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Jean Rosenthal (Traducteur)
EAN : 9782253056683
384 pages
Le Livre de Poche (01/04/1991)
3.81/5   129 notes
Résumé :
Vic Van Allen tolère les multiples flirts de sa femme Melinda avec une patience qui stupéfie tout le monde. Jusqu'au jour où, l'un des anciens amants de celle-ci ayant été tué, il se vante d'être l'assassin. Toutefois le meurtrier est arrêté. Melinda, rassurée, commence une nouvelle liaison. Et cette fois-ci Vic assassine l'amant... -Melinda, qui a compris la vérité, choisit alors la voie la plus redoutable: le défi. C'est trop tenter le diable. Tous - Vic également... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Un grand classique roman de crime(s) de 1957 que je viens de relire avec le même intérêt et plaisir qu'il y a bien longtems pour l'esprit diabolique de son auteure, Patricia Highsmith (1921-1995).

Dans la petite ville fictive de Little Wesley en Louisiane vit le couple van Allen. Lui, Victor (Vic), 36 ans, riche et propriétaire d'une imprimerie d'art. Elle, Melinda, un peu plus jeune et frivole.
Ils ont une petite fille, Trixie (Béatrice) de qui s'occupe essentiellement Vic, et un chiot boxer, baptisé Roger des Bois.

Un jour à un des amants de son épouse, le beau garçon Joël Nash, Vic explique calmement qu'il ne perd pas son temps "à casser la figure" aux gens qui lui déplaisent vraiment, mais qu'il les tue.
Et il cite en exemple l'ex-amant de Melinda, un certain Malcolm McRae, dont on a retrouvé le corps dans son appartement à Manhattan et qui a été manifestement assassiné.

La fausse nouvelle, car Vic n'a pas zigouillé ce pauvre Mal, se répand à une vitesse quasi olympique dans la petite communauté de Little Wesley, où Vic, contrairement à sa femme, jouit d'une excellente réputation. À ce point même que le jeune donjuan n'ose plus continuer ses avances et que Melinda se trouve un autre amoureux, dans la personne de Charles de Lisle, un jeunot qui joue au piano dans le bar de l'unique hôtel de l'endroit.

Peu de temps après, le 13 juin exactement, Charley se noie dans la piscine d'amis au cours d'une petite fête avec Vic dans ses parages immédiats.
Pour Melinda il n'y a aucun doute, c'est bien son mari qui a éliminé son jeune aspirant. Elle n'hésite pas à l'accuser formellement et en plus répète ses accusations à l'inspecteur de police, qui mène une enquête.

Vu l'absence d'indices, l'incrédulité des paroissiens de Wesley et la longue liste d'amants de l'accusatrice, l'investigation est relativement vite close sans suite.

Mais qu'en est-il : est-ce que Melinda a raison et est-ce ce que Vic van Allen n'est point le gentleman pour qui on le prend localement, mais au contraire un sinistre meurtrier ?

Celles et ceux qui ont vu le film éponyme de Michel Deville de 1981 avec un impressionnant Jean-Louis Trintignant dans le rôle de Vic et une admirable Isabelle Huppert comme son épouse, connaissent, bien entendu, la réponse.
De même que celles et ceux qui auraient vu la version américaine "Deep Water" par Adrian Lyne de 2002 avec Ben Affleck comme Vic et l'actrice cubano-espagnole Ana de Armas dans le rôle de Melinda.

Pour les autres une merveilleuse occasion de passer un moment mémorable dans l'atmosphère impitoyable mais subtile de Patricia Highsmith, qui n'a pas gagné par hasard en 1975 le Grand Prix de l'Humour Noir, de la littérature policière américaine en 1957 et britannique en 1964, ainsi que 2 fois le prix Edgar-Allan-Poe, en 1951 et 1956.
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" Deep water", un titre tout à fait bien choisi par Patricia Highsmith... Les profondeurs d'une piscine, l'eau qui dort et se réveille brutalement, les sombres abysses de l'âme humaine...

Tout au long de ma lecture, Vic et Melinda étaient pour moi incarnés par Jean-Louis Trintignant et Isabelle Huppert, formidables acteurs du film adapté de Michel Deville, que j'ai vu il y a un certain temps, bien avant de lire le roman. Je ne me souvenais que de l'ambiance malsaine, délétère et du jeu de chat et de la souris entre les deux personnages.

