Nos secrets jamais

Sa mère s'est suicidée d'une façon violente. Élona choquée en est devenue alcoolique. Elle voyage beaucoup pour exercer son métier de photographe, garde un lien avec son vieux père qui souffre d'une maladie qui le défigure.

Quand Élona hérite de la maison familiale de sa grand-mère maternelle dont elle ne connaissait même pas l'existence, elle décide de partir dans ce petit village du fin fond de la France pour enquếter sur sa famille et surtout sur les secrets qui ont réduit sa mère en une pauvre chose déprimée toute sa vie jusqu'au geste fatal.

Sur fond de souvenirs de guerre qui ont bons dos, avec des anciens qui ne veulent pas parler comme si le passé était une bombe à retardement, des fois que quelqu'un marche dessus et fasses tout péter, et du reste inavouable aussi, Élona remonte le cours du passé et des visions qu'elle a depuis longtemps, force les confidences et boit toujours autant.

La maison familiale sent le vieux bar, la poussière, la crasse, rien n'a bougé depuis des décennies. La vérité qu'elle cherche dans les paroles des autres se trouve peut être aussi dans la maison qu'elle finira par fouiller.

Cette histoire se lit comme une enquête, les mots saccadés, précis, alcoolisés vous emportent. Il n'est pas toujours bon d'aller gratter sous les cicatrices des autres, cela peut devenir tout aussi obsédant puis il faut vivre avec et réparer pour pouvoir repartir et tourner la page. Si les hommes sont coupables dans cette histoire, les femmes perpétuent la tradition du silence et de la transmission.


Un grand merci aux Éditions du Seuil et Masse Critique de Babelio

Lien : http://pyrouette.canalblog.c..

Une jeune femme hérite d' une grand-mère qu' elle croyait morte. C' est du moins ce que sa mère lui à toujours dit. Une mère dépressive qui s' est donné la mort des années plus tôt.

Elona n' hérite pas que d' une maison dans la campagne limousine, elle hérite surtout d' un gros tas de secrets de famille qui n' attendaient plus qu' elle.

Elona va enfin donner un sens aux cauchemars récurrents inexplicables qui lui ont bien pourris la vie.

Photographe de profession, la jeune femme à parcourru le monde, mais c' est dans le grenier familiale qu' elle va découvrir que les fantômes aussi impressionnent la pellicule.

Roman noir et pourtant lumineux d' une fille face à sa mère, une écriture classique pour un drame familial hanté par les non-dits.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Elona, 36 ans, photographe, un brin alcoolique, apprend qu'elle hérite de sa grand-mère d'une vaste demeure familiale dans une commune rurale. Fort surprise, car elle pensait celle-ci décédée depuis longtemps selon les dires de sa mère depuis décédée également, Elona va petit à petit investir cette maison. Elle va tenter de faire parler les vivants pour ressusciter les morts et faire émerger les secrets afin de découvrir son passé familial et peut-être arriver à se reconstruire.

Pas de policier, ni de détective, pas d'enquête des forces de l'ordre, mais la quête, d'une jeune femme, de l'histoire de sa famille. C'est un roman noir, un peu dans le style de Franck Bouysse, sur un drame familial gangrené par les secrets, les non-dits. Huis-clos dans une ambiance feutrée, épurée, hypnotique. On s'y laisse prendre.

Elona, en héritant de la maison de sa grand-mère qu'elle n'a jamais connu va découvrir le passé de sa mère et comprendre les drames qui entourent sa vie. Des secrets de famille qui commencent durant la seconde guerre mondiale, des habitants d'un village qui ne racontent que ce qu'ils les arrange... et nous voici à la quête d'une vérité qui pourrait bien avoir un rapport avec d'étrange photographies.
Un bon roman noir.

Ce qu'il y a de réjouissant en évoquant le parcours de Cyril Herry c'est de voir l'influence de son environnement, de ses passions et de ses rencontres avec des auteurs autrefois méconnus qu'il a croisé alors qu'il dirigeait sa petite maison d'éditions Ecorce et la collection Territori de la Manufacture de Livre. Centré sur la région du Limousin où il vit, l'éditeur publiait les récits de Frank Bouysse et d'Antonin Varenne que l'on ne présente plus, ainsi que ceux de Patrick K Dewney (Crocs, Manufacture de livres 2016) et Séverine Chevalier (Clouer L'Ouest, Manufacture de livres 2015) que je vous recommande de découvrir si cela n'est pas déjà fait. Mais à force de parcourir les forêts et de bâtir des cabanes, il fallait bien un jour que Cyril Herry se lance dans l'écriture d'un roman, ce qu'il fit en 2018 en publiant Scalp (Seuil/Cadre Noir 2018) où il est justement question de forêts et de campements avec un récit lumineux qui prend tout de même quelques entournures noires comme on les apprécie dans ce contexte rural. de ruralité, il est encore question avec Nos Secrets Jamais qui fait la part belle à une autre passion de l'auteur, la photographie qui devient le point central d'un texte nous entrainant dans les méandres d'un petit village perdu dans la campagne qui recèle de bien trop lourds secrets.



