de nous mettre face à notre égoïsme.
Lien : https://appuyezsurlatouchele..
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L'histoire se passe à Kok Tepa, une cité-état imaginaire où la population est séparée suivant des castes. Une épidémie sévit, et seuls les Moines peuvent accéder au traitement. Rostam, le personnage principal, est passeur. Voyant sa fille atteinte de la maladie, il décide à son tour de fuir, de prendre ce chemin d'émigration qu'il a tant de fois conseillé, pour atteindre l'Outre-mer et espérer lui trouver un traitement.

J'aurais aimé que ce livre de 120 pages soit plus long, plus développé, pour connaître davantage ce monde imaginaire dans lequel Léo Henry nous entraîne. Mais la fugacité du bouquin accentue la sensation de vertige, d'irréel. On a l'impression, dans certaines descriptions de scènes, d'être face à d'authentiques cauchemars, aussi flous qu'angoissant.
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Kok Tepa est une très ancienne cité sainte gouvernée par la caste suprême des Moines. Une épidémie galopante les a contraints à se protéger de la maladie grâce à un mystérieux sérum qui leur donne aussi accès à l'immortalité. Ils vivent cloîtrés dans le Dilgûsha, Temple des temples, hérissé de flèches et de drapeaux et visible de toutes les parties de la ville. Ils sont les seuls à traiter politiquement avec l'Outre-mer par la voie des airs.
Rostam appartient à la caste des Guerriers qui, avec celle des Commerçants et celle des Paysans se situe entre les Moines et les sans-caste. Il est le frère de lait d'un Moine, Timur, qui s'apprête à rejoindre le cercle des immortels. Lorsque Rostam s'aperçoit que sa fille Türabeg vient de contracter la maladie, il fait naturellement appel à Timur pour obtenir un peu de sérum réparateur. Mais Timur refuse d'aider son ami sous le prétexte qu'il faut être moine et avoir un certain patrimoine génétique pour supporter le sérum.
Plutôt que de laisser sa fille mourir dans un lazaret de Kok Tepa avant d'être dévorée par les chiens, Hadda, son épouse décide alors qu'ils vont rejoindre l'Outre-mer, où est fabriqué le sérum, pour faire soigner leur fille. Et c'est alors qu'ils vont découvrir les chemins où “Rostam le passeur” envoyait jusqu'alors les fugitifs, pour un voyage de plus en plus terrible.
On comprendra entre les lignes qu'il est question du calvaire que vivent actuellement tous les réfugiés politiques ou climatiques que les élites occidentales veulent ignorer.
Ce récit est construit à la manière d'un ouroboros, le premier paragraphe venant poursuivre le dernier dans un final ouvert en noir et blanc. L'écriture de l'auteur, simple, efficace, dénuée d'affects, donne à cette descente aux enfers des accents réalistes qui la rendent encore plus insoutenable.
Léo Henry a obtenu le Grand Prix de l'Imaginaire en 2010 pour sa nouvelle « Les trois livres qu'Absalon Nathan n'écrira jamais ». CB



Chronique parue dans Gandahar 17 Cités du futur en avril 2019
Lien : https://www.chrisbrigonne.fr
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L'autre côté est un très court roman (une novella) de Léo Henry. Auteur français assez prolifique, ses écrits abordent de nombreux thèmes et balayent l'ensemble de la planète imaginaire. Je n'ai lu que sa nouvelle Pour toujours l'humanité parue dans Bifrost, un texte poignant et une belle écriture.

Avec L'autre côté, Léo Henry s'attaque au douloureux sujet des migrations. Il choisit de faire dérouler son action dans une cité imaginaire Kop Tepa, la plus vieille ville du monde. Une façon de dire que cela peut être partout et nulle part à la fois, ici et ailleurs. Son récit n'est pas non plus daté, hier, aujourd'hui ou demain, qu'importe... Au final, son histoire s'applique à tout le monde et au-delà des barrières temporelles, le personnage principal pouvant être chacun d'entre nous.

Ceci étant dit, Léo Henry nous raconte l'histoire de Rostam, un passeur qui permet aux citoyens de quitter la cité close de Kop Tepa. Dans cette ville, le peuple se meurt d'une étrange maladie, seuls Les Moines (les dirigeants de la Cité) en réchappent grâce au sérum qu'ils gardent précieusement. le seul espoir de guérison pour les autres est de passer de l'autre côté, rejoindre l'Outre-Mer.

