Aminata

L'auteur a accompli une prouesse : écrire un roman qui couvre l'esclavage de : comment on le devient, comment on survi pendant et comment on fait après.
C'est remarquable, car il est plus courant de lire des histoires ou des intriguent qui se concentrent sur un moment ou le passage entre l'un ou l'autre.
Là on a une vision globale. le déracinement familiale et géographique incompréhensible. La traversée de l'océan inhumaine. le travail harassant sans fin. Puis la liberté qui revient ensuite, dont on ne sait finalement pas trop quoi faire, comme un costume trop grand ou un cadeau qui parait choisi pour quelqu'un d'autre.
Au milieu de ces tumultes, il y a la vraie question de l'identité, confrontée aux déplacements imposés ou choisis, le regard de l'autre, le positionnement qui change au milieu d'un groupe : quelle est ma liberté et comment ma vie m'appartient-elle ?
Les relations entre les esclaves et les maitres est toujours assez ambiguë et la frontière ténue, parfois pour atteindre l'humanité ou bien s'en détacher complètement.
A certains maitres on reprocherait leur cruauté. A d'autres leur trop grand attachement aux esclaves, leur faisant parfois oublier que dans un monde idéal aucun être n'appartient à aucun autre être et qu'ils n'ont pas à avoir le pouvoir absolu sur qui que ce soit, même animés des meilleures intentions du monde.

Ce sont tous ces bouleversements qui vont faire la vie de cette héroïne et la soutenir pendant sa traversée des temps, des océans, des époques. Alors non, elle n'a pas existé, mais l'auteur s'est sérieusement bien documenté sur le sujet et a vraiment fait coïncidé son histoire avec l'Histoire. Lisez les explicatifs à la fin du roman, c'est tout à fait intéressant.

Il m'a juste manque une petite pointe d'introspection supplémentaire pour être vraiment happée par le roman. Je suis restée un peu trop sur l'Histoire. Mais je salue encore une fois le travail et la construction réalisés par l'auteur.

Alors, faut-il le lire ? Oui. C'est historiquement d'un grand intérêt. Pour ne pas oublier que la liberté est une pierre précieuse dont il faut prendre soin et que l'on cisèle toute sa vie.

J'avoue qu'au départ j'ai acheté ce livre car il porte mon prénom. N'est ce pas une très bonne raison en soi? Bon la quatrième de couverture m'a beaucoup plu aussi et ma poussé poursuivre...

C'est l'histoire d'une petite fille de 11 ans qui vit à Bayo, en Afrique (peut-être au Mali ou dans l'actuelle Guinée) fille d'un peul et d'une bambara qui sait donc parler les deux langues.

Aminata est libre et musulmane... mais plus pour longtemps. Un jour, elle est enlevée par des voleurs d'humains : des commerçants d'esclaves. C'est le début d'un voyage sans retour : Aminata n'est plus libre et n'est plus musulmane (même ça on lui a enlevé).

Elle va marcher avec un groupe pendant plusieurs mois avant de traverser l'océan Atlantique pour arriver aux États Unis dans une plantation d'indigo où elle restera plusieurs années. Son bébé sera vendu. Elle même sera revendue. Mais Aminata est particulière et quelques personnes s'en sont aperçues : d'abord Mamed, le régisseur de la plantation qui lui a appris à lire (chose impensable pour une esclave), ensuite son second propriétaire Solomon Lindo dont l'épouse lui apprendra à écrire et pour qui elle effectuera des travaux de tenues de comptes et quelques retranscriptions de courriers.

Aminata se distingue par sa ténacité, sa résilience, son intelligence et son instinct de survie.

La vie l'amènera à New York où en s'échappant elle retrouvera sa liberté. Elle y vivra de nombreuses années et prendra le large pour la Nouvelle Écosse.

En Nouvelle Écosse elle découvrira que la liberté a un prix. Elle y perdra la fille qu'elle a eu et a élevé : celle ci lui sera dérobée. de nombreuses années se sont écoulées depuis son arrivée : l'occasion se présente d'émigrer vers la Sierra Leone ; le retour à la Mère Patrie... ce voyage qui devait être le dernier ne le sera pas.

Aminata effectuera un dernier voyage pour l'Angleterre. C'est là bas qu'elle décidera d'écrire ses mémoires pour raconter son histoire : celle d'une fillette, celle d'une esclave, celle d'une maman, celle d'une amie, celle d'une épouse, celle d'une femme maltraitée, abusée, dépossédée de tout mais qui a toujours su se raccrocher à ce que la vie lui donnait : une aide humaine, un toit, une offre d'emploi...