Vic a la quarantaine, il est marié à Melinda, croqueuse d'hommes, ils ont une petite fille de six ans, Trixie, dont la mère s'occupe peu. Vic semble jusque là supporter stoïquement les aventures de sa femme, au grand dam de son entourage amical, qui ne comprend pas le flegme, l' indifférence qu'il manifeste envers les amants de Melinda. C'est un homme intelligent, curieux de tout, mystérieux, voire inquiétant. Melinda est elle aussi complexe, belliqueuse, impulsive et enfantine parfois.

L'art de l'auteure est de ne pas commencer classiquement par un meurtre. Non, elle retourne en arrière, pour analyser l'évolution de ce couple atypique, aux relations toxiques, et ce qui conduira effectivement Vic à certains agissements...

le final violent éclabousse la surface de l'eau, longtemps d'apparence tranquille...
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Comment partir d'une simple affaire de couple à une sérieuse affaire de police, d'un homme indulgent à un meurtrier sadique, d'un mari cocu à tout point de vue à un terrible vengeur, de la surface l'auteure nous entraîne dans les profondeurs des eaux avec ce livre...

Vic van Allenes un mari cocu qui ne se plaint pas de sa situation, au contraire il semble s'incruster ingénieusement dans sa situation, pendant ce temps sa femme n'arrête pas de collectionner des aventures amoureuses, mais quand un de ses amants est assassiné, le mari est frappé d'une illusion qui essaie de remettre de l'ordre au dedans de lui, qui l'incite à recouper son honneur d'homme alors tout se suspend en lui...ha non, il juge bon de se faire passer pour le meurtrier...échec, le vrai meurtrier est trouvé...mais en tout cas le deuxième meurtre, ça sera pour lui, il a compris comment venger toutes ces années de souffrances d'un mari cocu....

La réussite de ce livre est la subtilité avec laquelle l'auteure nous livre ses personnages, leur conduite psychologique est parfois affolante!

