Sweet sixteen

Soudain, Grace se tut. Qu'il soit blanc, noir, gros, maigre, complètement crétin ou diplômé de Harvard, elle était d'avis qu'il était stupide de juger une chanson en fonction de celui qui la chantait. Pour elle, tout ce qui comptait, c'est le plaisir qu'elle avait à l'écouter.

La sempiternelle question que se posait Molly refit surface:
- Pourquoi ne voient-ils pas que je suis… Molly ? Pourquoi ne voient-ils que ma peau ?

Préparez-vous à ce que les appels et menaces redoublent d'intensité. A parti de maintenant ne laissez pas Molly sortir seule de la maison. D'ailleurs, évitez même de sortir si cela n'est pas nécessaire. Demain matin, quand vous nous rejoindrez, faites très attention. Il faut s'attendre à des manifestations de ... mécontentement.

Agressée. L'une des rares Blanches à oser lui parler. La seule qui lui avait déja souri. On avait voulu lui faire payer.

"Séparés mais égaux promettait glorieusement la loi depuis quatre-vingt ans.
Quelles foutaises. Et pas seulement dans les écoles. Les exemples étaient légions."

«Molly embrassa sa grand-mère. L'inquiétude se lisait dans le regard cerné de la vieille femme , mais elle essaya de ne pas y penser »
(citation choisie par Angelina)

Molly avait grandi dans le rejet et le mépris des Blancs, au milieu de leur indifférence, mais jamais elle n'avait cru devoir faire face à une telle concentration de brutalité. c'était tout simplement ahurissant.

-Quand est-ce que tu avais prévu de nous en parler ? As-tu pensé au conséquences de ta décision ? As-tu seulement compris que tu vas tous nous mettre en danger?
Molly était d'abord restée sans voix, la bouche ouverte, hébétée
-Un paquet de noirs se sont fait lyncher, et pour moins que ça , ma petite fille! avait hurlé sa mère.

Grace avait redouté ce moment depuis le moment où elle avait sentit ces bras qui l'emprisonnaient. Ça y est, ça arrivait. C'était à ELLE que ça arrivait.

La stupidité était la chose la mieux partagée au monde.