Ce livre est bouleversant. Je n'arrivais pas à en arrêter la lecture. L'écriture est entraînante. L'histoire est passionnante. le personnage d'Aminata est charismatique. On devient litteralement cette petite Aminata devenue Mina di et redevenue Aminata Diallo. C'est un chef d'oeuvre à mon sens. Cela me donne envie de découvrir davantage les oeuvres de Lawrence Hill. Lire ce genre d'oeuvre est nécessaire pour tout un chacun. Comment l'esclavage a pu exister? Comment des hommes on pu décider de vendre/maltraiter/humilier/mutiler/tuer d'autres êtres humains? Au nom de quoi?

Bref, j'ai ADORÉ !

Une grande claque.
Nous suivons la vie d'Aminata Diallo jeune africaine de 12 ans enlevée en Afrique. Pour partir en Amérique. Nous suivons toute sa vie jusqu'en Angleterre, la force et l'énergie qu'elle a pu trouver en elle pour juste vivre. Je salue le courage et sa volonté de survivre qui sont palpables et nous ont été transmis avec brio par Lawrence Hill.

Aminata, c'est l'histoire d'une enfant africaine de onze ans qui vit paisiblement dans un village d'Afrique noire avec ses parent. Mais nous sommes aux environs de 1745, la traite négrière fait rage et Aminata n'y échappe pas : malgré son jeune âge, elle est kidnappée et envoyée en Caroline du Sud pour y travailler dans les plantations d'indigo. Une chose va cependant l'aider à lutter contre le maître blanc et à changer le cours de son destin : Aminata sait lire et écrire. D'esclave dans les champs d'indigo, elle va devenir soubrette chez un couple de Blancs de la ville, avant de s'échapper vers New-York, puis la Nouvelle Ecosse et la Sierra Leone pour reconquérir un début de liberté…

Ecrit à la première personne du singulier, le roman de Lawrence Hill nous plonge dans l'enfer de l'esclavage à travers le regard à la fois, doux, incrédule et incroyablement fort d'Aminata qui, tout au long de sa vie, malgré les terribles épreuves et les douloureuses pertes, ne pliera jamais complètement l'échine face à l'injustice de sa condition et à la cruauté du toubab blanc. Magnifiquement documenté, ce roman réussit le tour de force de nous parler avec finesse d'un pan terrible de l'histoire de l'Occident.

Percutant, déchirant et inspirant. Un roman spectaculaire qui vous tient en haleine et vous fait transverser un bon nombre d'émotions. Une histoire peuplée de personnages saisissants et de détails fascinant.

Une lecture, certes difficile mais représentative de la cruauté, de la résilience et de la force des êtres humains.

Aminata naît en 1745 et sa vie s'écoule calmement entre Mamadou Diallo, son père, et Sira Coulibali, sa mère. Animata est née dans le village de Bayo, en Afrique de l'ouest. Elle est une Bambara et une Peul mais sa vie bascule en 1757 , quand elle est enlevée et conduite, à marche forcée, sur la Côte. le voyage qui la conduit en Amérique dure plus de six mois et la petite fille découvre alors toute l'horreur de la traite négrière. Achetée par Solomon Appleby, elle est aidée par Georgia, une esclave qui va la considérer comme sa propre fille, et Mamed, le régisseur noir qui va lui apprendre à lire et à écrire. Amoureuse de Chekura, qui a été transporté avec elle, elle en sera séparé et l'enfant qu'elle en a eu sera vendu. Elle-même changera de maître mais Solomon Lindo, le commerçant juif qui l'a acquise, même s'il ne la frappe pas, ne la traitera pas mieux.
Animata devra traverser la guerre d'indépendance, se rapprocher de plusieurs abolitionnistes, servir tantôt les Anglais tantôt les américains, aller en Nouvelle Ecosse puis en afrique où elle recherchera ses racines et enfin à Londres où elle finira par retrouver la fille qu'elle avait eu de Chekura, lors de leurs retrouvailles...De petite fille perdue, elle deviendra une femme forte et une conscience.
J'ai adoré ce livre très documenté et j'ai beaucoup appris sur l'esclavage en Caroline du sud, le dur retour en Afrique où une africaine de naissance n'est pas vue comme telle, la duplicité humaine mais sur la force intérieure d'un être qui n'accepte pas d'être brisé et qui croit au salut de son peuple.
Un très grand texte prenant, émouvant, terrifiant qui s'appuie sur de solides connaissances historiques mais aussi sur un bon sens de la construction romanesque, un sens aigu du portrait et un pouvoir d'émotion et de réflexion qui a dû devoir à Lawrence Hill une vraie reconnaissance et lui attirera encore, je l'espère, de nombreux lecteurs.

Un 5 étoiles pour ce roman qui retrace le parcours incroyable d'une jeune fille noire enlevée à ses parents, à son pays natal dans le cadre de la traite négrière du 18e siècle.
Ce livre témoigne d'un beau combat pour la liberté et pour la tolérance. Je recommande ce livre à toute personne férue d'histoire mais aussi de vérité car bien que ce roman ne soit pas une histoire vraie, les événements historiques sont respectés.
On devrait le faire lire à l'école pour faire comprendre beaucoup de choses... plus jamais ça !

