Un chien disparaît. Il s'appelle Lisa. C'est la petite chienne de Greta et Ed, un caniche nain. le couple reçoit des lettres anonymes d'insultes et de menaces. Ils ont déjà subit une terrible épreuve, puisque leur fille de 18 ans a été tuée dans un café de Greenwich Village, fréquenté par des drogués. Nous sommes à New York. le couple habite un appartement non loin de Riverside Park près de l'Hudson. Ed travaille pour un éditeur, il a 42 ans.
Une demande de rançon arrive. Ils la reçoivent de l'auteur même des lettres anonymes. La rançon est versée mais le chien n'est pas rendu.
Patricia Highsmith possède un talent inégalé pour traduire les états d'âme de ses personnages. Elle a déjà publié une douzaine de thrillers avant A dog's ransom, et 2 Ripley. Son écriture est bien rôdée. On partage d'emblée l'inquiétude de Greta et Ed. Leur stress agit sur le lecteur. Pourtant, l'enjeu du chantage n'est qu'un caniche ! On devine que l'histoire va aller bien au-delà.
Patricia Highsmith creuse la psychologie de ses personnages, de façon générale. Dans ce roman, elle se livre à une minutieuse étude de chacun d'eux. Ed, dans un premier temps, mais aussi son épouse, Greta, dont elle retrace le parcours, le maître chanteur, dont elle ne fait pas mystère de l'identité bien longtemps, et surtout le jeune flic Clarence, en proie à une sérieuse remise en question professionnelle et personnelle.
L'intérêt du roman ne réside pas dans l'intrigue – le kidnapping d'un chien semble assez trivial - et le dénouement, mais bien plutôt dans la personnalité de chacun des personnages et leurs interactions. C'est le vécu de chacun d'entre eux, leurs fragilités et leurs failles, qui fait l'objet de l'attention de l'auteur.
On pressent un drame final. Clarence n'est pas soutenu dans sa volonté de mettre fin aux agissements de Kowajinsky, le maître chanteur. Il est seul et agit sous l'impulsion de la haine qui l'anime.
Le roman de
Patricia Highsmith pourra choquer le lecteur d'aujourd'hui par le racisme qui s'en dégage. Kowajinsky est désigné comme « the pole», le polonais, et son nom souvent écorché. Les mémoires, carnets et journaux publiés à titre posthume le confirment, l'auteur peut être carrément odieuse. Son racisme est notoire.
A dog's ransom a fait l'objet d'une adaptation télévisée :une série anglaise en 6 épisodes diffusée en 1978, qualifiée d'»armchair thriller». Il ne semble pas qu'elle restitue la violence de l'écriture du roman de
Patricia Highsmith.