La fille de Rostam tombe à son tour malade et le passeur doit emprunter les chemins qu'il proposait à ses concitoyens. le début du calvaire commence alors. Idéaliste il pensait que son réseau était "sûr", et que tous ses contacts lui permettraient de traverser le delta, synonyme de liberté et rétablissement pour sa fille. La réalité est bien entendu tout autre...

Un roman court, les chapitres et les phrases aussi. le texte est nerveux et saccadé. On sent la pression monter tout doucement. Léo Henry y va à l'économie mais ne s'affranchit pas de belles descriptions et d'une contextualisation précise. Sans tomber dans le larmoyant ou le voyeurisme l'auteur nous narre l'histoire de la vie d'un citoyen lambda qui pourrait être n'importe lequel d'entre nous. Sans fioritures ni froufrous, il va à l'essentiel, les mots sont durs, terribles parce que réels.

Bref un texte à faire lire au plus grand nombre, un récit qui touche au coeur... et, qui sait, pourra peut être amener à changer le regard que l'on a sur ces hommes et femmes qui viennent de loin !


Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Superbe fable réaliste et intense poésie de l'imaginaire pour mieux saisir l'envers du décor des réfugiés.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/02/03/note-de-lecture-lautre-cote-leo-henry/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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L'histoire éternelle des réfugiés, ici sanitaires, d'une cité où la maladie de sa fille oblige un notable profitant des gens obligés de fuir à se retrouver lui-même la proie des passeurs et des services de lutte contre l'émigration clandestine dans une évasion sans fin.
Un récit court et dur dont l'environnement dystopique n'est pas sans rappeler la réalité de notre monde
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« L'autre côté » c'est un roman (novella plutôt) de Léo Henry.
« L'autre côté » c'est l'espoir pour les malades de la ville de Kok Tepa que Rostam aide à passer.
« L'autre côté » c'est l'espoir d'une ville sans caste dominante seule à pouvoir s'immuniser contre le virus mortel.
« L'autre côté » c'est la destination où Rostam devra aller lui-même pour espérer sauver sa fille.
« L'autre côté », c'est finalement un parcours que l'on connait, hélas, tous.

C'est pourquoi ce roman est difficilement classable. Par son univers, il faudrait le mettre en fantasy ou en science-fiction. Mais on se rend compte que l'exil, les problématiques des migrants sont exactement les mêmes que dans notre monde actuel. Seule la cause change.
Curieusement, c'est ce qui m'a déçu dans ce roman alors que je trouve cette idée très intéressante.
Dès qu'on sort de la première partie du livre nous expliquant le fonctionnement de la ville-Etat de Kok Tepa, j'ai eu l'impression de perdre la « magie » que j'aime tant dans les romans de fantasy en retombant sur des thématiques « terriennes » et actuelles.
Le roman reste très intéressant et remarquablement bien écrit.
Je remercie Babelio et Rivages pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une Masse Critique.
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"L'autre côté" est une fable courte, prenante et terriblement intelligente.

L'auteur nous plonge dans une époque futuriste mais dont les propos se fondent totalement dans la société actuelle. 

Rostam et sa femme vivent dans une ville-état divisée Kok Tepa. Divisée en caste, elle est dirigée par les Moines qui reçoivent chaque jour la livraison d'un sérum qui combat le mal dont la ville est victime. Mais voilà que la fille de Rostam tombe malade. Lui-même passeur, il va tenter de migrer vers une vie meilleure et par la même occasion, sauver sa fille.

Pas de superflu, la plume est efficace. L'auteur ne nous surcharge pas de bons sentiments et c'est agréable. Les relations entre les personnages n'en sont pas moins fortes et toute la Combativité et l'amour d'un père sont retranscris avec brio.
L'histoire pourrait tout aussi bien être transposée de nos jours. C'est terriblement actuel : migrants, passeurs, division de la société et des privilèges, maladie... malgré le côté SF, le lecteur ne perd donc pas ses repères ce qui en fait une lecture fluide et prenante.

Un bon roman à découvrir qui se dévore en quelques heures !!
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