Lawrence Hill nous offre un roman qui dissèque sans complaisance les horreurs de l'esclavagisme. Sans se complaire dans d'atroces descriptions des violences dont étaient victimes les esclaves qu'elle évoque, l'auteure met en relief l'essentiel de l'ignominie infligée aux victimes : la déshumanisation. Même ceux qui, par hasard, par habileté ou par chance, échappaient ici ou là aux plus insupportables des mauvais traitements, ne parvenaient pas pour autant à ce que soit reconnue l'essence de leur nature : l'appartenance au genre humain. Bouleversant, percutant, passionnant, je ne peux que reprendre les termes des meilleures critiques déjà publiées. Bonne lecture

Aminata décrit le trajet d'une femme lumineuse d'exception que le destin a cherché à briser à de nombreuses reprises pour la plus simple et la plus odieuse des raisons : la couleur de sa peau ! le livre divisé en quatre parties inégales donne la voix à cette femme. Parvenue à la fin de sa vie, elle raconte son périple, de son enfance heureuse dans un village africain, au sein d'une famille aimante jusqu'à la reconnaissance de son témoignage à Londres, aidant à étayer le mouvement abolitionniste au début du 19ᵉ siècle.

Toutes les étapes de son douloureux cheminement sont narrées sans haine ni esprit de vengeance et pourtant, combien de souffrances engendrées par les "toubabs" abjects, combien d'humiliations encaissées sans broncher, combien de paroles données sans lendemain ? Mina est belle, intelligente, apprend rapidement et met à profit ses qualités pour aider ses semblables. Malgré le sort qui s'acharne sur elle, elle trouve toujours la force de se relever. Comme le roseau, elle plie mais ne rompt pas.

Ayant beaucoup lu sur cette période abominable de la traite des Noirs aux États-Unis, à laquelle la France a largement participé, j'ai découvert une fresque éblouissante et édifiante sur le destin des femmes noires, enlevées dès leur plus jeune âge pour satisfaire les desseins financiers, et bien d'autres plus malsains, de Blancs peu scrupuleux. Les lecteurs, intéressés par le sujet, connaissent tous "Racines" d'Alex Haley, à la figure de proue masculine emblématique. Il est désolant que les mêmes, dont je faisais partie il n'y a pas si longtemps, n'aient pas lu "The Book of Negreos". Cette autobiographie de fiction, puissamment documentée, conduisant son héroïne de la Guinée à Londres, en passant par la Virginie, la Caroline du Sud, la Nouvelle-Écosse puis par Manhattan, avec un passage par l'Afrique, est, pour moi, de la même envergure, donnant un point de vue féminin sur les atrocités de l'esclavage. La mini-série télévisée qui s'en est inspirée, est aussi passée relativement inaperçue. Quel dommage !

Aminata, de lecture aisée malgré des passages très durs, donne une foule de détails, non seulement sur la partie visible de cette période, déjà traitée dans d'autres ouvrages, mais aussi sur les marchandages peu connus et les contrats rarement honorés concernant la réhabilitation des droits des Noirs. Je suis ravie d'avoir comblé mon ignorance par cette oeuvre magistrale dont la couverture, représentant une beauté sublime, ne pouvait m'échapper plus longtemps.

🔗Aminata Diallo, jeune africaine de 11 ans, vit paisiblement avec sa famille dans son petit village de Bayo jusqu'au jour où elle est enlevée par des négriers pour être vendue comme esclave dans une plantation en Caroline du Sud.

🔗Après 3 mois de marche, enchaînée par le cou aux autres esclaves, elle est embarquée sur un bateau.
Lors de la traversée, alors que beaucoup meurent autour d'elle dans des conditions terribles, elle réussit à survivre grâce à son courage.

🔗Arrivée dans la plantation, elle se lie d'amitié avec les serviteurs noirs mais un drame vient tout bouleverser...
Elle est revendue à un second maître beaucoup plus humain et pourtant...

🔗Femme déterminée, elle va parfaire son instruction seule.
L'homme de sa vie est esclave lui aussi mais elle ne sait pas où il est ...
Lorsque la guerre d'indépendance éclate, ses talents de sage-femme vont l'aider à se battre pour tenter de recouvrir sa liberté et son pays mais le chemin ne sera pas sans embûche ni sans désillusion...

🔗D'un village africain à une plantation du Sud des États-Unis puis de New-York à un sordide refuge canadien, jusqu'aux côtes de la Sierra Léone, l'auteur a fait une magnifique reconstitution romancée de ce pan douloureux et méconnu de l'histoire de l'esclavagisme au XVIIIe siècle.

🔗L'écriture est fluide avec des passages très durs en 1ère partie,
je me suis attachée de plus en plus à Aminata au fil de ma lecture et j'ai été véritablement emportée par le récit dans la seconde partie jusqu'à ne plus pouvoir le lâcher !
Au final un vrai coup de coeur ❤️