Elona connait bien cette vieille maison familiale qu'elle a dessinée tant de fois lorsqu'elle était enfant. Pourtant elle n'y a jamais mis les pieds jusqu'à ce jour où elle se découvre héritière de la demeure que sa grand-mère maternelle, qu'elle pensait disparue depuis bien longtemps, vient de lui léguer. La jeune femme s'installe donc dans cette vieille bâtisse qui ploie sous les secrets et dont le silence est troublé par quelques craquements, manifestations de vieux fantômes erratiques qui semblent prêts à livrer tous leurs secrets. Et c'est au travers des photographies de ses ancêtres qu'elle découvre dans les pièces de la maison, qu'Elona met à jour un drame familial tout en essayant de recueillir les témoignages de villageois plutôt méfiants et mutiques qui ne souhaitent pas évoquer les vieilles histoires d'autrefois.



C'est avant tout dans l'écriture en tant que telle que l'on apprécie les romans de Cyril Herry, avec cette précision d'orfèvre qui nous offre un texte à la fois intense et marquant se focalisant sur cet ancien café abandonné devenant le point névralgique d'une intrigue délicate prenant la forme d'un labyrinthe à l'image du bâtiment recelant couloirs et pièce secrètes dans lesquels évolue Elona cette héroïne atypique qui s'imprègne de l'atmosphère des lieux. L'autre aspect du récit tourne bien évidemment autour de la photographie, avec cette jeune femme qui a embrassé la profession tout comme l'un de ses aïeuls qui a laissé un nombre conséquent de clichés devenant les pièces d'un puzzle complexe dans lequel on évolue sans trop savoir où tout cela va bien nous mener. Il émane donc de l'ensemble une sensation de huis-clos assez inquiétant agrémenté d'une impression d'étrangeté avec les ancêtres d'Elona qui imprègnent cet endroit silencieux. Des ascendants qui semblent influencer le comportement d'une jeune héroïne plutôt solide mais révélant tout de même quelques fragilités au fil de l'intrigue à l'exemple de sa propension à consommer de l'alcool avec excès.



Dans cette exploration du passé, Elona va s'interroger sur le comportement de sa mère qui n'a jamais voulu revenir dans son village natal et qui s'est suicidée en se tirant une balle dans la tête, mais également sur d'autres membres de sa famille comme sa grand-mère qu'elle n'a jamais connue. Mais outre l'exploration de la maison familiale, c'est en interrogeant les habitants du village qu'elle trouvera des réponses dans l'ensemble de mystères qui entourent les membres de sa famille. C'est l'occasion pour l'auteur de nous offrir une galerie de personnages mutiques comme Emilien ce vieux paysan renfrogné qui observe le comportement de sa nouvelle jeune voisine, ou John, un vieillard étrange, passionné de western, qui en sait plus long qu'il ne veut bien le dire sur les drames qui ont marqué le village, particulièrement durant la seconde guerre mondiale et bien évidemment Annie, la patronne de l'unique bar du village, possédant une télé étrange bloquée sur une chaîne musicale diffusant des clips des années 80.



Oscillant entre le huis-clos d'une maison sombre et cette évasion dans une nature foisonnante entourant le village, on apprécie avec Nos Secrets Jamais, le juste équilibre d'un récit subtil, intelligemment mené nous conduisant vers la découverte de drames qui ont marqué cette famille qu'Elona apprend à connaître afin de s'émanciper d'un passé qui semble l'avoir marquée plus qu'elle ne saurait l'admettre. Tout en délicatesse et en puissance, un récit envoûtant.





Cyril Herry : Nos Secrets Jamais. Editions du Seuil/Cadre Noir 2020.



A lire en écoutant : Les Nuits Blanches de Daran & Les Chaises. Album : Huit Barré. 1994 WEA Music.
Lien : https://monromannoiretbiense..

J'ai adoré "Scalp" du même auteur et là encore je me suis régalée.
A travers une histoire banale mais abordée de manière originale, une jeune femme partie à la recherche de son passé qui n'existe par les non-dits de sa mère, Cyril Herry sait capter l'attention du lecteur. Son regard de photographe sait transmettre, avec une belle écriture, les paysages, les gens, la maison…
Un excellent moment de lecture, bien qu'il soit court on n'a pas envie de poser ce livre.