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Un super polar qui m'a captivée tout le long de l'histoire... Patricia Highsmith a un véritable don pour dépeindre la complexe psychologie de ses personnages et nous immerge complètement dans leur vie. Résultat, lorsque survient le premier meurtre à la page 150, j'ai bondi de mon siège et j'ai du relire le passage pour y croire. J'étais tellement prise par l'histoire que je n'ai rien vu venir (pourtant, l'atmosphère devenait tellement électrique chez les van Allen que ça devait exploser!)
Vic van Allen est aussi passionnant qu'un M. Ripley, et en refermant le livre, je suis rassurée de ne pas l'avoir connu en vrai. Il m'aurait terrifiée.
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L'art de la pression psychologique pour ce roman de Patricia Highsmith. En quelques pages, on connaît tous les personnages comme si on les avait rencontrés. On imagine les scènes d'un film en noir et blanc à la Hitchcock avec gros plans sur les visages (oui je sais Michel Deville en a fait un film en couleur mais je ne l'ai pas vu).
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Melinda descendit de voiture quand elle s’arrêta devant la porte du garage et entra dans la maison. Vic remit à l’abri ses caisses de plantes. Il était quatre heures moins le quart. Il examina le ciel et en conclut qu’ils auraient sans doute un peu de pluie vers six heures.
Il revint dans le garage et sortit l’un après l’autre ses trois aquariums d’escargots, dont chacun était recouvert d’un petit cadre en treillage pour laisser passer la pluie tout en empêchant les escargots e s’échapper. Les escargots adoraient la pluie. Il se pencha sur un des aquariums pour observer les escargots qu’il appelait Edgar et Hortense ; ils s’approchaient lentement l’un de l’autre, ils levèrent la tête, échangèrent un baiser et continuèrent leur marche. Ils s’accoupleraient sans doute cet après-midi, dans la douce pluie qui filtrerait à travers le treillage. Ils s’accouplaient environ une fois par semaine, et Vic les croyait sincèrement amoureux, car Edgar n’avait d’yeux pour aucun autre escargot qu’Hortense, et Hortense ne se laissait jamais embrasser par un autre de ses congénères. Sur le millier d’escargots qu’il avait, les trois quarts environ descendaient d’eux. Chacun d’eux se montrait tour à tour plein d’égards pour celui à qui incombait la charge de pondre – l’opération durait au moins vingt-quatre heures – et c’était seulement parce que, de l’avis de Vic, Hortense pondait plus souvent qu’Edgar, qu’il lui avait donné ce nom féminin. C’était ça le véritable amour, songeait Vic, même s’ils n’étaient que des gastéropodes. Il se souvint d’une phrase qu’il avait lue dans un livre de Henri Fabre à propos d’escargots qui franchissaient les murs d’un jardin, pour retrouver leurs compagnons, et bien que Vic n’eût jamais vérifié lui-même la chose, il était sûr que c’était exact.
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" Tu sais, l'autre jour, dans le journal, commença Vic sur le ton de la conversation, j'ai lu un article à propos d'un ménage à trois à Milan. Bien sûr, je ne sais pas quel genre de gens c'était, mais le mari et l'amant, qui étaient très bons amis, se sont tués ensemble dans un accident de moto, et la femme les a fait enterrer ensemble et a fait réserver une place pour elle dans le même caveau quand elle mourra. Elle a fait graver sur la tombe : "Ils ont vécu heureux ensemble." Tu vois donc que c'est possible. Je voudrais simplement que tu choisisses un homme - ou même plusieurs hommes, si tu veux - qui eussent un peu de cervelle. Tu ne crois pas que ça soit possible?"
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Certain s’imaginaient, Vic le savait, que Melinda restait avec lui à cause de son argent, et peut-être en effet cela influençait-il dans une certaine mesure Melinda, mais Vic estimait que ce n’était pas un facteur important. Vic avait toujours fait montre d’une grande indifférence vis-à-vis de l’argent. Ce n’était pas lui qui avait gagné ce qui le faisait vivre, c’était son grand-père. Si le père de Vic et si Vic lui-même avaient de l’argent, ce n’était dû qu’au hasard de leur naissance, alors pourquoi Melinda, sa femme n’y aurait-elle pas les mêmes droits que lui ? Vic avait un revenu de quarante mille dollars par an, et ce depuis son vingt et unième anniversaire. Vic avait entendu dire à Little Wesley que les gens ne toléraient Melinda que parce qu’ils aimaient bien Vic, mais il ne voulait pas le croire. Très objectivement, il trouvait Melinda assez sympathique, pourvu qu’on ne lui demandât pas de faire la conversation. Elle était généreuse, au fond elle était bien brave, et elle mettait de l’entrain dans les soirées. Tout le monde, bien sûr, désapprouvait ses aventures, mais à Little Wesley – le vieux quartier résidentiel d’où était issu l’agglomération plus neuve et plus commerciale de Wesley, à six kilomètres de là – on était singulièrement peu prude, comme si on s’efforçait d’éviter les stigmates de la Nouvelle-Angleterre, et personne jusqu’à maintenant n’avait jamais snobé Melinda pour des raisons morales.
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Toute la scène baignait dans une lumière blafarde : la lueur blême et pâle de l'aube. Vic se dit que personne ne pouvait revenir à la vie avec un éclairage pareil. C'était une lumière pour mourir.
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Vic ne dansait pas, mais pas pour les raisons que se donnent généralement la plupart des hommes qui ne dansent pas. Il ne dansait pas tout simplement parce que sa femme aimait la danse.
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Videos de Patricia Highsmith (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patricia Highsmith
Dans le 147e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente L'année fantôme, album que l'on doit à Didier Tronchet et aux éditions Dupuis dans la collection Aire libre. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l'album Gisèle Halimi, une jeunesse tunisienne que nous devons au scénario de Danielle Masse, au dessin de Sylvain Dorange ainsi qu'aux éditions Delcourt dans sa collection Encrages - La sortie de l'album Ange Leca, adaptation d'un roman de Tom Graffin par Jérôme Ropert pour la partie scénario, Victor Lepointe pour la partie dessin et c'est édité chez Grand angle - La sortie de l'album Angela Davis que l'on doit au scénario de Mariapaola Pesce, au dessin de Mel Zohar et c'est édité chez Des ronds dans l'O - La sortie de l'album Camille Claudel que l'on doit au scénario de Monica Foggia, au dessin de Martina Marzadori et c'est paru aux éditions du Seuil - La sortie de Tombée d'une autre planète sur la vie de Patricia Highsmith, un album que l'on doit à Grace Ellis au scénario, Hannah Templer au dessin et c'est édité chez Calmann-Levy - La sortie de l'album Psychothérapies que l'on doit au scénario conjoint de Jessica Holc et de Ghislain de Rincquesen, au dessin d'Émiliano Tanzillo et c'est édité chez Glénat dans la collection Vents d'ouest - La réédition d'Un été indien, l'album que l'on doit au scénario d'Hugo Pratt, au dessin de Milo Manara et réédité dans une collection sortie en marge du festival d'Angoulême chez Casterman
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