Il règne dans ce roman une ambiance très particulière, faite de secrets, de non-dits, de poussière, de coïncidences et de tourments. Nous sommes dans une sorte de huis-clos, dans un petit village français où tout le monde se connait, connait les secrets du passé et les enterre. Il est difficile de faire parler des gens unis par des actes secrets et inavouables, par les démons de l'Histoire, des guerres et de ce que cela a pu engendrer.
J'ai trouvé très intéressant le fait de mettre l'accent sur les difficultés à grandir et à s'épanouir pour un enfant qui ne trouve aucune réponse à ses questions. le dialogue est très important et nous ne faisons pas forcément du bien aux gens qu'on aime en leur cachant des choses en pensant les protéger.
J'ai donc aimer ces recherches dans lesquelles s'est plongée Elona, son parcours du combattant en quelque sorte, sur les traces de la vérité et pour essayer de comprendre ce qui a pu miner sa mère à ce point.
Concernant le style de l'auteur, je l'ai trouvé assez simple, sans fioriture, mais c'est surtout l'ambiance qu'a su créer Cyril Herry qui m'a plu.

Un bon roman noir qui, surtout, analyse les mécanismes qui font que les secrets de famille, les non-dits, traversent les générations. Tels des fantômes, ils viennent hanter les nuits de ceux qui subissent l'omerta de cauchemars. Une force incommensurable, pousse Elona, une photographe qui hérite d'une maison familiale où elle n'a jamais mis les pieds, à chercher et découvrir les vérités d'un passé lourd et chargé en secrets. Pour l'intrigue, les révélations, c'est du classique, un peu déjà vu, cela ne m'a pas bouleversé. L'écriture est fluide, ce roman se lit très vite.

Ce roman est loin du style de littératures que je lis habituellement. Néanmoins, j'ai tenu à lire dans le cadre d'un prix des lecteurs organisé par une mediathèque.

J'ai trouvé l'histoire très décevante. Les fameux secrets au coeur de l'intrigue sont prévisibles. Dès les premiers chapitres, j'ai su de quoi il allait retourner. Outre le thème même du roman, la façon dont est conduite l'intrigue ne m'a pas plue. L'écriture est certes fluide, mais aussi un brin fade et ennuyeuse. J'ai d'ailleurs trouvé que cela manquait cruellement d'émotions.
Durant les deux premiers tiers du roman, l'auteur se contente de décrire la maison et les photos de Magdalène, ainsi que le mal-être d'Elona. Tout n'est que répétitions avec une héroïne qui boit et ne cesse de poser de questions sans obtenir de réponses. Ce n'est qu'à la toute fin que cette inertie est un peu chamboulée par des révélations. Néanmoins, ce dénouement est loin d'être surprenant et transforme "Nos secrets jamais" en un énième drame familial sur fond de guerre et de trahisons.

La grand-mère d'Elona vient de mourir, la laissant héritière d'une maison en pleine campagne. Elle ne l'a jamais connue, de même qu'elle sait fort peu de choses sur sa mère, peu aimante et aujourd'hui décédée. Elle s'installe dans la maison pleine d'objets du passé, et entreprend d'interroger tous ceux qui seraient susceptibles de l'éclairer sur cette brouille familiale et pourraient combler les vides de son propre passé.

Elona est une jeune femme un peu farouche mais déterminée. Elle se bat contre des fantômes – celui de sa mère si distante, celui de cette famille qu'elle découvre, celui de son alcoolisme, celui de son manque d'estime d'elle-même. Mais elle est têtue et courageuse et, à fouiller dans la boue des souvenirs et les non-dits des secrets familiaux, elle parvient à trouver des réponses. Inattendues parfois aussi, au point, dans la dernière partie du roman, à susciter une interrogation chez le lecteur : j'avoue ne pas avoir compris le lien qui l'unit à la châtelaine, ou alors je n'ai pas prêté attention à certains indices. J'ai refermé le livre avec l'impression désagréable d'avoir raté un épisode, et c'est dommage : l'auteur peint bien la vie dans un de ces villages un peu reculés, la méfiance envers l'étranger, et le café, celui qui résiste à la fermeture, qui accueille les âmes esseulées. "Héritage" – à prendre au sens propre comme au sens métaphorique – aurait d'ailleurs bien convenu comme titre à ce récit qui interroge sur la transmission et les liens familiaux.

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..